Moon était apparu. Dans la clairté de l’éclat lunaire, il était descendu brièvement sur terre pour remercier ses fils d’avoir chanter ses louanges, d’avoir continuer à croire en lui et d’avoir été patient. Pour les remercier il leur rendit dans un souffle stellaire la magie perdue depuis la guerre le combat final contre Akui. Hasuo se sentait bizarre depuis lors. Autant parce que la magie qui coulait dans ses veines lui donnait une impression de vertige constant, alors que pourtant elle accentuait la beauté de ses traits en faisant encore légèrement reluire son pelage qui paraissait charger des rayons argentés de la lune, que parce que l’entretien avec Moon lui avait appris qu’il ne pourrait le leurrer davantage. S’il y avait bien un supérieur qu’il n’envisageait pas de contrarier il s’agissait sans conteste de Moon lui-même. Pourtant, il avait un curieux sentiment de perte en acceptant la repentance que le dieu lui avait proposer muettement et il ne s’avait comment l’aborder.

Une part de lui sentait que tout ce qu’il avait fait jusqu’à aujourd’hui était vain. Qu’au final, il n’était rien et que ses ennemis, politique comme clanique, avait eut raisonne de moquer de lui. Pourtant, d’autre part, la bienveillance de Moon encourageait à aller de l’avant, à prendre une seconde chance et d’accepter. Depuis qu’il était louveteau il connaissait ses paroles, ce qui représentait le dieu lunaire dont l’extrême clémence avait souvent pardonner aux plus téméraire et aux plus blasphématoire des loups de trouver une place aux côtés de Rhéa, sa mère. Pourtant, le premier sentiment d’Hasuo persistait. Le noble avait envie de pleurer depuis qu’il avait quitter la falaise où il avait aperçu Moon et même si les larmes aux coins de ses yeux avaient disparu il gardait une épaisse boule coincée dans la gorge, ainsi qu’un esprit agars.

Quand il releva les yeux de ses pattes il avait atteint le clan. Les oracles et les prêtresses c’étaient retrouver et échangeaient avec une joie non dissimuler le bonheur d’avoir rencontrer leurs divinités et ce qu’il leur avait dit. En peu de temps, tout le clan sut ce qu’il s’était passer, ainsi qu’on avait accepter de répondre à leurs questions. Le loup des glaces constata que tous les oracles brillaient, quoi que faiblement, de la lumière de Moon, mais que cette dernière s’amenuissait minute par minute pour leur rendre leur éclat normal. Il poussa un long soupir, puis s’engagea dans le campement où, après l’avoir aperçu, de jeune noble se ruèrent vers lui pour lui demander si, lui aussi, il avait bien vu Moon. Quoi que surpris par leur enthousiasme, Hasuo repris rapidement contenance et leur répondit en sourire qu’il avait vu le dieu et que, bientôt, tout le monde retrouvera ses pouvoirs.

- Et… Hasuo, quelle question as-tu posé à Moon ? – Le noble réfléchit un instant, puis répondit.
- Je lui aie demander si bénissait les actes et décision notre nouvel alpha.
- C’est vrai ! Qu’a-t-il répondu ?

En lui, une multitude de pensés s’entrechoquèrent. Il adressa mille pardons mentaux à Moon pour ce mensonge, mais il ne pouvait se résoudre à dire aux communs de la Source la vraie nature de la question qu’il lui avait adresser. Il devait se montrer plus humble, plus compatissant envers son prochain mais… un regard vers Zéphilian qui se réjouissait de la nouvelle avec d’autres lupins, un large sourire accrocher au visage, lui rappela que même un dieu ne pouvait crée des miracles partout.

- Non. Il a dit non.

Les jeunes loups sursautèrent avant d’échanger des regards inquiets alors qu’Hasuo s’esquivait à leurs attentions. Il serra les dents, promettant de réfléchir à ses actes et se remettre en question, mais ses vices semblaient tellement lourds qu’il ne put s’en débarrasser dès la première nuit de sa rédemption. Zéphilian avait fait trop de mal à son égo pour qu’il puisse se laisser aussi facilement se faire effacer.
Aux yeux de tous, Hasuo n’était plus le loup que le regard divin avait affligé, l’insitant à marcher la tête basse en signe d’humilité, mais ce prince au port altier qu’on lui connaissait bien que son regard errant sur les silhouettes de ses congénères ne pouvait tromper ceux qui le connaissait bien. Dans la foule, il distingua l’ombre boiteuse de Gaor et ses ardeurs nouvellement retrouver avec son précèdent mensonge le quittèrent.

Résultat du dé:

Avant même qu’il ne puisse trouver la force de se remettre en marche pour esquiver l’ancien alpha et ses questions, Gaor abordait déjà Hasuo avait un regard affolé. A peine le loup blanc eut-il prononcer son nom que le loup clopinant lui demanda ce qu’il se passait. Epuisé, Hasuo ne put réprimer un soupir, puis lui expliqua d’une voix calme :

- Moon est venu rendre visite aux oracles et, au vu de la splendeur et de la douce odeur de rose que dégage nos prêtresses, je suppose qu’Iria à fait de même avec ses fidèles.

D’un mouvement leste de la queue, Hasuo indiqua le groupe le plus nombreux de religieux qui refusait de se séparer pour répondre la bonne nouvelle. Posément, l’oracle blanc poursuivit.

- Il est venu nous féliciter, mais aussi nous annoncer que les pouvoirs reviendraient sur nos terres par notre biais, à moi et à mes frères et sœurs, qu’il faudrait se montrer patient, mais que tout rentrerait bientôt dans l’ordre des choses.

Hasuo avait le sentiment que le brouhaha des foules environnante lui paraissait lointain, comme s’ils étaient tout deux dans un autre monde alors que les deux mâles se trouvaient en périphéries du rassemblement nocturne. Les pupilles lavande tourner vers la foule, l’oracle hasardait à regarder les loups présents sans jamais s’arrêter longtemps sur l’un ou l’autre des individus de la Source. La boule qui lui enserrait la gorge ne semblait pas vouloir partir.

- Il a aussi autorisé les oracles à lui poser les questions qu’ils désiraient et d’y répondre. Une opportunité que nous n’avons put refuser, tu dois t’en douter.

Bien que son pelage soit encore chargé des rayons de la lune, la couleur d’argent du pelage d’Hasuo faiblissait petit à petit au même rythme que les autres oracles et le loup des glaces pressentis que ce n’était plus qu’une question de minute avant qu’ils ne redeviennent normal.

- N’ait crainte. – lâcha-t-il après un moment de silence meublé par des bruits de conversations lointaine. – Il n’y a pas eu d’aussi bonne nouvelle depuis longtemps. Cela à réjouit tout le monde malgré l’heure tardive.

Gaor était visiblement choquer de découvrir ce qui arrivait au clan. Il ne pouvait plus quitter Hasuo des yeux et ce dernier se serait régaler de l’effet que produisait sur l’ancien alpha le doux éclat lunaire qui s’était loger dans ses poils, mais il n’avait pas le cœur à savourer l’instant. Laissant le loup estomaquer où il était, il marmonna dans sa barbe des politesses lasses et repris son chemin quand la voix éteinte de Gaor lui fit faire halte.

- Hasuo, que lui as-tu demandé au sujet de Pyrrha ?

Alors que l’oracle sentait le regard de Gaor dans son dos, qui attendait avec impatience sa réponse, une brise glacée lui caressa au visage faisant geler les larmes qui pointait au bord de ses yeux pour porter à son vis-à-vis un long silence que le brouhaha, les rires et les cris de joie ne saurait faire disparaitre. Gaor et Hasuo, les deux anciens alliés, anciens partenaires, étaient comme enfermer dans une bulle qui les exilaient des leurs en les unissant dans un deuil qu’eux seuls partager. A son sujet, en la mémoire de son souvenir, ni l’un, ni l’autre ne pouvait rien cacher à l’autre. Hasuo se retourna doucement, ses yeux lavande baisser sur ses pattes, puis il les releva avec difficultés vers Gaor qui contempla les larmes couler d’elle-même le long des joues de l’oracle créant un sillon sombre sur son visage qu’il aurait voulu garder parfait.

Mais le monde autour d’eux semblait avoir disparu dans un nuage de brume.

- Je lui aie demander si elle allait bien. – dit-il d’une voix briser.

Eut-il à peine prononcé ses mots qu’il renifla bruyamment et se pinça les lèvres pour essayer de contrôler ses sanglots.

- C’était la seule question que j’ai put lui demander. La seule que j’ai osé prononcer à Moon.

- Je suis désolé Hasuo.

La pression de la patte de Gaor sur son épaule, la peine qui lui serrait le cœur et se sentiment étrange d’être compris pour la première fois depuis des années brisèrent cette épaisse barrière de glace qui entourait son esprit. Elle explosa en un millier de morceaux qui tombèrent sur le sol sombre de son esprit et firent échos aux pleurs libérer du noble des glaces. Il ferma les yeux, mais ne put retenir ses larmes qui filaient entre ses paupières, ses épaules se levait et se baissait aux risques de ses sanglots, puis, ne pouvant plus contrôler tous ses sentiments qui l’inondait, Hasuo laissa libre cours à son chagrin.

Il c’était passer trop de chose cette nuit pour que son légendaire self-contrôle puisse résister plus longtemps aux multiples attaques qu’il avait dut endurer ses derniers temps. La disparition de Pyrrha dont il n’arrivait pas à faire le deuil, les insultes, les coups, les bassesses et les tromperies, un dévouement que le clan ne prenait même pas la peine de remercier et cette étouffante solitude qui l’entouraient. On se fichait bien de comment il allait, parce que sa fierté et l’étiquette lui imposait une image noble qui représentait son héritage et sa ligné. C’était Hasuo, Princesse Hasuo, il faisait parti des murs.

Les moqueries et les blessures qu’on lui infligeait étaient dérisoires comparer aux amputations qu’on avait dut effectuer à la suite du combat final contre Akui, mais tous ignoraient combien son cœur était meurtris, couvert d’immondes cicatrices qui ne disparaitrait jamais. Alors que Pyrrha, la douce et la jolie Pyrrha, avait toujours été présente pour lui brillant par son intelligence et par sa dévotion. Si Hasuo n’avait pas tant été aveugler par l’ambition peut-être serait-il tomber doucement amoureux de la louve blanche. Mais les « si » ne faisait pas un monde, ne permettait pas de revenir dans le passé où des effluents doucereux anesthésiait les sens en rappelant de doux moments passés.

- Elle me manque tellement, elle … - ses mots moururent dans sa gorge, laissant aller une toux grasse dut aux glaires qui lui remontait dans la bouche. – elle me comprenait.

Ses mots, comme un murmure, lui engourdirent la langue et le plongèrent dans un douloureux silence qu’il étouffa difficilement contre la patte de Gaor. S’il comprenait la douleur qu’il ressentait suite à la disparition de Pyrrha, il se doutait que l’ancien alpha ait la moindre idée à quel point il souffrait de la bêtise des loups de la source dont la brutalité. Il réussit à émettre quelques « pourquoi ? » auquel il n’attendait pas de réponse, puis, avec le temps, il s’essuya ses joues en tamponnant ses larmes avec ses coussinets.

A l’ombre de l’épaule large de Gaor, Hasuo laissa libre cours à ses larmes. Ce n’était pas tant une question de contenance, mais de libération, car s’il le voulait le loup des neiges pourrait étouffer ses sanglots déchirant à fendre l’âme qui s’échappait de ses belles lèvres nacrées, mais la patte de l’ancien alpha était comme celle d’un ami que le cœur et l’âme de l’oracle ne pouvait ignorer. De tous, Gaor et Hasuo était de ses loups qui se connaissait le mieux. Ils se disputaient souvent, bien que ce ne soit pas ouvertement, car leurs avis et leurs façons de raisonner divergeait, mais ensemble ils avaient accompli un merveilleux travail. Parfois, ils se souvenaient, Pyrrha riait en leur disant qu’elle avait l’impression de voir un vieux couple se prendre le bec, tout deux s’étaient offusquer, blesser dans leurs fiertés, mais ils n’en avaient jamais tenu rigueur à la petite louve blanche qui esquissait à chaque fois un sourire quand ils se lançaient dans leurs débats houleux.

On pourra dire ce que l’ont voudra, sous la gouverne de Gaor et avec l’aide d’Hasuo et de Pyrrha le clan de l’eau avait été un clan fier et honorable même durant la guerre qui à dévaster leurs rangs et conduit à la fusion avec le clan de la terre. Ils avaient fait tous de leurs mieux. Pyrrha serait surement fière de ce qu’elle ferait aujourd’hui, pensait souvent le loup blanc, malgré ses difficultés à se faire à l’idée que ceux de la terre et de l’eau ne formait plus qu’un – ceux de la terre était d’une nature particulièrement brutale et souillonne qui le révulsait – mais cela l’aidait à accepter la chose.

Quand Hasuo eut tellement pleurer que plus aucune larme ne coulait de ses yeux lavande, son visage était couvert de sombres sillons grisâtres et ses yeux rougis criais à tous ce qu’il venait de se passer. En reniflant, le noble releva le museau vers Gaor qui le protégeait du regard des autres et, après un instant de silence contemplatif, il hocha doucement la tête pour le remercier. « Qu’est-ce qu’il pouvait être laid » songea-t-il. Cette pensé lui arracha un sourire et dans un murmure il dit :

- Merci.

Etrangement, sa langue ne se détacha pas quand il prononça se mot. Il en fut même soulager.

- Je crois que… J’en avait besoin. – Relevant le regard vers le visage tuméfier de Gaor, il se força à le regarder. – C’est … très honorable de ta part… vieux guerrier.

Un rictus s’étira sur les lèvres du noble et il esquissa un mouvement de recul en souvenir de la dernière claque qu’il s’était pris.

Un faible gloussement s’échappa de la gueule d’Hasuo alors qu’un rictus fier éclairait le visage mutilé de Gaor et les deux compères tournèrent les yeux vers le clan qui, au loin, qui brillait d’une manière éthérée. La magie des dieux, bien que faiblissant au fur et à mesure de la soirée, persistait comme si elle souhaitait imprégner leurs pelages, se glisser sous leurs fourrures et s’insinuer dans leurs peaux. L’oracle nota dans un coin de son esprit de tester par lui-même cette magie qu’on croyait désormais revenu, mais il prit soin de le garder pour plus tard.

Il tourna les yeux vers Gaor pour qui il vouait une reconnaissance au moins aussi forte que la rancune qu’il lui adressait, pourtant ce soir il n’avait plus le cœur ni l’âme de lui en vouloir. Le noble était, pour la première fois depuis des années, tranquille et détendu. Il ne saurait dire si cela était à cause de la crise de larmes qu’il venait d’avoir ou si c’était à cause de cette ambiance feutrée, de confidence, qui les entouraient qui lui plaisir. Maintenant le silence, il se délecta de l’instant savourant la moindre seconde de tendresse qu’il passait avec son ami.

Car c’était ce qu’ils étaient : Des amis. Ils se disputent, ils s’en veulent, ils rient, ils pleurent, ils partagèrent des sentiments communs, ils se comprennent. Malgré les chemins qu’ils empruntent ils se retrouve toujours pour oublier les rancœurs et entrevoir un bref moment du futur qu’ils partageront le cœur léger. C’est cela qu’être amis, ce n’est pas linéaires et sans embuches, car à l’image d’un couple l’amitié vis des aléas imprévisibles sur laquelle elle bute, parfois se termine, et où il faut accorder aux protagonistes le temps d’une respiration pour réussir à retrouver l’équilibre.

C’est pourquoi, malgré qu’il ne se l’avouât pas, Hasuo aimait se tenir non-loin de Gaor. C’est pourquoi la disparition de Pyrrha les avait tant affectés tous les deux. C’est pourquoi ils se connaissaient si bien. Sans pour autant qu’il ne le réalise, si le noble aimant tant ce vieil ours mal lécher c’était parce qu’il était le seul à lui faire ressentir des sentiments aussi doux et aussi pur qu’était l’amitié. Chez les nobles, tout était très tirer à quatre épingles, puis Hasuo avait tellement de prestance qu’il tenait les membres de son espèce autant en respect qu’à l’écart, alors qu’avec l’ancien alpha cela n’était pas possible. Il était son antipode, son némésis, que les années avaient rapprocher de lui.

- Bientôt...- dit-il d’une voix feutrée. – Nos pouvoirs reviendront et tout redeviendra comme avant…

Bien que le souvenir de Pyrrha persistât dans son esprit, il n’avait pas envie d’abandonner la chaleur pour le froid glacial de la tristesse. Plus maintenant.

- Maintenant, le clan va pouvoir plonger les deux pattes dans l’avenir. J’en suis profondément réjouir. Enfin…

D’un mouvement leste il se leva et adressa un ample mouvement du museau à l’attention de Gaor.

- Toute cette agitation n’est pas pour moi. Je vais méditer pour le reste de la nuit et entreprendre à faire respecter les vœux de Moon dès demain, si tu veux bien m’excusez ? Salue ta dame de ma part, l’ancien.

Il esquissa une volte-face, restant sur ses gardes malgré toute l’ironie dont il faisait preuve ouvertement, puis s’éloigna de l’ancien guerrier en abandonnant à regret cette odeur suave de l’amitié.