Ulfeym ressemblait à une ombre, de plus en plus de jours s’étaient étirés sans que Fuurin de soit revenu. Il l’avait ramené à sa tanière le soir où elle lui avait parlé de la mort de Trinity. Il avait passé sa nuit à la consoler. Mais au petit matin, elle avait disparue. Il l’avait cherché dans le camp, et dans la forêt. Mais ne l’avait pas retrouvé. Il avait alors commencé à la chercher sur tout le territoire, refusant de s’arrêter, et mangeant de moins en moins. Il ne pensait même plus à chasser. Juste à la retrouver. De temps à autre il hurlait le prénom de la femelle dans l’espoir qu’elle lui réponde.

Mais le silence des lieux dans lesquels il errait était la seule chose qu’il obtenait. Les cernes sous ses yeux avaient finit par lui faire comme une nouvelle marque noire. Il bailla en se relevant de sa place d’observation. Les flancs légèrement plus maigres par les kilomètres parcourus et le peu de nourriture ingérée. Il remuait péniblement la queue pour se garder en équilibre. La fatigue et la fin le rendait vacillant et faible. Il savait qu’il aurait du mal à se défendre s’il se faisait attaqué par surprise. Il était donc d’autant plus méfiant.

Il avait finit par se rendre au cimetière le cœur plein d’appréhension. La peur de retrouver le corps gisant de sa belle et charmante amie étendue dans la poussière sale du lieu lugubre. Il avait prié tout les dieux qu’il connaissait. Il avait même supplié le terrible Akui parce qu’il ne voulait pas la perdre. Il était prêt à vendre son âme aux enfers juste pour elle, pour qu’elle vive.. Encore, qu’elle lui survive, et qu’elle soit heureuse. C’est ce qu’il avait toujours voulu. Il ne l’avait pas retrouvée au cimetière, alors il louait et remerciait les Dieux, car il gardait encore espoir.

Les idées de lieux où il n’avait pas cherché commençaient à lui manquer. Il lui restait quelques petits coins à vérifier sinon il devrait se rendre en territoire Désertique. Un soupir de désespoir lui échappa alors il continuait à chercher. Parfois, de temps à autre, il croisait son reflet, ce double que le territoire lui avait apporté et qui le surprenait à chaque instant. C’était une femelle, mais elle lui était identique. Comme une jumelle ou un double spectral. Comme il était en mauvais état il était persuadé de rêver, ou plutôt d’halluciner. Mais étrangement, dès qu’il la voyait, il suivait la direction qu’elle prenait. Il avait le sentiment qu’elle tentait de l’aider.

Ce matin là, il l’avait vu partir en direction d’un lieu qu’il avait gardé en tête comme étant une possibilité, mais où il ne voulait pas se rendre. Le puis aux vœux. Il avait peur d’y retrouver la louve, mais morte… Mais comme son double s’y était dirigé avait de disparaître de son champ de vision, il s’était décidé à se rendre là bas. En y arrivant l’odeur de la femelle le frappa en pleine truffe et son cœur s’emballa. Entre inquiétude et plaisir profond, il se mit à trotté, retrouvé les forces qu’il avait perdu grâce à son désir brûlant de retrouver la femelle grise.

« Fuurin ! »

Cria-t-il en arrivant en ces lieux mystiques. Il découvrit effectivement la femelle au sol. Elle semblait inerte, et il se figea, l’horreur se glissant dans ses yeux. Elle était dans un tel état. Son cœur se serra, pourvu que la vie ne l’est pas quitté ! Il se remit à trotté vers elle avant de la voir bougé, elle se redressait. Son cœur pulsa de joie entre ses côtes alors qu’il la rejoignait.

« Fuurin ! Oh merci mes dieux ! Tu es vivante ! »

Dit-il en arrivant à sa hauteur avant de passer son museau dans l’encolure de la femelle. Il se mit rapidement à lui lécher les oreilles et la truffe en couinant de joie. Incapable de retenir ce bonheur qui l’envahissait.

Ulfeym avait un peu honte de s’être montré en si piteux état à la louve, il était venu pour la ramener, pas pour la faire culpabiliser. Honteux de lui-même, il avait rapidement enlevé la boue, la terre séchée et les feuilles qui s’étaient accrochées à son corps. Le mâle brun méritait un bon bain, il le savait pertinemment. Sa queue remuant lentement sur le sol, il observait la louve qui le regardait avec des yeux suppliant. Cet air misérable qu’elle arborait lui donné mal au cœur. Il voulait la revoir souriante, joyeuse, joueuse, pleine de vie, affable et chaleureuse comme avant. Elle lui paraissait morte dans l’âme et ça lui faisait beaucoup de peine. Mais il ne comptait pas le lui dire pour ne pas rajouter quoi que ce soit à sa conscience déjà bien malmenée par la vie elle-même.

Quand elle baissa la tête il craint qu’elle le rejette, qu’elle le repousse et s’enfuit à nouveau. L’idée de la perdre définitivement enserrait le cœur du loup qui attendait avec crainte la réponse de la louve. Il savait avoir parlé trop vite, avoir été un peu trop présomptueux dans ses mots et ne pas avoir forcément pensé que la femelle pouvait ne pas vouloir revenir. Il c’était très rapidement senti idiot et le lui avait demandé.

A sa question la femelle grise se mit à pleurer et le loup brun se sentit terriblement mal. La voir si malheureuse était un véritable calvaire pour lui. Une épreuve, quelque chose qu’il lui faudrait surmonter. Elle s’approcha et il passa une patte autour de son corps frêle alors qu’elle pleurait comme une loupiote. Il voulait tellement qu’elle cesse de pleurer. Levant sa truffe vers le ciel, il se mit à prier les dieux qu’elle soit à nouveau heureuse et que ses larmes soient les dernières, qu’il n’aurait plus à la voir comme ça pour le prochain millénaire. Elle se mit à s’excuser et il lui lança un regard doux avant de lui lécher tendrement et affectueusement les oreilles.

« Ne t’excuse pas voyons, tu n’as rien fait de mal. Fuurin, par tout les dieux, tout ce que je souhaite c’est que tu sois heureuse, alors ne t’excuse pas je t’en prie ! »

Il avait tellement souhaité qu’elle soit en vie. Tout ce qu’il voulait été son bonheur, le reste n’avait guère beaucoup d’importance. Tant que Fuurin était heureuse c’était suffisant pour le loup brun. Elle était si précieuse à sa vie, la louve grise qui lui fait tant de bien. Il la garda contre elle jusqu’à ce qu’elle trouve le silence, attendant tout en continuant de la serrer doucement dans ses pattes.

Quand elle répondit enfin à sa question il sentit son cœur s’emballer et la joie l’envahir. Il se sentait tellement rassuré qu’elle veuille bien rentrer avec lui qu’il aurait pu s’en évanouir de bonheur. Mais heureusement son bonheur fut juste là pour le faire sourire comme un bienheureux alors que des larmes de joies coulaient le long de ses joues brunes.

« Je suis tellement content que tu veuilles bien rentrer ! Je craignais que tu veuilles quitter la meute… Et que tu me rejettes aussi… »

Avoua-t-il avant de se défaire doucement d’elle. Il lui donna un petit coup de museau plein de tendresse. Son regard se posant sur elle avant qu’il ne lui léchouille la truffe et les oreilles.

« Tu veux que je t’aide à marcher ? »

Demanda-t-il doucement pour savoir s’ils pouvaient se mettre en route pour rentrer.

Ufleym ne voulait pas la culpabiliser, ni qu’elle ne se sente mal. Il tenait beaucoup à elle, c’était sa petite chérie protégée. Il était toujours très amoureux d’elle-même s’il savait que la jeune louve ne l’aimait pas. Elle n’avait sans doute que de l’amitié pour lui. Et il s’en contentait, tant qu’il pouvait la protéger, être à ses côtés, et la voir heureuse, tout cela lui suffisait grandement. C’était sa petite Fuurin adorée.

Remuant lentement la queue, le mâle était heureux qu’elle veuille bien rentrer avec lui. Ça le soulageait moralement et il se sentait bien à l’idée qu’elle veuille rentrer. Au moins elle pourrait se reposer et lui pourra la garder à l’œil mais aussi vérifier qu’elle se remplume et se repose. Il songea alors qu’il allait lui apporter le repas tout les matins pour être sûr qu’elle mange au moins un repas par jour ! C’était le stricte minimum.

Il lui avait demandé si elle voulait de l’aide pour marcher. Il la vit se relever non sans mal. Il mit les oreilles en arrière légèrement inquiet pour elle. La voir dans cet état lui faisait pour ainsi dire peur. Il n’avait pas envie qu’elle s’effondrer, il n’était même pas sûr d’être capable de la soulever lui-même. Encore moins de la transporter. Il pouvait seulement l’aider à marcher, la soutenir, et prendre des pauses avec elle si elle ne se sentait pas d’avancer. Il attendit sa réponse même s’il comptait l’aider naturellement même si elle n’était pas d’accord.

Il alla vers elle à sa réponse avant de se caler contre la louve la soutenant pour avancer. Un petit pas après l’autre pour aller vers le camp. La sentir tout contre lui était très agréable pour Ulfeym qui se sentait presque gêné. Mais il avançait, à peine, vérifiant qu’elle ne souffre pas trop… Il ne voulait pas qu’elle ai trop mal même si empêcher toutes douleurs seraient impossibles.

« Si tu as besoin d’une pause dis le moi… »

Lui dit-il calmement en agitant les oreilles et remuant la queue. Il n’arrivait pas à retenir sa joie de l’avoir retrouvé même si elle n’était pas en bonne état et lui non plus.