Ce rp se déroule au camp du clan

-Fuurin-

Fuurin avait galopé pendant plus d'une heure à travers tout le domaine de son clan, ne s'arrêtant que pour boire. Elle était finalement arrivée au camp, les pattes ankylosées et la respiration courte. Le camp quant à lui n'avait pas changé, toujours aussi calme. Elle pris quelques minutes au bord du lac pour se rafraichir, et avoir l'air moins pressée : ça aurait été bête que quelqu'un lui demande pourquoi elle avait couru comme une demeurée pendant si longtemps ... Une fois la chose faite, elle sauta dans une bulle qui l'amena vers le camp.

A première vue, l'alpha ne se trouvait nulle part. Elle croisa un haut gradé de l'armée, qui lui indiqua qu'il se trouvait dans sa caverne, les endroits les plus frais durant l'après midi ou le soleil cuisait littéralement la terre. Elle s'en approcha avec respect : Elle n'avait jamais ,de sa vie de jeune louve ,mis les pieds dans l'antre de son alpha. Une fois assez proche, elle lança d'une voix qui se voulait ferme mais respectueuse :

Alpha Gaor ? Puis-je vous parler ? C'est important.

Malgré tous ses efforts, sa voix se brisa un peu à la fin de sa phrase. La fatigue ajoutai à l'émotion qu'elle ressentait, mais elle souffla un bon coup pour se détendre. On ne pouvait pas lui en vouloir, elle n'était qu'une messagère.

GAOR

Gaor dînait dans sa tanière. L'après-midi était bien avancé, mais ce n'était pas encore le soir, mais il ne pouvait attendre que Lagherta ait fini son entraînement. En effet, il avait prévu un entretiens avec Valkaa plus tard dans la soirée pour évaluer l'avancement des entraînements. En temps normal, c'est une tâche qui aurait été confiée aux bêtas, mais malheureusement pour lui, il était le seul à avoir une véritable expérience militaire.

La cuisse de biche qu'il mangeait l'ennuyait, il regrettait parfois les ratons volant qu'on trouvais dans les forêts de son enfance... La tendresse de sa chair et le goût sucré... Il soupira et repoussa son repas. Il se leva, prêt à aller prendre un peu l'air quand le bruit des grelots le tira de ses souvenirs d'enfance. Il ne connaissait qu'une louve pour avoir ces grelots, Fuurin. Que venait faire la messagère près de chez lui?

Il allait sortir quand elle parla d'une voix ferme, mais elle était visiblement essoufflée. Elle avait dû courir de loin et longtemps. Il sortit complètement de sa tanière, orientant sa tête pour lui présenter sa face intacte.

Qu'y a-t-il Fuurin?

-Fuurin-

L'alpha était sorti de sa tanière en hauteur et regarda Fuurin. Elle se sentit soudain plus détendue. Gaor respirait le calme et la maitrise, du moins en apparence. Fuurin se doutait que l'alpha était occupé voire préoccupé, mais il ne le montrait pas et restait fort pour la meute. Elle repris sa respiration, puis regarda autour d'elle : Le lieu était assez isolé, et peu passant. Pour le moment, aucun loup était à l'horizon.

J'ai un message à vous transmettre, de Widys. Je l'ai rencontrée à la frontière.

Fuurin se rapprocha de son alpha. Elle baissa la voix afin que personne ne puisse entendre, et ce même si un loup était caché à plusieurs mètres d'eux. On n'était jamais trop prudents. Elle délivra alors son message le plus fidèlement possible.

C'est votre mère. Elle a eu une nouvelle portée, elle va bien mais est exténuée. Elle a eu une fille en bonne santé, et un fils estropié. Ce dernier ne survivra peut-être pas.

GAOR

La jeune louve regarda autour d'elle, l'alpha suivit son regard. Il n'y avait personne à proximité. Si ce qu'elle devait lui révéler était secret, personne ne l'entendrait. Elle s'approcha un peu au cas où. Gaor la regarda, intrigué.

J'ai un message à vous transmettre, de Widys. Je l'ai rencontrée à la frontière.

Son coeur manqua un battement. Widys... C'était un nom d'un autre temps, d'une autre époque. Une époque où il avait encore son visage complet et où il ne lui manquait pas une patte. Un temps où il ne se rendait pas compte que Yogrenn détruisait sa soeur et sa mère à petit feu, où il ne voyait pas qu'il essayait de le façonner à son image. Un temps où il était heureux avec une jeune Oshur, qu'il avait fini par quitter pour éviter qu'elle aussi ne finisse dans les magouilles de son père. Comment avait-elle pu s'éloigner autant du clan de la Terre? Pendant une seconde, il maudit les ordres qu'il avait donné. Il espérait que ses sentinelles ne s'étaient pas montré bruts avec elle. Mais c'était probablement Fuurin qui l'avait croisée.

C'est votre mère. Elle a eu une nouvelle portée, elle va bien mais est exténuée. Elle a eu une fille en bonne santé, et un fils estropié. Ce dernier ne survivra peut-être pas.

Sa mère avait eu une nouvelle portée?! A son age !! La fourrure de Gaor gonfla et il ne put s'empêcher de dévoiler ses crocs. Cet enfoiré l'avait encore forcé! Le mâle ne survivra pas, il s'en assurerait, son fils ainé en était certains, et il plaignit la fille. Il allait probablement lui faire vivre une vie impossible jusqu'à ce qu'elle soit assez grande pour qu'il la case avec un des Ytens brutaux qui lui servaient de garde d'honneur, puis elle serait condamnée à faire portée sur portée jusqu'à ce que Yogrenn un descendant qu'il lui convienne... Il aboya.

Ou est-elle! Fuurin! Où est-elle!

-Fuurin-

Le message sembla impacter fortement Gaor. Le grand loup des caverne se gonfla et montra les crocs à l'annonce du message. Fuurin se ratatina au sol, la queue entre les jambes. Son alpha était en colère, et même si elle n'y était pour rien, elle se sentait terrifiée.

Ou est-elle! Fuurin! Où est-elle!

Fuurin ne comprenait pas. Ou était sa mère ? Widys ? Elle tenta une réponse en bégayant, le regard fuyant. Son instinct de louve dominée lui dictait un comportement d'apaisement maximal.

Widys ? Elle ... Elle est à la plage après la steppe au luciole...un... un peu avant l'endroit ou se jette le fleuve dans la mer ...

GAOR

Fuurin s'aplati devant lui. Sa colère n'était pas portée contre elle, mais contre son père. Et un instant il se senti mal de lui faire peur ainsi. Mais l'envie de revoir cette louve d'un temps heureux, troublé uniquement par la présence écrasante de Yogrenn était si forte qu'il devait savoir. Il devait arriver à temps pour la retrouver et elle ne lui donnait pas sa position dans l'instant. Alors il la pressait. Il s'excuserait plus tard. La pauvre messagère lui envoyait tous les signaux d'apaisement possible avant de lui dire ce qu'il voulait en bégayant.

Widys ? Elle ... Elle est à la plage après la steppe au luciole...un... un peu avant l'endroit ou se jette le fleuve dans la mer ...


Bondissant sans plus attendre par dessus la petite louve recroquevillée, il lança un merci par dessus son épaule. Disparaissant vite dans sa course claudiquante dans le passage qui montait dans la forêt. Il lui sembla courir des heures, son épaule lui hurlant de s'arrêter. Mais il ne pouvait pas se permettre de ralentir, il risquait de la manquer. Yogrenn était très strict sur les sorties des cavernes, en particulier des Oshurs, si elle avait pu s'éloigner du clan c'était probablement uniquement grâce à sa position de médecin. Mais le Big Bad Wolf n'excuserait jamais plus de quelques heures d'absence.

Il arriva enfin à l'endroit que lui avait indiqué Fuurin, mais il ne restait plus que des empruntes, partiellement effacées par la mer. Il regarda dans la direction du clan de la Terre, en vain. Elle était partie. Il s'effondra dans le sable. Il avait manqué sa chance, il ne la verrait probablement plus jamais. Son épaule n'était plus qu'une masse de douleur pour son cerveau. Il faudrait qu'il prenne le temps de se reposer. Nansaa ne devait pas patrouiller bien loin, il irait passer un moment avec lui.

-Fuurin-

Dés que Fuurin eut lâché avec difficulté l'information, Gaor bondit au-dessus d'elle et galope malgré ses trois pattes vers la forêt. Il disparut très vite, lâchant un "merci" rapide.
Fuurin souffla de soulagement. La colère de l'alpha, même si elle n'était pas dirigée vers elle, l'avait remuée. Son esprit fut rapidement en train de divaguer : pourquoi donc est-ce que la nouvelle l'avait autant mis en colère ? Elle s'éloigna à son tour lentement, prise dans ses pensées.