Le cœur au bord des lèvres Hasuo n’osait plus mettre les pattes dehors. Il était horrible, immonde, on riait de lui sous cape quand il laissait paraitre le bout de sa truffe en dehors de sa tanière. Depuis son retour au clan tout n’était qu’une angoisse insupportable qui faisait flancher ses nerfs abîmés par sa récente agression. Il n’en avait parler que brièvement, pour expliquer son retour, mais même en compagne de Widys avec qui faire des confidences se révélait être d’une facilité accablante, il n’arrivait pas à trouver la paix.

Moon ne lui parlait plus depuis qu’il était revenu annoncer le retour des pouvoirs sur terre, Gaor était parti du clan pour un pèlerinage et Widys, la douce Widys, restait à jamais hors de sa porter. Même s’il n’avait pas encore défini les sentiments qu’il avait à son égards, Hasuo c’était rendu compte que la présence de la guérisseuse à ses côtés lui retirait toujours un poids, que son intellect l’aidait à se sentir compris de quelqu’un et que sa douceur, autant que sa beauté, était une véritable pépite d’or dont Gaor pouvait se targuer d’avoir conquis le cœur et l’âme. Malgré tout, ses réflexions revenaient toujours au point sombre qui le rendait morose. Le noble avait été salit physiquement et mentalement, le grand prince de glace n’arrivait plus à se sentir aussi impérial qu’avant.

Sa solitude n’aidant pas, Hasuo c’était peu à peu retirer doucement du clan. Il se murait dans sa tanière à végéter quand il ne pleurait pas, à se mordiller les pattes nerveusement quand il n’était pas en pleine dépression. Cela faisait plusieurs jours que personne n’étaient aller lui rendre visite et il trouvait que cela était mieux ainsi. Moins il n’aurait de personne à refoulé, mieux il se sentirait, car avec un peu de chance ses jolis cheveux finiraient bien par repousser.

- Oh Iria s’il te plait … - murmura-t-il doucement d’une petite voix chevrotante.

Il ramena sa queue sur son nez, rouler en boule au fond de sa petite tanière puante, à souhaitez que cette torture prenne fin.

La voix douce de Shaya le fit sursauter. Il ne l’avait pas entend arriver.

- Shaya ? – Instinctivement, il enfuit son museau sous sa queue et plaqua les pattes sur sa tête – Va-t’en ! Ne me regarde pas !

Ses cordes vocales vibrèrent d’une tonalité qui lui était inconnu. C’était comme si elle risquait de se briser, elle vibrait d’un son discordant entre les sanglots et l’aphonie, à l’image du loup des glaces qu’il était devenu ses derniers mois. Voir la belle Shaya se présenter dans sa tanière était la pire chose qu’il aurait put imaginer, premièrement parce que sa beauté naturelle dénoterait encore plus avec sa mine difforme, mais aussi parce que son héritable du sang noble la rendait membre de la haute société dont l’oracle se cachait ardemment.

Il ne voulait pas qu’elle le voit dans cet état ! Que ce soit par affection, parce qu’il appréciait ses conversations autant que parce qu’il ne voulait pas descendre dans ses préférences – autant pour Cirice, bien qu’il eût tendance à l’oublier ses derniers temps, que pour son propre orgueil – ou parce qu’elle risquerait de le plaindre aux oreilles de tous et d’ainsi attirer l’opprobre sur sa propre personne. On rirait encore plus de lui parce qu’il n’avait pas sut se défendre contre un solitaire alors qu’il possédait un pouvoir qu’il n’avait pas.

- Je t’en prie ! Ne me regarde pas, je ne suis pas en état.

Son échine sursauta et sa queue tressaillit alors que la louve le regardait encore.

La voix de la prêtresse était difficile à entendre. Elle oscillait entre la pitié et la peine aux oreilles du mâle qui ne supportait pas la sensation de son regard dans son dos. Elle qui avait un regard si doux, un visage si pur et une allure si élégante le jugeait sans le vouloir de l’immondice qu’il était devenu. Un déchet, sans nul autre utilité que d’occuper une tanière qui ne lui revenait même pas.

- Oracle Hasuo, votre apparence m'importe peu, s'il vous plait laissez-moi entrer je m'inquiète pour vous ...

Sa voix si douce et mesuré, si tendre et complaisante, le pris à la gorge comme l’aurait fait un immense squale et le tira vers les profondeurs ténébreuses. Sa respiration s’accéléra, les larmes se ruait à ses yeux malgré qu’il serrait les dents le plus fort qu’il put, puis finalement les sanglots s’échappèrent par petites vagues de sa bouche pour se déverser en un torrent de larme et de renonciation. Hasuo appuya ses pattes sur son museau, parlant d’une voix forte pour essayer de controler les larmes qui lui coulaient le long des joues.

- Tu ne peux rien faire pour moi. Je suis un monstre, une abomination… je … je …

Les sanglots redoublèrent lui compressant le torse et la gorge tel une liane cherchant à l’étrangler. Dans un coin de la tanière, un reflet de lune rebondit sur un cercle argenté que la grasse recouvrait partiellement, en plissant les yeux on pouvait distinguer la couronne dont l’ancien bêta était si fier, mais qui aujourd’hui reflétait tristement l’état de son âme.

- Je ne suis rien. Je suis une erreur. Je suis une honte.