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Les élémenloups
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Le jeune loup crème était arrivé en avance à son entraînement quotidien, mais il avait été surpris d'en être dispensé. Zephilian en personne souhaitait lui parler. La peur lui noua quelque peu les entrailles. Avait-il fait quelque chose de mal pour être convoqué par l'un des alphas ? Néanmoins, l'appréhension était moins grande que si c'est Léone qui avait demandé à le voir... Il ne s'avisa pas de traîner en chemin et rejoignit rapidement le lien de rendez-vous. Lorsqu'il arriva, le loup brun aux longs crocs l'attendait, assis tranquillement, son fidèle compagnon jouant dans la neige autour de lui. Le jeune loup crème s'approcha, adoptant une posture respectueuse et inclina la tête en signe de salut.
—"Alpha Zephilian, vous m'avez convié ?"
Le grand loup hocha la tête et invita le jeune à s'assoir, ce qu'il fit, docile. Puis l'alpha pris la parole :
—"Gladys, ma fille souhaite entreprendre un voyage pour se rendre auprès de la statue du Dieu Dalnar. Je ne souhaite pas entraver les souhaits de ma fille, ni son rôle au sein de la meute. Mais je refuse de la laisser y aller seule, sa santé est trop fragile, même si n'est qu'à une demi journée de marche, pour elle, c'est beaucoup, surtout avec ce froid et cet air sec. J'ai cru comprendre que vous êtes bons amis. Je te demande de l'accompagner pour ce voyage et de veiller sur elle, s'il te plait... "
Le jeune fut stupéfait de la demande de son alpha. Lui qui s'attendait à se faire réprimandé pour il ne savait quelle raison. Mais à la place, l'alpha plaçait en lui sa confiance. Tout le clan savait combien Zephilian aime sa fille unique. Zephilian lui accordait la confiance et l'honneur de veiller sur sa fille. Certes, ce n'était que durant une journée, et au sein des terres de la Source, ils ne risquaient donc pas grand chose, mais Gladys n'amoindrissait pas la fierté qu'il ressentait envers ce geste de son alpha.
—"Merci de l'honneur que vous me faites, ainsi que de la confiance que vous m'accorder, Alpha Zephilian. Je l'accompagnerait et veillerait sur elle."
L'alpha inclina la tête en signe d'assentiment aux paroles du jeune guerrier, puis lui indiqua que sa fille se trouvait chez les prêtresse, attendant son escorte pour son voyage. Le jeune loup inclina la tête respectueusement et s'empressa rejoindre son amie. En chemin, il fit un rapide détour par la tanière de médecin de sa mère afin de l'avertir de son départ pour la journée. Zephilian avait dit vrai, elle était là, semblant attendre quelqu'un.
—"Bonjour Shaya. Comment vas-tu ce matin ? Ton père m'a fais l'honneur de me proposer de veiller sur toi durant ton voyage. Es-tu prête ?"
La jeune prêtresse vivait l'hiver plutôt bien. Son pelage la protégeait du froid, et même si le froid et la neige pouvait parfois la faire tousser, il valait mieux ça qu'un été étouffant ou elle pouvait à peine bouger. Elle avait prévu une journée plutôt tranquille lorsque la prêtresse en chef, Yögla, l'appela elle et ses autres jeunes consoeurs. Selon la vieille louve, il était temps que les prêtresses découvrent les autres divinités en personne, et elle leur conseilla d'aller au moins visiter la statue de Dalnar, qui était à moins d'une journée de marche. Shaya, consciencieuse, décida de partir le lendemain.
Elle serait partie seule si son père n'avait pas insisté pour que quelqu'un l'accompagne. Shaya, s'étant levée tôt, attendait donc ce guerrier qui devait l'accompagner jusqu'à la statue de Dalnar. La femelle gardait une mine renfrognée : elle était assez grande pour partir seule ! Il ne manquerait plus que son père ai convaincu un ancien Terre, comme un des Gothic de l'accompagner, et elle était sûre de passer un mauvais moment ...
Aussi, quand elle aperçut le pelage crème de son ami Gladys, son visage s'éclaira. Le vyage en sa compagnie n'allait pas être aussi ennuyant que prévu ! Elle le laissa marcher vers elle, le saluant lorsqu'il fut à côté :
—"Bonjour Shaya. Comment vas-tu ce matin ? Ton père m'a fais l'honneur de me proposer de veiller sur toi durant ton voyage. Es-tu prête ?
-Bonjour Gladys, ça va ! Je suis prête, on peut y aller."
Elle lui souris et se leva avec énergie. Elle avait hâte de partir, la journée allait être longue, surtout qu'ils ne pouvaient pas marcher trop vite à cause de ses poumons. Les deux loups prirent la direction de la forêt des rêves bleus, et Shaya en profita pour discuter :
"-C'est mon père qui t'a choisi pour venir avec moi ? "
Alors qu'il approchait de son amie, et qu'il la voyait sans qu'elle ne l'ait encore vue, il remarqua qu'elle faisait la moue. Il espérait que ce n'était pas parce qu'il l'accompagnait... Mais le soulagement le gagna lorsqu'elle le vit approcher et que son sourire éblouissant éclaira son magnifique visage. Elle sembla ravie de le voir et il lui offrit un grand sourire en réponse au sien. Rapidement, elle montra avec énergie qu'elle était prête à partir et il lui emboîta le pas sans la moindre hésitation.
Il ignorait l'endroit exact du lieu de la statue du Dieu Dalnar, maman ou papa avait dû leur en parler, mais il n'avait probablement pas écouter, bien plus intéressé par l'action que par les paroles. Son amie en profita pour lancer la conversation :
—"C'est mon père qui t'a choisi pour venir avec moi ?"
Il tourna la tête vers elle, la regardant un moment, puis reporta son attention sur le chemin et répondit d'une voix douce :
—"Oui, quand je suis arrivé à l'entraînement ce matin, Heimdall m'a annoncé que j'en étais dispensé aujourd'hui et que l'alpha Zephilian avait demandé à me voir. Mais je ne e m'attendais absolument pas à ça... Plutôt à me faire enguirlander pour une connerie quelconque..."
Il lui offrit un sourire gêné. Il s'adapta facilement au rythme de son amie et marcha près d'elle. Il prenait cette mission très au sérieux, mais la charmante compagnie dont il était affublé ne l'aidait pas vraiment à rester concentré. Il avait remarqué, depuis quelques temps, que les sentiments amicaux qu'il ressentait à l'égard de la jolie prêtresse avaient changés. Cela avait commencé après l'apparition un peu cataclysmique du pouvoir du jeune loup, et de la façon dont son amie était parvenue à le calmer. Mais il n'osait pas lui en parler. Il avait peur qu'elle ne le rejette et que leur amitié n'en souffre par la suite... Il n'était pas prêt à se séparer totalement d'elle. Il préfèrerait garder ses sentiments secrets toute sa vie plutôt que de la perdre...
Lancé dé Hasard
Ils marchaient depuis un petit moment quand un bruit attira l'oreille du jeune guerrier. L'oreille pivota, puis un autre bruit et le loup s'arrêta subitement, sur ses gardes. Il se plaça instinctivement devant son amie et lui intima le silence, tel le guerrier qu'il était en proie de devenir sous peu. Il se concentra sur l'origine des bruits qu'il avait entendu et bientôt, il distingua quelque chose de noir et blanc derrière un buisson, puis son regard percuta quelque chose de ressemblant plus loin, puis encore à gauche, puis à droite, et petit à petit, il découvrit que ces tâches étaient présentent tout autour d'eux. Il réalisa alors la situation. Ils se trouvaient au beau milieu d'un troupeau de minimeuh. Ces animaux préféraient généralement les endroits spacieux tels que les plaines, mais le froid et la neige les avaient probablement incité à se réfugier dans les bois... Quelle poisse... Il ne savait pas vraiment comment réagir pour échappé à leur méthode de défense légendaire. Il refusait que Shaya se retrouve dans cette position désagréable, de plus, lui-même avait lustré sa belle fourrure hier soir... Il réfléchit... Ils étaient au beau milieu du troupeau, sans l'avoir remarqué jusqu'alors. Pris dans leur conversation. Peut-être que s'ils continuaient de marcher normalement, les minimeuh ne se sentiraient pas menacés ? Mais comment faire comme si de rien n'était maintenant qu'il savait... Il chuchota à l'attention de son amie :
—"Continuons notre chemin comme si de rien n'était, tout en discutant, mais tiens-toi prête à courir si jamais..."
Néanmoins, il n'oubliait pas les difficultés respiratoires de son amie, raison pour laquelle son père avait souhaité qu'il l'accompagne dans son voyage, et savait donc qu'elle ne pourrait pas courir bien longtemps si le pire devait se produire, d'autant plus que l'air était sec, ce qui augmentait encore les difficultés de son amie... Il espéra donc que le troupeau ne se sentirait pas menacé par leur présence et qu'ils pourraient continuer leur chemin sans encombre...
"Oui, quand je suis arrivé à l'entraînement ce matin, Heimdall m'a annoncé que j'en étais dispensé aujourd'hui et que l'alpha Zephilian avait demandé à me voir. Mais je ne e m'attendais absolument pas à ça... Plutôt à me faire enguirlander pour une connerie quelconque..."
Shaya rit, toute joyeuse de pouvoir partager son chemin avec son ami. Elle continua à marcher à son rythme, confiante maintenant que Gladys était là. Elle prit rapidement son rythme de croisière, et son esprit s'envola. Elle se demandait si le fils de Gaor avait appris à maîtriser son pouvoir depuis la fois ou il avait failli tuer les trois guerriers. D'ailleurs elle n'avait pas entendu parler de ces derniers de nouveau ... Pourtant ils étaient partis en le menaçant.
Ils marchèrent un moment ainsi, sans parler. Ils n'en avaient pas tellement besoin, et le silence n'était pas pesant. Soudain, un bruit inhabituel retentit, et elle vit Gladys se placer devant elle pour la protéger. Elle se tendit, les oreilles en avant et la truffe reniflante pour tenter de savoir ce qui venait. Puis, elle repéra l'intrus, ou plutot l'intruse : une mini meuh. Et s'il y en avait une ...
Il lui suffit de tourner la tête pour se rendre compte qu'ils étaient encerclés. Les mini meuh n'étaient pas si dangereuse, mais avec son asthme, elle ne savait pas ce qui arriverait si elle se faisait gazer, et Shaya n'avait pas tellement envie de le découvrir. Elle regarda le guerrier, dans l'attente d'une décision, et il lui chuchota :
"Continuons notre chemin comme si de rien n'était, tout en discutant, mais tiens-toi prête à courir si jamais..."
Elle opina du chef, et ils reprirent leur marche aussi silencieusement que possible. (discrétion = 100) Cependant, Shaya en faisant trop attention à ou elle mettait les pied s'accrocha à une branche sur le chemin. Se surprise, elle glapit, et perdit l'équilibre, tombant dans un fourré qui retentit de mille craquements de bois. Les mini meuh s'agitèrent soudain, prenant conscience des deux prédateurs parmi elles, et l'un d'entre elle mugit en lâchant un gaz. Les autre suivirent, évidemment, et bientôt, ce fut le chaos. (Vitesse = 16) Shaya se releva vite, et retint sa respiration pour ne pas être gazée, mais la peur ne la ferait pas tenir longtemps dans cette situation. Elle jeta un regard perdu à Gladys : si elle se mettait à courir, elle utiliserais toutes ses réserve d'oxygène !
(chance = 95) Les mini meuh galopaient vers la plaine en passant autour d'eux et en lâchant leurs gaz nauséabonds, et l'une d'entre elle percuta violemment Shaya, la projetant au sol. L'impact fut violent et douloureux, et Shaya glapit en sentant son flanc s'écraser (dégâts = 91). Elle inspira par la même occasion le gaz, qui brulèrent instantanément ses poumons. (respiration = 97) L'air lui manqua cruellement, et sa tête lui tourna, l’empêchant de se relever, ni même de repondre son souffle. Son coeur battait intensément dans sa poitrine alors qu'il lui semblait qu'en une fraction de seconde, elle était passée de ballade tranquille à proche de la mort. Elle sentit sa vision se troubler, et des quintes de toux violente la prendre : elle allait perdre connaissance, et elle ne pouvait rien faire.
Elle hocha la tête pour signifier au jeune guerrier qu'elle suivrait ses instructions. Aussitôt elle avança à pas feutré, tout comme lui, et il resta devant elle pour lui ouvrir la voie. Puis soudain, son amie glapit et il se retourna d'un bloc vers elle, s'attendant à ce qu'elle soit attaquée. Elle était en train de tombé dans un fourré et le temps passa comme au ralentit alors qu'un millier de craquements de branches se firent entendre. Le loups crème baissa les oreilles et la tête un peu plus à chaque nouveau craquement. Puis le dernier bruit fut le pire, un minimeuh mugit et ce fut le chaos. Tout le troupeau s'affola, galopant en tout sens et lâchant leur gaz dans la foulée. (Rapidité de réaction : 78/100) Shaya fut plus rapide que lui, et se releva, retenant sa respiration. Alors qu'il faisait de même, surveillant les alentours, mais c'était un bazar monumental partout autour d'eux. Il ne vit que trop tard la mini-meuh qui se dirigeait droit vers son amie et la percuta de plein fouet au niveau du flanc. Il hurla le nom de son amie et couru vers elle. Le choc lui avait fait expiré tout son oxygène et elle commençait déjà à avoir de grosses difficultés à respirer.
(Refléxion : 38/100) Son amie qu'il s'était mis à aimé en secret n'allait pas tenir longtemps dans ses conditions. Il devait la sortir de là au plus vite. Les minimeuh étaient toujours affolés et couraient dans tous les sens. Plusieurs se dirigeaient vers son amie et sans se poser de question, il vint se placer debout par dessus son corps et banda ses muscles et poussa un grondement effroyable. Aucune de ses bestioles ne toucherait encore son amie. (Chance : 14/100) En le voyant surgir ainsi devant eux et se montrer si agressif, les minimeuh changèrent de direction par instinct, ayant déjà épuisés leur gaz.
Une fois le danger d'être percuté éloigné, il se déplaça, regarda son amie qui avait perdu connaissance. Il l'a souleva par la peau de la nuque et la hissa sans trop de peine sur son propre dos. (État de situation : 21/100) Le gaz lui avait probablement endommagé les voies respiratoires, mais pour le moment, elle respirait encore, péniblement, mais au moins elle respirait. Il fonça en direction du point d'eau le plus proche à sa connaissance, heureusement, il n'était pas trop loin, et puisqu'il pouvait galoper à pleine puissance, ou presque, Shaya n'était pas bien lourde, il y arriverait rapidement.
Alors qu'il débouchait dans la clairière, les minimeuh étaient encore affolées et continuaient de courir dans tous les sens. Dès qu'un s'approchait, il montrait les crocs, grondait férocement et si le petit herbivore se trouvait à portée de crocs, il n'hésitait pas à le mordre afin de le faire déguerpir de son chemin. (Chance : 77/100) mais un minimeuh était apparemment trop débile pour fuir devant le prédateur menaçant, et il chargea. Bien que légère sur son dos, Shaya l'entravait dans certains de ses mouvements. Et le temps lui était compter, il devait se dépêcher de se débarrasser de cette maudite bestiole pour atteindre le point d'eau au plus vite. Il fit face à la minimeuh qui décida de charger. Le guerrier crème en avait par-dessus la tête, la vie de celle qu'il aimait était en jeu. Et il ne lui avait même pas encore dit qu'il l'aimait. S'il parvenait à la sauver, il se jura à lui-même de les avouer ses sentiments. La minimeuh approchait et le jeune loup hurla de rage, laissa celle-ci l'envahir de tous ses pores (activation pouvoir : 31/100). Comme il l'espérait, son pouvoir se déclencha. Une faille énorme apparu juste devant lui et le minimeuh furieux n'eut pas le temps de comprendre ce qu'il se passait qu'il se trouvait déjà au fond de celle-ci. Sans attendre, le jeune loup tourna les talons et poussa du plus fort qu'il put sur ses pattes pour arriver le plus vite possible à la rivière.
Une fois là-bas, rapidement, mais en prenant soin de ne pas la blesser, il déposa son amie près de l'eau et de la patte, il l’aspergea un peu, priant pour qu'elle se réveille, il se chargerait de la sècher une fois qu'elle serait réveillée, afin qu'elle ne tombe pas malade en plus, mais pour l'heure, l'urgence létait qu'elle se réveille. Espérant que ça l'aiderait à revenir, il se mit à lui parler, déblatérant tout ce qui lui passait par la tête :
—"Shaya, pitié, réveille toi, on est hors de danger. Il faut que tu boives, ça te permettras de mieux respirer... Je t'en prie, réveilles-toi... Tu ne peux pas m'abandonner, pas alors que je n'ai même pas pu te le dire. Je sais que c'est égoïste, mais par pitié, écoute ma voix et reviens !"
(résistance = 40) la louve sentit confusément ses pattes lâcher sous elle, mais elle ne perdit pas connaissance. Le monde se couvrit d'un voile flou et sombre, mais a conscience résistait tant bien que mal. Si Gladys flanchait également, ils risquaient de mourir d'une des morts les plus ridicules du clan, piétinés par des mini meuh ... Soudain, elle sentit son corps se soulever sans qu'elle puisse agir, et le monde tourna autour d'elle. (résistance = 28) Elle résista encore à l'évanouissement, et tenta de se raccrocher au mâle, sans réellement pouvoir faire grand chose.
Dans les vapes, elle ne réalisa pas ou est-ce qu'on l'amenait, mais elle sentait confusément que cela allait la sauver. De toute façon, rien ne pouvait être pire que l'endroit ou elle était. (résistance = 22) Alors qu'elle sentait l'air frai peu à peu revenir, ses esprits s'éclaircissaient de plus en plus, et elle put s'agripper au mâle sous elle. Finalement, elle sentit ce dernier la lâcher sur le sol dur.
Ses poumons inspiraient de grandes goulées d'air, et des quintes de toux la prenait sans qu'elle puisse vraiment respirer correctement, mais peu à peu, l'oxygène qui affluait dans son corps lui redonnait une vue plus claire. Elle entendit de manière étouffée le mâle à côté d'elle parler :
"Shaya, pitié, réveille toi, on est hors de danger. Il faut que tu boives, ça te permettras de mieux respirer... Je t'en prie, réveilles-toi... Tu ne peux pas m'abandonner, pas alors que je n'ai même pas pu te le dire. Je sais que c'est égoïste, mais par pitié, écoute ma voix et reviens !"
(réveil = 22) La louve ouvrit les yeux, le regard toujours flou, sentant sa respiration encore prise par à-coups. Elle haleta :
La louve n'était pas totalement inconsciente, mais vraiment consciente non plus. Gladys le sentait. Régulièrement, une quinte de toux saisissait son corps. La peur lui nouait les entrailles. Avec tout ce qu'elle toussait, elle allait finir par cracher ses poumons. Etait-ce vraiment possible en fait ? Il secoua la tête, ce n'était pas le moment de faire des théories sur ce qui était physiquement possible ou non. Il l'aspergeait doucement d'eau, histoire qu'elle puisse se réveiller, tout en lui parlant, espérant la ramener à la réalité. Sa propre odeur corporelle lui faisait fronder la truffe, tout comme celle de son amie, mais il en avait pas grand chose à faire pour le moment. L'urgence présente était que Shaya se réveille.
Le soulagement l'envahit quand il entendit enfin sa voix :
—"Ça va ... Aller."
Sa voix était éraillée, rocailleuse et faible. Mais elle était bel et bien réveillée, de retour dans la réalité. Il bondit sur ses pattes et s'approcha encore plus d'elle. Il lui lécha la tête affectueusement, presque désespérement et lâcha :
—"Enfin ! J'ai réellement cru que je t'avais tiré de là trop tard. Tu peux te lever ? Je pense que boire te ferais du bien..."
Il attendit sa réponse et se tint prêt à la soutenir si jamais elle lui demandait de l'aide, ou menaçait de tomber en tentant de se débrouiller par elle-même. La question de leur odeur absolument infecte se poserait quand elle aurait récupéré un peu...
Shaya cligna plusieurs fois des yeux alors que sa vision commençait à s'éclaircir. Ses poumons la brulait toujours autant, mais ses quintes de toux diminuaient. Elle avait la gorge en feu, mais la douleur lui prouvait qu'elle était belle et bien vivante. Elle croisa le regard de Gladys, qui lui dit :
"Enfin ! J'ai réellement cru que je t'avais tiré de là trop tard. Tu peux te lever ? Je pense que boire te ferais du bien..."
Shaya hocha la tête, évitant de parler pour le moment. Elle se coucha, et sentant que sa tête ne tournait presque plus, essaya de se lever. Le vertige lui reprit, mais se dissipa vite, et elle put avancer à pas précautionneux jusqu'à l'eau, pour en boire quelques gorgées. Le liquide frai qui coula dans sa gorge apaisa le feu qui s'y trouvait, et même si elle toussa encore quelques fois, cela apaisa également sa toux. Elle sentait ses pattes trembler de fatigue et de peur, alors qu'elle reprenait peu à peu tous ses esprits.
Lorsqu'elle eut finit, elle releva la tête et croisa de nouveau les yeux de Gladys. Elle réalisa alors : il lui avait probablement sauvé la vie. Si les gaz des mini-meuh n'étaient pas toxiques, un tel déferlement aurait probablement eu raison de ses poumons fragiles, et elle aurait perdu connaissance. Dieux savent ce qu'il se serait passé alors ! Mais il avait été là, l'avait probablement portée jusqu'au point d'eau. Elle sourit, imaginant son père satisfait d'avoir eu la bonne idée de la faire accompagner, puis s'assit, encore faible. Elle regarda Gladys dans les yeux.
"Merci, tu ... tu m'as sauvé la vie, je crois."
Dernière édition par echapp le 23/4/2020, 17:18, édité 1 fois
Lentement la louve commença à se lever. Le jeune loup crème se tint près à la soutenir si elle menaçait de tomber à nouveau. Mais elle y allait doucement, ce qui le rassura. Il l'accompagna pas à pas vers l'eau, toujours près à la soutenir si elle vacillait. Ses pattes la soutenaient, mais elles tremblaient aussi, signe de la faiblesse de son amie. Une fois qu'elle eut terminé de boire, il lui sembla que son amie allait déjà un peu mieux. Elle s'assit et releva la tête, plongeant son regard dans le siens. Il ne détourna pas le sien, plongeant également dans les océans qu'étaient les yeux de son amie :
—"Merci, tu ... tu m'as sauvé le vie, je crois."
Son coeur battait encore la chamade d'avoir cru la perdre à tout jamais. De ne pas avoir réussi à la tirer de ce merdier à temps. Le soulagement se voyait aussi bien dans le regard de la prêtresse que dans celui du guerrier :
—"Je suis sûrement aussi ravi que toi que ce soit le cas. J'ai réellement cru pendant un moment qu'il était trop tard. Je n'aurais pas supporter de te perdre Shaya... Je..."
Il hésitait à lui dire. Il avait peur qu'en lui avouant la nouvelle nature de ses sentiments à son égard, cela ne gâche leur amitié... Il détourna le regard et le porta sur la surface de l'eau qui lui envoya leurs reflets. Ils étaient assis là, l'un en face de l'autre. [Mental : 56/100] Il savait qu'il aurait dû lui avouer ses sentiments, mais cette peur de la perdre totalement était trop présente et lui enserrait les entrailles trop puissamment pour qu'il ne puisse s'en défaire si facilement... Si seulement elle lui donnait un signe dans son sens, il n'hésiterait plus à lui avouer ce secret qui commençait réellement à devenir un fardeau sur ses épaules... Il avait également peur qu'un autre lui saisisse sa belle sous la truffe car il n'avait pas oser lui avouer ses sentiments... Il ne savait que faire, il n'était que doute et incertitude et cela devait sûrement se voir dans son regard tant il était perdu et confus...
Shaya baissa de nouveau la tête pour boire. Sa gorge était aussi sèche et brulante que le Désert, et l'eau lui faisait un bien fou. Ses pattes tremblaient toujours de l'adrénaline qui les avaient parcourues. Elle avait une fois encore échappé de justesse à la mort, et ce grâce à un autre membre de son clan. Pendant qu'elle buvait, Gladys lui répondit :
"Je suis sûrement aussi ravi que toi que ce soit le cas. J'ai réellement cru pendant un moment qu'il était trop tard. Je n'aurais pas supporter de te perdre Shaya... Je..."
La prêtresse releva la tête, sentant son cœur se serrer. Gladys avait détourné le regard pour le porter sur l'eau. (Déduction = 45) Il semblait troublé, plus même que Shaya, mais elle n'avait aucune idée de pourquoi. Peut-être était-ce simplement qu'il tenait beaucoup à elle ? Si les rôles avaient été inversés, Shaya aurait été terrifiée de perdre le mâle alors qu'elle était enrôlée pour sa protection. Elle fit en pas en direction de Gladys, et se mit à son côté, le poussant légèrement. Le loup était déjà très grand, bien plus qu'elle, aussi il ne bougerait probablement pas. Elle lui donna un coup de museau dans l'encolure pour le réconforter, avant de répondre :
"Moi non plus je n'aurai pas supporté de te perdre."
Elle se dégagea avant de lui faire face, un sourire plus léger sur les babines.
"Et puis, mon père t'aurais tué !"
Elle haussa les sourcils, souriant avec malice. Son père aurait été dévasté si elle n'était pas revenue, mais jamais il n'aurait tué Gladys. De toute manière, ce n'était pas arrivé, et les deux loups étaient en vie. Si Shaya devait se soucier de tout ce qui aurait pu être, elle n'en dormirait pas la nuit !
Lorsqu'il lui avoua qu'il n'aurait pas supporté de la perdre, la prêtresse releva la tête pour le regarder. Lui-même avait plutôt le regard fuyant. Il n'osait pas lui avouer, il avait si peur de la perdre... Mais est-ce qu'elle comprendrais le sens caché de ses paroles ? Il ne la vit pas se lever et s'approcher de lui. Il réalisa que lorsqu'elle le poussa légèrement. Bien entendu, bien plus grand qu'elle malgré qu'elle était plus âgée que lui, il ne broncha pas sous la pression. Elle donna également un petit coup de museau dans son cou. [Réaction à la proximité : 28/100]Le coeur du jeune guerrier se mit à battre la chamade et il eut chaud tout d'un coup. Avoir Shaya si proche de lui, avec des gestes si tendre était inédit pour lui, mais cela lui fit un énorme bien et réveilla en lui ses sentiments qu'il s'efforçait de cacher [Maîtrise de soi : 15/100].Tendrement, il lui lécha le front en un tendre geste d'affection. Et les paroles de son amie lui donnèrent presque des ailes.
—"Moi non plus je n'aurai pas supporté de te perdre."
Il allait lui avouer ses sentiments, le moment était idéal alors qu'ils étaient ainsi blottis l'un contre l'autre dans un petit moment de tendresse. Mais elle s'écarta et lui lança un sourire plein de malice avant de lancer :
—"Et puis, mon père t'aurais tué !"
Devant son air malicieux, le jeune loup se força un peu à sourire à sa petite plaisanterie [Comédie : 4/100]. Mais même si c'était un sourire forcé, il était bon comédien, alors Shaya ne le remarquerait probablement pas. Mais était-ce vraiment une plaisanterie ? [Confiance : 61/100]Il était persuadé que si jamais il arrivait malheur à sa fille, Zephilian pourrait totalement perdre les pédales et le tuer, puisqu'il était nommé à sa protection. [Opinion de l'autre : 89/100]Elle semblait sous-estimer ce que pourrait produire sa mort sur son père. Néanmoins, il ne releva pas, il ne voulait pas la blesser ou lui faire peur... A la place il décida de se lancer, le moment ne pouvait pas sembler plus opportun, ils venaient d'avoir un petit moment tendre, puis un moment de complicité. De plus, elle avait eu envers lui des gestes tendres, peut-être était-ce le signe que de son coté aussi, ses sentiments avaient changé [Oration et tact : 81/100]:
—"Si tu était morte aujourd'hui, ton père aurait pu me tuer, je n'aurais même pas résisté... Shaya, sans toi, ma vie n'aurait plus de sens..."
Sa déclaration semblait manqué de tact et très maladroite, mais il avait un peu perdu les pédales dans sa précipitation. Il décida de retenter le coup... [Confiance en soi :42/100] Il inspira un grand coup revint s'assoir près d'elle. Il lui toucha la truffe du bout de la sienne et planta ensuite son regard océan dans celui de celle qu'il aimait, avant de déclarer d'une voix tendre et douce :
—"Shaya, mes sentiments pour toi ont changé depuis quelques mois. Je ne peux plus le nier ou le cacher. Je t'aime..."
Son coeur battait la chamade. Qu'allait-elle répondre à ses sentiments. Il priait tout son être pour qu'elle réponde qu'il en était de même pour elle...
Gladys sourit à sa petite blague, ce qui soulagea la prêtresse. Maintenant que l'incident était passé, l'atmosphère s'était détendue entre eux. Les poumons de la jeune louve semblait aller mieux, et même si sa respiration était toujours sifflante, elle ne toussait plus. Elle étira lentement ses pattes, sentant ses poumons la bruler, mais moins qu'avant. Son sourire ne quittait plus son visage à présent, elle était si heureuse d'être encore là ! Les paroles de Gladys retentirent alors, contrastant avec le sourire qu'il avait montré tout à l'heure.
"Si tu était morte aujourd'hui, ton père aurait pu me tuer, je n'aurais même pas résisté... Shaya, sans toi, ma vie n'aurait plus de sens..."
Elle se redressa, les oreilles en avant. Que voulait-il dire ? Il sembla perdu dans ses pensées. Peut-être que les gaz des minimeuh lui avaient affecté le cerveau aussi ... Saya perdit son sourire, affichant une mine inquiète, qui disparut lorsqu'elle le vit se lever et s'asseoir près d'elle après avoir inspiré. Il lui toucha le museau, et elle sourit, ne cherchant pas à éviter cette proximité qui était encore nouvelle entre eux :
"Shaya, mes sentiments pour toi ont changé depuis quelques mois. Je ne peux plus le nier ou le cacher. Je t'aime..."
(1) Shaya resta immobile un instant, fronçant les sourcils. Elle aussi, elle l'aimait. Ils étaient amis. Shaya étaient de ceux qui s'attachaient intensément à tout ceux qui croisaient sa route. Elle aimait profondément son père, ainsi que Ruby, et Gladys maintenant depuis quelques semaines. Etait-ce ce qu'il voulait dire ? (2) Pourtant, elle n'était pas bien sûre. Elle eut un léger frisson. Peut-être que le mâle s'intéressait à elle pour autre chose ? Il était jeune, mais en âge de commencer à penser à ces choses là ... (3) Shaya resta de marbre, gardant une voix neutre, pour répondre :
"Moi aussi je t'aime Gladys, tu es mon ami ... C'est ... C'est ça que tu voulais dire ?"
Elle fronça légèrement les sourcils, laissant apparaître sa confusion. Elle ne savait pas vraiment quoi dire, ni quoi faire si il lui avouait réellement son amour. Elle n'avait jamais ... Elle n'était jamais vraiment tombée amoureuse de quelqu'un, comme les autres en parlaient, car pour elle, l'amour qu'elle ressentait pour son père, ses amis ne pouvait être surpassé.
La prêtresse sembla inquiète pour lui face à son premier essai de déclaration. Quoi de plus normal cela-dit en passant. Il avait été totalement maldroit et crétin sur ce coup-là... Néanmoins, elle ne dit rien, et ne le repoussa pas lorsqu'il s'approcha et posa sa truffe contre la sienne. Mais suite à sa seconde déclaration, plus claire cette fois, elle fronça les sourcils et frisonna. Le regard de Gladys se fit inquiet et anxieux. La réaction de son amie n'était pas bon signe selon lui... Elle resta de marbre et sa voix était d'une neutralité glaçante lorsqu'elle répondit :
—"Moi aussi je t'aime Gladys, tu es mon ami ... C'est ... C'est ça que tu voulais dire ?"
Ses premières paroles auraient pu réchauffer le coeur du jeune loup si son ton n'avait pas été aussi neutre et son attitude physique si statique et presque froide... Elle n'avait pas comprit... Les oreilles du jeune loup se couchèrent de déception. Que faire à présent... Il inspira un grand coup et décida de continuer sur sa lancée :
—"Non Shaya, ce n'est pas ce que je voulais dire... Tu es mon amie, ma meilleure amie même... Mais j'aimerais plus que de l'amitié entre nous, beaucoup plus... Depuis quelques mois, mes sentiments pour toi ont changé, mon amitié s'est transformée en amour, celui avec un grand A..."
Une nouvelle fois, il lui lécha la truffe dans un geste tendre et affectueux, peut-être que ce genre de comportement tendre l'aiderait à comprendre...
Le mâle en face d'elle semblait mal à l'aise, et elle sentit une pointe de culpabilité la transpercer. Elle avait du mal à comprendre ce que le mâle voulait dire, comme si son cerveau était embrumé. Le manque d'oxygène et la toux y était sûrement pour quelque chose. Elle gémit doucement pour apaiser Gladys, qui semblait agité. Finalement, le mâle prit une grande inspiration, et précisa sa pensée.
"Non Shaya, ce n'est pas ce que je voulais dire... Tu es mon amie, ma meilleure amie même... Mais j'aimerais plus que de l'amitié entre nous, beaucoup plus... Depuis quelques mois, mes sentiments pour toi ont changé, mon amitié s'est transformée en amour, celui avec un grand A..."
Shaya sentit comme son corps basculer. Il était amoureux d'elle ! Elle baissa légèrement la tête, un léger sourire sur les babines qu'elle ne pouvait pas enlever. Elle sentit le mâle lécher son museau, et le contact lui fit comme un choc électrique. En relevant la tête, elle croisa le regard inquiet, bienveillant de Gladys. Elle tenait tellement à lui, mais elle ne pensait pas que c'était de l'amour avec un grand A, comme il disait. Elle répondit néanmoins à son geste en le poussant légèrement du museau, pour le rassurer. Il avait eu le courage de lui dire en face, et il l'avait sauvée ... Elle l'admirait, réellement. C'était un loup merveilleux. Cependant, elle n'avait pas les idées claires, il fallait ... Il fallait qu'elle réfléchisse, qu'elle se recueille ! Elle regarda Gadys, plus calme cette fois, comme apaisée.
Tu as eu beaucoup de courage de me le dire Gladys, mais ... Je ne crois pas que je te considère comme ça ... Je tiens énormément à toi et je ne veux pas te faire de mal, mais ...
Elle secoua la tête, la gorge serrée. Elle ne voulait pas, elle ne voulais pas qu'il souffre à cause d'elle ! Cependant, c'était bien trop rapide, elle avait du mal à s'habituer à l'idée qu'il puisse la considérer comme ça. Pourtant, Iria avait dit que l'amour, et l'Amour étaient la plus belle chose sur cette terre. Peut-être Shaya n'était-elle pas encore assez mature ? Il lui fallait interroger la Déesse, elle avait besoin de temps. Elle releva le regard, l'air inquiète :
Je ne veux pas perdre ton amitié. Je ne sais pas ce qu'est cet Amour dont tu parles, je ne l'ai jamais ressenti et j'ai besoin de temps.
Elle baissa les yeux. Ce n'était pas clair, mais elle ne savait pas comment remédier à la situation. Elle avait peur que cet évènement change la relation qu'ils avaient construits ... Cependant, elle savait que les Dieux guidaient leurs pas, et si leur relation changeait, c'était peut-petre pour le mieux. Et elle ferait tout pour que ça le soit. Elle coula un regard timide et triste vers Gladys, n'osant pas se rapprocher de peur d'heurter encore plus le mâle.
Elle l'écouta sans rien dire. L'appréhension lui nouait les entrailles, mais il alla tout de même jusqu'au bout de sa tirade. Il lui avait fallu plusieurs semaines pour comprendre la nouvelle nature de ses sentiments envers elle, mais à présent, il en était certains. Il la voulait, et pas uniquement en tant qu'amie. Il voulait partager sa vie avec elle ! Elle ne repoussa pas son geste tendre, au contraire, elle lui rendit même un petit coup de museau, tendre. Cela lui réchauffa leur cœur. Peut-être qu'il avait une chance finalement ?
—"Tu as eu beaucoup de courage de me le dire Gladys, mais ... Je ne crois pas que je te considère comme ça ... Je tiens énormément à toi et je ne veux pas te faire de mal, mais ..."
Le loup senti son cœur se brisé au fil des paroles de celle qu'il aimait [choc : 95/100]. Sans qu'il ne puisse le contrôler, ses yeux s'humidifièrent, une boule se forma dans sa gorge, mais il parvint à contenir ses larmes, les empêcher de couler. Il détourna la tête, planta son regard sur la surface de l'eau afin de cacher son mal-être. Elle continua :
—"Je ne veux pas perdre ton amitié. Je ne sais pas ce qu'est cet Amour dont tu parles, je ne l'ai jamais ressenti et j'ai besoin de temps."
[Espoir : 94/100] Le temps suffirait-il vraiment à la faire changer d'avis ? Il l'ignorait, mais de toute manière, il était bien incapable de vivre loin d'elle, de ne plus la voir. Alors il continuerait d'être son ami. Il préférait ne l'avoir que comme meilleure amie, plutôt que pas du tout. Sa voix était grave et rocailleuse, à cause de la boule dans sa gorge, mais elle ne trembla pas :
—"Tu ne me perdra pas Shaya. Je suis ton ami avant tout. Je ne te caches pas que c'est très douloureux que tu ne partages pas mes sentiments, mais je ne peux pas te forcer à m'aimer de cette manière..."
Il fixait toujours l'eau. Tout était flou, les larmes emplissant ses yeux rendaient sa vision floue. Mais il ne voulait pas se mettre à pleurer. Elle se sentait sûrement déjà assez mal comme ça, il connaissait la louve... [Capacité de réflexion: 9/100] Il était temps de reprendre doucement le chemin du retour. Le voyage de Shaya auprès de la statue de Dalnar était inenvisageable après ce qu'il s'était passé avec les minimeuh. Elle était encore trop faible pour continuer le voyage, il était plus prudent de rentrer. Sans attendre, il se leva et se tourna vers la direction du retour :
—"Il vaut mieux rentrer, c'est plus prudent avec ce qu'il s'est passé... Notre rencontre avec les minimeuh t'a affaiblie, il serait dangereux de continuer le voyage en direction de la statue divine... Mais on pourra y retourner, lorsque tu seras totalement rétablie, si tu le souhaites, et que ton père accepte de me refaire confiance au sujet de ta sécurité..."
La jeune prêtresse voyait le visage du mâle se décomposer au fur et à mesure de ses paroles. Elle sentit son cœur se serrer, douloureusement. Elle vit les yeux du mâle devenir brillants, et il détourna la tête. La culpabilité serra ses entrailles, comme une poigne froide. Est-ce qu'elle aurait du lui mentir ? Lui dire qu'elle l'aimait également ? Et puis après, quoi ? Elle baissa légèrement le museau. Elle sentait ses yeux piquer, par empathie pour son amie. Allait-elle le perdre à cause de ses paroles ?
"Tu ne me perdra pas Shaya. Je suis ton ami avant tout. Je ne te caches pas que c'est très douloureux que tu ne partages pas mes sentiments, mais je ne peux pas te forcer à m'aimer de cette manière..."
La fille de l'alpha resta immobile. La voix du mâle n'avait pas tremblée, mais elle savait combien il devait souffrir. Elle avait vu d'autres, souffrir par amour, venir chercher les prêtresses en quête d'un élixir ou d'un artifices, mais la réponse était toujours la même : l'amour était un mystère, ne pouvait être contrôlé, ne pouvait être trompé. Elle avait envie de l'enlacer, lui lécher ses yeux si triste, le réconforter. Mais elle n'osait pas. Elle imaginait combien le moment devait être dur, et le contact avec Shaya pouvait rendre Gladys encore plus triste ... Alors, elle resta immobile, la tête légèrement basse, cherchant le regard du mâle.
Mais elle ne le trouva pas. Ce dernier se retourna vers le camp, et il reprit d'une voix distance qui répandit un grand froid dans la poitrine éreintée de Shaya :
"Il vaut mieux rentrer, c'est plus prudent avec ce qu'il s'est passé... Notre rencontre avec les minimeuh t'a affaiblie, il serait dangereux de continuer le voyage en direction de la statue divine... Mais on pourra y retourner, lorsque tu seras totalement rétablie, si tu le souhaites, et que ton père accepte de me refaire confiance au sujet de ta sécurité..."
Shaya baissa la tête. Oui, il valait mieux qu'ils rentrent. Elle n'avait plus envie d'aller à la statue de toute manière. Elle voulait se reposer, et prier, et elle avait probablement besoin d'un bon bain pour se débarrasser de l'odeur, et de passer chez les médecins pour récupérer des plantes pour des inhalations. Elle soupira légèrement, encore triste, avant de répondre :
Oui il vaut mieux.
Elle se leva et emboita le pas au mâle, marchant doucement pour ménager ses poumons encore fragiles. A ce rythme, ils mettraient du temps à rentrer, et arriveraient probablement le soir. Elle espérait que le voyage ne se ferait pas dans le silence complet. Ils marchèrent un moment, un silence pesant entre eux deux, un silence qui pesait sur les épaules et le cœur de Shaya. La jeune louve sentait ses poumons la brûler, et sa toux reprit soudainement. Elle s'arrêta, et reprit son souffle. Il fallait qu'elle aille doucement. Son regard tomba sur des plantes qu'elle connaissait bien, et elle regarda Gladys, un sourire sur le visage :
On peut faire une pause ? J'ai une idée, viens.
Elle fit un sourire timide au jeune mâle et marcha vers les plantes un peu plus loin, qu'elle avait reconnu comme étant une sorte de roseau. S'il y avait des roseaux, ily avait de l'eau ! Et très vite, Shaya eut la confirmation qu'elle avait raison : un petit étang se trouvait là, plein d'algues. Elle coula un regard un peu gêné vers le mâle, et s'expliqua :
On devrait laver l'odeur avant de rentrer au camp ou personne ne voudra nous approcher...
Le jeune loup crème marchait devant, vérifiant tout de même à ne pas semer son amie, il s'adapta à son rythme, mais resta devant. Son coeur était en lambeaux, il avait mal. Les larmes continuaient de couler, mais il ne voulait pas que la prêtresse se sente encore plus coupable, alors il pleurait en silence, sans plus le montrer.
Ils marchaient depuis un moment lorsqu'il entendit une quinthe de toux reprendre Shaya, et il s'arrêta. Il essuya son visage d'un coup de patte presque rageur, puis une fois les traces de larmes effacées, il se tourna vers la fille de l'alpha et il hocha la tête lorsqu'elle demanda une pause. Certes il souffrait, mon son bien-être à elle était plus important. Elle lui offrit un sourire timide, auquel il ne parvint pas à répondre. Il hocha simplement la tête et la suivi sans rien ajouter. Elle le conduisit près d'un étang non loin de là et proposa qu'ils se lavent avant de rentrer. Il haussa les épaules. Vu son état émotionnel actuel, il se fichait pas mal que personne ne veuille l'approcher de près ou de loin. C'était même presque mieux ? Mais il finit par acquiessé d'un hochement de tête.
Il s'avança doucement dans l'eau. L'hiver n'était pas encore terminé, et l'eau était bien froide, mais c'était supportable. Enfin, du moins pour lui. Il était un Caverne, sa fourrure était épaisse, faite pour supporter les basses températures. Il se plongea entièrement dans l'étang, même si celui-ci ne sentait pas très bon, ce serait sûrement déjà beaucoup mieux que l'odeur des mini-meuh. L'étang était assez profond pour qu'il puisse y nager, ce qu'il fit. Le froid de l'eau pénétra sa fourrure, et son corps entier se crispa, mais rapidement, il fini par se détendre. Il nagea, les mouvements aideraient sûrement à laver son poil de cette odeur atroce. Du coin de l'oeil, il surveillait celle qu'il aimait, mais il restait loin d'elle, et ne lui parlait pas. L'ambiance était lourde et tendue entre eux. Il savait que ça irait probablement mieux dans quelques heures, ou le lendemain. Il ne pourrait de toute manière pas vivre loin d'elle trop longtemps... Mais pour l'heure, son coeur souffrait trop et il ne parvenait plus à se montrer aussi proche d'elle qu'avant.
Le mâle hocha la tête mais ne répondit rien. La louve se mura également dans le silence, le coeur serré. Elle lui avait visiblement fait du mal, et leur relation ne serait probablement jamais plus la même. Elle sentit ses yeux la picoter, aussi elle plongea sa tête sous l'eau, laissant la fraicheur de la mare pénétrer ses poils et en laver un peu l'odeur. Elle nagea sur quelques pas, essayant de se laver un maximum, alors que Gladys en faisait autant dons son coin. Finalement, les deux loups sortirent de l'eau, toujours puants mais au moins un peu plus frais. Elle s'ébroua pour se sécher, et ils reprirent le chemin vers le camps, en silence.
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