Cela faisait un moment qu'il n'était pas venu en ce lieu. Surtout au puits. À bien y réfléchir, il n'avait jamais eu besoin d'y aller. En fait, il ne s'était jamais approché de ce puits, le visualisant toujours de loin, très loin. Il n'avait eu aucune raison de s'en approcher. Il n'avait eu aucun souhait à transmettre au puits jusqu'à aujourd'hui. C'est donc d'un pas soucieux et légèrement pessimiste qu'il s'en approcha. Petit, on lui avait conté la superstition, le mythe entourant ce fameux puits. Un puits sans fond se trouvant au beau milieu d'une clairière. Fabriqué par on ne sait qui, apparut en un claquement de griffe, se trouvant là depuis la création de cette terre. Il avait un aspect divin, car dans certains récits, ce serait un dieu qui l'aurait érigé. Lequel ? Aucune idée. Dans quel but ? Permettre de pouvoir réaliser un souhait en échange de quelque chose de précieux venant du demandeur. Hydromos ne connaissait personne de son entourage ayant déjà usé du puits magique. Il ne savait donc pas si ceci était vrai ou non. Mais si ce puits était réellement magique, alors autant essayer de temps en temps.

Il arriva finalement au pied du dis puits. Celui-ci était fait de pierre, il n'était pas très haut afin de permettre à un canidé de taille moyenne de poser ses pattes aisément sur le rebord. Chose qui frappa en premier l'alpha, bien que cette chose soit, apparemment très vieille, il n'y avait aucune trace marquée par le temps : mousses, végétaux, pierres fissurées, cassées ou manquantes ; il était comme neuf. L'hybride se campa sur ses deux pattes arrières, posant ses avant sur le rebord rond. Il plongea par la suite son regard vers le fond et ne vit que le vide, un trou noir. On pouvait presque imaginer un monstre ou n'importe quoi jaillir de ce vide sans fin.

Hydromos soupira avant de lâcher l'une de ses plumes qu'il tenait dans la gueule depuis son arrivée. Cela allait surement faire l'affaire. Ses plumes de paon étaient quelque chose de précieux pour lui, car elles faisaient partie intégrante de son apparence le rendant beau et si spécial. De plus, elles étaient importantes à son pouvoir. L'hybride était sceptique face à cette idée, néanmoins, il s'était laissé tenter car il voulait tester. Il regarda sa plume tomber, s'enfonçant peu à peu dans l'obscurité. Avant qu'il ne puisse plus la voir, il fit son souhait : celui que Zal ne plonge pas Élémenloups dans une nouvelle guerre et que les malheurs survenus après Ultimate cessent de se multiplier. C'était sans doute trop demandé pour un puits de réaliser cela, mais on ne sait jamais. Il se mit à penser que s'il avait fait ça avant la bataille d'Ultimate, peut-être que son ami serait encore de ce monde.

Une fois la plume de paon engloutit par les ténèbres, l'hybride s'attarda quelques instants de plus avant de se remettre sur ses quatre pattes. Il enclencha le pas sur le chemin précédemment emprunté dans le simple but de partir. Après quelques mètres franchit, il tourna la tête en arrière par instinct. Il aperçut une ombre se dessiner sur le sol, venant de derrière le puits. Il pivota son corps sur le côté et fixa attentivement cette ombre. Celle-ci était due à un animal, il ne savait pas quoi exactement, car elle était déformée aussi bien par celle du puits que par le soleil l'étirant. Ses muscles se tendirent, ses oreilles pointaient vers l'avant, captant n'importe quels sons, ses sens en éveils, il s'apprêtait à fuir et/ou se camoufler en cas de bête dangereuse. Il ne savait pas trop quels genres d'animaux trainaient ici et il avait assez d'expérience pour savoir que dans ce pays, il y avait des bestioles bien plus redoutable qu'un grizzli enragé.

L'ombre se mouva, laissant finalement place à un canidé. Une femelle, très grande. Elle ne ressemblait ni à un renard, ni à un loup. Il en conclut rapidement qu'elle devait être un chien. Il ne connaissait pas sa race, il n'en avait jamais vu. D'ailleurs, elle était la première chienne qu'il vit depuis sa naissance. En même temps, les chiens sont choses rares chez eux. Il savait qu'il y en avait dans le clan de l'Eau et chez les Terres, mais ils se comptaient sur les doigts de la patte.

Du calme, je suis pas une bête enragée.

Elle affichait un sourire. Elle était calme et ne semblait pas chercher un quelconque combat. L'hybride se détendit un peu. Néanmoins, il garda de la méfiance envers elle. Avant qu'il ne puisse demandait qui elle était, elle se présenta d'elle-même, montrant une fois de plus qu'elle ne lui voulait rien.

Je suis Léone, solitaire. Et toi bel hybride qui es-tu ?

Un petit sourire naquit sur son visage. Elle venait de lui faire un compliment sincère, sans arrière pensée moqueuse, et il appréciait cela. L'atmosphère tendue qu’exerçait Hydromos s'était dissipée. Néanmoins, il garda de la méfiance envers elle, dissimulant celle-ci aisément. Il n'avait pas envie de lui faire entièrement confiance, de s'entretenir avec elle sans aucune once de crainte. Elle l'avait dit elle-même, elle était solitaire et accessoirement bien plus imposante que lui. Depuis la mort de Takeru Kaze, il avait de la réticence envers les solitaires et encore plus envers les étrangers. Il répondit de son ton amical et neutre :

Je me nomme Hydromos, noble de l'Air.

Il passa à la trappe le fait qu'il était l'alpha. Il n'avait aucune envie de lui révéler cette information. Il ne la connaissait pas, et même si elle semblait tout à fait amicale, avec ce qui se passait en ce moment, il valait mieux être prudent. Il ne manquerait plus que l'alpha de l'Air se fasse tuer ! Il aurait aussi pu mentir sur son nom, mais ayant trouvé Léone sincère, il aurait trouvé cela injuste de lui mentir. Il vint à penser que les solitaires avaient vraiment une odeur bizarre. Il n'en côtoyait pas beaucoup, certes, mais elle portait sur elle tout un mélange. Signe qu'elle gambadait beaucoup et ne restait pas longtemps au même endroit. Il observa son physique, remarquant qu'elle était plutôt bien musclée, arborant la carrure d'une guerrière.

Vous me semblez bien musclée mademoiselle, êtes-vous mercenaire ? Ou s'agit-il de votre race qui est faite ainsi ?

Cela l'intriguait, autant sa race que son apparence. Mis à part les mercenaires, les solitaires n'avaient pas un aspect aussi guerrier. Bien qu'il y est des exceptions. Enfin, cela restait tout de même minoritaire et seuls les mercenaires pouvaient se remplir convenablement la panse entre leurs missions leur délivrant de la nourriture et leurs propres chasses. Si cette chienne n'était pas mercenaire, alors elle était douée pour garder ce corps imposant.

Léone fut surprise face à sa question. Hydromos se dit qu'il aurait été préférable de demander autre chose ou de tourner sa phrase d'une autre manière, mais sa curiosité avait pris le pas sur sa réflexion. Après un moment de silence, elle lui répondit finalement.

Hé bien... J'apprécie le compliment... Je suis pas mercenaire, juste solitaire.

L'akita était quelque peu déstabilisée, elle avait répondu en bafouillant. L'hybride l'avait pris de court avec sa question, elle n'aurait pu décidément pas imaginer ceci. Semblant reprendre ses esprits, elle enchaîna.

Je suis une akita, ma race est faite pour la chasse à l'ours. Il est nature pour ceux de mon espèce d'être fort et agile. Mais c'est comme tout, ça se travaille et s'entretient.

La chasse à l'ours ? L'alpha la regarda surpris. Il n'aurait jamais imaginer qu'une race soit cantonnée et experte en ce travail. Les ours étaient des animaux impressionnants et dangereux quand ils se montraient agressifs. Hydromos en avait déjà croisé ci et là, toujours de loin car il changeait vite de chemin. Il n'était pas taillé pour le combat comme l'akita et si un jour il se retrouvait en proie à un ours en colère, il se ferait déplumer. Il pourrait toujours tenter de l'hypnotiser, il n'avait jamais essayé sur autre chose qu'un canidé.

Mais y'a pas que la force qui compte... Tu sais t'es bien le plus beau canidé que j'ai rencontré...

Un autre sourire naquit sur ses babines. La femelle avait détourné le regard aussitôt ses mots prononcés. Elle était mal à l'aise, gênée. Hydromos osa réduire la distance qui les séparait. Il se retrouva finalement non loin d'elle, à une distance bien plus convenable pour discuter les séparant. Ayant compris qu'elle ne lui ferait finalement rien, il était bien plus détendu.

Je vous remercie du compliment.

Il lui sourit de nouveau avant d'ajouter :

Vous m’impressionnez. Je ne pensais pas qu'il y avait une race experte en la chasse à l'ours. Vous êtes la première akita que je rencontre.

Même s'il était réticent au départ, il devait bien avouer que Léone n'avait aucune attitude agressive envers lui, ce qui le rassurait beaucoup. Dans une autre situation, il ne sait pas comment il s'en serait sortit face à elle comme adversaire. Son tons fut toujours le même : amical.

Puis-je savoir en quel but une solitaire se trouve chez les Airs ? Pas que je vous chasse, simplement, avec les récents évènements, les allées et venus sont bien plus contrôlées. Et en général, il n'y a que les mercenaires qui s'aventurent en terres de clan.

Il espérait que Léone ne prenne pas mal ce qu'il venait de dire. Il n'avait pas envie que leur discussion prenne un virage et se dirige vers quelque chose de tendue. Seulement en tant qu'alpha, il allait poser la question tôt ou tard. Il préférait le faire maintenant comme ça c'était réglé. De toute manière, il se doutait, sauf contre toute attente, que soit Léone était simplement de passage, soit elle était là pour quelques temps sans faire d'histoire.

Léone hésita quelques instants à répondre à sa question. Elle semblait... Impressionnée ? Gênée ? Pourtant, Hydromos n'avait rien pouvant occasionner de la gêne ou de l'hésitation. Il était petit, non taillé pour le combat. L'akita était bien plus musclée que lui et pourrait s'en doute aisément l'écraser au sol, si elle arrivait à le choper. Est-ce parce qu'il était alpha ? Pourtant, il lui avait dit être noble. Elle ne le savait donc pas. De plus, elle semblait être le genre de personne à se fichait bien pas mal du statut de l’aristocratie au sein d'une meute. Surtout qu'elle était solitaire et non native des terres, double raison de balayer l'importance et la supériorité des nobles pour elle. C'est d'un ton légèrement déstabilisé qu'elle lui répondit finalement :

Ici je ne suis que de passage, mais je compte bien rester dans la région. J'ai voyagé pendant 3 longues années et je me suis dit que je serai bien ici. Pour l'instant, j’apprends à connaître les coutumes d'ici qui sont bien différentes de celles de mes terres natales.

Hydromos était bien plus méfiant envers les étrangers depuis que son meilleur ami Takeru Kaze fut égorgé par Ultimate. Néanmoins, Léone lui inspira confiance et cette méfiance fut disparu. Il douta que celle-ci puisse vouloir du mal aux élémenloupiens.

Mais je compte bien rejoindre un clan bientôt, je ne pense pas que vivre seul soit la meilleure idée.

Elle s'intéressait à leurs coutumes et faisait le tour dans l'espoir de rejoindre un clan. C'était une bonne initiative et une bonne chose.

Mais mon choix n'est pas encore arrêté...

Oh. C'était intéressant. Elle était encore un membre potentiel. L'hybride l'avait assez observé depuis leur rencontre pour savoir qu'elle ferait une excellente chasseuse, grâce à ses gènes, ou une excellente guerrière, grâce à sa corpulence robuste. Avec de l'entraînement régulier, il en était certains. Le clan de l'Air manquait de ce genre de guerrier, tournant plutôt les loups vers l'attaque intelligente, le maniement du pouvoir et la tactique. Ce qui portait ses fruits et réussissait à tenir tête aux autres clans.

Le loup-paon lui sourit, comprenant sa démarche et ses bonnes intentions. Il distingua ses joues rosies ainsi que son regard fuyant, préférant regarder par terre ou ailleurs. Il retient de justesse un pouffement pour lui-même, ayant compris pourquoi elle avait un tel comportement. C'était sa beauté légendaire qui la déstabilisée. Il avait l'habitude de se faire draguer plus ou moins franchement et ceux depuis son adolescence. Il avait appris à passer outre ces comportements si bien que parfois, il ne remarque plus quand on le drague subtilement ou que quelqu'un est gêné par sa magnificence. Il se sentit bête de ne pas l'avoir remarqué plus tôt. Il sourit davantage. Il avança encore d'un pas, réduisant la distance de plusieurs centimètres.

Et bien pour vous aider, je suis disposé à répondre à vos questions concernant mon clan. Que voulez-vous savoir belle demoiselle ?

À peine eut-il fini sa phrase que les rougeurs de Léone devinrent plus intense. Le petit compliment avait touché l'akita plus qu'il ne l'aurait pensé.

Vous me trouvez comment ?

Quoi ? Il ne s'attendait pas à ça. La question le figea bêtement, prit de cours. Avant qu'il ne reprenne ses esprits, elle enchaîna :

Vous m'avez touché, vous m'avez fait craqué. Je vous trouve tellement séduisant. Je suis amoureuse de vous Hydromos, peu importe qui vous êtes ou ce que vous faites.

Woh, elle commençait à exploser. Elle s'était retenue jusqu'à présent et maintenant qu'elle ne tenait plus, elle déballait son sac sans lui laisser le temps de réagir. Sans qu'Hydromos ne puisse le prévoir, l'akita lui sauta dessus, le bousculant puis le faisant tomber sur le ventre. Elle se plaça en le surplombant de façon à ce que ses pattes puissantes encadrent son corps. Ainsi, Hydromos ne pouvait pas s’échapper et s'il tentait de le faire, elle le retiendrait aisément avec ses pattes. De loin, on aurait pu croire à la fin d'une chasse où l’assaillant venant de capturer sa proie : un gros oiseau. Il sentit la femelle s'accroupir et sentit son ventre toucher son dos. Qu'est-ce qu'elle faisait ? Oubliez la comparaison à la chasse, c'est tout autre chose maintenant... Si quelqu'un débarquait à ce moment, il croirait certainement à un accouplement. Faut dire qu'aux premiers abords, on pouvait confondre Léone avec un mâle... Hydromos ne préférait pas penser à ça, si jamais quelqu'un arrivait, il lui faudrait s'expliquer et il n'avait pas du tout envie. Il ne voulait pas du tout que quelqu'un les surprenne dans cette position, un point c'est tout !

L'alpha était figé et attendait la suite. Ou alors devait-il répondre ? Là, il ne savait plus ce qu'il devait faire ! Léone tremblait, il sentait ses pattes vibrer. Regrettait-elle sa spontanéité ? Ou alors était-elle simplement excitée par la situation ? Elle approcha sa gueule de son oreille et lui murmura :

Et vous, que pensez-vous de moi ? M'aimez-vous ? Ou me voyez-vous comme une vulgaire solitaire ?

Hydromos eut un frisson. Il ne savait pas exactement de quoi. De toute façon, il ne savait plus ce qu'il ressentait en ce moment ! Il ressentait de la peur, mais en même temps, une petite voix lui disait que Léone ne lui ferait pas de mal. Il trouvait Léone jolie, c'est vrai, mais pas au point de sortir avec elle. D'autant plus que ce n'était que leur première rencontre. Il la voyait comme une solitaire étrangère, mais elle était là en paix et souhaitait intégrer un clan. Sa méfiance envers elle avait disparut, mais s'il en avait gardé un peu, il aurait s'en doute put esquiver son assaut. Finalement, d'une voix pas très sûr de lui, il lui répondit :

Eh bien... Non, vous n'êtes pas une vulgaire solitaire... Vous souhaitez vous intégrer, c'est... Très bien. Vous êtes... forte, vous feriez une très bonne guerrière ou chasseuse. Vous avez un certain charme, vous êtes plutôt... jolie... Mais, nous venons de nous rencontrer ! Je ne peux me prononcer sur ce que je ressens pour vous après un seul échange amicale...

Hydromos attendait la réponse de Léone avec impatience. Il voulait que l'akita sorte de son dos. La position dans laquelle ils étaient le mettait mal à l'aise. Son souhait fut réalisé. Elle se leva soudain et s'éjecta de son dos à toute allure. Elle venait de faire un saut de deux mètres, ce qui était plutôt impressionnant avec l'élan dont elle disposait. L’hybride la regarda. Son comportement changea radicalement. Elle était passée d'une louve fout de lui et pleine d'énergie à une louve triste. Elle se tapit au sol, baissant les oreilles. N'osant plus le regarder, elle baissa le regard et prononça d'une voix triste :

Je... Je suis désolée... J'aurai pas dû...

Elle se recula à la suite de ses excuses, s'éloignant d'avantage de l'alpha. La honte se lisait sur son visage et dans son attitude. Elle était repliée sur elle-même, n'osant plus le regarder. Se demandant s'en doute quoi faire : fuir ou rester ? Hydromos, attristé par cette vision, se leva. Il n'avait pas voulu que cela se finisse ainsi. Il ne voulait pas que Léone et lui se séparent sur cette fin des plus triste et déchirante. Il attrapa une plume qui était tombée de sa traîne. Celle-ci s'était détachée lorsque Léone l'avait poussé et s'était mis sur lui de façon brutale. Doucement, il s'avança vers elle, plume entre les crocs et observant ses mouvements. Si elle reculait derechef, il s'arrêtera. Il s'immobilisa à moins de deux mètres d'elle. Il n'en menait pas large. Il ne savait pas trop comment la réconforter. Alors, il pencha la tête en sa direction et réduisit la distance qui les séparait de sa longue plume d'un mètre trente. L'hybride donna un petit mouvement en avant en lâchant la plume. Le bout de la plume vint chatouiller la truffe de l'akita en tombant au sol. Il redressa la tête et lui sourit timidement. Ensuite, il baissa le regard vers sa patte avec laquelle il griffa doucement la terre, regardant le semblant de dessin qu'il faisait. Après quelques secondes, il arrêta son manège et leva les yeux en sa direction, les oreilles baissées.

Je suis désolé de vous avoir fait du mal. Acceptez cette plume en guise de pardon et cadeau. C'est ce que j'ai de plus précieux et j'espère que vous l'aimez.

Léone regarda la plume de paon fraichement tombée devant elle. Hydromos ne quitta pas la femelle des yeux, attendant la moindre de ses réactions. Finalement, l'akita se leva tout en prenant délicatement la longue plume entre ses crocs. Elle tourna la tête, essayant de l'accrocher à son dos. Y parvenant au final, elle dirigea derechef son regard vers le bel hybride qui lui faisait face. Elle lui sourit d'une façon à la fois timide et gênée, ses joues s'empourprant quelque peu. Elle venait de reprendre son attitude d’auparavant : celle d'une dame conquise par la simple apparence d'un beau mâle sortant des classiques, se retrouvant pantoise face à sa magnificence hors du commun.

Je... Merci. Vous êtes bien un noble, Hydromos... Je m'excuse encore... pour ce qui vient de se passer...

Les pupilles d'Hydromos s'agrandirent légèrement. La gêne s'installa doucement en lui. Il ne savait pas si la récente spontanéité de Léone l'avait plus que chamboulé, ou si c'était tous ses regards qu'elle lui lançait depuis le départ qui portaient ses fruits, mais... Il la trouvait bien plus jolie à présent, sentimentalement parlant, pas juste parce qu'elle l'était. Son air, en ce moment, la rendait des plus mignonne. Et la présence de la plume posée délicatement le long de sa colonne vertébrale, lui seyait à merveille. Tout en grattant à son tour le sol, et sans quitter son œuvre des yeux, elle ajouta :

Mais... Quand je tiens plus face à quelque chose... J'agis de manière irréfléchie...

Hydromos essaya de reprendre contenance, se sentant légèrement rougir. Il détacha son regard d'elle, posant ses yeux sur le paysage qui les entourait. Il respira un peu plus abondamment, essayant de calmer la soudaine gêne qui l'habitait. Il prit une grande bouffée d'air et l'expira avec calme. Quand il reposa ses yeux magentas sur elle, Léone leva en même temps la tête. Leur regard s'accrochèrent, plongeant l'un dans l'autre, ne pouvant plus se détacher. Est-ce elle qui se noyait dans son regard ou lui qui se noyait dans le sien ? À moins que les deux venaient de se faire piéger mutuellement ?

Est-ce que... Est-ce qu'on pourra se revoir ? Pour discuter plus calmement cette fois...

L'alpha eut un sourire, faible, mais sincère et rajoutant une note en plus dans son charme déjà resplendissant. Il ne tarda pas à répondre, osant un mouvement en avant, juste un demi-pas. Il ne souhaitait pas être trop près, ayant le sentiment que son cœur pourrait accélérer la cadence.

Bien sûr. Et je serai... Enchanté de vous revoir, Léone.

Le vent souffla doucement, venant caresser les deux interlocuteurs d'une brise légère et agréable. Le temps était soudain, très agréable, tout paraissait paisible. Une nouvelle chaleur naquit au sein d'Hydromos. Il n'avait jamais ressentit cela auparavant et pour l'instant, il n'y prêtait guère attention. Tout ce qui l'importe est l'instant présent.

Léone sembla lutter contre elle-même pour ne pas faire évacuer sa joie suite à la réponse positive d'Hydromos. Empêchant, ainsi, une impulsion quelconque de lui faire faire un geste qu'elle regrettera sans doute par la suite. L'hybride put voir la gêne s’immiscer en l'akita, de plus en plus, s'accumulant tout comme précédemment, avant qu'elle ne lui saute dessus. Cependant, elle essaya de tenir bon, ne souhaitant pas s'approcher de lui. Surement par peur d'exploser une nouvelle fois. Au bout d'un long silence où l'alpha ne sut trop comment réagir, la demoiselle finit par parler.

Ce sera... un réel plaisir de vous revoir, Hydromos... Je... vous laisse décider où et quand... Peu importe, je m'arrangerai pour venir.

Léone attendit sa réponse. Hydromos avisa, essayant de trouver le lieu le plus approprié. Il n'avait pas vraiment envie de la revoir ici. On pouvait leur tomber dessus à n'importe quel moment, car c'était un endroit à gros gibier. Mais aussi parce que, autant se retrouver ailleurs tout simplement ! Après un temps de réflexion, Hydromos répondit :

Le fleuve Hibiscus me semble un bon endroit. L'eau du fleuve y est rouge. Nous n'aurons cas nous retrouver dans trois jours là-bas ? Il y a un rocher en forme d'ours aux abords du fleuve, attendons-nous à cet endroit. Si cela vous convient.

Je vous attendrai alors.

La solitaire fut contente qu'Hydromos ait accepté ce rendez-vous. Elle osa un bond en avant et colla doucement sa truffe à celle du bel hybride. Quand celle-ci sauta et avança son museau, Hydromos s'était tendu et eut un mouvement de recul de la tête, mais finalement leurs truffes s'étaient rencontrées. Comprenant bien vite qu'elle n'allait pas lui sauter dessus, une fois de plus, il se détendit aussitôt. Il n'eut pas le temps de réagir davantage que l'akita fila. Ce toucher n'avait duré que quelques secondes, de façon volatile. Il remua la truffe et passa un coup de langue dessus. Puis, il regarda dans la direction que venait de prendre la femelle. Celle-ci ayant déjà disparu, il ne la vit donc pas. Il sourit. Par la suite, il se secoua de la tête jusqu'au bout de la queue. Il entreprit une marche, repartant en direction de son campement.