Hey young blood, doesn't it feel...

Les aurores.
Caressant mon pelage sablonneux, la douce lumière matinale effleurait de sa tendre chaleur ma fourrure claire. Je me redressais en m'ébrouant, j'avais vraisemblablement passé la nuit dehors. Je n'avais pas envie de rentrer au campement, les rumeurs le rendaient ma foi trop bruyant. Ils en ont marre de Zal hein, cela me fait une belle patte. Je profitais de l'agitation générale pour m'offrir un peu de bon temps, c'est à dire du calme et de la solitude sans aucune mission pour venir troubler le bonheur qui m'emplit à la simple pensée de n'avoir pour compagnie que le chant des oiseaux ou le bruissement des moustaches de rares petites proies environnantes.

Un bâillement.
Ouvrant grand ma puissante mâchoire je dévoile un instant mes crocs nacrés, et ma langue bleue foncée, à la manière de ces chiens pelucheux. Je m'humidifie les babines de celle-ci. J'ai choisis les marais, je dois avouer qu'il y a moins rebutant comme lieu ou s'installer, j'ai dû lutter pour ne pas frôler la boue de trop près, par chance le temps est froid mais sec. Si j'avais été un peu plus expressif j'aurais arboré un sourire réjouit. Soulevant un instant mon bandeau de tissus bleuté, je profite du levé du soleil une patte en place pour le retenir quelques instants, le temps d'observer l'astre du jour s'élever pour entamer sa course dans le ciel. J'imagine qu'il a une fois de plus vaincu les ténèbres sous la terre pour pouvoir trôner fièrement sur la voûte astrale.

Retour au noir.
J'abaisse mon bandeau quand les couleurs qui enflammaient le ciel se sont tues, laissant place à l'habituel bleu azuré, bien que perturbé par quelques moutons célestes, répandant leur laine cotonneuse pour cacher de temps à autre la lumière bienveillant du cercle de lumière. Je m'ébroue une fois de plus, remettant mon imposante crinière en place. Le sang circule plus facilement lorsque je me secoue ainsi, je le sent courir plus vite dans mes veines. Je commence à croire que tout court autour et en moi. Suis-je dans un monde où courir est la seule solution de vie potable ?

Un soupir.
Un léger râle contre moi-même se faufile entre mes babines brunes, je passe une nouvelle fois ma langue sur celles-ci, essayant d'ôter ce goût pâteux que j'ai dans la bouche, je ne me souviens depuis quand j'avais autant pu apprécier un réveil aussi doux. Je m'étire finalement, à la manière d'un chat, levant finalement mon postérieur du sol où il était ancré depuis que j'avais pris la peine de me redresser. Relevant par automatisme cette queue atypique. Cette longue plume poilue toujours parfaitement ordonnée. Je passe lentement ma patte sur mon museau, dans l'espoir vain de me tirer de cette torpeur.

La souche.
Je quitte finalement ma couchette improvisée, quittant le bois sec pou poser mes coussinets sombres sur le sol couvert d'une végétation sèche, gelée. Je suis content en mon fort intérieur, je n'ai pas à subir la maladresse du froid que procure la poudreuse, en effet le manteau immaculé est à mes yeux désagréables, du moins à mes pattes surtout. Lorsque l'on tasse la neige, elle se glisse dans les petits poils, s'immisçant avant de durcir de nouveau lorsque ceux-ci trop humidifié par l'opposition de la chaleur corporelle à la température de la neige sont trop froids pour la faire fondre. Gênante, désagréable, envahissante, comme des petits graviers entre le doigts. Pour courir c'est douloureux, c'est pour ça que je hais transmettre des messages en cette saison.

Finalement réveillé.
Totalement frais, si je puis le penser, je m'avance dans le marais, la boue séchée s'effritant légèrement sur le passage de mon poids plume. Je garde ma colonne droite, baissant légèrement la tête, cela me fatigue moins, ma queue balance légèrement alors que je traîne mon corps éveillé mais encore froid. Une effluve inconnue effleure légèrement ma truffe qui s'agite légèrement pour l'analyser, néanmoins je ne m'y attarde pas, je doute qu'elle soit récente, sans inquiétude, parfaitement détendu alors mon badge de messager brille dans ma crinière crème je m'avance avec une démarche chaloupée, tant et tellement que cela me donne presque un air féminin.

... Like your time is running out ?

So we can take the world back from a heart attack

La femelle traînait des pattes dans le marais, l’aube pointant son museau, elle n’était pas rentrée de la nuit. Elle qui venait tout juste de commencer son apprentissage en tant que guérisseuse travaillait ardemment pour ne pas avoir trop de retard, et vite être à nouveau utile pour sa meute. La guérisseuse qui s’occupait de son apprentissage faisait souvent les éloges de sa capacité à retenir et à comprendre facilement les choses. Rohemween était loin d’être une andouille, la vieille louve avait perdu sa joie extrême, mais elle restait souriante et douce, et surtout loin des conflits. Elle continuait cependant de veiller avec douceur sur Hydromos, elle n’avait pas oublié son cauchemar qui revenait chaque nuit comme un vieux fantôme du passé. Son frère fantôme lui était par contre parfois contraint de la réveiller pour qu’elle cesse de souffrir de son sommeil.

Alors cette nuit là, réveillée par la peur, la femelle avait regardé ce qu’il manquait dans les réserves avant de quitter le campement d’un battement d’ailes vif. La nuit bien entâmée, éclairée par la douceur d’une lune ronde et rousse, la femelle arrivait cependant bien à se repérer et pu commencer son travail de récolte dans la Forêt des Rêves Bleus. La louve commença en trottinant, récupérant ce qu’elle pouvait et mettant tout dans une sacoche de peau de daim qu’elle avait emprunté à son professeur. La louve noire était une ombre silencieuse dans ce décor de lumière doucement bleutés, même de nuit. La femelle aimait les dégradés de couleurs qui se jouaient ici, ainsi que la quiétude des lieux lorsque la faune était assoupie.

Terminant son travail de recherche dans le sous bois, elle s’envola à nouveau en direction des marais. Et alors qu’elle planait le soleil commença enfin à pointer son nez. Elle pu alors profité des premiers rayons du jour pour faire ces recherches dans ce lieux humides. L’aube était belle, même ici dans un lieu qu’elle appréciait si peu. L’humidité lui collait à la peau et alourdissait ses ailes en plus de lui donner une sensation de moiteur qu’elle n’appréciait guère. Mais elle chassa cette sensation désagréable en secouant la tête, sautant au dessus d’une par marécageuse en planant, la louve cherchait une plante bien précise qui devait normalement pousser ici entre les racines des arbres.

Il fallait qu’elle continue de chercher, et surtout de s’occuper. Si elle ne le faisait pas elle allait à nouveau se mettre à réfléchir, et elle ne le souhaitait pas le moins du monde. Lorsqu’elle se mettait à réfléchir elle se penchait sur le sujet de son rêve qui s’agrandissait un peu plus chaque nuit. Elle avait l’impression qu’elle avait toujours raté un élément crucial de celui-ci, et surtout qu’elle avait fait une erreur monumentale. Elle soupira longuement avant de sentir une odeur connue. Agitant les oreilles elle chercha alors la source de l’odeur avant de voir le messager de sa meute passer au loin entre des fourrés. La joie revint alors en elle, et l’ancienne bêta trotta en direction de l’individu avant de sauter agilement au dessus d’un buisson pour le rejoindre.

« Bonjour Aimashi »

Elle savait que le mâle n’aimait pas forcément le trop de bruit, et elle n’avait pas non plus particulièrement envie de l’embêter. Mais sa présence lui permettait de ne plus du tout penser à son souci principale, alors elle n’allait pas cracher dessus. En espérant du moins que le messager de son clan accepterait de faire un petit bout de chemin avec elle, ancienne Bêta.

.

Codage par Libella sur Graphiorum

Spoiler: