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Les élémenloups
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Sujet: Profonds doutes [Hybris] 30/5/2019, 21:20
- RP effectué au palais lumineux - - Se passe 15 jours après la bataille des éléments -
Adrian de Percelieu
Sentinelle - Vampire
Voilà maintenant une quinzaine de jours que la bataille est passée. Après la disparition d'Akui, les élémenloupiens ont perdus leurs pouvoirs les trois jours qui ont suivis. En entendant cela, Adrian avait vérifié pour lui lors de son rituel de sentinelle. À chaque fois qu'il prenait son poste ou à des moments aléatoires de sa journée de travail, il activait son écholocalisation afin de scanner son alentour. Cela lui permettait de pouvoir éventuellement voir des choses dont il n'avait pas fait spécialement attention. Ainsi, quand il relaya une garde à la forêt Talaïala, il fit ce rituel, mais rien ne se produisit. Histoire d'être sûr, il retenta deux autres fois. Verdict : effectivement, plus de magie. Bien qu'il était plutôt dans un état morne ces derniers temps, ça ne l'impacta pas. Son pouvoir était un plus à son hybridation, la rendant totale. Il avait vécu de nombreuses années sans son pouvoir à tel point qu'il avait fini par oublier ce qu'il était capable de faire. Bien sûr, il fut heureux de le retrouver, mais le perdre à nouveau, ce n'était rien : il avait l'habitude de vivre sans.
Ce qui rendait Adrian triste et en proie à des doutes, ce n'était pas l'arrivée de l'automne, parce qu'il y avait plusieurs mois à attendre pour cette déprime saisonnière, mais son existence même sur cette Terre encore aujourd'hui. Depuis la prise du château par Akui et ses adeptes, son petit monde fut chamboulé. Lui qui vivait seul avec pour compagnie des chauves-souris et des immortels de temps à autre qui rendaient visites, il vivait à présent dans une foule canine. Au départ, il s'était dit que la présence d'Akui et de quelques adeptes étaient gérables et qu'il pouvait continuer de vivre chez lui. Mais voilà, son chez lui avait été réquisitionné et ce n'était plus son chez lui. Les adeptes se faisaient de plus en plus nombreux et surtout dangereux de part leur caractère et/ou leur pouvoir. Il dut fuir à contre cœur et réintégrer en vitesse le clan de l'Air. Seulement, depuis un an maintenant, il ne s'agit plus de l'Air, mais du Désert : population doublée par la fusion avec les Feux. Il était donc encore plus plongé dans la foule, tandis qu'il avait longtemps vécu seul, dans le silence, la tranquillité et son train-train quotidien. Ce fut une nouvelle épreuve à vaincre, alors qu'il s'était tout juste habitué à sa présence dans le clan de l'Air
Avec l'Air, puis le Désert, il avait traversé plusieurs phases pour se réhabiliter. Il s'était retrouvé avec une communauté et il avait dû apprendre à revivre en société. Il vivait entouré de proies potentielles pour les vampires. Même s'il n'y touchera jamais, se retrouver plongé là-dedans attisait la tentation par moments. Tandis qu'en vivant seul, cette tentation n'existait pas. Il devait de nouveau la combattre après tant d'années. Il avait de nouveau des personnes au-dessus de lui : alphas, bêtas et chef d'armée maintenant. Il avait découvert les entraînements d'escadron, parfois rudes et le début fut bien dur pour lui. Maintenant, ça allait... Il devait se plier à des règles et des ordres autres que les siens qu'il pouvait transgresser parfois. Même si la prise d'initiative était permise suivant la situation. Le rôle de sentinelle lui allait bien pour contrer un peu tout ça, car il vivait aux frontières durant certaines périodes, donc loin du campement. De plus, il faisait bien son travail, il n'en doutait pas. Sa position dans le clan lui allait parfaitement. C'était à cause de tout le reste et tout ce qu'il avait dû fournir en effort pour se réhabiliter à la vie en meute qui l'avait fait douter plusieurs fois depuis son intégration et le faisait douter une fois de plus aujourd'hui. A-t-il encore sa place sur cette Terre ? C'est dans ce but qu'il est venu à la rencontre de son amie ailée. Il devait parler à quelqu'un capable de le comprendre. Les oreilles quelque peu tombantes et son air triste affiché, il entra dans le palais.
Hybris...
Dernière édition par Licorneor le 7/6/2019, 15:09, édité 2 fois
Profonds doutesOù en était-elle ? Hybris ne savait plus. Elle errait depuis quelques jours dans les niveaux supérieurs du Palais Lumineux. Ces lieux étaient agréables. Ils rappelaient un peu le Château du Crépuscule : poussiéreux et bardés de toiles d’araignée. On sentait bien qu’il y avait peu de loups ailés au Feu et qu’ils n’avaient pas l’idée de faire le ménage ici. Elle s’était fait son coin dans cet immense étage inoccupé. Le calme régnait ici, personne ne venait l’emmerder. Elle avait besoin de réfléchir, de faire le point sur sa vie et sa raison d’être. Hybris avait perdu son pouvoir depuis la fin d’Akui. Mais il ne lui était déjà plus utile. Son dernier descendant avait été consumé. Elle ne pourrait plus allonger sa vie… Son immortalité était terminée. Tout avait une fin, mais la noble avait l’impression d’avoir couru après sa propre queue pendant des dizaines d’années. Elle était devenue noble et avait eu une place de choix. Mais son retrait en ermite lui a valu de ne pas recevoir le poste d’Alpha. Puis ce foutu Hydromos était bien trop craintif et précieux, à faire sa diva qui se montrait peu, pour se faire tuer ou mourir d’un accident. Son objectif d’obtenir le Clan de l’Air avait été un échec complet. La fusion avec le feu n’avait rien arrangé, donnant le Clan du Désert qui avait son commandement coupé en deux. Tout projet de contrôle du clan était maintenant perdu d’avance. Elle n’avait plus le temps, ni la force de lutter. Elle était tout simplement lasse. Alors qu’Akui avait servi, Hybris avait simplement observé le conflit, incapable de faire quoi que ce soit. Toute ses connaissances, tout son savoir, rien n’était utile. C’était finalement une vision donné par Éléonore qui avait permis de toute changer. Jamais elle n’aurait pensé qu’un tel artefact avait pu exister. Elle ne s’était pas battue, bien incapable de se prêter à ce genre d’événements. Elle avait vu les blessés et les morts revenir. La « Bataille des Éléments » était une nouvelle page de l’histoire sur laquelle Hybris ne figurerait pas. Elle était condamnée à être oubliée, encore plus qu’auparavant. Pourtant elle avait été si importante au début. Quand le Château avait été investi par l’Air. Elle avait fait partie de ceux qui souhaitaient y rester et avait tenté de soutenir Adrian. Mais elle avait fini par céder et laisser son ami derrière elle, ne revenant le voir que des années plus tard. Maintenant, le Château avait été investi par Akui, puis le Dieu des Éléments avait été défait et la place forte également. Il ne restait que des gravas, un monument et une étrange sphère contenant une louve. C’était un pan entier de son histoire et de celle de son ami de toujours qui s’était écroulé. Hybris s’était demandé ce qu’il devenait d’ailleurs. Depuis qu’elle l’avait ramené au Camp suite à sa perte de conscience, elle ne l’avait plus revu. Il était même pas venu la remercier ! Mais bon, est-ce que ça avait encore la moindre importance ? Elle n’était plus rien, une vieille épave qui pourrissait lentement. Et tout le monde s’en foutait. Bien que le constat de sa situation l’y incitait, la noble ne s’abaissa pas à pleurer sur son sort. Elle avait bien trop vécu pour ça. Elle savait que ce jour arriverait de toute façon. Ce jour où elle réalisait qu’elle n’avait plus vraiment sa place dans ce monde. Soudainement, un bruit de pas attira son attention. Hybris se trouvait toujours au niveau supérieur de palais. Mais cette démarche. Elle la connaissait très bien pour l’avoir maintes fois entendu au Château du Crépuscule : Adrian. Elle approcha d’un rebord et vit son ami, les oreilles tombantes et la mine triste. Il l’appela. C’était pas encore l’automne pourtant… Il était bien maussade pour la période de l’année. La louve prit son envol de façon sonore et atterrit bientôt devant Adrian. Hybris planta son regard ambré dans celui de son ami d’éternité. La flamme qui habitait avant les pupilles de la noble avait disparu. C’était comme si une partie d’elle, de sa vivacité, était morte. Elle lui adressa sur un ton étonnement calme et relativement amical.
« C’est encore un peu tôt pour déprimer Adrian. Qu’est-ce qui ne va pas cette fois ? »
Si d’ordinaire ces mêmes mots seraient sortis en étant entourés de piques diverses pour faire réagir le vampire, ce ne fut pas le cas cette fois. En vérité, Hybris était contente qu’il soit là. Au moins lui, il pouvait comprendre sa situation. Mais bon, il était venu à elle alors il avait le droit de commencer.
Adrian ne bougeait pas. Il s'était même assis, attendant. Attendant Hybris, si jamais elle l'avait entendu, ou attendant qu'une juge passe par là. Il n'avait pas la force d'aller plus loin que le pas de la porte d'entrée. Il était lasse et fatigué, mais pas parce qu'il avait grimpé jusqu'ici, bien que c'était de l'exercice. La vampire ailée atterrit bien vite devant lui. Il leva un instant les yeux et vit une ouverture pour laquelle elle était descendue. Elle était perchée là-haut. C'était l'avantage d'avoir des ailes : pouvoir se percher en hauteur : dans un arbre, sur une falaise, une montagne, une cascade ou un bâtiment comme ici. De son hybridation de chauve-souris, il ne lui manquait que les ailes et en cet instant, il se dit qu'il aurait beaucoup aimé en avoir. Il aurait pu se hisser à l'écart de la population. En fait, il aurait pu vivre dans le palais... Il venait tout juste d'y penser. Néanmoins, Éléonore aurait-elle accepté un non-religieux vivant chez elle ?
C’est encore un peu tôt pour déprimer Adrian. Qu’est-ce qui ne va pas cette fois ?
La remarque lui fit lâcher un rire bref. Il savait parfaitement à quoi elle faisait allusion. Tous les deux ans c'était la même rengaine avec lui. Hybris avait sorti cette phrase d'un ton plat. Son regard était vide de toute étincelle. Il s'était passé quelque chose. Elle s'était prit le bec avec une ou plusieurs juges ? Peut-être... Ou alors la journée lui paraissait juste ennuyeuse ou longue. Il savait que des jugements et interrogatoires avaient eu lieu avec les adeptes et les esclaves/prisonniers. Peut-être aussi qu'elle était juste fatiguée. En tout cas, entre lui et elle, ils faisaient la paire : il n'en menait pas large.
Je ne suis plus en phase avec ce monde... Je songe à partir, définitivement.
Il prit une pause, se murant dans un silence lourd où ses oreilles se baissèrent un peu plus et où il baissa la tête aussi. Ses yeux gris sans vie regardaient le carrelage blanc immaculé du palais. Il l'avait dit. Il y songeait depuis un moment, c'est pour cela aussi qu'il venait parler avec elle. Il voulait passer de l'autre côté. Voilà 250 ans environ qu'il vit et arpente ce pays, dont plus de la moitié de ces années passées dans le château du Crépuscule. Une longue vie de solitaire à laquelle il s'était admirablement accommodé et qui lui allait parfaitement. Il s'y était senti bien, mais il ne pouvait pas y retourner.
Le clan m'a accepté et j'y ai une bonne place, mais j'ai du mal à m’accommoder à tout ce qui est arrivé d'un coup dans ma vie : je suis dépassé. De plus, je ne suis plus du tout à la page. Je suis resté bien trop longtemps dans le château, isolé du monde. Monde qui a évolué malgré moi. Même si les grands évènements me parvenaient aux oreilles, il y a eut bien trop de chose que je ne sais pas. J'y serai encore si Akui ne s'était pas incarné. Je serai encore dans ma sphère, coincé à moitié dans notre époque, hors du temps.
Profonds doutesAdrian s’était assis là, comme il le faisait quand il broyait du noir au milieu de l’automne. Sauf que cette saison était encore bien loin. Il lâcha un bref rire à la remarque d’Hybris. Fallait dire que c’était presque une vanne banale entre-eux. Même si le propos n’était pas vraiment de blaguer. La réponse du vampire ne fit que confirmer la gravité de la situation.
« Je ne suis plus en phase avec ce monde... Je songe à partir, définitivement. »
La noble ailée dressa les oreilles. Il voulait… mourir ? Quoique, était-ce si surprenant ? Il vivait en ermite depuis plus d’un siècle dans un château poussiéreux. Pas étonnant que la vie en clan ne lui aille pas. Mais au point de souhaiter mourir ? Malgré un étonnement affiché, Hybris attendit. Adrian s’était refermé un moment, baissant davantage les oreilles et ployant également la tête. Après un silence si long, il reprit.
« Le clan m'a accepté et j'y ai une bonne place, mais j'ai du mal à m’accommoder à tout ce qui est arrivé d'un coup dans ma vie : je suis dépassé. De plus, je ne suis plus du tout à la page. Je suis resté bien trop longtemps dans le château, isolé du monde. Monde qui a évolué malgré moi. Même si les grands évènements me parvenaient aux oreilles, il y a eut bien trop de chose que je ne sais pas. J'y serai encore si Akui ne s'était pas incarné. Je serai encore dans ma sphère, coincé à moitié dans notre époque, hors du temps. »
Hybris vint s’asseoir à côté d’Adrian, leurs fourrures se mêlant. Elle soupira de façon lasse avant de prendre la parole.
« Je pense que ça fait un moment qu’on est dépassé tout les deux à dire vrai. Peut-être pas au même degré. Mais si tu as vécu en solitaire, j’ai vécu en ermite pendant longtemps, en marge du clan et de ce qu’il s’y passait. Aujourd’hui, je maraude dans les étages supérieurs du Palais Lumineux où personne ne va. Je ne suis pas plus fan que toi du contact en vérité, sauf quand ça te concerne. Au fond, on a tellement vécu ensemble… »
La louve ailée sembla réfléchir un moment avant d’ajouter.
« Tu es ce qu’il me reste. J’ai perdu mon immortalité après mon dernier rajeunissement. Je ne peux plus repousser l’échéance. Depuis, plus aucun de mes projets n’a de sens. Je ne suis plus rien dans l’histoire depuis des dizaines d’années. Personne ne me connaît… Je suis qu’une vieille louve aigrie pour la plupart. Y’a que toi qui t’es montré capable de me comprendre. On a été dans le même bateau pendant longtemps, même si on prenait plaisir à s’écharper oralement. »
Elle tourna la tête vers Adrian et se baissa pour planter son regard ambré dans celui argenté du Comte Crépusculaire.
« Si tu veux partir, alors nous irons ensemble. Nous sommes deux vestiges d’une époque révolue. Le monde ne nous va plus et nous n’avons plus grand-chose à y accomplir. Je songeais justement à faire un départ définitif également. Rien ne me retient ici à part toi. Alors si tu veux y aller… »
Hybris se redressa et se tut, observant Adrian et étant attentive à ce qu’il dirait en réaction à cet étalage qu’elle venait de lui faire.
Face à la révélation de la chauve-souris, l'oiseau noir parut étonné. Hum, oui, elle ne devait probablement s'y attendre à celle-là. Bien qu'il fut arrivé de rares fois, lorsque Adrian eut sa crise de déprime, qu'il ait souhaité "mourir", ce n'était en réalité que des paroles en l'air, du type que l'on prononce parce qu'on en a marre ou qu'on ne se sent pas bien sûr le coup. Ce coup-ci, c'était bien réel.
Quand il finit sa petite tirade, il sentit son amie et amante quelques fois, se coller à lui. Leurs pelages entrèrent en contact et se mêlèrent un peu. Le contact lui fit du bien. Avoir un support sur lequel s'appuyer l'empêché de tomber plus. Ce fut au tour de la femelle de parler.
Elle comprenait ce sentiment d'être dépassé. Il est vrai que de son côté, elle avait aussi vécu en solitaire, en marge du clan, entrant en contact avec celui-ci juste quand cela était nécessaire. À présent, elle vivait dans le palais, mais à l'écart des tanières des juges. Elle continuait d'être solitaire, d'être seule. Ils étaient tous les deux seuls, bien qu'entourés par d'autres individus.
Je ne suis pas plus fan que toi du contact en vérité, sauf quand ça te concerne. Au fond, on a tellement vécu ensemble…
Il eut un petit sourire malgré la situation. Ils pouvaient se montrer comme loup et chat, mais ils ne se détestaient pas. C'était uniquement de l'amour vache entre eux. Un putain d'amour vache, ça c'est sûr, car parfois, ils ne mâchaient pas leurs mots quand il s'agit de s'envoyer des pics. Hybris choisit ce moment pour lui apprendre la disparition de son immortalité. Il releva la tête vers elle, l'air quelque peu surpris. Il connaissait le mode de fonctionnement de la fausse vampire : elle vieillissait et aspirait l'énergie vitale de quelqu'un de sa lignée pour repousser la mort naturelle. Alors cette fois c'était arrivé : elle avait pris la vie de la toute dernière personne de sa descendance. Il ne restait plus qu'elle seule comme individu de sa famille. Et elle devait être complètement stérile depuis le temps, tout comme lui, sinon elle utiliserait sans doute cette solution pour faire repartir son arbre généalogique. Néanmoins, en imaginant qu'elle puisse encore engendrer des petits, peut-être ne le ferait-elle pas malgré tout. Elle l'avait dit : elle était tout aussi dépassée que lui et ne se sentait plus appartenir à ce monde. Ses objectifs de conquête sont morts à l'instant où elle avait éteint sa lignée. Peut-être même sont-ils morts bien avant ça, mais qu'elle se persuadait qu'ils existaient encore, pour avoir un semblant de raison de vivre.
Si tu veux partir, alors nous irons ensemble. Elle l'accompagnera jusqu'au chemin de La Mort et après. Elle aussi, songeait à partir définitivement. Ils étaient sur la même longueur d'onde concernant leurs doutes et remises en question. Oui, ils n'ont plus rien à accomplir. Adrian avait trouvé un but au sein du clan de l'Air puis du Désert en tant que sentinelle. Hybris avait trouvé un but en tant que juge pour Éléonore. Seulement, ces buts n'étaient qu'un morceau de leur vie ici. Dans quelques années, ils en seront sans doute las, ne sachant une fois de plus que faire de leur existence.
Dis donc, c'est une déclaration d'amour que tu m'as fais là ?
Il ne put s'empêcher de faire cette remarque. Sans doute l'une des dernières de son existence. S'ils avaient chacun encore un peu de répondant, alors il était temps de l'utiliser jusqu'au passage de l'autre côté, car après ça, ils ne pourront plus. Enfin, peut-être. Il ne sait pas comment cela fonctionne de l'autre côté. Peut-être continueront-ils de vivre en quelque sorte là-haut et qu'ils se verront. Et qu'ils reverront tous ceux de leur époque partis bien avant eux.
Dans ce cas, partons ensemble ma chère. S'il y a une personne avec qui je dois sauter le pas, c'est uniquement avec toi. Tu es la seule qui comprend ma situation, car la tienne est semblable. Personne ne nous pleurera, nous ne sommes que des fantômes pour eux, qu'ils ne connaissent pas. Tous ceux qui nous étaient cher sont de l'autre côté. Il est temps de les rejoindre pour revivre de là-haut notre belle époque.
Il lui lécha la joue. L'un de leur dernier geste tendre. Il pivota vers l'entrée et passa la grande porte ouverte du palais. Une longue route les attendait jusqu'au cimetière des âmes damnées. Ils pourraient douter sur le chemin, ayant peur de franchir le pas, mais il fallait qu'ils le fassent ensemble. L'un et l'autre se pousseront à avancer pour rencontrer Le Faucheur qui les libérera de leur condition.
Profonds doutesLa réponse immédiate d’Adrian face aux paroles d’Hybris fut.
« Dis donc, c'est une déclaration d'amour que tu m'as fais là ? »
Elle lui parlait à cœur ouvert pour une fois et il se foutait de sa gueule ! La noble répondit tout de même.
« Faut bien changer un peu. D’habitude c’est toujours toi qui vient me susurrer des mots doux. »
La louve ailée se tût, écoutant ce que le vampire avait à dire.
« Dans ce cas, partons ensemble ma chère. S'il y a une personne avec qui je dois sauter le pas, c'est uniquement avec toi. Tu es la seule qui comprend ma situation, car la tienne est semblable. Personne ne nous pleurera, nous ne sommes que des fantômes pour eux, qu'ils ne connaissent pas. Tous ceux qui nous étaient cher sont de l'autre côté. Il est temps de les rejoindre pour revivre de là-haut notre belle époque. »
Il lui fit une lèche sur la joue et elle se remit à sourire. Elle suivit son mouvement et lâcha un soupir faussement charmé avant de dire sur un ton tout aussi faussement mielleux.
« Toujours aussi romantique cher Comte… »
L’ironie résidait dans le fait que le voyage qu’ils entreprenaient était celui qui les mèneraient à la Mort. Mais cet ultime voyage, ils le feraient ensemble, comme bien des choses par le passé. Le chemin serait long jusqu’au Faucheur, mais ensemble ils sauront franchir cet obstacle, comme tant d’autres à travers les âges. Ils avaient vécu longtemps et traverser bien des périodes. Celle-ci serait leur dernière, le glas de leur existence sonnerait bientôt et c’était eux qui le ferait tinter.