DRAKILI

Drakili avait grandi, même si ça n'avait guère d'importance pour lui. Ses longues pattes lui donnaient parfois une allure deginguandée. Il avait eu un ans quelques semaines plus tôt mais il était déjà assez certain qu'il deviendrait oméga le jour de ses deux ans.

Ses parents l'avaient envoyé essayer tous les apprentissages. Il avait commencé comme ses frères et sœurs par rejoindre l'escadron de Lord jarodin. Celui-ci, excédé par les rêveris du cendré, l'avait renvoyé dès le premier jour. On l'avait ensuite confié à un médecin qui l'avait rejeté deux jours plus tard, après qu'il ait renversé et mélangé tous ses échantillons en suivant une petite araignée. Ce jour là, son père et sa mère avait estimé que le confier aux juges étaient une mauvaise idée, inutile d'attirer les foudres de la déesse de la justice. Il avaient également préférer éviter les nourrices, de peur qu'il ne laisse un petit se faire dévorer par un prédateur alors que lui même serait absorbé dans la contemplation d'un papillon. Restait les chasseurs qui, ayant eu vent du comportement du louveteau, avaient mis fin aux derniers espoirs qu'auraient pu avoir ses parents pour son avenir.

Depuis quelques temps, le jeune loup expérimentait également d'étranges sensations. Il lui semblait parfois entendre des chuchottis, ou sentir une caresse sur sa fourrure mais quand il se retournait, il n'y avait rien ni personne. Selon les endroits la sensation était plus ou moins forte. Ce jour là, il avait suivit le chuchottis jusqu'à la rivière de la roche, puis la voix s'était tue et une carpe remontant le courant avait détourné son attention. Alors qu'elle disparaissait sous un rocher, il sentit un frôlement sur son épaule. Il partit donc dans cette direction. Il ne voyait rien mais il sentait quelque chose. C'était très diffus, difficile de s'attarder dessus, surtout avec sa capacité d'attention.

Un moineau sautilla sur le sol glacé à quelque pas de lui. Drakili s'approcha, mais le petit oiseau s'envola, perdant l'une de ses plumes duveteuses qui dansa dans la brise. Fasciné par la valse légère de la plume, il s'ecorcha plusieurs fois les coussinets sur des petits cailloux sans s'en rendre compte. Le vent la porta longuement, cavalier passionné, avant de s'essouffler et de la laisser choir comme une âme perdue. La chose délicate perdit alors son pouvoir d'attraction sur le louvard.

Il était dans la forêt des lys de feu, la nuit tombait et les fleurs s'embrasaient. Drakili s'assit face à l'une d'elle et regarda la danse lassive et interminable des flammes. Il eut l'impression d'entendre une musique. Mais quand il essayait de tendre l'oreille, le son disparaissait. Et quand il retombait dans la transe de sa contemplation des plantes, la mélodie reprenait, lointaine, très lointaine, comme si un mur de multiples peaux était tendu entre lui et la source de la musique.

DRAKILI

La flamme du lys dansait sensuellement sur la musique qui résonnait de plus en plus dans le crâne du jeune loup. Le rythme lascif l'hypnotisait complètement et il commença à balancer doucement la tête en rythme. La combinaison du feu, de la musique et de son propre dodelinement lui donnait l'impression que sa tête pesait une tonne. Une sensation sur son épaule le tira de sa rêverie. Il regarda derrière lui et croisa le regard de son frère, Yoru.

Drakili, il est tard... Tout le monde était très inquiet pour toi... Il faut rentrer maintenant, tu viens ?

Drakili cligna quelque seconde des yeux, revenant au monde réel. Il regarda autour de lui. Le soleil était haut quand il était parti, quand s'était-il caché derrière les montagnes? Dans sa tête, la musique s'estompa légèrement alors qu'il se recentrait sur le monde réel. La tignasse rousse flamboyante de son frère tombait devant ses yeux oranges. Si les flammes des lys de feu n'éclairaient pas leur environnement, les cheveux et les yeux de son frère seraient les seules choses qui permettraient de le voir.

Yoru. Je n'avais pas vu le soleil se coucher. Je te suis.

Sa queue remuait et ses postérieurs s'agitaient, comme s'il était impatient de se mettre en route. Il posa un regard curieux sur son arrière train.

Maladie de la danse infernale

Le membre 'liquid poulpi' a effectué l'action suivante : Lancer de dés

---

'Hasard' :

DRAKILI

Peu à peu, tout son arrière train se mit à remuer en rythme. Ses pattes avant étaient bien droites, mais son postérieur dessinait de jolis cercles, entraînant ses longs poils rouges dans une danse élégante. Une nouvelle fois, le jeune loup se laissa complètement hypnotiser par cet événement incompréhensible. La voix de Yoru le ramena une nouvelle fois à la réalité. Son postérieur continua à s'agiter alors qu'il se tournait vers lui.

Tout va bien Draki ?

Hmmm... Il allait bien oui, mais c'était bizarre que ses fesses et sa queue s'agitent tout seul. Il ne maîtrisait pas encore totalement parfaitement son grand corps, mais il savait que ce n'était pas vraiment normal. Même s'il trouvait ça amusant, pour l'instant.

Je sais pas, Yoru... Ça bouge tout seul, ça fait joli avec mes poils rouges tu trouves pas ?

Les deux loups étaient trop jeunes, ils n'avaient pas vécu les épidémies de maladies bizarres de Midéro, ils ne pouvaient donc pas faire le rapprochement entre ses mouvements incontrôlés et la maladie de la danse. Le jeune loup avait de nouveau le regard fixé sur les mouvements de ses longs poils rouges.