C'était les paroles qu'elle fredonnait avant que tu fasses ton entrée dans l'arène. Elle allait entamer la suite de la chanson, mais tu es arrivé : sans attendre, elle se fit brume. Elle n'avait pas forcément envie de jouer, elle voulait juste t'observer un peu avant de t'aborder, car c'était sur qu'elle allait le faire : elle avait besoin d'un peu de piquant dans sa vie, devenue nostalgique. La nostalgie, d'ailleurs la raison de sa venue ici, & non son gout certain pour les combats sanglants : elle se souvenait encore du temps où elle n'était qu'une adolescente, elle n'avait pas vraiment conscience de certaines choses, maintenant, elle était plus responsable - mais ne croyez pas qu'elle soit plus douce non plus - elle n'avait juste plus envie de tuer aussi sèchement, violemment, elle préférait plutôt jouer sur les émotions. Cela l'étonnait d'ailleurs, elle qui avait toujours agit selon ses fantasmes, voilà qu'elle réfléchissait longtemps avait d'agir. A ce propos, comment allait-elle réagir à ta venue?

Sous sa forme vaporeuse, elle se glissa sous les sièges de l'arène, s'approchant de toi, mais tu ne pouvais la voire. Alors que tu n'étais plus loin, elle sentit ton odeur et fut quelque peu déçue : elle ne pourrait pas s'amuser avec toi. Du moins, pas jusqu'à la folie, elle allait devoir refouler ses désirs de percussion. Tu avais de la chance, elle s'était promis de ne jamais nuire à sa meute, & comme tu en faisais partie, elle ne pouvait rien te faire. Il serait temps de se montrer. Toi, qui étais en admiration devant ce lieu historique, si cela peut se dire, elle se glissa derrière toi, & dans un léger tourbillon, la brume s'envola, laissant voir son pelage blanc immaculé, son corps sublime, ses longues pattes. Elle ne fit pas un geste alors que tu te retournais vers elle. Tu ne dis rien, elle non plus. Elle te regarda. Tu étais plus petit qu'elle, mais tes ailes te donnaient une carrure importante, un long pelage blanc, comme elle, mais aux reflets bleutés & au regard cyan. Elle te reconnaissait, tu étais noble dans la meute. Tu t’appelais Arthur.