Sang. Soif. Faim. L'ombre glissait dans la brume, silencieuse, discrète, meurtrière. L'odeur de la nourriture dominait tout le reste quand il avait faim. Évitant avec grâce les os qui pouvaient lui couper un coussinet, tel une danseuse étoile. Pourtant danseuse étoile, voilà tout ce qu'il n'était pas. Lourd, imposant, faire du bruit ne l'inquiétait pas le moins du monde. C'est souvent les autres que le bruit de son arrivée effrayaient.

Il s'était fort rapproché de la frontière du clan de la Terre. D'humeur joueuse, il avait envie de voir l'ombre de peur dans les sentinelles ridicules et squelettiques. Il se rapprocha jusqu'à sentir l'odeur des claniques qui surveillaient les lieux. Alors il se roula par terre, semant son odeur. Quand cela fut fini, il se gratta derrière l'oreille, puis poussa un petit hurlement afin d'attirer les sentinelles. Ricanant d'une voix macabre, il s'éloigna en sautillant, retournant vers le cimetière. Les aboiements ne se firent pas attendre, satisfait, il dodelina de la tête en reprenant la piste qu'il suivait depuis deux jours.

Il arriva vite près de sa proie. Tapis dans l'ombre, prêt à bondir. Il frissonnait déjà à l'idée d'enfoncer lentement ses griffes dans la fourrure du loup qui se tenait en face de lui, ignorant totalement le danger qu'il courait. C'était un vieux loup solitaire qui n'avait visiblement rien fait de sa vie. Pas une perte. Mais alors, la proie fut allertée elle aussi par les aboiements lointains des sentinelles qui sondaient la zone à la recherche du meurtrier. le vieux se tourna et sembla apercevoir les yeux vert luisant du demi vampire. Il ne fit qu'un bon en arrière pour s'enfuir.

Avec un sourire mesquin, il entama la chasse. La proie ne se rendait pas compte qu'elle rendait sa mort plus lente. Plus le loup avait faim, plus il prenait son pied. Après une course rapide, il lui sauta sur le flan et lui mordis un tendon, paralysant la patte du vieux qui mordit la poussière. Il ricana d'un rire mauvais en faisant le tour de sa trouvaille. Maigrichon, mais ce n'était pas la chair qui l'intéressais.

Il posa la patte gauche sur le ventre du loup meurtri, lentement, délicatement, il enfonça ses griffes tranchantes dans la chair. Sentant le sang affluer et sortir en flots, le loup frissonna de plaisir et enfonça ses griffes plus fort encore, pour finir par ouvrir le ventre du vieux, sans le tuer. Il resta ainsi quelques temps, les hurlements du loup éventré lui procurait un plaisir tel, qu'il en oublia presque de se nourrir. Alors sans attendre, il planta ses crocs dans l'artère du vieux, aspirant lentement son liquide vital. Le loup se débattait alors qu'il servait de nourriture, cela ne faisait que renforcer le gout qu'il avait.

Il lacha la carcasse depuis longtemps sans vie, se lécha les babines pour récupérer la plus petite goute de sang, souriant de s'être repu. Celui là fut cependant facile. Il aurai aimé avoir à batailler, ils sont meilleurs quand ils le blessent. Il frissonna encore.

Mais alors il senti un regard sur lui, bougeant l'oreille, se léchant encore les babines, il fit un sourire intéressé. Il sentit l'odeur de la jeunesse. Parfait, il allait avoir un dessert.

RAHAWK

Rahawk était parti se promener à l'orée du Marais. L'odeur de pourriture dissimulait sa propre odeur, augmentant la difficulté pour le petit lutin de son père, la merdeuse, de le retrouver pour qu'il aille s'entrainer. Le seul ennui c'était qu'Ystrelle lui faisait ensuite la chasse pour qu'il se lave au ruisseau, soi-disant qu'il puait autant qu'une charogne quand il rentrait. Il haussa les épaules. Après tout qu'est-ce que ça pouvait bien faire, un bain contre une journée peinard?

Il avait plu la veille, ce qui rendrait la tâche de la merdeuse encore plus compliquée. Il trottina allègrement, aspergeant son ventre d'eau boueuse. Quitte à devoir se laver, autant être vraiment sale. C'est alors qu'il entendit les premiers appels des sentinelles. Un solitaire trainait à la frontière. Visiblement, son apparence était plutôt inquiétante. Le monstre se mit à sourire, voilà un loup qui semblait intéressant.

Il trottina de plus belle en direction de la zone indiquée par les sentinelles. Plus il approchait, plus des frissons lui parcouraient la peau. Quelqu'un souffrait, c'était exactement la même sensation que le jour où il avait tué Yorg. Il fallait qu'il s'approche, les ondes se firent de plus en plus fortes jusqu'à ce qu'il tombe sur un spectacle des plus divertissants.

Devant lui, un énorme loup brun maintenait au sol sa pauvre victime, un vieux solitaire décharné. Il l'avait éventré et planté ses crocs dans sa gorge. Il buvait son sang encore fumant. Peu à peu la douleur de la proie et le plaisir qu'il ressentait à ce spectacle disparut. Le vieux loup était mort. Le vampire se redressa et fixa ses yeux luisant sur lui alors qu'il achevait de se lécher les babines.

Tu veux être le prochain gamin?

Un sourire carnassier étira ses babines. Il ne savait pas à quel genre de monstre il avait à faire, probablement tout imbu de sa propre cruauté.

Et toi le vieux?

Le meurtrier siffla en voyant le gamin qui s'avançait. Et bien et bien. Costaud, voilà qui devrai rentre le sang un peu plus piquant. Il dressa la tête comme un vautour et, délaissant sa victime desséchée, s'avança en pas larges et voluptueux vers sa future proie. Hmmm il allait jouer un peu avec lui.

Il lui tourna autour avec un sourire carnassier, imaginant par quel endroit il allait commencer. Mais le mioche ne bougeait pas, ce qui questionna le loup. Il leva un sourcil, joueur. Bien, si ce môme était sur de lui, il allait jouer, mais pas de la même manière. Il sauta sur un rocher et s'assit. Dans sa grandeur effrayante qui avait fait remuer la brume tout autour, son corps cachait une partie des rayons du soleil. Il faisait suffisamment sombre, pour que ses yeux vert luisant produisent une lumière qui se reflétaient sur son museau et sur sa face. Sa pupille se rétracta et dans un rictus diabolique, il se mit à rire sans retenue, dévoilant sa double paire de canines et sa langue couverts du sang de sa proie. Puis il se tus soudainement, le regard fou, les griffes dehors prêt à bondir.

Te voilà bien intéressant petit.

Il avait une voix profonde, rauque, grave, effrayante. Il en ferai fuir ou frissonner plus d'un, et se gonflait déjà d'orgueil à l'idée de voir le crêteux vert faire de même. Il plongea son regard fou dans le sien et baissa la tête, les crocs dévoilés dans un rictus affamé. Il se délectait déjà mentalement du festin et commençait à imaginer des vices peu orthodoxes. Cette fois ci, il voulait faire durer le plaisir bien plus longtemps qu'avec ce vieux rachitique qui n'avait pas tenu dix minutes.

RAHAWK

L'assassin lui sortait le grand jeu. Et vas-y que je te dévoile mes crocs, et vas-y que je te cache la lumière dans la brume pour que mes yeux brillent plus. Et vas-y que je te prends un air menaçant, comme si j'allais te bouffer aussi. Rahawk ne put retenir un ricanement. Ce loup pensait être la peur incarné, il ne connaissait pas la famille Gothic. Le jeune loup dévoila ses crocs à son tour, même sa soeur était plus flippante que ce vampire.

Te voilà bien intéressant petit.

Sa voix était rocailleuse, comme la sienne. Rares étaient les loups qui pouvaient s'en vanter. Il plongea son regard fluorescent dans le sien, et se pencha, comme s'il allait lui sauter dessus. Le jeune loup soutint son regard. Certes personne ne l'avait jamais regardé comme s'il allait le manger, néanmoins, personne ne s'était jamais non plus volontairement frotté à lui, c'était excitant. Il rajouta une couche d'insolence.

T'aimes les entrées théâtrales, hein le vioque. Il m'en faut un peu plus pour avoir peur.

A vrai dire, un seul loup lui avait fait sentir la peur, Akui. Ce vieux machin, une puce à coté du loup blanc. Il planta ses griffes dans le sol, prêt à supporter l'impact d'une éventuelle attaque.

Il sourit en le fixant. Les loups ayant du répondant lui manquaient. Ceux qu'ils croisaient fuyaient vite et cela commençait fort à l'agacer. Ce gamin l'avait bien fait redescendre sur terre et il en ricana. Il ne prétendait pas provoquer la peur ultime d'un simple regard, mais bon. C'était toujours flatteur de savoir qu'on était connu.

Il s'assit, son épaisse fourrure se bouffant. Ses longues oreilles droites et son habituel sur la face, il regarda la carcasse de sa victime et se dit qu'il chasserait bien encore un peu. Sous cette pensée, il se mit à saliver, ses griffes frémirent. Il avait tant envie de faire le mal. Il se leva et se secoua, s'avança vers la carcasse, la remua du museau. Hm, plus rien à en tirer, même pas un bout de chair. Il plissa les yeux et huma l'air. Il allait chasser pour le plaisir, cette fois.

Se rappelant qu'il n'était pas seul, il regarda le jeune en retroussant légèrement les babines. Il allait l'apprendre à le respecter. Son regard se fit mesquin.

Héhéhé, et bien et bien. Tant mieux. Il y en a qui se sentent le besoin de le préciser, sans doute pour se rassurer eux même?

A ces mots, il coinça entre ses griffes une souris qui passait par là, et lui enfonça lentement une griffe dans l'oreille, souriant au plaisir que cela lui procurait. La souris se tortillait et hurlait alors que la griffe lui perça le tympan.

RAHAWK

Le solitaire sourit, Rahawk lui rendit son sourire. Celui-là allait bien lui plaire, il émanait de lui une malveillance qui semblait vouloir éveiller son propre pouvoir. Ce loup savait faire souffrir et il aimait ça. Le jeune loup se lécha les babines par anticipation de ce qu'il pourrait faire avec lui. Il retourna voir la carcasse du loup qu'il venait de vider mais s'en désintéressa. Effectivement, le fils de Gothic avait pu expérimenter que jouer avec une proie déjà morte n'avait aucun intérêt. Il retourna le regard vers lui.

Héhéhé, et bien et bien. Tant mieux. Il y en a qui se sentent le besoin de le préciser, sans doute pour se rassurer eux même?

Le rictus de Rahawk s'agrandit, il ne relèverai pas la pique. Nul besoin, le solitaire avait déjà compris qu'il n'était pas comme les autres. Mais il tenta tout de même de lui faire peur. Pour cela, il attrapa une souris et il enfonça lentement sa griffe dans son oreille. La petite proie hurlait de douleur. Un frisson de plaisir parcourut l'échine du crêteux (en effet, ses cheveux n'avaient pas encore assez poussé pour que sa crête ne retombe). La salive emplis sa bouche.

Plus les cris de la proie se faisaient intense, plus son plaisir se faisait plaisant. Il plongea ses yeux dans ceux vert luisants d'Ades. Un immense sourire d'extase fendait son visage. Il en voulait plus, plus de douleur!

Les cris étaient si jouissif. Le loup éclata d'un rire macabre. La souris pissait du sang mais continuait de gesticuler. Il la libéra alors et la souris se traina par terre. Piaillant, couinant, hurlant, le plaisir était si grand. Mais alors que le meurtrier sentait le plaisir disparaitre, montrant que la bestiole rendait petit à petit l'âme, il se leva vers elle, et dans un sourire carnassier, appuya lentement sa patte sur son dos. Sentant lentement les os se craquer, il réglait la pression de telle manière que cela prenne le plus de temps possible.

Sentant le plaisir à son paroxysme, provoquant des frissons dans son échine, il se lécha les babines, et appuya d'un coup sur la bestiole, l'écrasant, la réduisant en bouillie. Il leva la patte dégoulinante de chair et de sang, et la lécha lentement, le sang était si goutu quand il était tremblant de peur. Il en soupira de bonheur en fermant les yeux.

Puis il se tourna vers le jeune qui semblait prendre son pied tout autant. Un sourire intéressé se dessina alors que le crêteux le regardait dans les yeux. Le demi vampire distinguait dans ces yeux grandis de plaisir, un tourbillon d'envie, de désir plus grand encore. Il rit une énième fois, puis repris son sérieux en demandant de sa voix caverneuse au crêteux.

montre moi! montre moi comment toi tu fontionne! je distingue dans tes yeux cette lueur d'envie ardente que je connais si bien!

Il rit de folie cette fois, le désir était tel! La souris n'était qu'un avant gout, il voulait désirer tant, qu'il
en tuerai bien encore une famille entière.

RAHAWK

Le coeur de la petite proie arrivait au bout de ce qu'il pouvait supporter, et le plaisir du fils de Gothic diminuait. Le grand loup brun la laissa tomber sur le sol avant de l'écraser lentement, broyant chacun de ses minuscules os. Il lécha ensuite le sang sur sa patte. Il se croyait tout puissant parce qu'il avait écrasé une souris et un vieux solitaire décrépit. Le sourire de Rahawk n'aurait pu être plus grand qu'à l'instant. Il voulait jouer, à la manière cruelle d'un louveteau ayant attrapé un insecte pour lui en arracher tous les membres.

montre moi! montre moi comment toi tu fonctionne! je distingue dans tes yeux cette lueur d'envie ardente que je connais si bien!

Il se mit à rire, et Rahawk rit avec lui d'un rire dément. Ses yeux brûlants se posèrent sur le vampire solitaire. L'insecte dont il arracherait les membres ne savait pas encore qu'il était déjà sous la loupe qui le cuirait grâces aux rayons du soleil. Le sourire du crêteux se fit rictus mauvais.

Tu aimes faire souffrir hein? Et si c'était toi qui souffrait?

Avant même d'avoir finit sa phrase, il s'était mis en position d'attaque. Il se jeta sur le loup brun, plongeant ses crocs profondément dans l'épaule. A cause de la fourrure, il ne put pas percer la peau ce coup-ci, mais la douleur provoquée par l'écrasement des chairs fut suffisante pour qu'une décharge de plaisir lui traverse l'échine. Il se concentra sur l'épaule et sur la sensation de plaisir qui grandissait en lui, peu à peu, ce qui aurait été la simple douleur d'un bleu due à un choc, devenait la douleur d'une fracture ouverte. Pas de dégats, juste la souffrance extrême. Le rire de Rahawk s'amplifia.

Le démon brun rit encore alors que le jeune se jetait sur lui. parfait! Tout ce qu'il avait attendu! Il n'avait plus eu si mal depuis longtemps! Personne n'avait été capable à le blesser si fort, et il aimait tant ça. Il ne tenta pas, dans un premier temps, de dégager le crêteux tant sa morsure le faisait vibrer. Il rit de plus belle, la langue pendante. Mais alors qu'il s'habituait un peu à la douleur malgré l'acharnement de son bourreau, il décida finalement de commencer à se débattre. Alors il commença par se secouer.

Les crocs bien planté du crêteux vert causèrent de petites déchirures dans son épiderme et il en hurla de plaisir. Il finit par se retourner en faisant un cumulet, écrasant de son corps lourd le jeune, ce qui lui provoqua un énième frisson. Il se releva, le jeune à terre.

Sa tête bascula vers l'arrière dans un mouvement ignoble. La gueule ouverte pleine de son sang, les yeux équarquillés, la pupille minuscule dans ses yeux verts, la langue pendante, il rit d'un rire fou, psychopathe, qui raisonna dans tout le cimetière. Puis dans un mouvement désarticulé, il fixa le jeune en cessant de rire d'un coup. Dans sa voix on pouvait percevoir les vibrations du plaisir.

C'est tout? HAHAHAHAHAHA! Je suis sûr que tu peux faire mieux! Allez gamin! Viens!

Il ne pris même pas de position particulière pour accuser un quelconque choc futur, aucune. Son corps n'était plus que souffrance et plaisir, il n'avait jamais été si bien. Une pensée frugale lui traversa l'esprit. Vivement les chaleurs. Il trouverai bien une quelconque femelle perdue. Il rit encore à cette pensée. Ce plaisir éphémère était l'un des meilleurs, surtout quand elles se débattaient.

RAHAWK

Le jeune loup regarda interdit la tête du vampire partir vers l'arrière alors qu'il éclatait d'un rire tonitruant. Etait-il en train de se moquer de lui ? Il était pourtant certain de la sensation du muscle qui se broyait sous ses crocs. L'éclair de plaisir suivant la douleur, l'avait-il seulement anticipé? Certes il n'avait pas percé la peau, il n'avait pas le gout du sang dans la gueule, mais un muscle broyé devait tout de même faire mal, alors pourquoi semblait-il si heureux?

C'est tout? HAHAHAHAHAHA! Je suis sûr que tu peux faire mieux! Allez gamin! Viens!

Une vague de colère envahit le jeune loup. Cette fois, il lui ferait mal, vraiment mal, et le solitaire s'inclinerait et partirait, la queue entre les pattes. Ils savait quelles zones du corps étaient les plus sensibles chez les canidés. Son père les lui avaient enseignées. La truffe, les oreilles, les pattes la queue. La truffe était trop petite pour bien viser, et approcher sa gueule de celle de ce solitaire qui venait de dévorer un loup le répugnait. Les oreilles étaient sensibles au son, mais même si la voix de Rahawk était particulièrement puissante pour son age, mais il doutait qu'elle suffise. Restaient les pattes.

Le jeune crêteux se jeta sur les antérieurs du loup brun, celui-ci ne fit rien pour se défendre. La fourrure de Rahawk se hérissa devant l'étrangeté de la situation. Quelque chose n'allait vraiment pas. Il n'arrêta cependant pas son attaque. Il planta ses crocs profondément dans la patte du mâle. Sa fourrure ne pouvait pas le protéger à cet endroit et il senti la peau se déchirer et un sang épais se déverser dans sa gueule. Il senti le tendon se déchirer d'un coup et un éclair de plaisir fulgurant le traversa alors que son adversaire souffrait. Il bondit en arrière, hors de portée du Vampire et se concentra sur sa douleur, la travaillant, l'amplifiant.

Alors qu'il aurait dû se tordre de douleur, recroquevillé sur sa patte, le mâle se tordait bien, mais de plaisir. Une vague de nausée submergea le jeune loup. Avoir du plaisir à la souffrance de l'autre c'était encore cohérent mais à sa propre souffrance. Il était tellement choqué qu'il ne sut que dire ou faire. Sa fourrure s'était complètement hérissée. Quelque chose le frappa, le plaisir n'était pas une bonne chose, une bonne excuse pour faire les choses. Son pouvoir avait certes l'avantage d'être plaisant pour lui, mais à être trop obnubilé par le plaisir, il risquait de perdre de vue les raisons qui l'avaient poussé à vouloir faire souffrir son adversaire.

Il recula, ce loup avait perdu la raison, il devait le fuir le plus vite possible. De toute façon, avec la manière dont il avait amoché sa patte, il ne pourrait pas le suivre tout de suite. Le jeune loup tourna les talons et couru aussi vite qu'il le put vers les terres de son clan.

Il riait, encore et encore. Le jeune semblait réfléchir, mais se jeta sur les pattes du demi vampire. Il rit plus fort. Qu'essayait il de faire? le soumettre? Rien ne dominait Ades, RIEN! Il rit encore, à en perdre la voix.

Son sang coula en flot épais, Il rit
Son tendon se déchira, il rit plus fort.
Sa peau s'arracha, il riait toujours.
Ses muscles éclatèrent, il rit encore.

Alors le jeune le lâcha, laissant la patte inutilisable choir sur le sol où le sang épais et foncé se répandait. Ades cracha un rire guttural, un peu déçu que ça soit déjà fini. Mais alors la douleur s’amplifia, il ne compris pas de suite, pourtant rien ne le touchait plus. Mais qu'importe, il avait extrêmement mal et cela lui faisait tant de bien! Il riait encore et toujours, les yeux exorbités, cette lueur folle dans le regard. La douleur se stoppa encore et il grogna légèrement pour ce plaisir arraché. Il tourna son regard de mort vers le jeune, qui avait fait demi tour et qui fuyait. Alors Ades se leva pour faire quelques pas. Mais sa patte blessée le fit tomber et il se rétama. Alors il leva la gueule, et son rire macabre raisonna à des kilomètres à la ronde. Il rit et hurla.

JE TE RETROUVERAI GAMIN, COMPTE SUR MOI! HAHAHAHAHAHAHAHAA

Bien qu'il cessa alors de rire, le son de sa voix raisonna en échos maudits longtemps encore, et dans le crâne du jeune plus longtemps, enfin, il l'espérait.