En ramenant les petits qu'elle gardait chez eux, elle avait vu le loup dans les plantes. Recroquevillé comme un enfant perdu, il semblait aller mal, mais la petite louve ne pouvait pas venir le voir elle avait des petits à ramener.

Seulement une fois la tâche accomplie, le loup tout vert n'était plus là. La trace qu'il avait laissé dans les plantes, encore fraiche, portait bien son odeur. C'était une odeur qui rappelait Nils à la petite muette et sa queue avait fouetté l'air. Mais elle avait rapidement senti l'odeur salée des larmes, et c'était sans compter sur l'étrange flaque pestilentielle non loin. Vu l'état du loup qu'elle avait vu, elle doutait qu'il avait soudainement cessé d'aller mal, et quand elle se mit à le pister ses doutes se confirmaient. Elle sentait ça et là les goutes salées, il avait encore pleuré.

Le cœur de la louve s'était serré, elle espérait le retrouver vite, comprendre ce qui n'allait pas, tenter de l'aider, peut être projetait-il quelque chose. Elle se hâtait, mais il lui semblait qu'il avait marché longtemps!

Elle trottait en suivant la piste, s'arrêtant parfois pour confirmer qu'elle la suivait toujours. l'odeur du loup était fraiche , elle le trouverai tôt ou tard. Mais cela pris beaucoup de temps, il lui fallu plus d'une demi journée pour enfin s'approcher de lui.

Elle arriva dans la steppe des lucioles, elle n'était encore jamais venue mais on lui avait raconté la géographie. Il faisait nuit maintenant, et les lucioles étaient telles qu'Urielle se les étaient imaginées. Elle resta béate un moment devant tant de beauté, sa poussière dorée jailli et l'entoura comme si elle était entourée de lucioles, c'était un spectacle magnifique.

mais rapidement le bruit d'un sanglot la rappela à l'ordre, elle vit plus loin dans la pleine une masse allongée qui se secouait sous les sanglots. Ses oreilles se baissèrent et elle se mit à avancer prudemment, la tête basse. Faisant un grand tour pour ne pas arriver par derrière , quand elle se jugea suffisamment proche tout en étant hors de portée, elle gémit un petit peu pour attirer l'attention du loup sur elle.

Ça a marché! La queue de la petite louve dansa la java derrière elle et elle jappa, le loup s'était redressé. Elle avança joyeusement tout en restant proche du sol pour ne pas être menacante, mais quand elle apperçu le visage démoli du loup, Elle s'arrêta et afficha instantanément une mine inquiète.

Il n'allait pas bien ,vraiment pas bien, Urielle s'en voulu de ne pas être arrivée plus tôt, et espérais pouvoir remonter un minimum le moral du loup vert. Ce dernier contre toute attente se présenta. C'était Faubaru, mais oui! Elle ne connaissait pas le nom de tout le monde mais celui là ci, c'était un chasseur remarquable. Les lucioles qui entouraient Urielle batifolèrent devant elle pour former son prénom.

Mais lle ne traina pas, il semblait sur le point de flancher à son tour, elle se rapprocha pour le contempler de ses yeux tristes. Comment pouvait elle faire? Bon tant pis! Elle gémis, puis se mis sur ses pattes arrières pour l'enlacer contre elle. Elle espérait qu'un contact lui ferai du bien. La petite louve gémit, espérant qu'il comprenne qu'elle était là pour écouter.

Peu de temps après, le loup se lacha et finit par pleurer à chaudes larmes. Urielle tapota son dos de sa fine patte mais doutait qu'aujourd'hui, pleurer suffise. D'habitude cela allait au moins un peu mieux après. La petite louve ne dit rien et laissa Faubaru parler, il en avait besoin c'était clair. Pourquoi avait-il du s'éloigner autant pour ça?

La petite louve baissa les oreilles quand il répondit à sa question imprononcée. Perdre sa mère... urielle s'imagina sans Widys, sa mère qu'elle aimait tant, et un trou béant créa une douleur atroce dans sa poitrine. Elle serra un peu plus fort le corps du robuste chasseur contre elle, comme si elle comprenait, et gémit. Elle était triste, elle avait si mal pour lui. Cette perte était immense, comment Urielle était elle seulement capable de le faire se sentir un peu mieux?

Elle ne savait pas quoi faire, elle ferma les yeux.

Autour des deux loups, la poussière d'Urielle se confondit avec les lucioles, Urielle n'avait jamais invoqué autant de poussières et ignorait que cela puisse avoir des retombées sur elle. Les fausses lucioles entourèrent les loups et tourbillona, comme un tube de lumière. C'était fort mais si doux, Urielle leva la tête vers sa création, peut être cela allait aider Faubaru à penser à autre chose, même un tout petit peu.

Urielle n'avait jamais autant utilisé son pouvoir. Les étincelles volaient devant eux, comme pris par une furie céleste, ils s'élevaient vers le ciel, il y en avait toujours, toujours plus. Les lucioles s'étaient rajouté à la danse imaginé par la petite louve crème, sans doute pensant qu'il s'agissait de compagnons lumineux.

Alors que ses lucioles dansaient autour d'eux, elle sentait la pression dans l'étreinte du loup vert redescendre, sa queue battit joyeusement l'air, ça marchait, ça marchait! Au moins un peu, au moins un instant, il ne pensait à rien.

[contrecoup: 100] lentement, un voile se glissa dans le regard de la louve. Elle ne s'en inquiétait pas, Elle ne l'avait jamais vécu, n'ayant jamais autant solicité son pouvoir. Mais elle aurait tout le temps de s'inquiéter plus tard, quand elle serait seule, elle ne pouvait pas s'occuper d'elle pour l'instant, elle devait se préoccuper de Faubaru.

L'émotion semblait gagner le loup vert, car il se mit à hurler pendant quelques secondes. Elle l'imita de sa voix fluette, juste un peu, elle ne voulait pas casser le moment qu'il vivait. Alors qu'il se calmait, Urielle sentit sa patte autour de son cou, bien, la petite louve ne le lacherai pas alors. Elle attendrait qu'il initie le mouvement lui même.


La petite louve fit rebondir sa queue au sol, débusquant ainsi d'autres lucioles qui se joignirent à la danse. Mais aux mots du loup verts, elle calma son pouvoir et lentement le tourbillon de poussière d'or descendi, s'apaisa, quelqus lucioles restaient en l'air comme une trace de la colonne qui les avait animé. La poussière d'urielle coula comme une vague tranquille sur la plaine et disparu lentement dans l'herbe, où elle en profita pour faire disparaitre sa poussière. Elle jappa tout doucement, elle aurait aimé voir le spectacle jusqu'à la fin, mais la louve ne voyait plus.

Comme elle s'y attendait, en calmant sa magie le loup se sentait revenir sur terre et décida de lui même de s'écarter. La queue d'Urielle bondissait derrière elle, elle avait bien aimé le spectacle, du moins le peu dont elle avait pu en profiter. Mais avait retenu que c'était une bonne idée, pour les âmes en peine. Elle devrait le travailler un peu, peut être qu'avec de l'expérience elle ne perdrait plus la vue, si elle la retrouvait un jour.

Elle s'écarta du loup sans hâte, remettant une distance normale entre eux, il n'y avait rien d'intime, rien de spécial, alors autant ne pas prolonger ce genre de contact. Ho pas que ça dérangeait Urielle, qui adorait les calins, mais d'autres voyaient ça bizarrement, il ne faudrai pas qu'elle gêne le loup vert alors qu'elle venait seulement de lui remonter un peu le moral.

Elle le sentit en face d'elle et ne pensa pas à cacher ses yeux, il remarqua de suite qu'ils étaient vitreux comme elle l'avait pensé. Elle sentit le loup devenir coupable, triste. Elle pencha la tête en dirigeant son regard aveugle là où le son de la voix du loup vert sortait. Elle ne comprenait réellement pas comment personne ne pouvait savoir pourquoi elle faisait ça pour les autres. C'était normal pourtant, c'est comme ça qu'on devait agir avec les membres de sa meute. C'était pour elle la solution normale, et elle même ne comprenait pas quand quelqu'un était laissé dans son coin, seul et en détresse. Elle en avait fait comme une mission, si elle avait été mise sur cette terre c'était pour ça, pour faire ce que personne n'osait faire, prendre en elle le malheur des autres pour qu'ils se sentent mieux. Elle avait la capacité de faire disparaitre le malheur qu'elle ressentait, elle pouvait faire partir ça, c'était ainsi qu'elle voyait la vie, c'était parfaitement normal pour elle.


Aussi elle ne voulait pas que le vert ne s'inquiète pour elle, elle trouverait une solution pour ses yeux elle n'avait pas d'inquiétudes. Elle ferma les yeux, japa et un large sourire fendit son visage, elle n'était pas malheureuse, ni triste, ni mal à l'aise d'aider ce loup au prix de ses yeux. elle matérialisa sa poussière devant sa truffe, elle n'avait pas besoin de les voir pour savoir ce qu'elle allait montrer, il lui suffisait de l'imaginer. La poussière pris la forme des deux loups de la plaine, mais le mâle représenté était terne, La seconde petite forme vint tapoter son épaule et absorber son teint pâle. Ainsi le premier loup redevint brillant et quelques secondes plustard, la petite louve aussi. De sa poussière se dégageait un profond sentiment d'apaisement, de bienveillance. Ainsi le vert devrait comprendre le but d'Urielle, il pouvait se confier à elle sans crainte, sans peur, cela ne sortirait pas d'ici. Comme pour illustrer cette pensée, la poussière s'étendit pour former comme une bulle légère autour d'eux. Elle ne coupait aucun son, elle était simplement là, dégageant cette sensation de sérénité. Elle savait que cela allait avoir un effet sur le loup vert, mais ignorait à quel point. Elle avait rapidement compris que les plus mals en points ressentaient moins l'effet de sa poussière.


La bulle les entourait lançait un message clair : ce qui est dit ici restera ici et ne sera jamais divulgé, Faubaru pouvait dire tout ce qu'il avait sur le coeur sans crainte.

Comme si elle avait appuyé sur un bouton en créant ce dôme, elle entendit le loup pleurer. plic Ploc, le bruit de ses larmes frapper le sol, le coeur de la louve de serra. Elle ne pouvait plus voir ce qu'il faisait, mais elle entendit l'herbe s'affaisser quand il se laissa tomber. Elle baissa un peu la tête, assise, regardant là où elle l'avait entendu. Elle ne voulait pas faire peur en ne le regardant pa,s elle voulait qu'il se sente écouté.

Elle l'écouta, les oreilles un peu en arrière, choquée par tout ce dégout qu'elle entendait dans sa voix, il ne s'aimait pas, il se dégoutait, c'était infiniment triste, la petite louve baissa les oreilles, ce qu'il ressentait pour lui même était profondément désastreux, aucune âme ne devait être torturée ainsi. Mais elle ne sut que penser de son aveux. C'était la première fois qu'elle entendait quelqu'un tomber amoureux de son parent. Elle ne savait ce qu'elle devait penser, il n'avait pas choisi ça, on ne choisissait pas qui aimer, et c'était malheureux que ça lui arrive.

Toutefois la dernière phrase du loup fit arracher à Urielle un hoquet d'indignation. Non! Il n'avait pas à mourir, il n'avait rien fait! il n'avait pas choisi que ça lui arrive, et se punissait durement, cruellement pour ce qui lui était arrivé. C'était déjà bien trop!

Comment pouvait elle faire, comment pouvait elle lui dire? elle ne savait illustrer ça avec sa poussière, et sans voir cela serait bien plus dur. elle soupira et se releva, puis regarda d'où venait le bruit. Elle sut localiser la tête du loup grâce à ses sanglots, ses larmes qui coulaient au sol, ses reniflements. Aussi n'eut-elle aucun mal à trouver son cou, et à y glisser ses crocs, la gueule grande ouverte. Urielle était une caverne, certes oshur et nourrice, elle avait de la force dans ses veines, son père était un grand guerrier, elle n'aurait aucun mal à percer la peau du loup vert, sectionner ses artères et briser sa nuques. Non, aucun mal.


Mais Urielle ne fit rien, elle voulait montrer qu'il ne méritait pas de mourir, pas pour ça. Après un instant, elle retira ses crocs et se mit à doucement lécher le cou du mâle, lui montrant qu'elle ne ferai jamais rien qui pourrait lui faire du mal. Puis, à petits pas pour ne pas lui marcher dessus, eelle se positionna face à lui, pas trop prêt, elle ne voulait plus le coller, il risquait de mal le prendre. Elle s'allongea face à lui et glissa sa patte avant droite sur l'une des antérieurs du loup verts. Elle regardait ailleurs, ne fixant pas le loup de ses yeux aveugles, elle ne voulait lui donner l'impression de se couvrir de honte devant elle, elle respectait le moment de faiblesse qu'il traversait en s'exposant ainsi devant une louve qu'il ne connaissait pas, elle se mit à tapoter sa patte lentement, et finalement se mit à gémir tout doucement , se maudissant de ne pas pouvoir parler. Urielle n'était pas dégoutée par lui, elle était là, et à moins qu'il ne la chasse, elle resterai le temps qu'il faut.


Ce n'était pas la faute du loup vert si la vie lui avait donné ce coeur trop grand, ce n'était pas sa faute s'il en était venu à aimer sa mère d'amour. Peut être même sa mère était elle en tord de ne pas avoir su détacher son fils d'elle plus tôt,c'était peut être ça la raison de ce drame. Mais si c'était affreux d'en arriver à aimer sa mère, si c'était contre nature, elle ne pouvait pour autant en venir à ressentir du dégout pour lui, pas à ce point. Il allait sans doute être rejeté de sa famille entière, alors qu'il a déjà perdu sa mère, alors il incombait à Uri d'être la présence simple et apaisante, tout ce qu'elle pouvait offrir à ce monde qu'elle foulait, et espérer au moins calmer ce coeur en miette.

Il ne semblait pas aller mieux, c'était normal. Les blessures étaient profondes et demanderaient plus de travail de la part d'Urielle, Faubaru pourrait-il seulement se remettre un jour? Elle ne bougea pas, laissant le loup vert libre de tout mouvement ,il lui reviendrai la décision de mettre fin à leur entrevue, Urielle n'avait plus rien pour lui, plus aujourd'hui du moins. Aveugle comme elle l'était, il serait dur pour elle de faire plus que ce qu'elle avait déjà fait.


Elle sentit un mouvement, et le bruit que Faubaru faisait, s'éloignant sans doute de toute discrétion, lui confirma qu'il s'était décidé. Elle releva la tête pour mieux l'entendre. Elle émit un léger gémissement quand il plongea sa truffe humide dans l'épaule de la louve. Comprenant, elle se releva, et détendit ses oreilles, gémissant de la même manière pour le rassurer. Ils se connaissaient maintenant.


Un petit chatouilli sur la queue la fit sursauter avant qu'elle ne comprenne ce qu'il voulait faire. Elle jappa, ses lucioles s'éteignirent, elle ne pouvait faire deux choses à la fois dans cet état. Tout doucement ,elle pris le plumeau au bout de la queue de Faubaru entre les crocs, elle ne devait pas serrer, surtout pas, ni tirer non plus , elle devait éviter de lui faire mal, aussi robuste pouvait il être. Elle rit un peu sous son trait d'humour et fit semblant de tenter avec un air méchant caricatural. Mais elle se calma rapidement, se laissant guider sans savoir quand elle recouvrirai la vue.

Elle sentit rapidement qu'il se mettait en marche et Urielle suivit le loup vert délicatement. précautionneusement, faisant attention de où elle mettait les pattes. Elle se fichait de tomber et d'avoir mal, mais elle tenait la queue de Faubaru et ne voulait pas lui faire mal à lui, même s'il lui en faudrait certainement plus pour souffrir le martyr au point d'en faire un drame, il était dans un moment fragile, Urielle devait faire attention. Elle lâcherait au moindre signe de déséquilibre.

Toutefois à aucun moment la caverne aveugle et muette ne tomba. Il savait bien guider, un petit sourire ne quittait pas les babines d'Uri. Rapidement, il lui signifia qu'il avait trouvé un endroit où dormir et elle hocha la tête en silence, fini de japper, de tenter de le faire se sentir mieux, elle ne pourrait plus rien faire pour lui ce soir, il fallait qu'ils dorment, et peut être que demain la louve aurait recouvré la vue.

Elle sentit le sol changer sous ses pattes et devina qu'ils étaient dans la dite grotte. conformément aux paroles du crêteux, elle le lacha et elle l'entendit vaguement s'éloigner. Qu'est -ce qu'il était discret, digne d'un bon chasseur... Normal, c'en était un. Elle hocha une nouvelle fois la tête en l'entendant parler, savoir où il était. L'echo des paroies était proche, c'était sans doute exigu, elle ne pourrait pas aller bien loin, et ne voulait pas se coller à lui, au vu de la situation dans laqquelle il était, il lui fallait un peu d'air maintenant. Déjà qu'ils dormiraient ensemble, Urielle n'allait pas le coller. Aussi n'osa-t-elle pas s'enfoncer dans la grotte. Elle resta proche de l'entrée, et se roula en boule.

Elle mit du temps à s'endormir, s'inquiétant trop pour lui, et pour elle et sa cécité. Elle ne savait pas combien de temps cela allait durer, si cela allait partir. Finalement, après de longs instants, elle finit par s'assoupir.

La petite louve resterai aveugle trois jours.