Jeremiah

Guerrier — Cavernes

Pour le clan

Déjà un mois était passé depuis la défaite cuisante du clan contre la Source. J'avais d'ailleurs moi-même pris une cuisante défaite, voir même presque une humiliation et j'avais même failli y laisser la vie. Heureusement que Père était intervenu et m'avait porté pour me ramener au camp, sinon, je serais probablement mort là-bas, la gorge ouverte, vidé de mon sang. Notre Roi était mort, tué par ces deux abrutis de jumeaux cendré.

Ma compagne avait donc pris son rôle de Reine du clan et faisait de son mieux pour en préserver ce qu'il restait... Elle était devenu belle, forte et elle avait laissé pousser ses cheveux. Une part de moi avait envie de la défier afin de prendre sa place. Mais une autre part de moi voulait la laisser faire ses preuves, voir où, et par quel chemin elle ménerait le clan qui était désormais sous sa responsabilité. Elle n'en parlait pas, mais je savais, je sentais, que ce poids pesait lourd sur ses épaules si jeunes. Elle était certes adultes, mais au final, pour un rôle tel que celui-ci, elle n'était encore qu'une enfant. D'ailleurs, au sein du clan, je faisais tout mon possible pour montrer aux autres que je la soutenais.

La saison des chaleurs avait commencé. J'avais grand peine à me retenir de faire des avances et de proposer mes charmes à certaines femelles. D'autant plus que ma compagne les refusait toutes en bloc. Mais j'étais le compagnon de notre Reine, je ne pouvais pas me permettre d'écart. Alors je passais mes journées en marge du clan, voir même carrément isolé, à chasser en solitaire, à garder nos frontières. Bref, tout ce qui me permettait de me tenir loin des tentations.

Alors que je chassais un poulain, des jappements puissants retentirent dans les montagnes. Je reconnus sans peine la voix de ma compagne. Et je savais que ses appels m'étaient adressés. Les jappements alertèrent le troupeau qui pris la fuite. Je soupirais un peu pour la forme, puis me lançais au galop en direction de la montagne. Ma Reine et Compagne m'appelait...

Rapidement, j'arrivais au pied des montagnes et il ne me fallu pas longtemps pour la trouver. Elle était là, assise sur un rocher plat, regardant le territoire en contre-bas. Je ralentis le pas pour passer au trot et m'arrêtais devant elle. Puis je demandais de ma voix devenue éraillée, et qui le resterait très certainement après la boucherie que ce chien de cendré avait fait avec ma gorge :



Je portais sur elle un regard légèrement inquiet, mais elle semblait aller bien, alors je me détendis quelque peu. Peut-être que ce poids était réellement trop lourds pour elle, et qu'elle allait l'admettre ? Mais je ne dis rien de plus, j'avais appris que Sygrid était une louve fière et si on tentait de lui faire avouer ses faiblesses, c'était bien l'inverse qui se produisait. Elle risquait bien de vouloir me mettre une raclée pour me prouver qu'elle n'est pas faible...

Jeremiah

Guerrier — Cavernes

Pour le clan

Elle leva les yeux au ciel et sa queue se mit à s'agiter sous la contrariété. Puis elle me demanda d'un ton acerbe si je ne réfléchissais donc pas. Sans attendre, elle se retourna et me montra sa croupe avant de me dire qu'il était temps.

Cette femelle commençait sérieusement à me sortir par les oreilles ! Depuis le début, je faisais tout mon possible pour lui être agréable, et elle n'en avais rien à faire. Elle me traite comme une merde, n'a aucun respect pour mes efforts. Un grondement sort de ma gorge et ne pouvant me contenir plus longtemps, j'explose :



Je savais que mon pétage de plombs risquait probablement de me voir retirer son offre de lui grimper dessus. Mais j'en avais marre qu'elle me traite ainsi. Je tournais le dos, commençant à repartir, montrant clairement que je me fichais pas mal de ne pas lui passer dessus. Bien entendu, je restais sur mes gardes. Je savais parfaitement qu'elle risquait de me sauter dessus après un tel affront. Et puis pourquoi pas, après tout, une bonne baston réglerait peut-être quelques problèmes...

Jeremiah

Guerrier — Cavernes

Pour le clan

Sa fourrure se gonfla de colère, et sa réaction ne se fit pas attendre, dès que j'eus terminer, elle bondit sur moi pour me giffler. Celle-ci fut puissante, ainsi que violente et placée sur ma joue déjà abîmée. Je grognais de douleurs et de mécontantement. Une seconde giffle arriva, mais je la stoppait en mettant ma patte. Elle m'avait assez frapper !
Elle continua cependant d'exploser de colère, me traitant de chien castré, me demandant si son père avait eu tord de me choisir. Que je la traitait beaucoup trop gentiment. Enfin, elle s'arrêta pour respirer et reprit, annonçant que je n'étais là qu'en qualité de mâle, que je n'avais aucune valeur de compagnon à ses yeux, d'autant plus que je la traitais comme une enfants.

Elle voulait donc un mâle de l'accabit de son père, qui avait meurtri sa mère toute sa vie ? J'avais connu Amélia alors qu'elle était encore une reine, tout au début de ma vie. Mais Yogrenn l'avait brisée, simplement pour son bon plaisir et son égo.

J’hésitais encore sur la marche à suivre. Peut-être devais-je la prendre, comme elle désirait après tout, sans état d'âme, et sans coeur ? Ou alors l'attaquer ? Mais même si elle était capricieuse et qu'elle m'avait frappée, elle restait ma Reine, notre Reine à tous... Je n'eus pas le loisir de me questionner d'avantage, car c'est elle qui me sauta dessus, tout crocs dehors. Elle voulait se battre, alors soit, elle sera servie ! Je réceptionnais la louve contre moi, nos odeurs se mêlant, je la laissais venir, puis une fois assez proche, j'attrapais sa gorge, faisant en sorte que mes crocs ne transperce pas sa peau, le but n'était pas de la blesser ou de la tué, et je la plaquais violemment au sol. Attaquer de front n'était pas une tactique avantageuse, il était trop facile de se faire attraper rapidement à un point faible, surtout lorsqu'on était aveuglé par la colère. La maintenant au sol d'une patte posée fermement sur son encolure, je m'approchai et lançais avec colère :



Elle se débattait furieusement et je ne pouvais la maintenir au sol plus longtemps. Je la libérais et bondis hors de portée, prêt à réagir si elle attaquait de nouveau. J'avais à présent prouvé que je pouvais la soumettre si l'envie m'en prenait, que je n'étais pas une lopette et un chien castré comme elle disait. Si j'avais voulu aller plus loin, j'aurais même pu la maintenir et la posséder, après tout, c'est ce qu'elle demandait de moi. Mais au vu de la situation, cela aurait été presque un viol, et je m'y refusais catégoriquement. J'étais peut-être un guerrier, un Caverne redoutable, je n'étais pas pour autant sans coeur... Je la regardais et lançais finalement :



Et c'est l'un des points de vu que je ne partageai pas avec Yogrenn, les femelles ne sont pas des moins que rien qui ne servent qu'à enfanté. Certaines valent la peine d'être considérées avec respect, mais bien sur, celles-ci doivent prouver leur valeur afin de mériter ce respect... Yogrenn, malgré les efforts de plusieurs d’entre-elles, n'avaient jamais accepté de reconnaître leur valeur. Kuma par exemple, qui était une excellente guerrière, qui avait fait plusieurs fois ses preuves lors des entraînements. Yogrenn n'avait toujours posé sur elle que des regards de dégout ou de dénigrement... J'étais contre cette façon de voir les choses. Kuma, Sygrid et d'autres, avaient su prouver leur valeurs et pour cela, elles méritaient le respect... Je n'avais absolument aucune intention de brisé Sygrid, d'en faire une louve bien dressée prête à me lécher les pattes si je lui demandais. Je ne voulais pas voir la peur dans son regard chaque fois que je m'approchais d'elle, comme c'était le cas d'Amélia avec Yogrenn. Je n'étais pas comme ça. Et si c'est un mâle comme ça qu'elle souhaitait, autant qu'elle en change, car je ne voulais pas être cela.

Jeremiah

Guerrier — Cavernes

Pour le clan

La Reine virbrait de rage, elle avait tenté de me mordre une fois au sol, mais sans succès. Elle se débattait comme une diablesse tandis que je la maintenait au sol. Lorsque je parlais de son père, ses yeux s'étrécirent encore sous la colère, elle devenait gentiment hystérique. Je finis par la lâcher. Elle se redressa sans attendre, se campant solidement sur ses pattes. Elle resta ainsi, ne disant rien, écumant presque de rage, durant plusieurs minutes. Et j'attendais l'assaut qui allait certainement venir sous peu, prêt à me défendre en cas de besoin. Enfin, elle bondit, tout en aboyant :



Elle me mordit le cou, elle tremblait, mais ce n'était pas de la rage que je sentais en elle. Plus maintenant. Son odeur alléchante s'était faite plus forte. Je ne réagis pas tout de suite, la laissant me mordiller un peu le cou, s’imprégner de mon odeur. Je glissais à mon tour ma tête dans son cou, à présent certain qu'elle n'avait plus l'intention de m'étriper vif. Je mordillais légèrement son oreille, puis la fourrure de son cou, j'inspirais un grand coup, envahissant mes sens de son odeur alléchante.

Je fis un bon de coté, bien droit sur mes pattes, la surplombant allégrement, la queue fièrement dressée, battant l'air sur ma croupe. Puis je bondis derrière elle, lui grimpait dessus, attrapant sa nuque entre mes crocs, afin de la maintenir, qu'elle ne puisse pas s'échapper, et je la pris. Elle ne voulait pas de douceur, soit, elle allait être servie. Je la pris sauvagement, brutelement et sans la moindre once de douceur, une fois, puis deux, puis trois. Je l'avais maintenue fermement tout du long, par la nuque, l'empêchant ainsi de se retourner contre moi pendant l'acte. Elle l'avait demandé ! Si elle n'avait pas insisté, j'aurais pu me montrer bien plus doux et tendre...

Enfin, je la libérais et m'éloignais d'elle d'un bond, afin d'éviter toute attaque de sa part. Prêt à rentrer au camp, je lançais d'un ton hargneux et presque dédaigneux :



Puis je pris la direction du camp, sans me retourner. Si elle voulait que je reste un peu, elle n'avait qu'à me le demander.

Jeremiah

Guerrier — Cavernes

Pour le clan

Ses crocs se dévoilèrent lorsque je l'attrapais pour monter sur elle, mais sinon, elle ne tenta nullement de se débattre ou de m'attaquer...

Lorsque j'eus terminer, mon instinct avait eu raison de me faire bondire hors de portée, car elle se retourna vivement dans ma direction. Elle me fixa, toute colère semblant s'être envolée de son regard. Je soutins son regard quelques instants, tout en lançant ma phrase acerbe avant de prendre la direction du camp. Je l'entendis se lancer à ma poursuite, je ne fus donc pas surprise lorsque je la vis bondir devant moi afin de me barrer la route. Je m'arrêtais et attendis, tendu, m'attendant à une correction suite à mon dernier affront. Mais il n'en fut rien, il n'y avait plus aucune animosité en elle. Comme si la querelle d'avant n'avait jamais existé. Soit, tant mieux. Je n'avais pas envie de me battre maintenant. Elle planta son regard dans le mien et lança tout en plissant les yeux :



Effectivement, mon père était mort de ses blessures quelques jours après notre retour de l'attaque à la Source. Je n'avais pas versé une larme, mais au fond de moi, bien caché, il me manquait, et j'étais malheureux de son départ. Mais je n'étais pas du genre à m'apitoyer sur la mort de quelqu'un. Je continuais d'avancer. Tout comme Sygrid avait pris séance tenante les rennes du clan dès qu'elle avait appris la mort de son paternel. Et il était vrai que depuis qu'elle était à la tête du clan, elle n'avait pas pris de bras-droit. Et bientôt, il lui serait plus que nécessaire, dans son état...



Un seul de mes sourcils se haussa en réponse à sa "demande" et je dois avouer que j'avais une furieuse envie de l'envoyer bouler avec sa "proposition, mais finalement, contenant mon agacement face à son comportement de gamine capricieuse incapable de demandé quelque chose gentiment une fois dans sa vie, je lâchais finalement :



Je savais bien entendu dans quoi je m'impliquais... J'avais vu mon père, bras-droit de Yogrenn, toujours à son service, mais aussi toujours dans son ombre... J'espèrais qu'au fil du temps, sa fille ne prendrait pas son chemin trait pour trait... Elle s'en alla, et je fis de même, je n'avais plus de raison de rester ici. Je regagnais le camp, allait me servir un morceau de viande dans le garde-manger, et parti dans ma tanière.