RAY

Ray fixait Kaleea depuis un petit moment déjà. L’envie d’aller se blottir contre sa sœur très présente en elle. La jeune louve savait très bien que sa congénère avait un caractère beaucoup plus puissant. Mais ce n’était pas grave. Aux yeux de Ray, Kaleea était la meilleure, et méritait toute l’intention de l’univers. D’ailleurs Ray avait un peu de mal quand sa mère ou son père s’occupaient d’elle, mais pas de sa sœur. Ray étant loin d’être stupide, elle avait depuis bien longtemps saisi qu’elle risquait de se faire elle-même sbire de sa propre sœur. Mais ça ne la dérangeait pas si elle pouvait être heureuse comme ça.

Elle hésita encore avant de descendre de son rocher avec une certaine élégante. Malhabile avec sa langue, elle l’était cependant avec son corps qui lui permettait de transmettre ses sentiments, émotions et pensées. Elle secoua son pelage coloré avant de rejoindre calmement sa sœur, sans être trop bruyante, elle s’arrêta à ses côtés et s’assit à côté d’elle au niveau de son flanc. Son regard bicolore se glissant sur Kaleea. Suivant le regard de sa sœur elle comprit que celle-ci fixait un oiseau bleu et noir posé à une dizaine de mètres d’elle.

Ray n’avait jamais vu d’oiseau semblable à celui-là. Elle dressa les oreilles en fixant l’animal d’un air curieux et intrigué. Elle avait très envie de l’approcher et de le prendre pour le voir de plus prêt. Mais le volatile risquait de s’envoler à tire d’ailes si elle allait trop vite. Et après elle aurait sans doute du mal à le suivre. Elle lança un regard à Kaleea, agitant encore les oreilles, se demandant si sa sœur avait un plan pour se rapprocher de l’animal sans qu’il ne s’enfuit avant qu’elles ne se soient rapprochées.

Ray savait que sa sœur avait toujours de bonnes idées. Enfin c’est ce qu’elle pensait. Patiemment assise, immobile, elle attendait que sa sœur lui donne des ordres ou lui souffle une idée, ou même que celle-ci la chasse en grognant un peu. Cela pouvait aussi arrivée après tout. Ray savait qu’en les regardant elle et Kaleea, les autres avaient du mal à comprendre si elles s’appréciaient ou non. Et elle-même n’avait pas la réponse à la question.

Ray s’était approchée en silence de sa sœur, de toute façon le jour où elle se mettra à parler la meute sera au courant. Elle savait que sa mère, Triss, commençait à s’inquiétait de son silence. Mais parler était trop difficile, ça demandait beaucoup trop de réflexion. Et puis les mots ne lui venaient jamais de toute façon alors elle avait pour le moment abandonner l’idée de parler à qui que ce soit. Et puis elle ne trouvait de toute façon pas d’intérêt aux discussions qu’elle aurait pu avoir.

Observant sa sœur vers son manège, les oreilles pointées en avant, la petite femelle vis sa grande sœur s’avancer lentement vers l’objet de son désir. L’oiseau allait se faire chopper à grands coups de dents ! Ray pencha la tête, se disant que si sa sœur attaquait l’oiseau celui-ci allait saigner comme les proies du tas de gibier et ses plumes finirait avec une couleur carmine. Elle pencha la tête avant de voir le volatile s’envoler à tire d’aile. Elle reposa alors ses yeux sur Kaleea qui revenait en l’accusant de l’avoir déranger. Elle posa alors ses yeux sur les feuilles où sa sœur avait marché…

C’est pas plutôt les feuilles qui ont dérangées ? Se demanda-t-elle en observant le tas de feuilles mortes provenant toutes de l’arbre sur lequel avait été l’oiseau. Même si elle ne se sentait pas coupable et ne se croyait pas non plus responsable de la fuite de l’oiseau, Ray détestait quand sa sœur la grondait comme ça. Alors instinctivement elle avait baisser les oreilles et la truffe, détournant le regard vers l’endroit où avait été l’oiseau, comme si elle était prise d’une violente bouffée de honte.

Elle entendit alors sa sœur lui parler de la vieille louve censée les surveiller. Ray n’y avait tellement pas fait attention qu’elle ne savait même pas quelle nourrice les avait sous la garde. Et en fait elle n’en avait strictement rien à faire. Alors à la proposition de sa sœur les oreilles de la petite louve se redressèrent son regard brillant de bonheur. Ouf, même si elle avait dérangé Kaleea, celle-ci ne lui en voulait pas trop et voulait même passer du temps avec elle. Elle se mit à remuer joyeusement la queue en hochant vigoureusement la tête. Laissant sa sœur partir la première pour donner la direction. Ray vérifia tout de même que personne ne regardait avant de vir des points bleus sur le sol poussiéreux entre les feuilles mortes. Elle s’approcha des choses bleutées avant de découvrir que c’était des plumes de l’oiseau. Il avait dû les perdre en prenant la fuite. Elle éloigna les feuilles et ramassa les plumes sans les froisser avant de trottiner vers sa sœur. L’arrêtant au passage, elle se pointa devant elle et déposa les quelques plumes pour que Kaleea puisse les prendre et se faire belle avec…

C’était a Ray sa manière de s’excuser pour avoir déranger sa sœur. Et puis Kaleea était déjà très belle et Ray savait qu’elle le serait encore plus avec du bleu dans les cheveux. Elle espérait que les jeunes mâles de leur âge le verraient et complimenteraient sa sœur. Ou que sa mère et son père le verraient et soulignerait la beauté de Kaleea.

Ray avait vu le visage de sa sœur s’éclairait quand elle lui avait amenée les plumes. Cela soulagea la petite qui n’en fut que plus heureuse. Sa queue s’agitant dans tout les sens, un immense plaisir la traversant ! Tant que sa sœur était contente, et pas trop déçue d’avoir une sœur comme elle, alors tout allait bien. Ray n’était pas excessivement soumise, mais elle voulait que sa sœur soit la meilleure ! Qu’elle soit connue comme était la plus belle et la plus forte de toute ! Son esprit était comblé quand elle arrivait à mettre sa sœur de bonne humeur. Quand sa frangine était mécontente elle se sentait terriblement triste.

Quand sa sœur lui demanda si elle pouvait être la princesse et que Ray joue la servante elle hocha la tête. Très vigoureusement, se sentant aussitôt importante pour sa sœur. Elle la suivit en souriant. Ray ne savait pas encore qu’elle continuerait ce jeu le reste de sa vie durant… Une fois qu’elle eut rejoint sa sœur, Ray s’assit à ses côtés, attendant calmement son ordre.

Après tout si elle devait jouer la servante, c’est bien que la demoiselle allait lui donner des ordres. Mais la femelle comptait bien y obéir. Et surtout faire comprendre à maman Triss que Kaleea et elle ne faisaient rien de mal et jouer tout à fait innocemment. Enfin, quoi que, ce n’était peut être pas tout à fait innocent de vouloir être l’esclave de sa propre sœur. Ray attendait calmement, les oreilles à l’horizontales.

Ray aimait énormément sa sœur, elle était assez soumise de nature, mais il ne fallait pas pousser le bouchon trop loin. Et ça Kaleea ne le comprenait pas encore. Alors quand elle vit la femelle s’installer sur un rocher et passer ses griffes dans ses cheveux. Ray haussa vaguement un sourcil avant de lever les yeux au ciel. Elle a des griffes elle peut très bien se coiffer avec. Et puis si elle veut un peigne, et bien qu’elle le fasse parce que la jeune louve n’a strictement aucune idée de ce à quoi ça peu ressembler.

A sa remarque elle pencha la tête, elle ne se souvenait pas avoir les cheveux sales. Bien qu’elle ne prenait pas énormément soin de sa tignasse, elle n’était pas non plus pleine de terre, collante, ou désagréable au touché. Elle poussa un soupir résigné, sachant très bien que sa sœur n’allait pas apprécier son refus. Elle la rejoignit, s’assit prêt d’elle, et commença à lui peigner les cheveux d’une patte experte.

A cause de sa longue queue de poils fins, Ray était habituée à passer des heures de démêlages insupportables. Ainsi elle ne rechignait pas à coiffer sa sœur. Elle n’avait juste pas envie que sa sœur l’envoie chercher un fameux peigne juste pour se débarrasser d’elle. Car on ne se débarrasse pas d’elle comme ça. Elle étira un sourire en lançant un regard à Kaleea, lui signifiant que oui, elle l’aurait dans les pattes encore un moment.