Couché en sphinx, les yeux posé sur elle, j’agitais les oreilles quand elle se réveillait enfin. Je la voyais flou et j’avais du sang qui coulait le long de mes tempes. Je n’aurais pas du rester aussi longtemps dans ses rêves. J’en avais prit un sacré coup et je savais que me lever était impossible pour le moment. L’une de mes pattes arrière me faisait souffrir et ma gorge me brulait, sans oublier mes oreilles qui criaient silencieusement de douleur. Quand elle me parla je mis les oreilles à l’horizontal et levais les yeux vers le ciel avant de croiser les pattes en observant les étoiles.

Je fermais alors les yeux en soupirant longuement et en secouant calmement la tête de droite à gauche. Puis la reposais calmement sur mes pattes sans regarder la louve. Ces paroles que je lui avais dite s’appliquaient aussi à moi-même. Je ramenais lentement ma queue contre mon corps avant de souffler longuement pour me détendre et calmer mes douleurs.


En fait non, je rêvais, j’imaginais une vie que je n’ai pas eus, et que je n’aurais jamais. Une vie que je souhaitais et que j’enviais à certains individus. J’étais énervé de ma condition, et encore plus depuis que j’avais ouvertement parlé à Imryu. J’espérais juste qu’elle ne fasse pas le lien entre moi et le rêve, sinon j’étais bon pour énormément de questions et aussi des songes et autres que je ne voulais pas ressentir ni penser. Je soupirais alors avant de me coucher sur le flanc et de rouvrir les yeux pour regarder la femelle.


Je me relevais alors lentement, chancelant, me rattrapant maladroitement à un arbre en m’appuyant contre. Ce fut rapidement du sang qui coula le long de mes oreilles et s’échappa de mon nez. Avais-je trop utilisé de mon pouvoir à ce point ? Non tout de même pas ? Je me léchais les babines retirant le sang de mes babines qui était arrivé par le biais de mes narines avant de m’éloigner un peu de la louve et de me recoucher plus loin en attendant que mon mal passe.

Effectivement je ne me portais pas comme un charme, j’avais la tête qui tournais et j’y voyais très mal. Sans doute un effet un peu trop inattendu de mon pouvoir. J’avais entendu l’inquiétude de ma camarade mais je l’avais ignoré. Elle n’avait pas besoin de ma réponse pour savoir que je ne me portais pas bien. Je secouais la tête, couché dans l’herbe humide par la nuit nouvelle, j’entendis la louve s’approcher avant de la voir passer devant moi.

Mettant les oreilles à l’horizontal à ses mots je les pointais vers elle. Un sourire effleura alors mes babines avant qu’un rire ne m’échappe. Ce n’était pas méchant mais plus moqueur et amusé qu’autre chose. Je secouais alors lentement la tête


Je posais ma tête sur mes pattes et soufflais longuement, je voulais me reposer un peu. Aller dans mes propres rêveries et penser à mon frère. Puis j’agitais les oreilles et haussais un sourcil en essayant de regarder la femelle.


Comme mon père Jarodin qui pensait que j’étais atteint d’une maladie quelconque, le clan croyait la même chose. Et je comptais bien faire de manière à ce que la louve le pense aussi et qu’elle ne comprenne pas mon secret. Je suis le roi des rêves et je n’ai pas envie d’être déchu par une petite femelle que je viens tout juste de rencontrer mais que j’apprécie malgré moi.

J’étais fatigué mais mon corps avait surtout prit un coup dans la tête en s’occupant de rêve aussi noir que malsain. Je fermais les paupières, laissant ma nouvelle pseudo amie faire ce qu’elle désirait. Je l’entendis se mettre dans la flotte et me demandait qu’elle mouche l’avait piqué. Néanmoins je ne posais pas la question et attendit de savoir ce qu’elle comptait faire avant de la voir me ramener de la nourriture. Je me relevais péniblement et grognais lentement, je détestais que l’on s’occupe de moi, j’étais tout à fait capable de me gérer seul. Je n’avais pas besoin que madame charité vienne me prendre en pitié. Je lançais un regard furibond à la femelle en soupirant en comprenant qu’elle ne me prenait pas en pitié mais qu’elle m’appréciait simplement


Pour lui faire plaisir je mangeais néanmoins le poisson. Contrairement à elle j’étais beaucoup plus barbare et en quelques coups de dents l’animal avait disparu dans mon estomac. Puis je vis son corps vibrer sous le froid de la nuit. Dressant les oreilles et incapable d’aller bien loin, je vins me coucher contre elle. Posant ma tête contre son épaule, mon corps longeant le sien, nos poils se mélangeaient. Je fermais les yeux et chercher le repos de l’esprit car j’en avais grandement besoin.


J’étais épuisé autant physiquement qu’émotionnellement, et Imryu m’inspirais autant de bien être que de douceur. Ainsi contre son pelage je me sentais paisible, à la fois protéger et apprécié. Je n’étais pas amoureux de la louve noir, mon cœur appartenais à un dragon rosé qui fait de la lumière dans le noir. Mais la présence d’Imryu m’était devenue agréable et je ne comptais pas cracher dessus. Au contraire je comptais faire d’elle un être important dans ma vie, en espérant qu’elle ne me rejette pas.