Parti en mode furtif, Zelvect avait échappé à la surveillance des gardes en attendant qu’ils se retournent pour partir. Ce qu’il ne savait pas c’est qu’on l’avait quand même vu partir… Mais bon, il voulait croire que non et en était plutôt fier. Mais le petit louveteau n’ayant aucun sens de l’orientation se perdit rapidement. La steppe était vaste, et après avoir essayé de chasser un oiseau, il avait finit par poursuivre une jeune biche juste pour s’amuser. Puis il s’était égaré et avait rencontré les hautes herbes d’un terrain plus humide. Les sens en alertes et le regard inquiet, il lançait régulièrement des coups d’œil inquiet autour de lui, il était arrivé sur un territoire qu’il ne connaissait pas, et ça le tendait.

Avançant dans les hautes herbes qui caressaient son corps lui faisait des chatouilles, de plus il entendait des sons étranges, semblable à des sifflements. Il était arrivé sur une part recluse de la Steppe. Un endroit plus humide, presque vaseux, ou la faune était plus hostile. Le sentit bientôt quelque chose de visqueux se glisser contre ses pattes, un hurlement lui échappa et il se mit à courir pour échapper à cette sensation désagréable. Une douleur se fit sentir dans sa patte arrière gauche, puis une autre dans le flanc. Des morsures…. Il s’élança à toute vitesse, trébucha une fois, se releva après avoir roulé dans la boue et se remit à courir, le poison courant dans ses veines et brûlant son sang…

Bientôt il rencontra le sable, et pensa à la mer, puis à la sienne, et un sourire étira ses babines. Il voulait voir sa mère, c’était pour ça qu’il était parti à l’origine. Mais le sable qu’il rencontra l’amena sur les falaises, et sa chute dans le vide fut vertigineuse. Il tomba violemment sur le sol, cracha un filet de sang, et toussa ensuite. La houle de la mer vint alors lécher ses pattes, les faisant peu à peu disparaître alors qu’au loin le soleil se levait paisiblement. Il eut un sourire triste et se releva péniblement, son dos craqua, une de ses pattes avant traînait mollement et il boitait. Il n’aurait pas dû fuir, il n’aurait pas dû désobéir à père. Il aurait mieux fait de l’écouter, maintenant il s’en voulait et s’englotait en avançant péniblement.

Mais quand l’odeur douce et agréable de Mya arriva à son museau, il fut incroyablement heureux et soulager. Comme si ses forces revenaient, le petit loup avança encore et encore jusqu’à la grotte de sa mère. Elle n’était pas là, ni elle, ni Mijaw, mais il était encore tôt, et sa mère avait sans doute dû s’absenter avec son fils pour chasser. Alors il avança dans la grotte, laissant une traînée de sang dans son dos, et se coucha sur la couche de sa mère. Humant son odeur, il s’endormit paisiblement. De multiples blessures liées à sa chute avaient laissé des traces de sang et tachait son beau pelage. Quelques morsures profondes de serpents dans ses pattes arrière et ses pattes avant le faisait parfois tremblé. Dans son sommeil la fièvre monta rapidement et sa respiration se mit à ralentir alors qu’une lente agonie commençait pour lui.