- RP Effectué au camp du clan de la Terre -

Amelia était heureuse aujourd'hui.

L'hiver était en train de passer. La venu du printemps s'annonçait. La chasse allait devenir plus facile. La chaleur et le soleil étaient de retour. Entendre le chant des oiseaux était quelque chose qui lui avait manquée. Il y avait aussi eu une nouvelle portée au camp. Le couple d'Ystrelle et de Gothic était solide. Ils était beau à voir. Et puis voir les louveteaux gambader de cette façon ! En tant que mère Amélia était heureuse pour la belle Ystrelle. Ses enfants étaient en bonne santé et elle avait un couple solide.

Comme à son habitude, la louve fit le tour du camp. Discrète, elle n'osa pas demander au groupe de chasseurs à quel moment ils avaient prévu de partir. Elle aurait aimé se dégourdir les jambes aujourd'hui. Mais encore fallait-il que Yogrenn soit d'accord... Amélia ne l'avait pas encore croisé aujourd'hui. Elle avait peur de lui parler... Cela faisait longtemps qu'elle n'était pas allée chasser. Elle allait déjà voir le moral du loup avant de réfléchir à quoi que ce soit.

Ystrelle et ses petits n'étaient pas dans le camp non plus. Peut-être étaient-ils parti se promener en famille ? Après tout, il manquait aussi Gothic. Le grand loup noir lui faisait peur aussi. C'était un assassin, toujours l'air sombre accompagné de ses ombres. Amélia n'aurait pas osé lui adressé la parole.

La louve finit alors par retourner à sa tanière. Elle se posa à l'entrée, observant le camp et ses activités quotidiennes. Elle attendait. C'est ce qu'elle avait fait toute sa vie. Attendre.

YOGRENN

Yogrenn était d'une humeur massacrante, ça faisait plus d'un mois et demi que le jeune Yorg avait "disparu" et ses espions n'avaient pas été foutu de le retrouver, lui ou son cadavre. Il était certain que le loup était mort depuis longtemps, mais les parents gardaient espoirs et il ne passait pas un jour sans que le père ne vienne le voir pour lui demander des nouvelles. Ce qui le mettait le plus en rogne, c'était que le jeune caverne était un Ytens bien battit, une vraie force de la nature, une très bonne recrue pour les siens.

Il savait qui était coupable, cette petite raclure de train de sanglier de Rahawk... Il tordit la bouche de dégoût. D'après le père, Gothic et Ystrelle étaient venus plusieurs fois se plaindre à lui parce que Yorg "harcelait" leur fille. Il grogna, avançant tête baissée et l'oeil mauvais vers sa tanière. Si le petit déchet à cristaux était incapable de se défendre seul, ses parents auraient dû avoir trop honte pour oser ne serait-ce qu'en parler. Il était donc évident pour lui, que les parents n'ayant pas suffit à enrayer le "problème", les deux monstres de l'assassin avaient probablement agis pour protéger l'autre. Malheureusement, le chef des cavernes n'avait aucune preuve pour le confirmer, si ce n'était le départ fort louche du jeune loup à dents de sabre.

A l'entrée de sa tanière, Amélia attendait, passive comme d'habitude. Une vague de dégoût et de colère le submergea rien qu'à sa vue. Quand il l'avait prise, elle était belle, certes, plus faiblarde qu'une bonne Ytens, mais pour une Oshur, elle lui avait parfaitement convenue. Puis elle n'avait fait que le décevoir, déjà il y avait eu leur première portée, un seul petit.... Gaor avait paru prometteur, mais il l'avait déçu à son tour, rejoignant ce clan de faibles de l'Eau. La deuxième portée avait été bien pire, que des louveteaux rachitiques qui n'avaient pas survécu à l'hiver et Mya, une sans pouvoir, une créature difforme qui ne méritait même pas le nom de loup. Quand à la mère, elle s'était négligée et empâtée... Il grogna. Qu'elle n'ose même pas lever les yeux pour le regarder.

Pousse-toi de là ou je m'en occupe moi-même...

Amélia baissa la tête à la venue de Yogrenn. A son pas, elle su qu'il était en colère. Cela se sentait. Son compagnon était en colère contre beaucoup de chose. Cela devait concerner la disparition du petit Yog. Bien évidemment que cela attristait Amélia. C'était un louveteau qui avait disparu, le clan tout entier devait s'en inquiéter. C'était une situation qui était terrible pour les parents.

Amélia ne le savait que trop bien.

Quelque part, elle espérait de tout son cœur que le petit allait bien. Peut-être qu'il était parti parcourir le monde comme l'avait fait Gaor auparavant ou récemment Rahwak. Ils avaient beaucoup de chances et avaient bien raison de l'utiliser.

Quand Yogrenne ouvrit la gueule, Amélia trembla. Elle le laissa passer sans relever la tête vers lui. Elle ne regarda que le bout des pattes de celui-ci. Les menaces du loup n'étaient pas vides de sens. Amélia savait qu'elle était en danger. De toute façon la louve n'était pas en taille de se défendre.

Sans relever la tête vers lui, elle demanda d'une toute petite voix. Est-ce qu'il le prendrait comme de l'insolence ? Non ce ne l'était pas. La louve tremblait devant lui.

-Yogrenn, est-ce que je pourrai aller chasser aujourd'hui...

Sans s'en rendre compte, la louve s'était recroquevillée sur elle-même.

-Cela fait vraiment très longtemps.

Ajouta-t-elle comme pour elle même.

YOGRENN

La louve bleue baissa aussitôt le regard, ne cherchant à aucun moment à croiser le sien. Il poussa un vague grognement satisfait devant sa soumission. Il pénétra dans la vaste tanière, privilège de son rang et se coucha lourdement sur l'épais tapis de feuille qu'avait arrangé sa femelle. Elle avait au moins ça pour elle, la tanière était toujours bien tenue. Il fallait remarquer que s'il rentrait pour ne pas retrouver son lit dans un état impeccable, cette incapable en aurait subi de lourdes conséquences.

Elle avança vers lui, tête basse, toujours dans une attitude de soumission totale, la seule chose qui lui plaisait encore chez elle. Mais aujourd'hui il n'était clairement pas d'humeur à ce qu'elle lui parle. Sa conversation n'avait jamais aucun intérêt, elle n'avait que le bien être des autres à la bouche... Quand ce déchet d'assassin et sa chasseuse avaient eu leur deuxième portée - quel écoeurement, le clan allait être envahit de petits rats - il l'avait vue rayonner. Il lui avait vite fait passer son sourire joyeux. Seules les naissances Cavernes puissantes avaient un intérêt à ses yeux.

Elle tremblait, et c'est d'une toute petite voix qu'elle lui fit sa demande avant de se recroqueviller sur elle-même. Il ne put retenir un éclat de rire cruel. Elle chasser, quelle bonne blague! Il se releva pour bien marquer la différence de taille et de puissance entre eux. Elle était déjà terrifiée en sa présence, mais il était d'avis qu'il fallait entretenir ce genre d'émotions chez elle. A ses débuts elle s'était montrée plus rétives, mais des années "d'éducation" avaient fait leur oeuvre. Elle faisait preuve d'une bonne obéissance à ses moindres désirs.

Chasser! toi! Non mais regarde toi... Même une bête maladive et boiteuse t'échapperai sans même se presser. Tu es tellement flasques que je ne suis même pas certain qu'il te reste des os là dessus.

Néanmoins si elle voulait s'exercer, il ne voyait pas de raison de le lui interdire. Néanmoins, il ne se priverait pas du spectacle de cette impotente qui tente d'attraper une proie. Il la fit ressortir de la tanière en avançant droit sur elle.

Soit! Allons chasser Amélia, je donnerai cher pour te voir te dandiner après un vieux lièvre.

Yogrenn se mit à rire. La louve ne connaissait que trop bien se rire cassant, cruel et tout sauf drôle. Il était annonciateur d'un très mauvais moment à passer pour Amélia. Elle baissa encore un peu plus la tête. Elle avait peur de son conjoint, ainsi que des mots terribles qui allaient indubitablement sortir de sa gueule. Yogrenn n'était pas un leader pour rien. C'était un loup qui savait blessé autant par la force que par les mots.

Chasser! toi! Non mais regarde toi... Même une bête maladive et boiteuse t'échapperai sans même se presser. Tu es tellement flasques que je ne suis même pas certain qu'il te reste des os là dessus.

Amélia sentit ce qui restait de son coeur se serrer. Elle savait qu'elle était nulle. Pourquoi avoir demander de chasser ? Tout ce qu'elle pourrait faire c'était provoquer la fuite du gibier environnant. Elle ne serait qu'un poids, un boulet pour un groupe de chasseur. Amélia ne servait à rien. A rien du tout. La louve se sentait énorme avec soi poids et son ventre. Elle n'avait plus de souffle et ne servait vraiment plus à rien. Elle se détestait, autant que son corps et son esprit.

Le loup s'avança menaçant vers elle. Amélia recula précipitamment. Elle était dos au camps. Ses pattes se mélangèrent un peu. Elle était dans un équilibre précaire, apeurée et recroquevillée sur elle même face au big bad wolf.

Soit! Allons chasser Amélia, je donnerai cher pour te voir te dandiner après un vieux lièvre.
A ce moment précis, la louve sentit des larmes remonter jusqu'à ses yeux. Elle n'avait plus du tout envie de chasser. Elle n'attraperai rien de toute façon. Amélia était grosse, lourde, pataude, nulle, incapable, minable, débile etc. Elle ne savait rien faire de pattes, même pas protéger ses enfants. Et puis chasser, c'était un de ses derniers lieux de liberté. Yogrenn qui venait chasser avec elle, c'était synonyme d'humiliations en série.

Il y avait trop de lumière. Elle ne sentait pas très bien. Amélia voulu parler mais ne pouvait pas. Elle avait la gorge nouée. Elle finit par se retourner vers le camps, l’observer un peu, puis reprit un peu de contenance avant de parler de nouveau à au loup.

-Je crois que je devrai pas y aller... Je vais faire fuir le gibier.

Elle déglutit, puis ajouta d'une voix tremblotante.

-Je ne sais plus chasser.

Ce n'était pourtant pas vrai. Mais Amélia, n'avait plus assez confiance en elle-même pour dire qu'elle savait chasser.

YOGRENN

La louve bleue avait reculé peu à peu devant lui, se recroquevillant un peu plus à chaque pas du mâle dans sa direction. Puis elle se mit à pleurer. Il soupira, exaspéré. Avant il devait employer des trésors d'ingéniosité pour la briser, aujourd'hui sa simple vue la paralysait. C'était décevant et ennuyeux. Il se devait de restaurer un peu sa confiance en elle pour mieux la réduire en miette un peu plus tard. Elle lui tourna le dos, dont la vue lui rappela quelque souvenirs. Un sourire étira ses babines.

Je crois que je devrai pas y aller... Je vais faire fuir le gibier.

Elle déglutit, la voix tremblante. Un frisson parcourut son échine, il ne pouvait voir que sa nuque couverte de sa courte chevelure rousse, son dos et sa croupe, juste sous sa truffe.

Je ne sais plus chasser.

Il lui mordilla l'épaule. Mais non, décidément il fallait d'abord qu'il la reconstruise un peu. Elle pouvait encore le séduire, comme ce premier jour où il l'avait vue. Il venait d'exécuter son père pour avoir fait déserter la meute aux Oshurs, et elle l'avait regardé avec défi. Puis il l'avait brisée, rébellion après rébellion. Il avait d'abord menacé les siens, puis mis ses menaces à exécution une première fois. Après il y avait eu la naissance de Gaor et pendant un temps, leurs relations s'étaient apaisées, elle aimait ses enfants, même si elle avait le père en horreur. Mais quand il avait pris le petit en patte, son esprit rebelle avait de nouveau fait surface. De même quelques temps plus tard avec la chose.

Il voulait retrouver cette louve prête à se battre un peu contre lui. Elle n'avait que huit ans, elle pourrait peut-être porter encore une fois des petits, et alors elle lui remontrerai un peu les crocs. Après tout, il semblait qu'elle avait cette délicieuse odeur, plus faible que les fois précédentes, mais encore bien présente. Il se lécha les babines, sa voix était rauque quand il lui répondit.

Non, on va aller chasser, tous les deux...

Et quand il seraient seuls, il s'assurerait qu'elle retrouve un peu de son mordant. Effrayer quelqu'un déjà réduit à l'état de simple souris n'avait aucun intérêt. D'autre part voir leur reine retrouver du poil de la bête motiverai un peu les Oshurs, et il pourrait leur rappeler encore une fois qui détenait le pouvoirs dans cette famille. Il mordilla la croupe de la louve avant de la précéder hors de la tanière.

Allez, viens avec moi.

Quand Yogrenn lui mordilla l'épaule, un profonds sentiment de dégout la traversa. Elle détestait, non haïssait, ce loup et tout ce qu'il représentait. Ce n'était pas un geste normal de ce sa part. Tout ce qui était anormal était un synonyme de danger. La louve était en état d'alerte.

Non, on va aller chasser, tous les deux...

La voix du loup était rauque... Dès qu'il eut finit sa phrase, il lui mordilla la croupe tout en l'encourageant à sortir. Dans n'importe quel couple ordinaire, une petite chasse en amoureux serait une belle occasion. Pour Amélia s'était synonyme de maltraitances en tout genre. Elle était peut-être idiote mais avait suffisamment vécu d’événements similaire pour comprendre ce qui allait se passer.

Allez, viens avec moi.

Amélia avala douloureusement sa salive mais resta sur place. Elle ne devait surtout pas le suivre. Elle savait qu'elle était en danger. La louve devait lutter... Et pourtant. Elle savait que cela ne servait à rien. Si Yogrenn voulait violer, il finirait par y arriver comme toutes les autres fois. La louve resta dans le silence mais ne bougea pas.

Saisi par un léger tremblement, elle s'assit. Le visage baissé, elle fit un non de la tête. Elle ne devait pas partir. Elle ne devait pas le suivre... Amélia voulait juste qu'on la laisse tranquille.

YOGRENN

Après quelques pas, il réalisa que la bleue ne le suivait pas. Un sourire étira ses babines, elle avait compris, et la rébellion pointait son nez. Mais pour que les crocs sortent définitivement, il ne pouvait pas se contenter de cet embryon de refus d'obtempérer. Il tourna à peine la tête, la regardant du coin de l'oeil. Elle tremblait, visage baissé. Sa voix se fit mielleuse.

Amelia... Tu sais que tu n'as pas envie que les autres voient ce qui va se passer. Parce que s'il savent, il vont s'échauffer, et je vais devoir sévir.

Il laissa la menace à peine voilée planer entre eux. La relation entre Yogrenn et sa louve n'était un secret pour personne, c'était ainsi qu'il maintenait l'ordre dans les rangs des Oshurs. Tant que leur princesse était en son pouvoir, ils obéiraient. Mais ça n'interdisait pas de mettre un peu de piquant. Elle ne bougeait toujours pas. Il grogna. Quand elle lui aurait donné un héritier digne de ce nom, peut-être lui montrerai-t-il un peu plus de bienveillance. Peut-être.

Le chantage était cruel.

Amélia n'était pas quelqu'un dans laquelle on pouvait croire. On lui avait coller l'étiquette d'héritière, mais elle n'avait pas su faire ce qu'il fallait. Elle avait échoué. A tout les niveaux. Beaucoup trop de louves et de loups courageux étaient mort. Les Oshurs... Ces mots n'avaient même le droit d'être utilisé par elle. Sa famille devait se retourner dans tombe pour voir ce qu'elle était devenu. Elle était faible, minable, incapable de protéger ceux qu'elle aime, incapable de se protéger elle même. Qu'importe ce qu'elle faisait, elle n'y arriverait pas.

Devait-elle encore renoncer à pouvoir maitriser son propre corps ? Devait-elle éparpiller un peu les fragments de son identité, de son intégrité ?

Peut-être que d'accepter pleinement son rôle de victime auprès de Yogrenn était le seul moyen de protéger ceux qu'elle aimait. Si Yogrenn n'avait pas enfant digne de lui porter par Amélia, alors il détruirait encore et encore d'autres vies. Mourir, c'était s'avouer vaincu définitivement. C'était donné raison à son bourreau. Amélia n'avait pas d'autres choix. Elle devait encaisser et subir. La louve avait déjà vécu ce genre d'événement... Et si elle ne s'en remettrait pas. Ceux qu'elle aiment pourraient y arriver.

Elle resta longuement silencieuse, la tête baissée, encore secouer par de petits tremblements. Elle avala sa salive. Puis très lentement, elle releva le regard. Pendant un bref instant, elle planta son regard dans celui du loup. Lui signifiant clairement que s'il avait gagné jusqu'à maintenant, il finirait pas perdre. Que les choses se retourneraient un jour contre lui.

La louve baissa brusquement les yeux puis commença à se lever. Elle était dégoutté et profondément désespéré. Pourtant, en se déplaçant, on pouvait encore deviner le charisme qu'elle avait pu avoir. Amélia était digne. La seule chose à la qu'elle, elle pouvait encore se rattacher.

YOGRENN

Elle baissa la tête, toujours tremblante. Il savait qu'elle réfléchissait. Il s'assit pour attendre, elle pouvait prendre son temps pour bien y réfléchir, il savait qu'il obtiendrait de toute façon ce qu'il voulait d'elle. Il la désirait si brutalement, en partie à cause de la douce odeur de ses chaleurs, mais surtout parce qu'elle avait toujours été sienne, même quand elle se battait griffes et crocs contre lui. Toutes les pensées de la louves avaient toujours été tournées vers lui, que ce soit par haine ou par terreur, il savait qu'il était toujours présent dans un coin de son esprit. Oui, même s'il disparaissait, elle lui appartiendrait toujours.

Puis elle releva la tête et pendant un bref instant plongea ses yeux dans les siens. Pendant cet instant fugace, il revit la louve qui avait fait battre son coeur à l'en tordre de douleur. Elle qu'il avait tant voulu posséder, la guerrière intrépide qui était prête à tout pour libérer les Oshurs du joug des Ytens. Un frisson de plaisir le parcourut. Il n'avait pas le choix, il devait la briser pour la garder mais il se débrouillerait pour continuer d'entretenir cette petite étincelle combative jusqu'à la fin.

Elle baissa subitement la tête, réalisant qu'elle venait de le défier, même si pour cette fois il n'en prenait pas ombrage, au contraire, cela ne faisait qu'attiser son désir pour elle. Elle finit par se lever, elle acceptait dignement son sort. Un sourire étira les babines de Yogrenn. Si elle n'avait jusqu'à présent pas réussi à lui donner un héritier digne de ce nom, le loup ne regrettait pas son choix, c'était une reine et elle était sienne.

Il l'emmena dans les profondeurs des plantes mouvantes, dans un lieu clairsemé où les loups venaient rarement. Ils savaient tout deux qu'il n'était plus question de chasse à cet instant. C'était Amelia la proie, et la traque avait déjà porté ses fruits depuis longtemps. Elle était à bout, elle ne résisterai plus. Mais une louve était une proie d'un calibre bien plus intéressant, les louves finissaient toujours par se relever, et la bleue ferait de même.

Il lui tourna autour un moment, goûtant son parfum enivrant, sa peur et son angoisse. Elle savait, tout comme la proie savait. Mais elle, elle l'avait déjà vécu.

- Afin de ne pas choquer les âmes sensibles, nous vous proposons un petit interlude sur les homards
bleus du Cotentin -


Quand il en eut fini avec elle il se coucha un moment, il voulait la raccompagner au camp. Pourquoi? il fallait qu'il s'assure qu'elle ne consomme pas une plante qui mettrai fin à sa vie ou à celle qu'il avait planté en elle. Amélia n'avait jamais été faible de ce point de vue là, mais il préférait prendre ses précautions. Il attendit qu'elle se remette et soit prête à marcher jusqu'à leur tanière. Une fois sur place, il demanderai à son bras droit de la surveiller en permanence jusqu'à ce qu'ils sachent si elle portait ou non. Si elle était pleine, la surveiller n'aurait plus d'importance, car son instinct maternel était fort. Dès l'instant où elle saurait, elle ferait tout pour sauvegarder cette minuscule part de vie innocente.

Suivre Yogrenn était un calvaire.

Amélia était emmêlé dans un tas de liens invisible. Elle était prisonnière. Il n'y avait pas de solution. Le big bad wolf la regardait désormais avec un lueur de désir... Il n'y avait rien de plus terrible, de plus dégoutant, pour la louve.

Mais Amélia resta silencieuse durant tout le trajet. Elle accepté son sort... Pour au moins que quelqu'un d'autre n'est pas à le subir. C'était la dernière chose qu'elle pouvait faire. Si elle était un peu moins minable peut-être qu'elle aurait pu agir autrement, mais ce n'était pas le cas.

Peut-être qu'elle avait ce qu'elle méritait.

Durant l'acte, la louve se mit à pleurer silencieusement. Puis quand il eut terminé, elle se roula en boule. Toujours très silencieuse, intériorisant la violence. Ce n'était pas seulement une douleur physique, c'était une douleur psychologique. C'était des brèches dans son esprit.

Le loup s'était assis en face d'elle, visiblement très satisfait. Il attendait, pour la raccompagner peut-être. C'était ce qu'il avait toujours fait : la violer puis s'assurer qu'elle retourne bien dans sa cage. Amélia était profondément choqué et n'était pas en état de se déplacer pour un long moment. Elle se sentait trop mal.

Enroulé sur elle-même, elle pleurait dans le silence pendant un long moment. Ses yeux finirent par devenir sec. Elle avait trop pleurer dans sa vie, il n'y avait plus de larme dans son corps. La louve perdit la notion du temps, mais ne bougea pas d'un pouce.

Quand elle fit de nouveau attention à son environnement, elle vit le loup des cavernes. Il était ignoble. Tout dans cet être la terrifié et la dégouté. Elle grogna légèrement :

-Tu as eut ce que tu voulais... Laisse-moi tranquille maintenant.

Si seulement il pouvait la laisser tranquille. Amélia finirait par rentrer dans sa propre cage de toute façon. Elle n'avait pas d'autre choix.

YOGRENN

Amelia avait pleuré puis elle s'était laisser tomber sur le sol, recroquevillée sur elle même. Il n'aimait pas particulièrement cette partie, il n'aimait pas les pleurs en général, mais il devait en passer par là s'il voulait revoir les crocs de la louve briller dans le soleil de nouveau. Pour un petit elle serait prête à tout, même à le défier totalement ouvertement et c'était ça qu'il voulait, comme une douleur sourde dans son coeur, il souhaitait revoir cette louve et qu'elle soit sienne pour toujours. Puis les pleurs cessèrent mais elle resta prostrée. On entamait la deuxième phase de leur rituel, elle pleurait, puis les larmes se tarissaient et elle restaient ainsi un bon moment. Bientôt elle se redresserai et lui cracherait dessus, verbalement ou littéralement, elle avait déjà fait les deux. Ça ne manqua pas. Quand elle finit par se redresser elle grognait.

Tu as eut ce que tu voulais... Laisse-moi tranquille maintenant.

Oh il savait bien qu'elle rentrerai tôt ou tard s'il la laissait seul. Mais elle était aussi capable de tout mettre en oeuvre pour que la semence qu'il avait planté en elle ne mûrisse jamais. Et sur ce point il serait intraitable. Il voulait un héritier, un vrai. Pas un monstre comme la Chose ni un lâche comme Gaor. Il voulait un fils, fort, implacable, inarrêtable. Oui un descendant dont il pourrait être fier. Et cette fois, il ne laisserait pas cette femelle lui inculquer une quelconque notion de bonté ou de religion. Cette fois, dès qu'il serait sevré, il le prendrait partout avec lui, jusqu'à l'épuisement, mais c'était de lui qu'il se nourrirait, pas des états d'âmes de sa mère. Il secoua la tête, se rallongeant face à elle patient. Il n'avait plus envie de jouer, maintenant, tout ce qui comptait, c'était que la graine prenne racine. Sa voix était lourde de menaces quand il lui répondit.

Pas encore Amélia, Pas encore...

Yogrenn venait une nouvelle fois de la menacé. Il ne s’arrêtait jamais. Amélia le savait... Elle avait beau lutter ou se plier à sa volonté, rien ne pouvait l'amener à baisser sa garde. La louve était fatiguée de toute ça, fatiguée de se battre ou de subir. Elle se faisait vieille et savait bien que cela finirait par s’arrêter d'une façon ou d'une autre.

Amélia n'avait jamais réellement penser au suicide. Elle savait que si elle cédait, Yogrenn prendrait une louve plus jeune et lui ferait subir le même sort. La louve était remplaçable. Du moins c'est ce qu'elle croyait.

La louve finit alors par se lever puis se mit à elle même en route vers le camps. La tête basse, elle marchait d'un pas lent. Elle était dans un profonds mal être. Elle se sentait terriblement mal, dans son corps et dans sa tête. Qu'elle ait ou non des petits, cela serait catastrophique. Si elle n'en avait pas, Yogrenn prendrait une autre louve pour obtenir ce qu'il souhaitait. Et si elle avait des petits, elle ne serait pas en capacité des les protéger.

Amélia n'avait qu'une seule pensée rassurante, si elle mourrait en donner des petits robustes cela serait le mieux. Plus personne n'aurait à souffrir à cause de ça... Et pour ce qui était de ses hypothétiques enfants, elle ne serait pas capable de toute façon de les protéger.

Quand elle se posa enfin dans sa tanière, Amélia se cacha de la vu de tous et fit ce qu'elle avait toujours fait : attendre.