cela faisait une petite semaine maintenant qu'il s'était accouplé avec Okazeh, mais il était encore trop tôt pour savoir si cela avait porté ses fruits. Cependant les médecins ne tarderaient pas à pouvoir le dire, demain ou dans deux jours probablement, il espérait de tout son cœur que cela aie fonctionné.

Plus de quatre mois après l'attaque, le clan ne pansait presque plus ses plaies. Les plus gros blessés se remettaient bien, à l'instar de Triss. Même s'il devait s'avouer que sa guérison à elle relevait du miracle tant elle se remettait vite. Malgré tout les stigmates restaient un peu visibles. Surtout chez les familles ayant perdu un de leur membres. Aslan avait eu de la chance de ne pas perdre son frère, il ne pouvait pas vraiment comprendre la douleur de perdre un proche, mais il pouvait l'imaginer. Il passait régulièrement au début, quand il le pouvait, pas forcément pour réconforter les familles, mais juste pour être une présence. Il était passé voir Angelis et sa famille, pour la mort de Quotzlec. Hydromos s'était chargé de leur apprendre l'affreuse nouvelle, Aslan avait respectueusement attendu qu'il le fasse pour présenter ses condoléances, de tous les loups du clan en dehors de la famille du défunt bêta, Hydromos était le loup le plus proche du loup aztèque.

Avec le temps le secteur médical se désengorgeait de tous les blessés. Les seuls loup qui restaient, pour la plupart, étaient des loups malades de diverses choses, mais qui racontaient en majorité tous la même chose: une étrange fumée qui était apparue. Aslan soupçonnait l'intervention d'Akui ou de ses sbires. Si l'un d'eux étaient capable de répandre les maladies, c'était quelque chose qu'il ne fallait pas prendre à la légère.

Il revenait de ce secteur, il avait évité d'y aller trop profondément. Dans les tanières les plus reculées sommeillaient les loups contagieux, ils étaient deux, dont l'un dans un état vraiment critique. Les médecins avaient fait leurs rapports, les plus légers guérissaient bien, la sentinelle air mangeait toujours de la terre, mais moins. Dans l'ensemble, tout allait mieux, ils manquaient de poudre de scarmate pour le loup en état critique, Aslan enverrai un petit groupe de chasseurs, les médecins ne pouvaient pas quitter leurs malades.

Il se dirigeait vers le secteur des anciens. Ils étaient eux aussi peu nombreux, mais toujours aussi débordants d'énergies. Aslan savait qu'il allait y être retenu quelques heures, les anciens avaient tant de choses à raconter, et pas toujours d'oreilles pour les écouter. Mais aujourd'hui il devrai écourter sa visite chez eux. Il avait prévu d'aller voir les familles endeuillées. Si neufs loups avaient péris, tous n'avaient pas une famille, à l'image de la dogue, Aslan voulait faire perdurer sa mémoire à elle aussi, personne ne devait oublier ces frères et ces sœurs.

Il s'en allait du secteur médical quand un petit louveteau s'y dirigeant le fit se retourner. Il s'agissait de Neema, la fille de feu Quoltzec et d'Angelis, Aslan l'interpella en trottant vers elle. Le secteur médical n'était pas un lieu pour les petits, surtout avec les deux loups contagieux qui y étaient maintenus en quarantaine. On pouvait faire tout ce qu'on voulait des germes pouvaient toujours se propager, et si un louveteau était touché ça serait dramatique.


Quand il fut à sa hauteur, il se remit à marcher pour s'arrêter à côté d'elle, puis repris.


S'il voyait souvent la petite louvette vagabonder dans le camp, il voyait bien moins souvent sa mère et sa sœur. Il n'ignorait pas les problèmes de santé de la petite piuma, bien qu'il n'en connaisse pas tous les détails. Sa mère devait sans doute concentrer ses efforts sur la petite plutôt que sur Neema, maintenant qu'Angelis était seule pour élever ses filles. Aslan devait penser à aller lui dire qu'elle pouvait toujours compter sur l'aide du bêta ou des nourrisses.

Aslan la regarda faire la révérence et lui répondit d'un hochement de tête, malgré la situation cette enfant était si bien élevée, qu'est ce que ça aurait donné avec un père présent jusqu'au bout. Aslan espérait être là pour ses enfants, qu'il ne lui arrive pas la même chose qu'à Quoltzec, qu'il puisse voir ses petits grandir et devenir adultes. Mais il ne savait pas encore si l'acte avait porté ses fruits, il se posait plein de questions. Il irait sans doute demander conseil aux nourrices.

Il redirigea son attention sur la petite Neema tandis qu'elle lui expliquait la raison de sa venue, Aslan eu un petit sourire. C'était triste comme situation, qu'une louve d'un si jeune âge doive endurer ce genre de choses. Profiterait-elle au moins du repas avec sa famille? C'était plus que jamais important quand une famille perdait un membre, sinon les membres restants s'éloignaient et la famille finissait par se disloquer.


Si habituellement il n'était pas dangereux que des loups passent par ici, aujourd'hui c'était un problème, on ne pouvait non plus risquer la contamination de la nourriture. Le lieu avait été choisi car il était entouré du camp, à l'époque il diminuait ainsi les risques de vol, mais de toute façon le camp était toujours entouré des territoires du désert, le déplacer de quelques mètres ne nuirait certainement pas à sa protection. Il regarda derrière lui, vers les contagieux, puis tourna le regard vers la petite louve.


Il était sincère, mais il désapprouvait qu'elle aie autant à endurer à cet âge, ce n'était pas normal. Il pouvait comprendre la douleur d'Angelis mais elle avait deux filles, toutes deux avaient souffert également, Neema avait le droit aussi d'être une enfant.

Aslan hocha la tête. Cette petite était trop mature, elle supportait trop pour son âge. Il devrai aller voir Angélis, lui parler, ce n'était pas normale d'être si injuste envers l'une de ses filles. Mais pour l'instant il était occupé. Et il retenait la petite louve certainement attendue chez elle pour le repas. Il s'écarta pour la laisser passer.



Il n'ignorait pas qu'elle savait quoi faire, et si elle avait besoin d'aide, il ne doutait pas non plus qu'elle en demande. Toutefois tout le fardeau qu'elle portait devait certainement la rendre plus mûre qu'une louve normale au même âge, Aslan ne doutait pas qu'elle sache très bien se débrouiller toute seule. Quoltzec serait fier d'elle s'il était encore de ce monde. Mais s'il était encore de ce monde, sans doute cette brave petite ne serait elle pas mise à l'écart...

Il ne bougea pas et attendit que la petite parte. Quand elle s'en sera allée, il irait trouver le garde responsable du garde manger pour faire déplacer ce dernier avec l'aide de quelques autres loups, vu le nombre conséquent de proies abattues s'y trouvant.