Mon tableau de chasse personnel grandissait encore et toujours. Loups comme animaux du commun, tout et n’importe quoi pouvait finir dans mon estomac. Si un jour Séraël rejoignait un clan je le suivrais, et j’espérais alors que mon pouvoir serait lié à mon besoin irrépressible de chasse. Ma queue battant lentement l’air, j’avais perdu le grand sombre du regard. Il n’est pourtant pas difficile à repérer avec sa dégaine de cadavre ambulant. Pour le moment je n’ai pas dans l’idée de l’éliminé. J’ai quelqu’un d’autre en tête, une femelle don l’odeur est assez alléchante à dire vrai. Je la mangerais sans doute un matin ou un soir où l’envie d’être le chasseur d’un loup me reprendrait. Pour l’heure je me contentais de errer dans le territoire solitaire en espérant y retrouver la seule personne don la présence ne m’inquiète pas.

Je ne voudrais pas finir par être la proie d’un autre, c’est là la seule et unique chose capable de m’effrayer. Je me méfie des autres et je suis toujours tendue en leur présence. Je suis surtout très sauvage un peu comme un louveteau qui découvre le monde alors que j’ai déjà deux ans. Enfin je vais les avoir bientôt, enfin je crois… je suis pas sur en fait le principe des journées et du temps je ne l’ai pas vraiment. Disons que je peux être aussi active de jour que de nuit, il suffit que j’ai un petit creux et je repars en mouvement.

Arrivant finalement au niveau de la plage Maiga je me rappelais de notre petit moment avec Séraël. J’avais adoré me moquer ouvertement de lui, en plus il y avait répondu avec toute la violence et la cruauté que je lui attribuais. Je savais qu’il ne m’attaquerait pas sans une raison valable, et encore pas sur que l’idée de me tuer ne lui soit très agréable. J’ai l’impression qu’il m’aime bien malgré moi. Moi j’ai juste besoin de lui pour me nourrir, il sera mon ultime proie, je me réserve le meilleur pour la fin.

Alors que je m’étais arrêtée pour observé la mer j’entendis du bruit. Des rires, on aurait dis une loupiote au vu du son relativement aigu. Cela me fis automatiquement mettre les oreilles en arrière et un grondement sourd m’échappa alors que je m’approchais de l’individu. J’étais assez tendue j’étais surtout craintive parce qu’elle avait des mouvements vifs et violents et que j’avais un peu peur de me prendre un coup de patte ou de queue… D’ailleurs j’observais rapidement qu’elle en possédait deux. C’était quoi cette louve avec deux queues ? La normalité ça lui parle ou c’est comment que ça se passe dans sa tête ?

Me couchant en sphinx j’observais la femelle qui ne semblait pas me voir. L’envie de lui sauter à la gorge pour me divertir me traversa l’esprit. Mais je n’étais pas une psychopathe qui agis sans vrai raison. Tué n’a rien de bien, c’est un moyen de se nourrir et de se défendre. Mais elle était exaspérante à rire et sourire comme une idiote. En plus elle était particulièrement bruyante et me dérangeais dans ma recherche et éventuellement dans ma pause. Me relevant alors lentement je me mis en position d’attaque avant de croiser son regard et de me rassoir violemment faisant mine que je n’ai rien essayé de faire alors que j’étais prête à lui sauter dessus pour l’attaquer. Je reculais à peine dans le sable en grognant assez agressivement, dégage ou je te saute dessus ! C’était mon message !

La louve ridicule qui se tenait devant moi sembler chercher à attraper ses deux queues. Je trouvais cela très originale d’en avoir deux. Mais je n’étais pas mauvaise dans l’originalité avec mon pelage rose. Le bruit qu’elle produisait était fort désagréable en plus d’avoir fait fuir les rares proies de ce lieu. Cette louve était vraiment une tare pour ma survie, mais aussi pour la sienne…. Enfin, a être aussi cruche il faut vraiment pas être très développé mentalement pour vouloir attraper des queues… Soupirant, je la trouvais tellement peu évolué qu’en fait je n’étais pas sur qu’elle comprendrait si je venais à l’attaquer. Je ne savais pas parler, j’agissais sur l’instinct, cela ne voulait pas dire que j’étais stupide pour autant. Au contraire je pouvais traquer un proie pendant des yeux et réfléchir sur une manière de tuer pendant des jours.


Quand elle me remarqua elle m’interpella avant de baisser les oreilles, puis de les dresser à nouveau. Tu es gênée ou tu ne l’es pas ? Décide toi non d’un chat ! Elle se présenta et s’excusa de m’avoir brusqué comme si j’avais eus peur. Moi avoir peur ? Elle ne sait pas à qui elle a à faire cette cruche là. Me rasseyant je gardais les oreilles à l’horizontal et une distance entre nous avant de craquer.



Ma voix plutôt froide et tranchante venait de me présenter. Je savais faire, Séraël m’avait apprit à me présenter quand il avait croisé Adrian et Adalric. Il ne m’avait cependant pas apprit à le faire avec douceur et délicatesse, et comme je n’avais pas envie d’être gentille, autant répondre d’une voix cassante. Je lui aurais bien dis qu’elle était stupide, mais je ne savais pas comment le formuler de manière à ce que cette idiote me comprenne.

J’attendis alors sa réaction, bandant mes muscles, prête à quitter ma position assise pour l’attaquer si jamais elle s’approchait. Et si elle faisait quoi que ce soit de brutale aussi d’ailleurs.