Lénaël (Spoky)

A la recherche d'une ombre

Le soleil avait décidé,m semblait-il, de prendre quelques jours, semaines, mois? de vacances. On ne l'avait plus vu depuis un bout de temps. Le temps, tiens, parlons-en de celui-ci. Y a pas idée de faire si froid et d'y ajouté encore de la pluie ou de la neige. Non mais ! Tout le monde n'a pas le sang chaud. Comme par exemple, moi. Voilà des mois que je vis presque au ralenti à cause du froid. Certes, ça n'entrave en rien mon mode de vie très zen et relax, mais bordel ce qu'il peut faire frois. Et le froid me ralenti tout de même considérablement. En des temps pareils, point de vue survie, je dépend de la meute, je dois bien l'avouer. Avec mon corps qui tourne au ralenti à cause du froid, à cause de mon sang à demi froid, tenter de chasser n'est qu'une vaste blague, tant pour moi, que pour les proies qui se rient de moi en voyant rapidement que je suis bien incapable de leur courir après... M'enfin bon. C'est la vie, c'est comme ça. Et pis bon, faut avouer que la bouffe facile et gratos, c'est assez fun !

Aujourd'hui, aucun message à livrer à qui que ce soit. Et même si l'envie de rester bien au chaud dans ma tanière avait failli avoir raison de moi, je m'étais finalement décider à sortir la truffe de mon nid bien chaud et douillet. Quelle idée saugrenue que de mettre le nez dehors, je la regrette de plus en plus, à chacun de mes pas... Mais à présent, j'étais trop loin de ma tanière pour pouvoir la retrouver rapidement et me remettre au chaud. Autant, donc, continuer ma route, laissant mes longues pattes fines et musclées me porter ou bon leur semblait.

Je ne saurais dire depuis combien de temps je marchais, ni quelle distance j'avais parcouru, et pour dire vrai, je m'en fichais totalement. Certes, j'étais ralenti à cause du froid, mais mon sang n'était qu'à moitié froid. Ce qui signifiait que le froid me ralentissait, mais n'attentait pas à ma vie, à moins que je décide de dormir dans la neige, après un bain de minuit dans un lac gelé, mais ça, c'est pareil pour tout le monde... Tiens, en parlant de lac gelé, en voilà un... Je sais que m'en approcher n'est pas la meilleure des idées, mais celle de pouvoir y voir mon reflet me séduis d'avantage que la peur du froid et de la mort. Inconscient me direz-vous ? Stupide ? Probablement, mais bon, je suis fait ainsi, et je n'ai pas envie de changer. Je m'approche donce de la glace et sans y poser une seule patte, je me penche pour y admirer mon reflet. Magnifique ! Qu'est-ce que je suis beau ! Je pourrais me regarder ainsi des heures durant sans que cela ne m'ennuie ou ne me fatigue. Cinglé ? Non, à peine !

Je finis par abandonner la contemplation de mon reflet, avec grand peine, je dois l'avouer, pour reprendre cette route dont j'ignore la destination. Je marche sans but, sans refléchir et sans faire attention à ce qui m'entoure, plongé dans mes songes. Lesquels, je ne sais pas, tous. Mais beaucoup tournent autour de moi, je dois bien l'admettre. Lorsque je "reprends" mes esprits histoire de tenter de savoir où je me retrouve, plusieurs odeurs me sautent à la truffe. Celle de deux jeunes loups, d'un ours et du sang. Mon sang se glace et même si je ne suis pas d'un naturel combattant ou bagarreur, je ne refuse jamais ma patte à qui me demande de l'aide. Alors je dirige mes pas, aussi rapidement que me le permet le froid, vers la source de ces odeurs. Petit à petit, celle de l'ours devient plus subtile alors que celle des deux jeunes loups se renforce. Puis je les vis, couchés dans la neige, ensanglanté pour l'un et la patte bizarrement tordue pour l'autre. Je m'approchais et afin d'annoncer ma venue et de ne pas les effrayer d'avantage qu'ils ne devaient déjà l'être, je lançais :



L'odeur de la peur, la colère et la douleurs envahirent ma truffe et c'est naturellement que lje libérais ma fumée rose. Son effet euphorisant ferait reculer la peur et la colère et diminuerai la douleur des deux jeunes loups. Je vins m'installer près d'eux et attendit leur réponse, m'aessayant dans la neige, malgré l'inconfort que cela me procurait.

Lénaël (Spoky)

A la recherche d'une ombre

L'un des jeunes loups, un mâle, à première vue, gémit faiblement pour seule réponse à ma question. Mais je me doutais que c'était uniquement parce qu'il devait bien être incapable de faire mieux. Mais je remarquais rapidement un changement dans son attitude qui montrait que ma fumée avait l'effet escompté. Il roula sur le dos et avec un sourire béat collé aux babines, il me lança :



Bien malgré moi, je souris franchement à cette attitude. Ah ce que j'aimais les effets de ma fumée sur les autres. Peu à peu, son effet commença à m'attendre aussi, mais avec le temps et l'exposition fréquente que j'en avais, l'effet était plus long à venir pour moi, et il fallait une exposition prolongée pour que je devienne vraiment une espèce de loque plus bonne qu'à dormir. Je souris au jeune loup et lui répondit gaiement :



Il roula mollement sur le coté et temta de se relever dans un élan qui devait se vouloir fort et vif, mais qui ne fut que mou et flasque et je failli m'écraser de rire. Je me retins à grand peine. Décidément, qu'est-ce que j'aimais voir les autres loups dans des états pas possibles grâce à ma fumée ! Jamais je ne pourrais me lasser de ces visions si hilarantes. Il n'y avait probablement rien de mieux à regarder. Quoique si, quand même... Mon reflet, rien n'était plus beau à regarder ! Mais ces visions de loups titubants et rigolants de choses dérisoires et futiles était vraiment passionnant. Après m'être assuré que le jeune mâle allait mieux, je me tournais vers la jeune femelle grise. Elle possédait des pierres précieuses vertes, comme, incrustées dans sa patte avant gauche, presque sur sa totalité, ainsi que le long de sa colonne vertébrale. Cela la faisait-il souffrir ? Avant que je ne pose la question, la louvette se leva, tout aussi mollement que son compagnon et vint, en clopinant, s'effondrer contre lui, avant de lui faire une léchouille sur la frimousse. Puis elle se tourna vers moi et me regarda, malgré l'effet de ma fumée, sa voix était claire et catégorique et cela m'étonna quelque peu. Rares étaient les loups qui parvenait à résister un temps soit peu à ses effets et encore moins un louveteau.



Je souris, presque malgré moi et finis par répondre :

Lénaël (Spoky)

A la recherche d'une ombre

Le jeune loup semblait totalement épuisé mais ma fumée lui fit du bien, à priori. Il fut totalement choqué et estomaqué par la léchouille que lui colla la jeune louvette sur la joue. Il y avait de l'amour là-dessous, fois de Spoky, ces deux-là fonderaient probablement une famille ensembles lorsque le temps en serait venu... Il fini par lui rendre sa léchouille et je trouvais cela trop mignon, mais je ne fit aucun commentaire, faisant semblant de regarder les nuages, histoire de ne pas les gêners encore d'avantage qu'ils ne pouvaient déjà l'être. Car ma fumée mettait non seulement en joie, mais parfois elle donnait un certain courage de faire ce qu'on avait envie de faire depuis longtemps sans oser le faire par peur de la réaction de l'autre. Bref, elle donne parfois des ailes, et quand il s'agit d'amour, très souvent. Le jeune loup me signifia que c'était plutôt sa compagne qu'il faudrait porter, parce qu'elle avait une patte cassée. Effectivement, j'avais cru remarquer cela. Mais il me proposa de revenir le chercher ensuite :



Soudain ma question à la jeune louvette sembla la percuter seuelement maintenant parce qu'elle bondit sur ses pattes et hurla presque :



Elle me fit sursauter, mais elle retomba sur le sol, la douleur qu'elle avait oubliée grâce à la fumée, avait refait surface lorsqu'elle avait bondit sur sa patte cassée. C'était à prévoir... Je m'approchais d'elle, elle était recroquevillée contre le jeune mâle, ne bougeant plus. Je lui léchais gentiment la tête en un geste se voulant réconfortant, puis l'attrapant gentiment par la peau du coup, je la levais avant de me glisser sous elle. Là-voilà maintenant sur mon dos.



Je m'approchais du jeune loup et le poussais du museau pour l'aider à se lever. Puis nous nous mirent en route, lentement, mais surement, vers le camp de la meute. J'espèrais pouvoir les ramener d'une traîte, mais si Ragnar était vraiment trop fatigué, nous pourrions faire une alte dans un endroit sur pour qu'il puisse se reposer.