“Les choses ne se passe jamais comme on le souhaite. Quel minable, minable petit loup de malheur”

Cela faisait maintenant bien des années que Deenos ne s’était pas rappelé de cette voix. Peut être était ce à cause de la fatigue ? Ou peut être bien que le chagrin avait finit par le rendre un peu fou. Qu’est ce que cela pouvait bien faire de plus ?

Sa stature était devenu famélique au fil des jours, et son visage ne faisait plus uniquement peur à cause de ces cicatrices.

Actuellement, repenser à sa mère était le dernier des problème auquel il devait faire face, c’était une épine du passé, quelque chose qui se rajoutait au reste. Un échec parmis ses échecs.

Peut être que d’une certaine manière, Rhéa voulait le punir d’avoir osé une fois de plus mentir. Mara était morte quand il était partit. Roheween avait subi le même triste sort lorsqu’il avait eut l’audace de lui dire qu’il ne partageait pas ses sentiments...Et Maintenant...C’était au tour de Triss de partir.

Il aurait aimé pouvoir lui dire à quel point il était désolé et à quel point il était con, mais maintenant il ne le pourrait plus jamais.
Il ne restait que les remord… Et pour couronner le tout, quelques écailles avaient finit par apparaître définitivement sur ses pattes. En plus de la tristesse restait toujours la marque indélébile du monstre qu’il pouvait être

Il avait beau avoir toute sa vie essayé. Essayé de se rattraper des crimes de son enfance. Tout le morts qu’il avait pu causer se vengeaient sur ceux qu’il avait pu aimer. Peut être qu’avec du recul, c’était mieux pour Lavande aussi. Au moins, elle serait en sécurité, loin de lui.

Cela faisait maintenant quelques jours que Yoru avait disparu et Deenos le recherchait jours comme nuit. L’adolescent était dévasté de la perte presque autant qu’il ne plus voir son père..
Mais c’était de son devoir de le retrouver. Même si il n’avait plus jamais envie de lui parler, même si il le détestait probablement, il ferait de son mieux pour le protéger. Du moins, il essayerait.

Un beau soir, on lui annonça qu’on avait retrouvé sa trace, là bas, au fond du ravin. Il s’était laissé soit disant laissé mourir de chagrin ou avait sauté. Un raison qui n’avait peu d’importance en sachant que le résultat restait le même.

C’était une épine de plus qui se rajoutait aux autres. Une de plus qui le poussa à regretter d’être encore en vie.
Pourquoi...Pourquoi Rhéa ne se contentait elle juste pas de le tuer si elle lui en voulait vraiment ?
Yoru n’avait rien fait, c’était même un jeune loup exemplaire au sourire radieux. Pas un vieux criminel rongé par les remords.

C’était déchirant en plus de n’être pas normal que de voir ses enfants mourir avant soit.
Il repensa à la petite boule de poil minuscules qu’il avait pu être, au sourire de Triss qu’il lui disait qu’elle était heureuse et à quel point elle était contente du père fabuleux qu’il pouvait être.

Rapidement, les larmes inondèrent son museau et son cris déchirant traversa la nuit.
Il eut une pensée pour Ware alors qu’il pu voir de nouvelles écailles pousser sur sur. Qu’il sentit son sang devenir aussi glacial que la brise.
Pourtant cette fois là, il ne se transforma pas en dragon. Il ne s’agissait pas de colère, ni même d’un chagrin, c’était un sentiment indescriptible….

Par instinct, une peur le prit alors aux entrailles, et, sans écouter les gardes qui étaient face à lui, il fonça à la tanière de ses petits.
Si Deenos n’était plus qu’une carcasse de remord, il ne supporterait pas de tous les perdre, il avait en avait même horriblement peur maintenant qu’il avait pu comprendre que tout celà n’était pas qu’un simple cauchemar.

Lorsqu’il vu que que sa fille n’était plus dans la tanière, il parcouru alors le clan en hurlant son nom d’une nouvelle force. Que ce soit celle du désespoir ou de la bête, ça n’avait pas spécialement d’importance.
Tout ce qui importait était de pouvoir revoir cette silhouette.

L’instinct le guida vers la prairie du monde, non loin des terres solitaires, à une demi journée du cimetière.
Un soulagement immense le prenant alors qu’il pu voir Kaleea près de la frontière, en vie.

Sa course se transforma alors en trot, puis rapidement en marche.
Le malaise de son corps qui n’était plus spécialement fait pour tenir le rythme d’un tel marathon le poussant à cracher un peu de bile au sol.
Il haleta alors en relevant la tête faiblement. Essayant de puiser dans toute ses force spour rester droit, il avança vers elle

"Je..Je sais que je suis une personne minable...Mais je t'en pris Kaly..écoute moi.."

Sa voix était presque aussi fatigué que son apparence. Deenos n'avait beau qu'avoir huit ans, il semblait maintenant en avoir onze.

Kaeela était de ses enfants celle qui ressemblait le plus à sa mère. Un mélange entre sa mère et Triss à vrai dire.
Il la regarda avec tout le désespoir du monde. Il était bien trop mal pour savoir garder son masque Il ne tenait pas vraiment à ce qu'on le soulage de son mal, elle avait droit de le détester si elle le voulait.

Mais il ferait tout ce qu'il pourrait pour la protéger de cette maudite mort qui planait au dessus de leurs têtes, quitte à devenir une personne encore plus détestable que ce qu'il était dejà.

-Kaleea-

Après avoir quitté le château, Kaleea avait trainé sa carcasse jusque dans les montagnes [A CHANGER ?]. Ses pattes lui faisait mal, mais moins que la douleur qui transperçait son cœur, l’empêchant presque de respirer. Chaque pas était une guerre contre elle-même, alors qu'elle ne rêvait que de s'écrouler une fois encore, et de dormir jusqu'à ce que la mort vienne la cueillir. Cependant, elle restait debout, vacillante. Ses pensées obscurcies guidaient ses pas vers le cimetière. Ses parents lui avait parlé de Jeff, de la Faucheuse, et sans vraiment qu'elle ne sache pourquoi, elle voulait lui parler, elle voulait lui hurler sa haine. Eleonore était restée muette à ses cris, mais peut-être que la Mort écouterai cette injustice.

Devant la nature qui s'étendait devant elle, Kaleea leva la tête, ne s'arrêtant pas pour autant de marcher. Elle sentait confusément que si elle s'arrêtait, ce ne serait pour plus jamais repartir, car les derniers lambeaux de sa volonté ne suffiraient plus à la tenir debout. Cependant, elle savait la marche longue, et ses pattes douloureuses ne la tiendraient pas assez longtemps. S'effondrerait-elle alors, comme son frère avant elle ? Une vague de douleur la submergea alors que le visage de Yoru émergeait de ses souvenirs. Le souffle court, elle souffla, se sentant presque perdre pied. Son pouvoir nouvellement acquis la titilla. Il lui semblait que les Dieux lui avait donné ce feu blanc uniquement pour la punir, pour s'infliger la même douleur physique que celle qu'elle ressentait mentalement. Elle mourrait d'envie de l'utiliser de nouveau, de laisser brûler tout son être si douloureux. Tout ce qu'elle voulait, c'était que ce cauchemar s'arrête.

Puis, elle entendit un bruit derrière elle. Elle se figea, et se retourna pour apercevoir l'ombre de son père, émacié, avec la gueule d'un cadavre. Il haletait. Kaleea eut une pensée amère : allait-il les abandonner lui aussi ? Mais il s'avança, parlant d'une voix faible :


Kaleea sentit son ventre gronder alors que sa colère, sa douce colère, la prenait de nouveau. C'était son seul point d'ancrage, c'était la seule capable de recouvrir entièrement sa douleur, de l'envelopper, de la sublimer, jusqu'au point de tout détruire. A ce moment, Kaleea se raccrochait avec désespoir à la seule chose qu'elle reconnaissait : sa colère. Elle grogna, découvrant ses crocs, les oreilles couchées comme un animal traqué et blessé. Le feu blanc réapparut, en petite flammèches, venant lécher ses pieds déjà en partie brûlés, encore à vif. Elle ne savait pas pourquoi elle était en colère, devant ce père qu'elle ne reconnaissait plus dans sa douleur, mais elle s'y réfugiait comme elle aurait pu le faire dans les poils chauds de sa mère.

Comme il aurait pu s'y attendre, Deenos vu sa fille découvrir ses crocs face à lui. Mais il connaissait depuis sa naissance. Et il voyait bien dans son regard que cette colère était celle du chagrin. Il regarda ses pattes écailleuses et griffus. Qui serait il de le lui reprocher ? Lui même se laissait emporter pour la colère pour rien.

Bientôt il vu quelques flammèche blanches apparitrices. Son poil se dressant d'inquiétude en voyant ses pattes déjà blessés. Non, il n'était pas question qu'il la perde aussi...Et encore moins dans ces maudites montagnes !

Il avança alors malgré sa colère, malgré ces flammes qui lui donnèrent l'impression de déchirer sa peau férocement. Il serra les dents, s'approchant d'elle, le regard triste et désolé.
En tant normal il aurait certainement hurlé de se mêler ainsi à ses flammes mais cette fois là il tenu bon en comprenant qu'elle même s'infligeait cette affreuse douleur.

Il vint alors doucement coller son front au sien, essayant de la calmer ou au moins de l'apaiser un peu. Le loup sombre ferma les yeux, murmurant doucement:

Je...je suis là maintenant...

Sa voix manqua de dérailler mais il se rattrapa assez aisément.
Il avait mal un peu partout. Mais l'odeur de sa dragonne, la douce sensation de sa fourrure chaude et encore pleine de vie sembla comme lui faire oublier ne serait ce quelques instants les flammes blanches qui étaient autour d'eux.

Essaye de te calmer..je t'en pris..

Il ne la serra pas vraiment contre lui bien que cette envie le mordait. Il était de son choix de l'accepter ou non, tant qu'elle ne se faisait plus mal avec son pouvoir.

-Kaleea-

La louvette restait immobile, un grondement sourd sortant de sa poitrine, alors que son père s'avançait petit à petit, la tête basse. Elle sentait peu à peu son esprit perdre sa force, comme aspirée par les flammèches qui dansaient tout autour d'elle, mais elle restait debout, comme par un miracle. Puis, Deenos traversa ses flammes blanches et vint poser son front contre celui de Kaleea, en un geste tendre, désespéré.


La louve grogna encore, moins fort. Elle ferma les yeux, sentant sa poitrine comme se retourner sous l'effet de l'émotion. Elle n'était plus rien d'autre qu'un noeud de douleur, et la Kaleea qui avait existé il y a longtemps était roulée en boule, au fond, épuisée d'avoir trop pleuré.

Mais son père était là. Il était encore là, et la seule chose réelle à part la colère de l'apprentie juge était le contact de son front contre le sien, était sa chaleur. Il était là. Kaleea sentit ses pattes trembler, puis se dérober sous elle, et elle se laissa tomber par terre. Son pouvoir s’éteint en même temps que sa colère, et elle heurta le sol froid avec presque soulagement. La tête par terre, sa poitrine se souleva comme un haut-le cœur alors qu'un long gémissement de douleur sortait de sa gueule. La nuit, intense, retomba sur son corps entier, la pressant au sol alors qu'elle ne pouvait plus que gémir, que se rouler en boule sous l'effet de la douleur, de la peur, de la colère. Ses membres refusaient de bouger malgré la douleur, et elle ne put que gémir, encore une fois, appelant la dernière personne qui l'ancrait encore dans la réalité :

papa ...

Au travers de ses yeux fatigué. Deenos ne sembla pas flancher sous la douleur, sous les grondements de sa fille. Il était affaiblit, avait perdu du poils et du poids, elle pourrait même le tuer si elle le voulait, mais il avait confiance en elle. Et si jamais elle décidait de le faire, il ne pourrait pas non plus lui en vouloir.

Il continua de la fixer, l'air aussi déterminé que douloureux. les oreilles basses et la queue bougeant un peu étrangement, trahissant la douleur physique qu'il ressentait.

Finalement, elle commença à trembler, s'écroulant en même temps que les flammes blanches et il sentit alors rapidement son corps se détendre d'un coup. Il baissa la tête, plantant ses griffes dans la roche. Il ne devait pas, il n'avait pas le droit de s’écrouler.

Sa vision était flou, comme avant un malaise, mais il secoua la tête pour reprendre de ses esprit, ravalant un peu difficilement sa salive.

Un petit gémissement le poussant à garder conscience. Il leva lentement son museau face à la petite boule qui se tenait devant lui. Doucement, les pattes encore un peu tremblante, il s'approcha un peu plus:

papa ...

Tout délicatement et lentement il se coucha alors à ses cotés, l'entourant un peu de son corps. Voulant être un appuie, il recouvrit les pattes arrière de sa fille de sa queue, collant sa tête près de la sienne.
Son corps à moitié reptilien était froid comme la glace. Il ne doutait que ce n'était pas forcement agréable. Il détestait les dragons pour ça.
Lui même n'était plus vraiment sur de ce qu'il était depuis que ce maudit pouvoir s'était déclanché. Mais il était sur d'une chose, c'était qu'il était le père de Kaleea. Et qu'il l'aimait.

ça va aller kaly..Je te te promet que je partirais pas... Il marqua une courte pause, ajoutant Tes pattes ne te font pas trop mal ?

Il avait pris une voix assez douce, elle était fatigué mais il s'en faisait pour elle. Si il le fallait, il la porterait même jusqu'au camp.

-Kaleea-

Dans la brume de son esprit, elle sentit le corps et l'odeur de son père l'envelopper, comme un cocon. Sa peau était dure, et froide, mais son souffle était chaud. Kaleea resta prostrée, roulée en boule à pleurer toutes les larmes de son corps et plus s'il était possible, et les soubresauts de son ventre lui donnait envie de vomir. Mais son papa était là. Il lui souffla :


L'apprentie juge releva la tête et la secoua de gauche à droite, ne pouvant s'arrêter de sangloter. Non, ses pattes allaient bien comparé au trou béant de son cœur. Mais son papa devait le savoir. Lui aussi n'était plus qu'un gouffre depuis l'incident. Et soudain, une lueur de réconfort apaisa un peu Kaleea : ils étaient ensemble dans cette épreuve. Elle n'était pas toute seule. Et elle n'avait pas à souffrir seule, elle pouvait partager cette douleur. Ses sanglots ne s'apaisèrent pas tellement, mais elle releva la tête pour la frotter contre celle de son père, en un geste tendre, maladroit, et mouillé. Puis, elle demanda, hoquetant :

Papa ... Pourquoi ?

Sa gorge se noua de nouveau, et elle ne put pas finir sa phrase, mais son papa avait compris. Pourquoi Yoru avait-il fait ça, lui qui était si jeune ? Pourquoi avait-il infligé ça à sa famille ? Et pourquoi maman les avait abandonné ? Kaleea gémit de nouveau, écrasée par le poids de sa nuit et de son deuil. Elle n'en pouvait plus.

Un peu rassuré de son petit non de tête. Deenos soupira intérieurement. Bien sur, il voyait bien que les pattes de sa fille étaient dans un sale état et il l’emmènerait voir un médecin au plus tôt, mais pour l'heure, si sa douleur était supportable, alors il la consolerait.

La laissant pleurer entre ses pattes et se défouler un peu, malgré la douleur que provoquait ce spectacle dans le coeur du loup sombre, il essaya de rester fort face à la situation, frottant tendrement sa tête à la sienne, essayant d'apaiser ses sanglots comme il le pouvait.

Papa ... Pourquoi ?

A cette phrase qu'elle ne pu finir. Il rebaissa les oreilles, l'air triste. Un boule à la gorge remontant le long de sa nuque alors qu'il repensa à son fils avant l'accident. Tout souriant et joyeux. Un loups qui était promu à un grand avenir

Je sais pas...

Il déglutit, sentant alors des larmes couler le long de son museau sans qu'il puisse les arrêter. Il ne couinait pas et ne sanglotait pas. mais il ne pouvait cesser de pleurer une nouvelle fois alors que sa voix trembla un peu.

J-je ne sais vraiment.. pas pourquoi...

Il la serra un peu plus fort contre lui instinctivement. Tout ce qu'il savait, c'était qu'il ne voulait pas la perdre aussi.

-Kaleea-

La louve sentit son père baisser la tête et lui répondre d'une voix rauque, coincée :


Kaleea se pressa contre lui, savourant encore sa présence. Lui aussi pleurait à présent.Elle avait envie de lui demander pardon, pardon pour avoir dit toutes ces choses méchantes, pour avoir été en colère. Elle voulait lui dire qu'elle le protègerait, et qu'elle chercherait, qu'elle trouverait même la raison de ce malheur qui était tombé sur eux. Qu'elle trouverait le responsable.

Elle resta un moment comme ça, jusqu'à ce que ses sanglots s'apaisent. Puis elle leva le museau, et dit d'une voix toujours mouillée :

Je voulais .... je voulais aller voir la Mort pour lui demander de ... de les ramener ...

Elle émit un sanglot, et renifla bruyamment. Maintenant qu'elle le disait à voix haute, c'était stupide. La Mort n'avait jamais rendu quelqu'un, sauf peut-être des illustres, et après de nombreuses années. Elle enfoui sa tête sous ses pattes. Elle ne savait plus comment réfléchir correctement, tout se mélangeait dans sa tête, sa colère, son instinct qui lui criait que Kelekt et Idryss étaient fautives, sa logique qui lui disait d'une petite voix que c'était le hasard. Elle gémit, avant de dire d'une petite voix enfantine :

Je suis désolée papa, je ne partirai plus, plus jamais.

Elle sentait les larmes couleur de ses yeux mais ne sanglotaient presque plus, trop exténuée pour ça. Elle voulait juste dormir de nouveau, oublier, plonger dans sa nuit personnelle qui lui apportait autant de réconfort que de vide émotionnel. Elle ne pouvait plus supporter de vivre sans dormir.

Un peu soulagé de la sentir accepter un peu sa présence et se presser tendrement contre sa fourrure froide. Deenos l'entoura de ses pattes, la serrant fort aussi. Peut être que malgré lui il n'avait jamais laissé transparaître cette sensation de vouloir les protéger autant qu'il le souhaitait..Mais maintenant il était là, et il ferait tout pour se rattraper.

Je voulais .... je voulais aller voir la Mort pour lui demander de ... de les ramener ...

Il releva doucement la tête lorsque sa fille lui prononça cette phrase, le regard assez triste, ses oreilles retombèrent alors qu'il repensa à Jeff. La mort était sans pitié dans ses choix et tout les mortels qui partaient, ne revenaient jamais.
Mais Kaleea était perdu, et comme toute enfant perdu, elle essayait en vain de se raccrocher au moindre espoir.

Je suis désolée papa, je ne partirai plus, plus jamais.

Lui affichant un sourire un peu triste, deenos prit une voix douce, ajoutant:

Moi non plus..

Alors qu'il la serra de nouveau contre lui, tout doucement, la laissant un peu se détendre et pleurer au travers de sa fourrure froide et écailleuse. Il lui fit alors une timide lèche sur le museau, comme pour souligner un peu plus de sa présence.

Essaye de te reposer Kaly...je..je te porterais pour te ramener au camps quand j'en aurais la force. ..

Deenos n'était pas fou, il avait bien conscience que le feu ne l'avait pas aidé. Il se sentait mal autant mentalement que physiquement mais il n'était pas prêt d'abandonner. Le dragon avait beau être une malédiction, il userait de sa force pour se relever une nouvelle fois.

-Kaleea-

Moi non plus..

Son papa se serra contre elle, essuyant ses larmes de ses poils écailleux. L'eau glissait dessus, ne les mouillaient pas. Mais Kaleea était trop fatiguée pour même le remarquer. Elle sentait sa tête bourdonner et sa vision s'assombrir légèrement, comme lorsqu'un nuage noir passe devant le soleil. Elle sentit son père lui lécher le museau en lui répondant :

Essaye de te reposer Kaly...je..je te porterais pour te ramener au camps quand j'en aurais la force. ..

La louvette sentait la tristesse de son père, et pour une des première fois de sa vie, elle se sentait en harmonie avec lui. Dommage que ce fut dans ces circonstances. Elle hocha la tête, émettant un faible "D'accord" avant de fermer les yeux, blottie dans le pelage dure de son père. Son souffle s'apaisa vite, et il n'en fallut pas plus pour que la fille de Deenos s'endorme dans ses pattes.