I'm Lost, and You ?

C’était fort inhabituel de ma part que de ressentir une telle peur envahir mon organisme. J’avais la sensation immonde et profondément encrée que j’allais mourir là. Quand il avait suggéré de grimper j’avais hocher la tête. Mais je doutais que ce même arbre nous supporte tout deux à sa cime. Alors d’un mouvement agile je passais sur celui d’à côté et grimper le plus vite possible en pensant à mère, à Nephtys, et étrangement à père… Je ne voulais pas leur faire de la peine. Je savais que Mijaw n’en aurait pas, et si Saladem en avait cela serait le plus grand étonnement de ma vie.

Arrivant en haut de ce fichu arbre, je sentis le vent me faire tanguer et m’agippais à la branche avant d’entendre l’autre mâle. Je dressais les oreilles, j’étais juste derrière lui sur l’arbre d’à côté. Je me raclais la gorge avant de lui tendre la patte.


Avec notre poids à nous deux nous seront trop léger pour que l’arbre ne rompt sous notre masse. Mais nous serions sans doute assez lourd pour le faire pencher vers la cime de son voiser et sauter sans trop de danger. En tout logique il devra sauter le premier car il ne peut pas planer contrairement à moi. Puis en pensant au fait que je pouvais planais je songeais à sauter le plus au possible pour essayer d’apercevoir les territoires du jeune loup mais je ne savais pas du tout à quoi cela pouvait ressembler. Je savais dans quelle direction était ma demeure. Donc en conclusion lui pouvait s’être perdu et venir de n’importe où. En plus je ne savais même pas qui il était ni si je devais vraiment lui faire confiance. Mais bon il semblait que notre instinct de survie nous ai un tantinet rapproché l’un de l’autre.

Mais bon je demanderais son identité plus tard. Pour le moment je voulais juste vivre et il semble que lui aussi. Et il n’avait pas vraiment d’intérêt à me tuer car s’il venait à m’éliminer il perdrait une aide à la survie. Donc pour le moment, dans son intérêt et dans le mien, il fallait que nous restions ensembles, et surtout, vivants…

I'm Lost, and You ?

Le petit mâle semblait aussi tendu que moi. J’étais dans le moment de stress le plus important de ma courte et misérable existence. La peur qui me tordait le ventre m’avait fait oublier la faim. Au contraire j’avais un goût d’œuf pourri dans la bouche. Fermant les yeux pour me détendre, en entendant sa voix je soulevais les paupières et lui lançais un regard. Lorsqu’il m’eus rejoint je vérifiais qu’il tenait bien avant d’entendre sa question. Comme je m’y étais attendu l’arbre tanga sous son poids. Je me glissais alors de son côté pour l’abaisser un peu avant de voir notre ennemi commun. Je lançais un regard au petit loup. Les branches les plus fines de l’arbre frôlaient celles de celui d’en face. Je lançais alors un regard au jeune mâle.



C’était la meilleure idée que j’avais, je n’en avais pas d’autre en tête. Si lui en avais j’étais tout à fait apte à l’entendre. Mais il était hors de question que je redescende pour fuir par le sol. Je secouais alors la tête tandis que l’arbre penchait au dessus d’une branche de son voisin. J’ignorais si le jeune mâle suivrait mon idée, mais il le fait, il en allait de notre survie à tout les deux. Je lui lançais alors un regard.



Il fallait qu’il se dépêche, l’animal en dessous de nous finirait bien part voir ou nous sommes. Et si l’idée lui venait de sauter sur l’arbre il allait nous envoyer dans la vase un peu plus loin et là il pourrait nous dévorer. Moi je ne pourrais pas m’envoler alors dans le meilleur des cas le petit mâle sombre se servirait de moi comme occupation au monstre pour pouvoir s’enfuir même s’il ne savait pas comment aller chez lui. En attendant il fallait qu’il se bouge le popotin, je ne comptais pas rester là jusqu’à ce qu’il fasse nuit !

I'm Lost, and You ?

J’avais peur mais je ne devais pas le montrer, il fallait que je garde la tête froide pour vivre, pour garder les choses au clair, pour avancer. Nous avions bien avancé, j’étais fier de moi, et de mon idée. Mais je surveillais le petit loup non ailé, car une chute pour être très dangereuse. Je fermais à demi les paupières pour me détendre quand il affirma que la bête nous avait peut être laché. Enfin, nous sommes libres. Quand il me montra le grand arbre je hochais la tête et le laissais passer en premier avant de le voir chuter.

J’ignore pourquoi j’eus cette réaction. Mais je sautais dans le vide à sa suite. Quand je fus assez prêt je tendis mes pattes vers lui avant de lui attraper une patte et de la mordre pour le retenir. Ouvrant d’un coup mes ailes celles-ci se firent heurter par des branches, ralentissant notre chute, avant que je décide de mettre mes ailes autour de lui pour le protéger. Quand nous nous retrouvions au sol je lâchais un couinement de douleur. Sonné par le choc, je dépliais lentement mes ailes pour libérer le petit loup,j’espérais qu’il ne soit pas blessé. Je lui lançais un regard alors que je le voyais plusieurs fois.


Je toussais un peu pour faire passer l’air dans mes poumons avant de me coucher sur le flanc et de poser la tête au sol. Mes ailes n’avaient jamais eus aussi mal de toute mon existence. Est-ce que je pourrais encore m’en servir ? Ce loup avait intérêt à ne pas me le faire regretter parce que si je l’avais sauvé pour qu’il me fasse vivre des choses désagréables j’aurais mieux fait de le laisser crever et de me sauver comme un bel égoiste.

I'm Lost, and You ?

Couché sur le flanc, le coup tendu, la tête posé sur le sol, je haletais pour reprendre mon souffle. Je n’arrivais pas à me calmer, j’avais eus peur, mais pas seulement pour moi. Pour lui aussi, et cela me dérangeait énormément. Les oreilles à l’horizontal, quand il s’approcha pour me demander si j’allais bien j’ouvris la gueule et lâchait un grondement en mettant les oreilles contre mon crâne. Je ne sentis pas mon pelage se hérisser.



Ma voix était hachée par mon souffle coupé et ma respiration rapide, mais au moins j’arrivais à lui répondre. Soupirant longuement pour me calmer. Je le vis alors faire la moue, les oreilles un peu basses. Me relevant lentement, je vérifiais que je tenais sur mes pattes. Un tremblement me parcouru le corps avant que je ne décide de m’asseoir pour éviter le trop de vertiges. Je fermais les paupières et baissais la tête pour me calmer complètement et reprendre mes esprits.



Gardant la tête légèrement inclinée et les yeux clos, je l’entendais faire différents mouvements. Mes oreilles se mouvant en rythme avec les sons qu’il produisait, je relevais la tête à sa remarque. Il avait l’air tout content et surtout fier de lui. Me relevant timidement je chancelais un peu avant de me rasseoir et de regarder le jeune mâle.


Je baissais la tête jusqu’au sol avant de faire couler mon cou sur le sol terreux. Une fois couché de cette étrange façon je dépliais mes ailes autour de moi pour les détendre avant de fermer les yeux. J’avais besoin de quelques minutes de repos. Dans ma tête se faisait entendre un son strident et désagréable qui me donnait envie de grogner. Avec lui une sensation de tremblement dans tout mon corps. Je soufflais longuement avant de soulever les paupières et de poser mon regard sur le petit mâle.

I'm Lost, and You ?

Couché au sol , en entendant sa remarque je dressais les oreilles avant de lever mon museau vers lui. Haussant alors un sourcil je me rallongeais un peu avant de ramener mes pattes contre mon pelage. En fait j’avais froid et j’avais mal dans le dos alors j’étais un peu inquiet à l’idée de marcher. J’eus finalement un sourire, un des rares que je réservais habituellement à ma chère famille bien aimée.


On pouvait ne pas être égoiste et ne pas avoir de conscience des autres et donc les abandonner ou les ignorer. Ça n’avait rien à voir avec l’égoisme. Mon père était comme ça, je l’avais déjà vu à l’œuvre bien que cela ne m’ai pas vraiment dérangé car je m’en étais fortement douté.

Quand il se présenta enfin je hochais a tête avant d’entendre sa question. Me glissant sur le ventre pour être en sphinx et donc parler de manière plus audible, je posais mon regard sur le loup. Dépliant mes ailes dans l’espoir qu’elles sèchent un peu je fermais les paupières. Pesant le pour et le contre je me décidais, faisant rouler mes épaules sous mon court pelage.


Je reposais ma tête au sol, attendant un bon moment, peut être un quart d’heure voir une demi heure avant de me lever. Me levant doucement je lançais un regard à Ragnar, m’approchant de lui je regardais le sentier qui menait au cimetière. Je n’aimais pas cet endroit mais tant pis pour moi. Mettant mes oreilles en arrière je lançais un regard au jeune mâle.


Je ne voulais pas qu’il se retrouve coincé en terres solitaires sous prétexte qu’il a voulu m’aider. J’étais encore loin du mâle mauvais et caractériel que je serais plus tard. Et pour le moment Ragnar était plus un ami qu’un ennemi alors je ne voulais pas lui causer des soucis inutiles.

I'm Lost, and You ?

Une fois sur mes quatre pattes et proche du petit mâle sombre, j’avais observé les alentours, puis la direction du cimetière. Je doutais qu’une de ces créatures mangeuses de loups nous suivent jusque là bas. De toute façon la bête semblait avoir perdu notre trace. Comme quoi mon idée de passer par les arbres n’avait pas été aussi stupide qu’elle en eut l’air. Je me sentis soudain très fier d’avoir réussi à sauver le jeune loup et ma propre vie sans l’aide de personne. Mais ma fierté fut caché par mon regard blasé et mon corps sans mouvement. Montrer mes émotions n’était pas dans ma nature, sauf en présence de ma chère Nephtys. En attendant l’idée de m’en vanter auprès de Nephtys qui serait sans doute ravie d’entendre mes aventures me traversa l’esprit. Puis je pensais à raconter cela à père, mais surtout à mère. Peut être que mère serait fier de m’avoir pour fils en entendant que j’avais sauvé un jeune loup. Peut être qu’elle se dirait que je suis devenu grand et fort. Ou du moins débrouillard… parce que fort, pas trop encore.

Le loup me sorti de mes songes en prenant la parole. Je lui lançais un regard, puis un coup d’œil au chemin avant de hocher la tête. Sans un mot de plus j’avançais en lui faisant signe de me suivre. Je marchais à ses côtés, inutiles que l’un d’entre nous mène la marche. Cela voudrait alors dire qu’il y en a un plus important que l’autre, car celui en avant tombera le premier dans le danger alors que l’autre pourrait s’enfuir. Et je ne voulais pas que l’un d’entre nous soit victime d’un tel désavantage. La marche bien que relativement lente me fatiguait rapidement. Mon dos me faisait souffrir et ma respiration aussi, alors j’avais malheureusement contraint Ragnar a prendre des pauses régulières avec moi. Mais enfin nous arrivions au cimetière et cela me fit pousser un énorme soupir de soulagement. En arrivant sur cette terre froide et désolé je montais agile sur une tombe ou je m’assis avant d’ouvrir mes ailes et d’essayer de les faire sécher au vent. Je lançais alors un regard à Ragnar et lui sourit sincèrement pour la première fois de notre rencontre


Quand mes ailes furent un peu plus détendu je descendis de la tombe et levais les yeux vers le ciel. J’avais entendu le bruit d’un battement d’ailes et après avoir vu une ombre noir et bleutés passé au dessus de nous, j’aperçu ma sœur se poser loin là bas sur un mausolée. Chanceuse qui sait déjà voler. Si elle était là c’est que mère avait dû constater mon absence et s’en inquiéter. Je savais qu’elle ne m’appellerait pas et qu’elle ne viendrait pas à ma rencontre. Je tournais alors la tête vers Ragnar.


Je ne me souvenais pas avoir été si bavard dans ma courte vie, mais j’étais sincère et je voulais que Ragnar le sache. Après avoir hoché la tête en signe d’au revoir je me retournais et m’éloignais en direction de ma sœur qui sauta de son promontoire. Calmement je partis avec elle, disparaissant entre les tombes vers une direction au-delà du cimetière où je doutais que le jeune loup soit déjà allé. Si lui son territoire m’étais inconnu, le mien lui était tout autant étranger, et les choses étaient très biens ainsi. Ce fut donc de façon calme, après une aventure pleine d’adrénaline que j’avais quitté Ragnar avec l’envie de le revoir, et celle de tout raconter à Nephtys une fois que j’arriverais, c’est pour cela que je pressais le pas en direction de chez moi.