-RP Effectué à la Falaise haute perchée -

 


 
    

Une énième découverte

    
    

    

Naïade se baladait encore dans le territoire. Elle n'était pas de garde aujourd'hui et en avait donc profité pour venir dans un territoire qu'elle n'avait jamais réellement pu explorer. Elle en avait entendu des histoires sur cet endroit de la map mais elle doutait fort que tout cela puisse être vrai. Néanmoins elle se demande si elle pourrait bien vivre ça pour une fois dans sa vie.. Être réellement bien l'espace d'un court instant. Car depuis son arrivée il y a de cela trois petits mois, elle ne se sent toujours pas entièrement dans cette meute. Évidement ça va de mieux en mieux mais elle a encore de gros progrès à faire avant de s'intégrer entièrement et de ce compter parmi une mêmbre du clan de l'eau à part entière.

Alors qu'elle espérait rester ici jusqu'à couché du soleil, elle se dit que peut-être elle pourrait s'installer.la blanche se couche alors sur le rebord de la falaise et observe la mer en contre bas. Son pelage virevoltant au gré du vent, elle ferme même les yeux pour apprécier le moment... Son museau en l'air elle prend une bonne bouffé d'air. Et à cet instant une odeur lui monte au narines et elle lâche un petit grognement. L'inconnu est encore loin mais elle peut le sentir qui s'approche... Et bientôt elle entend ses pas derrière elle. La nymphe ne bouge que ses oreilles sans regarder l'intrus pour l'écouter.

— Qui es-ce?

Elle attend un réponse qui ne tarda à venir et au même moment la femelle se redresse et se retourne pour tomber nez à nez avec un loup... Mauve. Les yeux ronds, elle observe cet individu qu'elle n'avait jamais vu auparavant.

    

    

Sans faire le moindre effort pour se camoufler, le grand mâle pourpre avançait en direction des falaises, les yeux fermés, la tête en l'air et les oreilles droites. C'était tout comme s'il était le haut dignitaire de ces lieux. C'était son territoire après tout. Plus ou moins.

Aujourd'hui, monsieur n'était pas parvenu à trouver une péripétie excitante afin d'enjoliver sa journée et de pouvoir, la nuit venue, fermer l'œil avec plein de soleil dans la tête. Ainsi il s'était décidé à partir en toute fin d'après midi en direction de la mer, espérant trouver un peu de réconfort dans le silence du soir venant. Mais alors qu'il arrivait, il entendit pour l'accueillir :

Qui est-ce ?

L'intonation de la voix le fit sursauter et sortir de ses songes. Il entrouvrit la gueule, surpris, alors que son regard s'était rivé sur une silhouette au bord de la falaise. Féminine, sans doute. De l'Eau aussi, sinon il l'aurait senti. Il resta un bref instant quoi, ne sachant pas mettre un nom sur cette fine ombre, alors qu'il lui semblait pourtant connaître toutes les louves de sa meute... Elle commençait à se redresser.

Eh bien... Purple Rain, se présenta-t-il, sa tête basculant sur le côté.

Se rappelant ses bonnes manières de noble pur souche, il fit une petite révérence en amenant une patte sur son poitrail vermeil, un sourire apparaissant au coin de ses babines alors qu'il retrouvait ses moyens. Quand il releva la tête, il rencontra le regard perplexe de la louve. Son joli visage lui disait vaguement quelque chose. Ses yeux dorés brillèrent d'interrogation tandis qu'il faisait l'effort de se souvenir.

Pour vous servir, continua-t-il de sa voix douce en arquant un sourcil, Mademoiselle... ?

   
    

Une énième découverte

    
    

    

La nymphe des eaux observait le mâle des pattes à la pointe des oreilles et elle secoue la tête doucement. Non, elle ne l'a jamais vu avant celui-là. Ça risque d'être amusant... Une nouvelle rencontre ne peut pas lui faire de mal. A cet instant l'intrus daigne se présenter comme si tout était normal.. Comme si elle était au courant. Eh bien non mon beau elle ne te connaît point. Mais ça ne saura tarder.

La blanche reste de marbre lorsque le mâle la regarde en essayant de trouver qui elle est probablement. Elle agite ses petites oreilles lorsqu'il continue à parler. Pour la servir? Certainement pas... Mais elle aime bien le voir faire cette sorte de reverance.

— Eh bien... Purple Rain, pour vous servir, mademoiselle...?

— Naïade. Enchantée mon joli.

La blanche sourit doucement et se détourne pour venir regarder le territoire à nouveau. Maintenant qu'elle sait qui est cet intrus elle peut retourner à sa contemplation en paix. Elle n'a strictement rien à craindre de lui visiblement. Et monsieur doit avoir d'autres chose à faire que de rester en sa compagnie. Mais en voyant qu'il ne prend pas ses pattes à son coup elle tourne son regard vers lui subtilement

— Je ne t'ai jamais vu avant.. Tu occupes quel rang?

Elle était légèrement curieuse. Et autant profiter de l'occasion pour apprendre à connaitre un charmant petite louloup de son clan. Elle devait se faire des amis, développer des liens avec d'autres... Elle va essayer avec lui. Elle n'a rien à perdre.

    

    

Purple Rain

Naïade. Enchantée mon joli.

Mon joli. Mon. Joli. Eh bien, quel toupet. Non seulement on ne le connaissait pas, lui, le noble de l'Eau - le seul et l'unique qui plus est ! - mais en plus, la fine femelle prenait rapidement ses aises. Un nouveau sourire s'esquissa sur le museau du noble. Il comprit qu'il n'allait pas avoir la plénitude qu'il recherchait, mais qu'il aurait peut-être droit à la place à un divertissement d'un tout autre genre... qu'il affectionnait aussi tout particulièrement. Il n'était jamais désagréable d'être flatté par ses compères après tout. Autant passer la soirée en bonne compagnie et apprendre à connaître cette charmante créature.

Il la vit détourner le regard et s'approcha placidement de la louve, venant furtivement se poster à son côté. Ses yeux mi-clos se posèrent sur la mer Naïgma, paysage qu'il connaissait bien. Le ciel était dégagé, peut-être le soleil se donnerait-il en spectacle ce soir.

Je ne t'ai jamais vu avant.. Tu occupes quel rang?

Le pourpre jeta un petit coup d'œil vers sa camarade, appréciant son intérêt (malgré ce tutoiement soudain et cette aise déconcertante pour le noble, habitué à d'autres traitements). Il pardonnait malgré tout son inconscience, car pour ne pas le reconnaître elle devait être nouvelle. Il brûlait en réalité de mieux la connaître.

Je ne suis autre qu'un noble, ma chère, lui répondit-il de sa voix mélodieuse. Je crois bien comprendre que pour ne pas nous être croisés plus tôt, tu dois être une nouvelle parmi nous. Enfin, devrais-je dire, la nouvelle - je me disais aussi que ce visage me disait quelque chose. J'aurai enfin un nom à mettre sur ce petit minois.

Il lui accorda un petit sourire avant de poursuivre :

Et toi, où devrais-je m'attendre à te croiser, Naïade ? Dans les bois en train de chasser, dans les tanières pour guérir nos blessés, ou encore auprès des louveteaux ? Ou peut-être caches-tu bien ton jeu : aurais-je à faire à une féroce petite guerrière ?

Il se souvenait l'avoir aperçue auprès d'un chef d'armée, lui semblait-il. Il la guettait malicieusement.

   
    

Une énième découverte

    
    

    

La nymphe était bien heureuse de l'impression qu'elle laisse au mâle. Elle aime bien utiliser ce genre de surnom avec les gens même si elle ne les connaît point. Ça les laisse toujours surpris et légèrement outré ce qui amuse la blanche. Pour certain, ils préfèrent fuir la trouvant bien trop étrange mais pour d'autres, comme le mâle apparement, ils aiment bien ignorer et passer à autre chose. C'est ainsi qu'on voit une partie du caractère de ses individus. Elle les tests toujours ainsi pour savoir comment agir avec chacun. C'est naiade...

Et puisque monsieur ne s'enfuit pas en courant elle lui porte soudainement un peu plus d'intérêt. Quelques regards furtifs vers lui pour tenter de percer le mauve et elle se lance à lui poser une question assez direct ce à quoi la blanche eu une réponse assez claire et précise. Elle ne pouvait s'attendre à cela mais tans mieux tout compte fait.

— Je ne suis autre qu'un noble, ma chère, lui répondit-il de sa voix mélodieuse. Je crois bien comprendre que pour ne pas nous être croisés plus tôt, tu dois être une nouvelle parmi nous. Enfin, devrais-je dire, la nouvelle - je me disais aussi que ce visage me disait quelque chose. J'aurai enfin un nom à mettre sur ce petit minois.

Se fut à la louve d'être assez surprise de ses paroles. Elle en reste sans voix à le fixer de ses grands yeux rosés. Elle vient de parler bêtement à un noble... Oups. Ses oreilles s'abaissent doucement mais se redressent vivement quand elle entend la fin de cette fameuse phrase. Elle était La nouvelle. Elle retient donc un léger grognement d'agacement avant de lâcher un soupire. La naiade allait prendre la parole mais elle fut de nouveau coupé par monsieur grande gueule. Décidément il en avait de la jasette lui.

— Et toi, où devrais-je m'attendre à te croiser, Naïade ? Dans les bois en train de chasser, dans les tanières pour guérir nos blessés, ou encore auprès des louveteaux ? Ou peut-être caches-tu bien ton jeu : aurais-je à faire à une féroce petite guerrière ?

Un sourire taquin vient étirer les babines de la femelle qui se surprend elle-même à rire légèrement de ces paroles. Son regard accroche les yeux doré du mâle et elle penche doucement la tête l'air de réfléchir. Ce à quoi le mâle semblait répondre avec un petit air malicieux. Tien tien... De l'action?

— Peut-être ne me recroiseras-tu jamais plus mon cher... Dit-elle d'un ton doux et taquin. Je suis constamment en mouvement, ici et là, entrain d'explorer ou bien de surveiller le territoire. Tu as devant toi une sentinelle, malheureusement.

Un petit clin d'œil vient accompagner ses dires et la femelle détourné son regard pour contempler la mer. Elle a bien hate de voir la réaction de monsieur. Et tout compte fait, qu'il soit un noble n'y change strictement rien. Elle en changera pas pour personne.

— Et vous ? Votre majesté...Où devrais-je me rendre si l'envie soudaine de croiser ce joli pelage pourpre me prenait?

Ce qu'elle joue avec le feu la petite. Mais elle aime beaucoup s'amuser avec les mâles. Surtout quand ils sont respectifs à ses petites jeux malins. Ce sont les meilleurs pour une partie des plus réussi! Et franchement, quand ils se sépareront, elle ne risque pas de le revoir ou bien se sera une pure adon comme cette présente rencontre.

    

    

Purple Rain

Le loup aux yeux dorés put se rassurer de constater que la petite femelle ne le connaissait véritablement pas, et non pas qu'elle l'avait ignoré. Il s'amusait toujours face à la réaction de ses nouvelles rencontres lorsqu'elles apprenaient son titre. Rain n'était pas un noble bien difficile, et il pardonnait facilement la maladresse de ses camarades face à sa noblesse.

Il remarqua aussi l'agacement assez soudain de la louve blanche au surnom de nouvelle. Peut-être avait-elle mal vécu son insertion dans le clan, ou peut-être ne l'avait-elle tout bonnement pas encore vécue - ce qui expliquerait pourquoi elle se retrouvait ici ce soir, seule face à la mer, tandis que les autres loups de la meute se rassemblaient au camp. C'était sans doute un sujet à creuser, mais pour l'heure il vit que sa comparse était d'une toute autre humeur. Elle semblait se réjouir de sa question car elle partir d'un petit rire éthéré avant de pencher délicieusement la tête et de lui accorder de nouveau ses yeux d'un rose léger.

Peut-être ne me recroiseras-tu jamais plus mon cher... Je suis constamment en mouvement, ici et là, entrain d'explorer ou bien de surveiller le territoire. Tu as devant toi une sentinelle, malheureusement.

Le mâle au pelage irisé agita doucement les oreilles. Une sentinelle ? Le bon compromis sans doute entre la force de caractère des guerriers et l'agilité et la souplesse des chasseurs. Il devait reconnaître que cela lui allait, quand bien même il imaginait mal la fine louve faire face à un gros solitaire intrusif aux penchants meurtriers. Un sourire s'esquissa brièvement au coin du nez gris du loup devant le clin d'œil de la petite blanche. Déjà des idées de répliques trottaient dans sa tête, mais il la laissa poursuivre sur sa lancée tant elle semblait enjouée :

Et vous ? Votre majesté...Où devrais-je me rendre si l'envie soudaine de croiser ce joli pelage pourpre me prenait?

Vouvoiement. Une nouvelle malice éclaira le visage du grand pourpre lorsqu'il comprit que le jeu avait pris. C'est qu'elle prenait rapidement du galon la petite. Balayant tranquillement le sol meuble de sa queue tricolore, sa majesté mima un petit temps la réflexion, tel un loup rare dont les journées étaient très occupées. L'une de ses pattes s'était relevée vers son épaule pour venir caresser soigneusement le joli pelage pourpre, qui étincelait lui-même comme s'il pouvait se réjouir des flatteries qui lui étaient adressées. Puis le noble bascula légèrement sa tête sur le côté en lançant à Naïade un regard empreint de miséricorde :

Hélas, il n'est pas chose aisée que d'observer mon fin museau. Tout comme toi, légère veilleuse que le devoir appelle, j'arpente depuis bien longtemps les terres de nos ancêtres et celles mêmes de nos ennemis.

Il accorda encore son regard doré un instant à la louvette au pelage pur avant de le reporter à son tour sur la mer lointaine. Il était certain qu'il pouvait jouer de son caractère aventureux tant il lui arrivait d'aller s'égarer tout volontaire loin de leurs terres. Il savait que pour un noble, ce n'était pas commun, mais il avait ses raisons. Mais bien sûr, malgré ses nombreuses balades et sa régulière absence du camp (lieu de responsabilités qu'il fuyait tout particulièrement), le noble savait que Naïgma restait l'environnement qu'il devait côtoyer le plus souvent. Les falaises, la plage étaient sans doute ses lieux de prédilection. Il observa un temps la mer, songeur. Naïgma était son refuge, sa dame la plus proche, fiancée de toujours qui devait connaître de lui jusqu'au plus profond de ses malheurs. Mais il ne pouvait pas si facilement céder la réponse à la petite curieuse. Les yeux toujours rivés sur l'étendue lointaine, il abaissa légèrement le menton et murmura d'une voix suave :

Mais alors, frivole sentinelle, puisque nous sommes tous deux de joyeux gambadins que le destin seul guide, nos chances de nous retrouver n'en seront que plus grandes... Son museau pivota très légèrement vers elle dans un mouvement presque imperceptible tant il était mesuré. Son ton se fit plus taquin encore, chargé de mystères : Et puis, penses-tu, jeune demoiselle, que mon délicat museau ne saurait reconnaître cet agréable parfum qui s'est épinglé à ton pelage ? Si je le voulais, je serais certain de pouvoir distinguer cette fragrance d'entre les mille effluves qui peuplent le territoire.

Se pourrait-il qu'elle s'effraie à cette idée comme d'autres avant elle, ou bien la pensée de recroiser le grand pourpre lui serait-elle agréable ?

   
    

Une énième découverte.

    
    

    

Naiade attendait quelconque réponse qui ne venait pourtant pas. Elle venait pourtant de lui avouer être une sentinelle mais aucune réaction de la part du mâle. Dommage. Alors autant relancer la conversation en lui demandant où elle, elle pourrait le trouver. Bonne décision de ça part puisqu'il semble finalement se prendre au jeu que la blanche avait instauré entre eux. Quand le pourpre comment à parler, la femelle ne peut se retenir d'esquisser un fin sourire joueur sur ses babines.

— Hélas, il n'est pas chose aisée que d'observer mon fin museau. Tout comme toi, légère veilleuse que le devoir appelle, j'arpente depuis bien longtemps les terres de nos ancêtres et celles mêmes de nos ennemis.

Alors que ses petites oreilles bougent doucement à l'entente de cette voix mélodieuse la nymphe eu une idée de réponse à son petit manège. Mais outre le jeu, la sentinelle était bien heureuse d'apprendre que le mâle connaissait bien ses nouvelles terres. Elle qui s'efforçait d'explorer chaque petit lopin de terre des qu'elle en avait l'occasion... Et à chaque fois elle était seule, toujours en compagnie d'un silence pesant. Et si elle pouvait avoir de la compagnie pour les prochaines expéditions? Un sourire malin apparaît sur le visage d'ange de la blanche et elle tourne son museau légèrement vers le noble.

— Aurais-je affaire à un charmant gentlemen pour éventuellement aider une pauvre femelle perdue..? Avoir à mes côtés un mâle expérimenté d'un charisme si puissant ne pourrait que faire naître en moi un sentiment de sécurité, lache-t-elle avec un petit ton doux, imitant une voix bien triste et apeuré de cette prétendu femelle.

La petite louve des eaux suivait faits et gestes du pourpre à ses côtés et lorsque monsieur repart dans sa contemplation elle laisse son regard vagabonder sur les vagues en contre bas. Elle en vient même à fermer les yeux pour reprendre sa position de méditation. Ce qu'elle est bien ici... Et dans à peine deux petites heures elle pourrait peut-être assister au phénomène nocturne de cet endroit... A moins qu'elle ne s'embarque dans une course folle avec le phénomène vivant assis à deux pas d'elle. Va savoir ce que l'avenir lui réserve... Mais cette vois de plus en plus suave résonne à nouveau dans son petit crâne. Dès les premiers mots la blanche est parcouru de petits frissons. Frissons qui démontre son plaisir au jeu..et particulièrement avec cet individu.

Mais alors, frivole sentinelle, puisque nous sommes tous deux de joyeux gambadins que le destin seul guide, nos chances de nous retrouver n'en seront que plus grandes... Son museau pivota très légèrement vers elle dans un mouvement presque imperceptible tant il était mesuré. Son ton se fit plus taquin encore, chargé de mystères : Et puis, penses-tu, jeune demoiselle, que mon délicat museau ne saurait reconnaître cet agréable parfum qui s'est épinglé à ton pelage ? Si je le voulais, je serais certain de pouvoir distinguer cette fragrance d'entre les mille effluves qui peuplent le territoire.

Les chances de le revoir étaient effectivement bien grandes... Elle n'avait dit cela que pour voir la réaction de l'intéressé et elle en est d'autant plus heureuse que d'avoir jouer cette carte du jeu. Elle revera ce pelage violet, que ce soit par pure hasard ou bien parce qu'elle a cette soudaine envie un jour ou l'autre... A moins que lui aussi veuille revoir la petite nymphe? Ce serait bien le comble du bonheur pour cette joueuse affamée.

Le ton taquin du mâle invite la femelle à entrer de nouveau dans ce jeu où tous deux sont maîtres. Le voilà qui se met à lui chanter de belles paroles qui pourraient sembler si romantique si les raisons n'avaient pas été autres. La blanche, doucement, subtilement, se tasse légèrement pour rompre le plus gros d'espace qui sépare les deux canidés. Il n'y reste qu'un tout petite centimètres où le bout de ses poils peuvent à peine sentir la présence de ceux qui pourpre. Et à ce moment elle tourne son museau pour observer le noble. Sans parler pendant une bonne minute elle ne fait que le regarder et plonger son regard dans le sien à mesure que son sourire charmeur prend place sur son joli minois.

— Le crois-tu mon beau? Que ce museau puisse me retrouver parmi mille et millier? A des mètres à la ronde? Contre vents et marées? N'est-ce pas là une trop haute espèrence que vous me faire votre altesse? Commence-t-elle avec cette vois suave qu'elle ce donne pour répondre au ton qu'empruntait le pourpre.Car bien sûr... Rien ne me ferait plus plaisir que de pouvoir me perdre à nouveau dans ce magnifique regard envoûtant, que de pouvoir m'imprégner de cette odeur délicieuse qui vous caractérise et de pouvoir entendre ce chant mélodieux qu'est votre voix se portant à mes oreilles...

Elle n'avait lâché le regard du mâle pour une sincérité des plus désarmante dans ses propos. Et durant son manège la douce queue blanche de la nymphe devait caresser le pelage violet de son compagnon de jeu. Allait-il accepter d'entrer dans ce terrain dangereux? Un point de non retour pour les deux loups qui ne se connaissent pourtant pas... Un jeu qui pourrait aller jusqu'à détruire une relation si le mâle en avait une... Quoi que vu son jeu elle doute qu'il ai quelque chose de sérieux l'attendant à la tanière. Elle chasse cette idée de sa petite tête et revient profiter du moment présent pendant qu'elle s'amuse éperdument avec cet inconnu qui malgré tout pourrait bien devenir plus qu'une simple connaissance pour la louve à force de jouer... Nous verrons bien mais ce qui est certain c'est que la nymphe n'a pas envie de s'arrêter maintenant, oh ça non, pas du tout...

    

    

Au récit de ses occupations personnelles de noble, le grand violet vit Naïade redoubler d'intérêt. Quelque chose semblait cogiter à l'intérieur de la petite blanche, il le sentait... Avec son intuition développée vis-à-vis des femelles, il devina qu'elle avait quelque chose à lui demander avant même qu'elle ne se lance :

Aurais-je affaire à un charmant gentlemen pour éventuellement aider une pauvre femelle perdue..? Avoir à mes côtés un mâle expérimenté d'un charisme si puissant ne pourrait que faire naître en moi un sentiment de sécurité.

Eh bien. Quelle surprise - elle s'y prenait décidément bien ! Allure fragile, regard timide, voix craintive... Il ne manquait pas grand chose à la jeune sentinelle pour pouvoir s'attirer toutes les faveurs de ses comparses. Bien heureusement, le noble pourpre était suffisamment lucide et expérimenté pour y voir la réalité du jeu avant la prétendue sincérité du propos. Et la femelle ne pouvait visiblement s'empêcher de retenir des sourires enjoués, qui la trahissaient vivement - sans pour autant faire défaut au jeu.

Malgré tout, le noble crut deviner une requête honnête au-delà de l'exagération : sans doute la petite nymphe apprécierait-elle un peu plus de compagnie, elle qui semblait s'être par dépit résolue à la solitude, allant s'isoler les soirs au bord des falaises mélancoliques. De toute façon, si c'était le cas, si elle désirait le revoir sincèrement, il ne pourrait qu'en être plus heureux... Enfin. Dans tous les cas, la demande de la louvette était beaucoup trop flatteuse pour qu'il puisse l'ignorer, et puis, il était beaucoup trop bien apprit pour ignorer une requête de ce genre. Il releva le menton, toujours assis mais redressé avec une dignité bien noble.

Assurément, mademoiselle, fit-il en fermant les yeux de sa voix chantante, les sourcils haussés, sa tête basculant légèrement de côté. Il va de soi que ce charisme inné serait à l'entière disposition d'une jeune louvette dans le besoin. Que la frêle demoiselle n'ait crainte sous ma protection, et qu'elle demande ma bonne compagnie quand cela lui chante... Un fier et franc sourire empreint de mystère accompagna ses dernières paroles.

Mais avait-il besoin de le préciser ? En sortant de ses songes qui reposaient sur la plage Naïgma lointaine, le mâle aux yeux dorés avait pu remarquer que les pensées de la louve s'étaient aussi embarquées sur les flots. La petite blanche semblait parfaitement calme, sereine, préservée de toute la crainte qu'elle avait faussé auparavant. Ne se sentait-elle pas déjà en sécurité à ses côtés ? La voir ainsi légère lui plaisait. Elle semblait pouvoir prévoir ce qu'il pouvait advenir sans se soucier du reste, comme si elle entrevoyait déjà quelque sombre machination à son égard afin de prolonger l'instant, et rien d'autre. Seulement du présent mêlé à une pointe de futurition, sans personne autour pour se mêler au jeu.

Rain agita les oreilles. Evidemment, le prétendu jeu l'amusait - il le divertissait tant que cela l'avait tiré de ses pensées nostalgiques. Bien qu'il était suffisamment paisible pour garder les yeux rivés sur la mer, il souhaitait continuer de l'observer, elle, dans ses petits gestes de timidité qui venaient contraster avec ses preuves d'audace soudaines. Elle ne semblait pas normalement avoir ce caractère qu'elle se donnait dans leur comédie, mais pour autant, pour l'instant, elle avait la trempe d'une petite capricieuse, et le grand prendrait un malin plaisir à la satisfaire tant qu'elle aurait décidé de porter ce masque. Et si elle décidait de le poser ? Si elle n'appréciait plus leurs déguisements et qu'elle voulait voir au-delà des costumes ?Etrangement, il n'avait pas la réponse à cette question. Mais une vague intuition occupait son esprit... Il n'avait pas s'impression que tout s'arrêterait là, même si le grand rideau tombait sur l'estrade - il y aurait certainement un épilogue.

Au bout d'un temps, il remarqua qu'elle s'était rapprochée de lui dans des mouvements furtifs. Ses yeux se tournèrent vers elle, puis, remarquant l'intensité du regard de la fine louve, son visage tout entier se tourna dans sa direction. Peut-être il y eut-il une pointe de surprise un instant au fond du regard du loup. Il la fixait, les yeux brillants à la fois de mystère et d'intrigue. Ne le croyait-elle pas, lorsqu'il avançait de pouvoir la retrouver aisément ? Qu'attendait-elle de lui, un frisson, un mouvement ? Il pouvait sentir son pelage blanc effleurer le sien, mais resta d'une tranquillité solide, immobile et pourtant serein, pendu à son regard rosé en attendant d'écouter les préoccupations de la petite, et les raisons de sa soudaine témérité. Il entendit enfin ses mots :

Le crois-tu mon beau? Que ce museau puisse me retrouver parmi mille et millier? A des mètres à la ronde? Contre vents et marées? N'est-ce pas là une trop haute espérance que vous me faites votre altesse? Les yeux du beau mâle se plissèrent légèrement d'indignation devant l'air de défi de cette phrase. Bien entendu, brûlait-il de répondre, comment oses-tu remettre en doute mes nobles paroles ? Mais il la laissa poursuivre : Car bien sûr... Rien ne me ferait plus plaisir que de pouvoir me perdre à nouveau dans ce magnifique regard envoûtant, que de pouvoir m'imprégner de cette odeur délicieuse qui vous caractérise et de pouvoir entendre ce chant mélodieux qu'est votre voix se portant à mes oreilles...

Le loup au pelage irisé cessa de plisser son regard face à ces derniers mots enchanteurs. Il petit sourire placide apparut un instant au coin de son museau lorsqu'il la vit détourner le regard. Il ne mit pas longtemps à sentir la queue de la louve oser un mouvement vers lui. Inutile pour lui d'angoisser à ce geste, ni même d'y chercher une signification : ces jeux, il y avait bien assez joué pour savoir quelle était la suite de son script. Il avait certes misé dans cette partie, pourtant il n'avait rien à perdre. Sa queue striée vint se glisser sous celle de la louve, souple, pour à peine les enlacer, sans l'étreindre. Son museau gris s'abaissa contre son poitrail vermeil pour mieux gagner la hauteur de la petite nymphe. Son cou arqué faisait ressortir la noblesse de sa posture, mais c'étaient notamment ses yeux dorés, fixes et profonds, qui recélaient toute la dignité du grand mâle.

Rien ni même une tempête parviendrait à empêcher le noble de l'Eau de venir répondre au souhait d'une brave pucelle consumée par tant de nécessités... Ses mots étaient soufflés, comme murmurés, par une voix que la monotonie grave adoucissait encore plus. Ses yeux flamboyaient d'audace. Si la précieuse nymphe souhaite tant pouvoir côtoyer ma noblesse, qu'elle sache que mon esprit n'en serait que plus comblé, de pouvoir se délecter de toute sa divinité tout en sachant qu'il le fait non seulement par plaisir, mais aussi par bonté...

Un sourire secret, cette fois entier, vint souligner le visage assombri du grand pourpre. Il glissait délicatement une patte sous la sienne pour la soulever sans violence. Dans un mouvement gracieux, il vint déposer sur les doigts blancs de la louve un baiser éthéré alors que la pointe de son nez lui effleurait le poignet.

Il resta un bref instant immobile avant de commencer lentement à se redresser, précis dans ses gestes, gracieux comme jamais, afin d'affronter le regard de la louve dont il ne percevait pas encore la réaction.

C'était en général à ce moment là qu'il s'en prenait une.

   
    

Une énième découverte

    
    

    

La naïade était à fond dans l'acte qu'elle se devait de jouer, dans le personnage qu'elle s'était donné. Bien qu'en réalité elle soit ainsi assez souvent quand la situation le permet... Mais quoi qu'il en soit, avec le mauve, la louve des eaux était totalement dans le jeu de la pointe de la queue au bout du museau. Ce qui n'aidait guère à la situation était bien évidement les répliques du jeune mâle qui ne faisait qu'attiser la situation déjà presque à son seuil critique.

Alors que la blanche tentait une faveur, elle remarque l'amusement du pourpre. Bien sûr elle aimait bien rendre ses propos accompagné d'une petite mise en scène mais elle faisait bien comprendre à son acolyte qu'elle jouait encore et toujours.. Pourtant au fond elle espérait que le mâle accepte. Naiade se sentant assez seule ses temps-ci ne demande qu'à avoir un peu de compagnie... Et qui plus est, de la compagnie très divertissante. Elle devait s'intégrer et quoi de mieux que de parler avec ce noble de l'eau? Peut-être, qui sait, à force, s'en fera-t-elle un..ami? Ce serait ma foi bien étrange mais pourtant pas si improbable que cela.. Ils avaient tous deux un caractère similaire sur certain points.. Peut-être s'entendraient-ils bien en dehors de ce jeu de charme? Mais pour l'heure elle est prise avec un charmant noble qui lui fait la cours.

Assurément, mademoiselle, fit-il en fermant les yeux de sa voix chantante, les sourcils haussés, sa tête basculant légèrement de côté. Il va de soi que ce charisme inné serait à l'entière disposition d'une jeune louvette dans le besoin. Que la frêle demoiselle n'ait crainte sous ma protection, et qu'elle demande ma bonne compagnie quand cela lui chante... Un fier et franc sourire empreint de mystère accompagna ses dernières paroles.

Frêle? Je vais t'en faire une frêle louve toi! Malgré le pic de colère soudain qui c'est installé en elle, naiade n'en démontre rien et vient chasser ses sombres pensées en secouant légèrement sa petite tête blanche. Elle ne doit point se montrer agressive avec le noble... Elle doit continuer à entrer dans ce jeu. Alors, de son regard jusque là neutre, la belle vient offrire un doux sourire au pourpre. Les oreilles de la petite s'agitent doucement à l'entente de ses paroles et son regard taquin vient se poser dans la rivière doré que représente les iris du canidé.

— Quand cela me chante? Et si.. Par un pure et simple hasard.. La louve fragile demandait à voir ce loup qui la sécurise tant bien trop souvent... Voir presque à chaque jour de sa piètre existence? Et si, cette pauvre louve avait besoin de cette compagnie? Que cela en devenait un besoin..Vital? susurre-t-elle finalement à l'oreille du mâle.

Oh ce qu'elle allait loin la petite... Voir peut-être même un peu trop? Car il est évidement.. Ou presque... Que les deux canidés soit, ne se parleront plus jamais après, soit seront malaise de cette rencontre par le futur... Dans les deux cas, il est impossible que ses dires se révèlent être vérité. Peut-être même venait-elle de condamné leur relation à l'inverse de ses dires? Qui sait...

Alors qu'elle continuait vainement de s'amuser avec sa proie, le mâle reste de marbre un court instant ce qui, sans qu'elle n'en laisse paraître, l'avait légèrement agacé. Mais elle devait de s'avouer que cet adversaire était de taille. Il n'était pas de ces loups naïf et cretin qui croyaient à tout ce charabia tout droit sortie de la gueule d'une vipère. Non. Ce mâle était un maître... Un maître dont elle pourrait même prendre exemple. Et c'est ce qui lui plait. Que non seulement il résiste aisément mais qu'il entre dans le jeu au point de peut-être.. Qui sait, la dépasser. Elle adorait l'idée de devoir être meilleure que lui.. De le faire succomber avant qu'elle, elle ne succombe. C'était cela le but du jeu... But qu'ils n'avaient pourtant pas établis verbalement mais tous deux en étaient conscient. Et à ce moment, alors qu'elle se demandait quoi faire pour attirer le mâle, elle sent la queue de se dernier s'enrouler à la sienne, faiblement, subtilement... Mais surement.

S'entent le pourpre bouger, la petite se met à l'epier et sans nul doute, il était de loin une véritable beauté. Une apparence si forte, sur de lui, incassable, majestueux et bien sûr... Noble. Ce mâle devait avoir ses filets emplis de petits poissons mais pourtant il venait tout de même s'amuser avec un poisson qu'il était sur de ne point avoir. A le regarder ainsi, elle semble presque en admiration... Quoi que c'est le cas. Il est si grand comparer à elle.. Elle pourrait passer pour louveteau à ses côtés bien qu'elle ai tout de mêmes trois petites années. Il était.. Impressionnant.

Rien ni même une tempête parviendrait à empêcher le noble de l'Eau de venir répondre au souhait d'une brave pucelle consumée par tant de nécessités... Ses mots étaient soufflés, comme murmurés, par une voix que la monotonie grave adoucissait encore plus. Ses yeux flamboyaient d'audace.Si la précieuse nymphe souhaite tant pouvoir côtoyer ma noblesse, qu'elle sache que mon esprit n'en serait que plus comblé, de pouvoir se délecter de toute sa divinité tout en sachant qu'il le fait non seulement par plaisir, mais aussi par bonté...

A ce moment précis la nymphe reste sans mots. Côtoyer sa noblesse? Ce n'est que ce qu'il dégage qu'elle aime un t'en soit peu... La noblesse elle s'en contre fou. Mais monsieur semble bien attaché à son titre... Ce qui est triste car en réalité, il ne pourrait donc pas se contenter d'une pauvre nymphe venu d'ailleurs et perdue dans ce monde gigantesque... Quel dommage que tout ces propos n'aient de sens. Mais elle s'en amuse d'autant plus et vient étirer un sourire charmeur pour accompagné le ton de voix que le pourpre se donne.

— Elles en ont de la chance ces braves louves..

La blanche allait rétorquer autre chose mais elle fut prise de court par le gentlemen en personne qui s'autorise à prendre la patte de la dame et d'y déposer un chaste baiser. Il s'y éternise à peine ce qui amuse la belle et quand il eu fini son spectacle, la nymphe penche la tête dans une faible révérence douce et gracieuse digne d'une dame.

En temps normal la louve l'aurait regarder d'une toute autre manière mais présentement l'heure était à l'amusement et qu'elle en sache, tout ce cirque faisait bel et bien parti de leur petit jeu respectif? Du moins c'est dans cette direction de pensée qu'elle se dirige avant de reprendre place près du pourpre et d'enfin lui faire part de ses pensées..

— Par plaisir et bonté... N'y aurait-il pas une mince partie d'envie dans les actes du beau pourpre? À moins que monsieur ne soit point sincère dans ses propos... Mais alors qu'il sache que la nymphe serait, elle, réellement comblé de pouvoir côtoyer un être tel que vous.

Et tout cela n'était que pure vérité. Elle aimerait, au fond de son être, pouvoir découvrir ce mystère. Il en va de soit que tout cela n'est qu'un masque, un personnage. Mais qui se cache réellement derrière ce charmeur distant et mystérieux? Est-il toujours ainsi? Avec toutes ? Ou bien y a-t-il quelque chose d'intéressant sous la carapace... Quoi qu'il en soit, elle serait prête à le découvrir. Et par la même occasion, lui laisser voir ce qui se cache sous son masque à elle... Car après ce jeu, en ce moment, elle sait au fond d'elle qu'il peut valoir la peine. Le test il l'a réussi, ou presque... Quand elle verra le vrai Purple Rain, elle pourra se dévoiler entièrement au pourpre. A moins que cette relation n'en reste là, au jeu... Éternel jeu de charme. Tout dépendra des envies précises du noble.

    

    

Le grand pourpre était toujours d'un calme implacable. Chacun de ses mouvements était mesuré, chacune de ses mimiques calculée. Il était tant habitué à ces discours que tout cela lui venait aisément. Il n'avait jamais besoin d'y réfléchir : c'était une seconde nature chez lui. Et pourtant... Il ne pouvait s'empêcher d'avoir ces petits instants de surprise, ces piques de curiosité lorsque tous deux échangeaient leurs paroles masquées. Peut-être ici se laissait-il de nouveau happer par la frénésie du jeu... ? Non. Il était bien trop maître de lui, bien trop expérimenté pour céder si rapidement à de la simple séduction. Si l'intérêt s'arrêtait aux flatteries, il ne pouvait pas succomber si facilement ; quand bien même la charmante créature savait faire briller sa beauté et imposer sa finesse dans le vaste décor peu à peu assombri... Alors quoi ?

Il s'agissait plutôt des préoccupations que cachait la louvette. Malgré l'entrain qu'il montrait, le noble avait toujours un peu de recul sur la scène : il sentait que certaines choses n'étaient pas naturelles chez la brave petite, et qu'elle contenait parfois ses réactions. Il avait l'impression (peut-être était-ce juste une impression) qu'elle n'était pas ce genre de louves qui jouaient pour se contenter de jouer, pour pousser le charme jusqu'au mensonge et se laisser aller le temps d'un soir ou se retrouver à échanger des regards complices au milieu des autres loups - la louvette au pelage pur semblait aussi se cramponner à autre chose... Le mâle devina que c'est ce qui forçait son noble esprit à se raccrocher à chacune de ses paroles, car il ne parvenait pas à savoir ce qu'elle désirait, ce qu'elle espérait peut-être, jusqu'où elle souhaitait aller. Et en fin de compte, peut-être ne le savait-elle pas elle-même... Il commença à comprendre le danger du jeu. Ou plutôt, comme lui n'avait pas grand chose à perdre, les enjeux.

Quand cela me chante? Et si.. Par un pure et simple hasard.. La louve fragile demandait à voir ce loup qui la sécurise tant bien trop souvent... Voir presque à chaque jour de sa piètre existence? Et si, cette pauvre louve avait besoin de cette compagnie? Que cela en devenait un besoin... Vital?

Elle avait tout. La finesse, la délicatesse, la voix... Peu de méthode, mais que de moyens, tous aussi attirants les uns que les autres. Il n'avait pas besoin de la regarder pour sentir de nouveau ce regard intense posé sur lui lorsqu'elle susurrait ces doux mots à son oreille. Il ferma à demi les paupières, lui lançant un regard secret mais brillant toujours d'une pointe de grâce lorsqu'il croisait ses beaux yeux roses. Cela n'avait pas l'air - car il semblait enivré par la douceur de la belle, emporté par la mascarade - pourtant il nourrissait toujours des songes à son égard. Elle est petite et jeune, joue la damoiselle fragile. Pourtant elle est solide, jeune sentinelle, indépendante, obstinée - elle n'a pas le caractère des louves frivoles... Une sensation nouvelle : il y avait une tension palpable, il la sentait, quelque chose qui venait peu à peu déranger la légèreté du spectacle. Il n'y avait pas seulement du spectacle. La merveilleuse jeune louve avait du répondant, mais il était trop cru et direct pour qu'elle ait véritablement la seule volonté de se pendre à ses mots.

Il comprit que s'il voulait obtenir d'elle une réponse sous forme d'honnêteté plus pure, il devait creuser. Et pour ce, certainement, il devrait se rapprocher un peu plus sincèrement - chose qu'il ne faisait guère avec ces dames, car il n'avait généralement pas le besoin de rechercher leur franchise. Alors, s'il devait la supporter tous les jours ? Cette pensée était fort distrayante. Il bascula légèrement sa tête sur le côté pour effacer un peu les airs de mystère qui planaient toujours autour de lui, et accorda à la jeune nymphe un bref sourire débonnaire. Son visage paraissait adouci devant cette requête pressée, rassurant, comme s'il semblait enfin lui montrer, au-delà de son attention toute particulière, un semblant d'empathie.

Si tout cela devenait vital, murmura-t-il solennellement, insistant sur les mots de la petite pour pointer la gravité qu'elle avait voulu mettre en avant, alors assurément le noble ne pourrait plus se contenter de divertir la demoiselle par les qualités qu'elle lui donne : il s'agirait de la préserver pour ne pas qu'elle succombe à cet effroyable tourment, il serait là, pour elle, chaque jour - le ferait-il sans peine... ? Mais, la question n'est pas là.

Une nouvelle carte se posait, un peu brutale il voulait bien le reconnaître. Il instaura un petit temps de silence pour lui faire comprendre qu'il s'engageait potentiellement sur un nouveau terrain. La bienveillance ne quittait pas le regard du grand pourpre alors qu'il la fixait en coin, Un large et fin sourire étirait un peu plus ses babines. La question est de savoir...

L'une de ses pattes s'éleva délicatement pour effleurer le visage de la fine louve en dessinant son contour, tandis que son museau avait pivoté dans sa direction pour que ses yeux affrontent soudainement les siens, ... si la petite nymphe nécessite réellement un chevalier, ou si, n'ayant pas peur de venir aux falaises seule, elle ne s'inventait pas plutôt en réalité un caprice qui ne lui sied point... La nymphe serait-elle si frêle qu'elle le prétend, ou n'y aurait-il pas une puissance cachée derrière le fin visage de la divine Naïade ?

Il s'avérait que le noble chevalier ne daignait pas servir n'importe qui. C'est là qu'il sentait que la dimension pittoresque de leur tragi-comédie commençait lentement à s'effriter : le serviteur dévoué faisait ouvertement de la résistance à la puissance enchanteresse de la déesse, y cherchant une toute autre figure de puissance, y cherchant une identité et non plus une simple figure féminine en détresse. Il ne savait pas vraiment pourquoi il tentait ce virage au risque de perdre le jeu qui le divertissait tant - peut-être avait-il finalement l'impression qu'il y avait plus à obtenir de cette jeune louve, plus qu'un simple jeu. Il venait de contourner la piste : soit elle poursuivait sur sa fragilité féminine, auquel cas il prétendrait sans doute au dévouement noble comme il savait bien faire ; soit elle déciderait de partir en hors-piste elle aussi, se redonnant ses moyens, redevenant la sentinelle caractérielle - auquel cas le jeu suivrait peu à peu un autre chemin que le grand mâle n'avait pas autant la coutume d'emprunter... Mais elle pouvait aussi laisser les interrogations du mâle en suspens. C'est une option qui ne lui traversa pas l'esprit : il ne s'attendait pas à la voir jouer avec sa patience.

Il écarta sa patte irisée, venant la reposer tout aussi gracieusement devant lui dans un mouvement toujours représentatif de sa nature bourgeoise. Néanmoins, lorsque son museau se releva, ses yeux restèrent toujours tournés vers la petite blanche, fixes et brûlants. Peut être était-ce un avertissement ; un avertissement du danger du jeu. Sa queue restait entremêlée à la sienne - elle la retenait un peu plus fermement qu'avant. Il n'avait pas l'intention de la faire angoisser ni ressentir une quelconque forme de menace, car il ne lui voulait aucun mal à cette brave et passionnante petite. Mais cette fois, il ne comptait plus non plus la laisser lui échapper. Il n'y avait certes qu'un seul poisson, mais un poisson qui pouvait potentiellement en valoir bien d'autres... Et elle apprenait certes vite, mais trop vite : elle lui offrait des flatteries alors que son intérêt était devenu tout autre. Il voulait ce qu'elle recélait sous ses écailles blanches souples et luisantes.

Elles en ont de la chance ces braves louves..

Elle avait presque soufflé ses mots sur les quelques notes mélodieuses qu'il lui jouait normalement. Certes, aurait-il voulu lui répondre avec charme, car il savait gâter les louves de ses flatteries et de ses attentions, se savait très fort à ce jeu. Mais une autre pensée lui vint à l'esprit. Elle apprend. Cette idée fit redoubler son ardeur. Maintenant elle parlait des autres, certainement pour s'assurer que toute l'attention était sur elle, personne d'autre. Sa révérence était sublime, elle gagnait en prestance, elle était divine. Même si une méfiance inhabituelle s'était éveillée en lui, le noble devait reconnaître ces faits, il s'en satisfaisait même. Car ses yeux ne pouvaient qu'apprécier une telle magnificence dans le jeu. Elle était bien jeune. Elle ne pouvait pas le gagner, mais il ne demandait qu'à la voir persévérer. Elle était drôlement douée à ce petit jeu, et s'il n'y avait pas cette petite pointe de méfiance pour le tourmenter, il se laisserait volontiers aller à elle comme à n'importe quelle actrice du genre, leur faire croire qu'elles ont toutes une chance.

Par plaisir et bonté... N'y aurait-il pas une mince partie d'envie dans les actes du beau pourpre? À moins que monsieur ne soit point sincère dans ses propos... Mais alors qu'il sache que la nymphe serait, elle, réellement comblé de pouvoir côtoyer un être tel que vous.

Funambule, entre deux précipices. Jeu, sincérité ? Elle se posait aussi la question. Ils étaient deux à s'interroger. Un sourire amusé finit par se dessiner sur le museau gris du noble à cette constatation. C'étaient de jolies paroles, sensibles, très mélodieuses à ses oreilles délicates - et s'il avait eu la certitude qu'elles étaient sincères, alors il devinait qu'une grande réjouissance l'aurait pris.

Le jeu s'effritait, certes, assurément à présent : il tendait vers quelque chose, quelque chose d'autre. Et c'est la dernière phrase de la petite louve blanche qui avait instauré cette nouvelle certitude chez le mâle. Qu'importe ce dont il s'agissait, étonnamment, à ses yeux, ils avaient plus à gagner à être tout à fait honnêtes l'un avec l'autre qu'à jouer.

Qui n'aurait donc pas l'envie... mais c'est un mot bien néfaste. Sa voix était toujours suave, bien que dans les tons plus graves. Elle n'en était pas moins douce et bienveillante, il y avait quelque chose de sage dans ses mots qu'il n'y avait pas tant avant. Il releva la tête en détournant le regard. Et ce n'est guère la sincérité qui me manque dans ces propos. Si la nymphe souhaite ma compagnie comme on pourrait souhaiter celle d'un ami et non vouloir celle d'un servant, alors je crois que je ne peut qu'admettre que je pourrais la souhaiter aussi.

Il ne lui rejeta qu'un bref coup d'œil, aucun sourire même léger pour accompagner ses paroles. Il conservait une posture droite, toujours digne, gracieuse. Gros mystère sur la face du grand noble. Quitter le terrain du charme n'était pas de ses habitudes, alors il gardait une patte dedans au cas où. Malgré tout, rien ne laissait entrevoir sa méfiance au delà de la distance qu'il instaurait avec les mystères qu'il multipliait : un petit air malicieux s'affichait toujours sur son visage sur lequel planait l'intrigue. Il devait admettre qu'elle était vraiment passionnante.

   
    

Une énième découverte

    
    

    

La nymphe se calmait peu à peu sans réellement savoir pourquoi. Peut-être parce qu'elle se doutait que quelque chose trottait dans le crâne du noble. Elle se doutait, ou du moins redoutait, qu'il ai compris. La blanche n'était pas de celles qui charmait sans jamais s'arrêter.. Elle était de celle qui s'amusait quand cela lui chantait et si, par mégarde, le pauvre mâle succombait à ses yeux doux, elle le rembarrait aussitôt. C'était cela au fond... S'amuser égoïstement pour finalement jeter son jouet usé à la poubelle. Et elle recommence avec un tout neuf quand l'envie lui prend. Fourbe mais pas méchante. Plutôt prévenante. Elle ne succombait pas et faisait tout cela dans le seul et unique but de ne jamais souffrir des fourberies d'autrui. Au fond... Elle est une grande méfiante. Ce qui malheureuse engendre de vilains défauts.

Peut-être que le mâle l'avait compris? Ou peut-être seulement que pour une fois elle ne voulait point continuer car tout franchement le pourpre était de loin un charmeur redoutable et elle faisait une piètre chasseuse à ses côtés. L'orgueil en guide plus d'un malheureusement. Néanmoins l'envie de continuer ce jeu animait le corps entier de la nymphe qui ne pouvait entièrement quitter se déguisement qu'elle avait enfilé en croisant le regard du noble. Elle aime le voir à l'œuvre.. Essayer même si elle sait être de niveau bine inférieur au maître. C'est un défi en quelques sorte. Un défi alléchant... De plus en plus car cette voix, cet attitude...

Mais tout pris le bord en une fraction de seconde. Les deux canidés semblaient avoir réalisé l'enjeu au même moment sans pour autant que l'un d'eux ne le démontre réellement. Pourtant.. La blanche savait que le jeu avait prit une tournure bien différente et que le pas en arrière était bel et bien impossible. Probablement plus jamais elle ne pourra recommencer à porter ce masque en la compagnie du pourpre. Car une fois que l'on voit le vrai visage des autres il est encré en notre mémoire a tout jamais... Le masque devient alors transparent même si on tente de le porter à nouveau. Car les intentions réelles ont été dévoilées... Game over.

Si tout cela devenait vital, alors assurément le noble ne pourrait plus se contenter de divertir la demoiselle par les qualités qu'elle lui donne : il s'agirait de la préserver pour ne pas qu'elle succombe à cet effroyable tourment, il serait là, pour elle, chaque jour - le ferait-il sans peine... ? Mais, la question n'est pas là.

La nymphe était parti ailleurs un moment et la voix du mâle, si différente de précédemment la surprend. Elle perd tout sourire et pointe les oreilles en sa direction histoire d'écouter ce qu'il viendra ajouter au spectacle. Mais alors elle ne comprend pas.. Il continue tout en prenant ses distances... Bien qu'elle se pose de plus en plus de question la petite reste en haleine devant suspense. Mais aller continue!.

La question est de savoir...

L'impatience gagne la petite mais alors qu'elle atteint la suite, le tout la frappe en pleine gueule. Un coup de vent rafraîchissant, une vague qui vient percuter sa conscience... Ce n'est plus réellement un jeu... Mais on entre dans un terrain encore plus glissant que le précédent. Était-elle prête à y pénétrer? À s'y laisser aller? Lui faire confiance à se point? Le pouvait-elle seulement... Petite âme sensible qu'elle était. Attend mais il fait quoi lui? Le mâle qui venait se caresser le doux visage neige de la nymphe... Il avait le tour on va se le dire. Mais dans la petite tête de la blanche c'était étrange. Oui c'est cela ; étrange. Jamais encore on avait pousser le jeu jusqu'à ce point... Même au moment où celui-ci se meurt doucement.. Mais pas complètement.

... si la petite nymphe nécessite réellement un chevalier, ou si, n'ayant pas peur de venir aux falaises seule, elle ne s'inventait pas plutôt en réalité un caprice qui ne lui sied point... La nymphe serait-elle si frêle qu'elle le prétend, ou n'y aurait-il pas une puissance cachée derrière le fin visage de la divine Naïade ?

Comme au ralenti, le regarde de naïade se relève doucement pour fixer le mâle sans réelles émotions apparentes. Que pouvait-elle répondre à cela? Deux options... La vérité ou bien ce que l'assidu charmeuse dirait. Elle doit savoir ce qu'elle désire en ce moment. Et la nymphe fit son choix rapidement. L'inévitable..

— Et le noble gentlemen ici présent en pense quoi? Est-elle si frêle ou bien cache-t-elle son jeu...Commence-t-elle d'une petite voix douce. Parfois on porte le masque qui nous enchante. À vous de trouver lequel est le masque, chéri.

Il n'était pas compliqué de trouver la réalité du mensonge. Une frêle petite louve qui n'avait point confiance en elle et en autrui. Mais pourtant elle avait un fort caractère... Ce qui pouvait tromper. Sauf qu'on réalise en fouillant qu'elle n'est qu'une pauvre louve tourmentée. Le pourpre le savait surement déjà.. Ou le sentait du moins.

Et comme la foudre frappe le sol, elle réalise que le jeu vient de s'éteindre en une fraction de seconde. Mais alors pourquoi avait-il continué dans cette direction? S'intéressait-il seulement un temps soit peu à la femelle? Assez pour tenter d'apprendre ne serait-ce qu'une toute petite information sur la belle? Elle en doute bien fort malheureuse. Ou plutôt heureusement. Car la naïade n'est pas certaine de vouloir entrer dans ce second jeu à cent pour cent.

Certes, elle continuait l'autre mais l'envie avait soudainement disparu lorsque le mâle semblait changer peu à peu. Elle était son reflet et il était le sien. Les deux canidés étaient étrangement sur la même longueur d'onde apparemment. Le jeu prenait une pause, ou bien un arrêté complet pour laisser place à la vérité si bien caché jusqu'à cet heure. Et voilà que le pourpre lance la parti de sa voix grave.

Qui n'aurait donc pas l'envie... mais c'est un mot bien néfaste. Et ce n'est guère la sincérité qui me manque dans ces propos. Si la nymphe souhaite ma compagnie comme on pourrait souhaiter celle d'un ami et non vouloir celle d'un servant, alors je crois que je ne peut qu'admettre que je pourrais la souhaiter aussi.

Cette sincérité, cette troublante sincérité. Naïade redevient subitement plus que sérieuse et sa tête se penche doucement sur le côté dans un mouvement typique d'un jeune chiot en prise à la confusion. Un ami? Et non un servant? Alors c'était ça qu'il croyait? Il croyait n'être qu'un esclave? Certes, elle peut agir ainsi parfois, involontairement mais se qu'elle cherche d'abord et avant tout c'est la sécurité, l'amitié. Une vraie, une seule. Car la jeune louve n'aime pas tans la solitude et ici... Ici elle espérait trouver une nouvelle vie. Elle a besoin d'avoir un point d'ancre, quelqu'un en qui compter. Elle lâché douc un soupire presque silencieux et avec un regard doux, elle fixe le beau mâle. Son museau vient pousser délicatement celui du pourpre avant qu'elle ne parle pour la première fois sincère à cent pour cent.

— Qui te dis qu'au fond ce n'est pas ce que la nymphe souhaitait? Un ami... Un compagnon de jeu peut-être aussi, dit-elle en souriant bêtement, mais j'adorerais, non, je rêverais d'avoir cet ami dont tu parles...

Peut-être que c'est lui cet ami... Ou peut-être pas. Mais ce qui est sur c'est quelle venait de laisser tomber le masque. Il venait de se fracasser contre le sol, a tout jamais brisé, impossible à enfiler de nouveau. Maintenant il était trop tard pour faire marche arrière mais elle pouvait encore fuire ou bien assumer. Cela allait dépendre du mâle et de ce qu'il est prêt à dire, à faire. S'il préfère le jeu, elle peut toujours jouer. S'il préfère la vérité elle peut toujours essayer... Et s'il préfère laisser tomber, peut-être qu'elle le laissera filer. Ne pas s'attacher, la confiance se gagne avec le temps. Il a de chemin à faire mais ça il ne le sait peut-être pas. Sauf que sans le savoir elle-même, elle a ouvert la porte pour le pourpre... À lui de prendre sa décisions et en bonne naïade qu'elle fait, elle suivra la danse pas à pas.

    

    

Purple Rain

Le noble le sentait. C'était comme si le jeu s'effaçait, et pourtant il était toujours là, menacé par une tension plus présente et inquiétante. Et comme s'il était sur le point de se rompre pour mourir, il prenait une intensité soudaine. La merveilleuse nymphe était distraite, elle semblait machiner quelque sombre chose derrière son doux et fin visage - elle s'agrippait au masque. Pourquoi ? Cela était d'ordinaire tellement facile pour lui de sonder l'esprit des louves ; mais la petite nymphe, elle, lui donnait franchement du fil à retorde.

Ou bien ce masque, finalement, n'était-il qu'une barricade. Un bouclier derrière lequel la jeune femelle se protégeait. Cette pensée surprit le grand pourpre. Mais lorsqu'il y repensait, cela coïncidait étrangement : l'environnement calme ; le soir arrivant ; la fine silhouette au bord du précipice ; le caractère trempé de la sentinelle indépendante et celui bien plus fragile de la demoiselle craintive... la solitude de la petite nouvelle. Pourtant elle avait joué avec audace jusqu'à maintenant, et ce, admirablement. Tout cela avait été de la pure mascarade comme il en était adepte. Sauf que maintenant, le sérieux imprégnait dangereusement l'air. Mais enfin, que ce terrain inconnu est palpitant... !

Il la tenait en haleine, il le voyait. En laissant planer les questions risquées, bon orateur qu'il était, il voyait d'abord la surprise puis peu à peu l'impatience la gagner. Elle réfléchit à toute allure, songea-t-il en l'observant avec une grande attention alors que son regard restait braqué sur elle. Il voyait son visage inexpressif se relever vers lui, ses yeux roses dénunés de douceur lui paraissaient désemparés. Elle est désarçonnée, fin prête à admettre, je vais avoir mes réponses.

Et le noble gentlemen ici présent en pense quoi? Est-elle si frêle ou bien cache-t-elle son jeu... Parfois on porte le masque qui nous enchante. À vous de trouver lequel est le masque, chéri.

Il arqua un sourcil. Oh. Quelle maligne. Elle refusait de le dire, elle prolongeait tranquillement le faux, répondant à une question par une question, répondant à sa question par sa question. Gain de temps. C'était habilement joué. Même sans avoir beaucoup de temps pour lui répondre, elle arrivait encore à se défendre, laissant au loup l'amertume de la déception, lui qui avait enfin cru la persuader. Mais dans son indignation, le noble loup trouva un signe de petite victoire : pour qu'elle n'ait rien à lui expliquer, elle devait s'être sentie prise au piège, incapable de surjouer ou d'admettre la vérité face à ce dilemme. Elle avait dû laisser un indice pour préserver ses secrets. De son regard vif, Rain l'avait trouvé et pensait peu à peu se rapprocher de la vérité. Il discernait enfin une part de vrai dans les paroles de la louve au pelage immaculé : "parfois on porte le masque qui nous enchante".

Le grand mâle au pelage irisé eut un petit sourire énigmatique, le visage encore assombri alors que sa tête était toujours abaissée vers la divine louve. Puis il finit par relever le museau, voulant relâcher un peu la pression qu'il lui avait mise, bien qu'il ne la libérait pas pour autant. Il reposa son regard vers la mer afin de lui accorder un instant de répit.

La divine nymphe veut savoir de quel masque il s'agit ? Eh bien, puisqu'elle ne cédera pas si facilement la réponse, voici ce qu'en pense le noble... Sa voix était tranquille, un peu murmurante. Il marqua un temps de pause et ferma les yeux en baissant le museau vers son poitrail vermeil, arquant son puissant cou, les sourcils haussés avec certitude. Il arborait un sourire - toujours le même - en poursuivant sur sa lancée : J'ai pu voir les deux ce soir, tant et si bien joués l'un et l'autre que je ne peux qu'en déduire qu'il ne s'agit ni de l'un, ni de l'autre, mais d'un beau mélange des deux. La nymphe n'est pas très puissante, mais à quoi bon ? puisqu'elle a la force d'esprit de se voiler et qu'elle est persuadée d'être protégée sous ces masques. Et pourquoi se défend-elle si habilement ?

Pourquoi en ressent-elle le besoin ? A cette question là, le noble sut qu'il n'aurait pas la réponse. Son sourire ne s'effaça pas, mais diminua en intensité pour laisser s'échapper un soupire. Les yeux toujours fermés, il souffla pour terminer :

Elle aimerait pouvoir faire confiance, mais elle ne le peut pas.

Voici ce que fut le résultat de ses songes. Et le rideau était tombé, il le savait cette fois - car après cela, il se voyait mal pouvoir regarder la louve de nouveau en face en jouant son rôle aussi bien qu'avant. Il avait un peu trop cédé de son honnêteté. Mais pourquoi persistait-il ? Pourquoi ne se contentait-il pas de ses charmes, de sa beauté, de sa délicieuse délicatesse sur fond de naïveté ? Peut-être parce qu'elle avait tous les moyens, mais pas toute la méthode, alors qu'elle pouvait prétendre à la perfection. Cela l'avait alerté, peut-être même courroucé, charmeur professionnel qu'il était. Parce qu'elle manquait de franchise, elle ne misait pas une once de confiance pour parfaire son jeu - alors qu'il ne lui manquait que ça ! Peut-être en fin de compte manquait-elle trop de confiance pour se permettre d'en accorder un tant soit peu aux autres et au hasard de ce qu'il aurait pu arriver ensuite.

Ses songes l'avaient emporté, si bien qu'un temps il n'avait pas remarqué la confusion dans laquelle il avait plongé la jeune louve. Une oreille s'agita brièvement en percevant le son d'un léger soupire emporté par le vent. Soudain, il sentit son museau se faire pousser, et rouvrit subitement les yeux en voyant qu'il s'agissait du petit nez de la nymphe au pelage immaculé. Il la regarda curieusement, ne pouvant pas voiler sa surprise face au geste et à l'étrange changement qui s'était opéré sur le doux visage de la sentinelle.

Qui te dis qu'au fond ce n'est pas ce que la nymphe souhaitait? Un ami... Un compagnon de jeu peut-être aussi, dit-elle en souriant bêtement, mais j'adorerais, non, je rêverais d'avoir cet ami dont tu parles...

Il la regardait encore, l'esprit un peu troublé. C'était une fente. Plus que cela, une ouverture. Elle lui tendait la patte, de manière craintive certes, toujours précautionneuse sans doute, et puis au sens figuré surtout - mais elle le faisait. Il devinait que cela lui avait demandé un certain courage. Cette frêle patte, il ne demandait qu'à la saisir. Il ne savait pas pourquoi ce geste de la louve - ou plutôt ces mots, car le geste était de son imagination à lui - provoquait en lui cette subite vague de chaleur. Il accueillait ces aveux avec un apaisement qui le déconcertait.

Décidément, les nymphes sont des merveilles bien compliquées... considéra-t-il doucement. Un sourire véritablement amusé, loin de ses sourires implacables et secrets, se dessina sur son museau. S'il s'agit de ce dont elle rêve vraiment, un ami, alors pourquoi s'attirait-elle un servant ? Mais je devine qu'elle a ses raisons, si précieuse qu'elle est, elle doit se préserver. J'ose seulement espérer que pour faire ses trouvailles, elle n'ira pas voir plus loin...

Il la regardait de nouveau en face, ses yeux dorés brillant dans le crépuscule imminent. Comme il voulait éviter d'y laisser brûler de l'espoir, il détourna son regard vers le ciel. Il restait un noble avec sa dignité malgré tout... ! Il ramena sa queue torsadée de trois couleurs contre son flanc, libérant ainsi celle de la petite sentinelle qu'il étreignait jusqu'à maintenant. Il avait gagné une partie de ce qu'il voulait comprendre en sacrifiant une partie de sa noblesse - c'était là une victoire pour Naïade. Mais il était prêt à le reconnaître : il avait fait ce sacrifice en toute connaissance de cause. Il souhaitait seulement que la nymphe, qui avait maintenant la balle dans son camp, n'ait pas l'idée de venir au bord de la falaise pour la jeter à l'eau. Maintenant qu'il l'avait libérée, il se sentit obligé d'insister, de nouveau sur un ton discret, grave et mélodieux :

Et puis, ce serait dommage... Le ciel pourrait bien avoir à offrir un beau spectacle ce soir.

   
    

Une énième découverte

    
    

    

La discussion prenait une force étrange. Un deuxième souffle, une nouvelle vie... Un tournant brusque et risqué. La petite nymphe tentait de rester dans le charme mais ce côté des habitant les deux êtres se mourrait à petit feux malgré tout. Peut-être avaient-ils tous deux cette envie de découvrir l'autre plus que par le charme. C'était assez ironique vu comment ils agissaient à l'habituel. Mais pas impossible... Même si cela reste impressionnant vu la méfiance de la jeune louve. Elle lance alors un regard de biais au mâle pour voir qu'il observe maintenant la mer et elle décide d'en faire de même dans cet ambiance si silencieuse peut-être bien pensive.

La divine nymphe veut savoir de quel masque il s'agit ? Eh bien, puisqu'elle ne cédera pas si facilement la réponse, voici ce qu'en pense le noble...

Bien-sûr qu'elle ne compte pas le dire si facilement. L'orgueil est assez présent en ce moment. Mais alors là, elle a bien envie de savoir ce que le beau pourpre pense de tout cela, d'elle et de ce masque qu'elle se donne pourtant si souvent. Elle sait qu'il doit avoir une bonne idée de la vérité et du mensonge. Elle le sent.

J'ai pu voir les deux ce soir, tant et si bien joués l'un et l'autre que je ne peux qu'en déduire qu'il ne s'agit ni de l'un, ni de l'autre, mais d'un beau mélange des deux. La nymphe n'est pas très puissante, mais à quoi bon ? puisqu'elle a la force d'esprit de se voiler et qu'elle est persuadée d'être protégée sous ces masques. Et pourquoi se défend-elle si habilement ?

Silence de mort, une mouche qui vole, puis le soupire du noble vient combler cet ambiance de plus en plus tendue.

Elle aimerait pouvoir faire confiance, mais elle ne le peut pas.

Et il sait comme elle l'avait prédit. La nymphe est officiellement démasqué par le pourpre. Il ne lui est donc plus possible d'espérer pouvoir lui en passer sous silence. Il peut deviner, ressentir, déduire.Le temps de réaction de la femelle fut assez rapide, car prise au piège elle est prise en ce sentiment qui se veut être de la protection, oui, se protéger comme elle le faisait toujours.

— Effectivement. Elle ne peut pas.

Tout cela pour signifier qu'elle ne lui fait pas plus confiance qu'un autre. Bien qu'au fond, dans son petit coeur bien enfouie, elle espère pourvoir laisser sa confiance aller un jour.. Et le mâle devient soudain pensif se qui laisse la femelle assez mal à l'aise... Alors elle effectue se simple petit geste qui semblait rendre le pourpre confus et elle s'en excuse du regard.

Sans savoir pourquoi, la suite des événements lui semble irréel. Comme si elle avait été possédée et que ce n'était pas elle qui était en contrôle de son corps et donc de sa parole. Étrangement, elle regrette légèrement ses paroles. Elle venait de laisser tomber ce masque qu'elle aimait tans porter. Pourquoi? Pour qui? Pour lui. Ce loup qu'elle ne connaît point, ce mâle charmeur et probablement collectionneur. Peut-être se jouait-il d'elle, surement même, et peut-être qu'il profitera de cet occasion pour lui faire du mal... Qui sait? Alors pourquoi lui avoir entrouvert cette porte ?

Décidément, les nymphes sont des merveilles bien compliquées... S'il s'agit de ce dont elle rêve vraiment, un ami, alors pourquoi s'attirait-elle un servant ? Mais je devine qu'elle a ses raisons, si précieuse qu'elle est, elle doit se préserver. J'ose seulement espérer que pour faire ses trouvailles, elle n'ira pas voir plus loin...

Ce que venait de dire le mâle laisse la blanche pensive et légèrement intriguée. Des merveilles? Oh ça non mon cher. Ce qui l'a fit sourire instantanément. Puis le reste la fige sur place. Son regard doux observe le pourpre tandis que sa tête se penche légèrement sur le côté. S'attirer un servant? C'est donc se qu'il est... Oh le charmeur. Il n'arrête pas. Et elle aime bien cette idée.. Qu'il ne s'arrête pas complètement de jouer. Et donc la précieuse nymphe tente de répondre à son interlocuteur tout en tentant de bien faire les liens dans son petit crâne.

— Comme elle vous l'a dit charmant gentlemen, ce n'est que pour pure sécurité qu'elle demandait votre compagnie... Mais vous avez raison, elle se préserve et cela restera mystère. Pui un silence, suivit de son fin sourire qui s'efface peu à peu. La pause dure un petit moment avant qu'elle ne plante son regard dans les yeux doré du noble. Elle se doit d'aller plus loin... Du moins si elle ne trouve rien ici qui puisse la satisfaire...

Son regard maintenant brillant s'accroche à ses yeux pendant une bonne minute avant de s'en détacher doucement pour observer le ciel qui s'assombrit peu à peu. Synchronisation parfaite entre les canidés car tous deux sont maintenant dans la même position. Elle ne savait pas si elle devait parler à nouveau ou simplement observer en silence.. Et c'est à ce moment que le vison mélodieux de cette vois lui monte aux oreilles. Encore... Mais cette fois elle sourit, doucement, subtilement et bien sûr malicieusement.

Et puis, ce serait dommage... Le ciel pourrait bien avoir à offrir un beau spectacle ce soir.

Ce n'est pas faux. Mais la naïade n'est pas certaine de vouloir assister à ce spectacle. D'une part elle aimerait rester en sa compagnie et observer ce phénomène dont elle a entendu parlé... Mais d'un autre, si cette histoire est vraie, veut-elle vraiment vivre cet expérience? Elle reste de marbre et baisse la tête pour observer ses pattes avant. Sa queue se balance doucement dans son dos et ses oreilles s'abaissent doucement avant que sa voix ne s'élève pourtant qu'en un murmure.

—Et ce spectacle, tu voudrais bien rester pour l'admirer avec moi?

Une invitation à passer plus de temps avec elle. Réponse subtile à sa phrase à lui. Elle veut rester, elle doit rester. C'est peut-être une chance qu'elle a. Qui sait ce qui pourrait advenir de cet discussion.

    

    

Le grand pourpre voyait déjà la réponse fatale venir, car c’était la seule explication qu’il avait trouvé au comportement de la précieuse femelle. Et puis, il l’avait provoquée, cette réponse. Il devinait bien qu’elle ne serait jamais venue toute seule.

Effectivement. Elle ne peut pas.

Même si elle n’en avait guère le choix, c’était au moins un premier pas de la part de la jeune louve : elle admettait l’absence de confiance dans son jeu, qui avait pu irriter un peu le noble dont les jeux sont plus francs. Il fallait toujours un peu de confiance, prendre des risques pour alimenter la flamme. L’espace d’un soir ou parfois de quelques jours, ces louves audacieuses et franches, le noble les aimait vraiment. Alors lorsque ce n’était pas vraiment réciproque il pouvait le sentir, il s’indignait, le jeu devenait à ses yeux plus pervers que divertissant. Il n’aimait pas donner de sa personne sans retour.

Cependant, c’était peut-être la première fois qu’il rencontrait le jeu comme non seulement un divertissement, mais aussi un moyen de défense. Le charme était fait pour attirer les foudres, non pas pour s’en préserver ! Il remarqua un coup d’œil empreint de malaise à son égard. En ce moment même, désarmée du masque de verre qui lui servait de bouclier, elle devait craindre sa réaction. Et lui, qu’avait-il envie de lui faire voir ? Son indignation ou son empathie ? Il jugea qu’il ne devait pas trancher si tôt et préféra poser une réplique courte :

Elle le devrait.

Cela remplaçait bien toutes les leçons qu’il pouvait lui faire, tout comme ça pouvait remplacer un pourquoi ? auquel sans doute il n’aurait pas eu de réponse franche. Il laissait à la nymphe la liberté d’en tirer les conclusions de son choix. Ce monde n’est pas assez certain pour qu’on se permette d’y avancer sans prendre de risques, sans faire de sacrifices. Il en aurait eu des choses à dire que l’expérience lui avait apprises, mais il resta muet. Oui, pour l’instant il avait bien plus l’impression d’être un servant car il était privé de paroles véritables - mais il ne prétendrait plus pour longtemps à ce rôle sans réciprocité.

Comme elle vous l'a dit charmant gentlemen, ce n'est que pour pure sécurité qu'elle demandait votre compagnie... Mais vous avez raison, elle se préserve et cela restera mystère.

Il vit un sourire s’effacer des lèvres de la jeune damoiselle alors qu’elle replongeait son regard dans le sien. Il le soutenait sans qu’il ne brûle dans ses yeux dorés autant de passion, ni de tension, pas non plus de compassion, uniquement une vague intrigue y persistait et un calme implacable. Cela restera un mystère… Toujours la même question qui revenait trotter dans son esprit. De quoi avait-elle donc si peur ? Il fit à son tour un petit sourire tranquille en présentant dans un geste gracieux les coussinets de l'une de ses fines pattes antérieures vers le ciel.

La nymphe peut faire des mystères si cela lui chante – n’est-ce pas le propre des divinités ? Mais qu’il est difficile de s’attirer de la bienveillance à grands coups de secrets…

Sa voix restait paisible et mélodieuse, dénuée de reproches, peut-être plus sur le ton du constat ou du conseil. Bien qu’il ne lui assurait plus ouvertement de la garder sous sa protection, il restait assis auprès d’elle sans bouger. Il ne ressentait pas l’envie de partir, Les masques étaient certes brisés et le jeu avait diminué en intensité mais il n’était plus question d’intérêt, sinon de vérité. Il reposa sa patte lentement. Comme il voyait encore son regard s’accrocher au sien, il continua de le soutenir - ces grands yeux roses étaient agréables à détailler, leur étincelle amusante à scruter - jusqu’à ce que tous deux se détournent vers le ciel côte à côte. Le vent traversait leurs pelages proches, apportant à leurs narines les odeurs marines de sel et de poisson. La voûte céleste qui se peignait progressivement ne se voilait pas. Il y aurait assurément de belles couleurs à regarder ce soir.

Et ce spectacle, tu voudrais bien rester pour l'admirer avec moi?

La voix était faible, hésitante, peut-être craintive. Il dressa les oreilles tant cette subtile demande sonnait vraie. Toujours voilée mais plus directe, plus franche. En lui jetant un petit coup d’œil, il put remarquer qu’elle avait baissé la tête et les oreilles, les yeux rivés sur ses frêles pattes avant. Un petit sourire amusé étira les babines du grand pourpre. Il comprenait que pour approcher la petite louve, il était question de beaucoup de patience. Elle était comme un petit animal sauvage farouche qu’il fallait laisser venir à soi. Peut-être finalement allait-elle le contraindre à être un servant… Il chassa bien vite ces pensées de son esprit - il lui serait bien trop compliqué de faire abstraction de son indignation de bourge. Mais pour l’heure, ne pouvait-il pas plutôt au contraire se satisfaire de voir que, maintenant qu’elle était libre, la petite nymphe ne s’enfuyait pas en courant comme la merveille éphémère qu’elle avait pu incarner ? Le noble balaya le sol de sa queue torsadée pour chasser ses pensées. Après un court silence, il abaissa la tête pour venir relever le nez de la jeune femelle d’un doux petit coup de museau.

Avec plaisir, dit-il en un murmure doux et chantant. Il y a des choses qui seront toujours plus agréables de vivre en bonne compagnie : ceci en fait partie.

Il releva la tête, vint un instant effleurer le front de la petite sentinelle de son museau en fermant les yeux. Le parfum qui émanait de son pelage, particulier, chargé de bien des odeurs de tout le territoire, le retint un instant, le laissant aller à une brève rêverie. Il s’en extirpa promptement, ne voulant pas que la louve s’effraie à son geste, puis il revint poser lentement ses yeux calmes sur la mer qu’il aimait tant. La malice qui imprégnait son être tout entier avait quitté son visage pour y laisser une paisible expression de calme et de certitude au-delà du mystère.

   
    

Une énième découverte

    
    

    

La nymphe était désarmé, mise à nue, démasqué. A ce moment elle avait peur de ce que pouvait dire le mâle. Elle venait de lui avouer qu'elle ne faisait point confiance. Et par la même occasion elle venait de mettre un point à ce jeu et peut-être aussi même à cette relation qui ne faisait que débuter. Le mâle avait l'air d'être de ceux qui était si sincère. Les prédateurs qui veulent réellement aller plus loin avec leur proies. Naiade, elle, faisait parti de ceux qui ne voulait que s'amuser avec les proie mais qui les laissait repartir sans leur donner de reste.

Elle le devrait.

C'était assez clair comme message. Il n'avait pas aimé cette révélation de la blanche. Il aurait probablement préféré rester dans le jeu jusqu'à la fin. Mais ils avaient pris un tout autre tournant. Peut-être qu'elle aurait dû, qu'elle devrait lui faire confiance. Du moins essayer. Après tout si elle ne le fait elle ne risque pas d'en tirer grand chose. Apparemment. Elle observait le mâle du coin de l'œil, mâle qui semblait réfléchir avant que sa voix ne parvienne au oreilles de la nymphe.

La nymphe peut faire des mystères si cela lui chante – n’est-ce pas le propre des divinités ? Mais qu’il est difficile de s’attirer de la bienveillance à grands coups de secrets...

Le vérité fait mal? Oui en effet. Elle vient de se prendre une gifle en plein museau. Mais cette gifle va peut-être mélanger les idées dans ce petit coco perdu. Elle observait le ciel tout en se perdant dans le plus creux recoin de ses pensées. Pourquoi ne faisait-elle point confiance aux autres ? Elle avait peur d'être blessé, qu'on joue avec elle. Alors elle les gardait à distance. Mais au fond... Si elle n'essaye pas, elle ne sera jamais proche de personne, pas même d'un seul et unique loup. Elle vieillira seule, sans amis ni même compagnon de vie, sans famille. Ce n'était pas son souhait au fond. Alors pourquoi se protéger alors qu'on ne montre quelconque agressivité? Ils jouaient mais c'était beau le jeu. Cela ne voulait rien dire. Alors pourquoi s'en priver?

Un doux sourire vient prendre alors possession de son visage et la blanche se calmant peu à peu propose au mâle de rester avec elle. Elle espérait mais doutait. Comme toujours on dirait bien. Mais alors qu'elle sent faiblement le museau du noble relever le sien, ses oreilles se dressent doucement et ses grand yeux vienne à nouveau à se plonger dans le regard du pourpre.

Avec plaisir... Il y a des choses qui seront toujours plus agréables de vivre en bonne compagnie : ceci en fait partie.

— En bonne compagnie.. Murmure-t-elle tout en lâchant un petit rire.

Elle avait d'abord été surprise de ses paroles mais son geste la laisse figée davantage. Que faisait-il là? Elle se posait des questions la petite mais pourtant elle ne voulait le chasser et attendait donc qu'il ai fini, qu'il se sépare d'elle pour reprendre sa place tout calmement. Elle avait fermer ses beaux yeux un court instant pour les réouvrir doucement. Tout ce stress l'avait instantanément quitté, toute cette peur se dissipait lentement mais sûrement.

La naiade pose son regard sur le ciel qui s'assombrit doucement avant de se rappeler la phrase du canidé. Les secrets, les mystères. Ce n'est pas bon, pas bon pour une relation. Et le mâle à raison. Si elle veut faire de noble un ami elle se devait d'être en confiance avec lui, d'être sincère et réelle. Elle soupire alors doucement et hoche la tête comme pour se redonner confiance en elle.

— S'il faut laisser de côté les secrets pour avoir la chance de vous côtoyer...commence-t-elle tout en faisant une légère pause et en tournant son regard vers le mâle. Eh bien ça en sera fini de tout ses mystères. Je vous direz, noble loup, ce que vous désirerez savoir de moi et je vous laisserez voir sous ce masque tout ce qui s'y cache...

Elle venait là de baisser toute barrière, de lui ouvrir toute les portes. La balle était dans son camp, il était le maître, celui qui déciderait des événements futurs. S'ils allaient se revoir, s'ils allaient continuer à jouer ou bien se dire la vérité. À lui de décider, de lui faire part de ce qu'il souhaite réellement tirer de cette petite nymphe. Elle le lui donnera, quoi qu'il en soit.

    

    

   
    

Une énième découverte

    
    

    

Ce geste... D'affection? Restait une surprise pour la petite femelle qui ne s'attendait guère à recevoir de tel traitement de la part du pourpre. Ou était-ce là seulement un petit résidu de ce jeu dont elle était accro? Ce jeu qu'elle avait abandonné malgré tout pour s'abonner à la vérité pure et dure? Peut-être était-elle devenu un peu folle? Elle imaginait des choses? Pourtant non. Tout était réel. Le mâle tentait de garder une patte dans le jeu tout en était à moitié dans cette dure réalité.

Alors que le tout était si calme, que la femelle était paisible, elle lui ouvre cette petite porte scellé à clé. L'une des nombreuses portes à vrai dire mais... Pour l'heure elle fait un énorme pas en avant. En ce bah couché de soleil elle vient de garantir son honnêteté envers le noble. Tout cela quand monsieur le souhaite, bien évidement. C'est alors que le mâle se tourne vers elle. D'abord semblant réfléchir puis... Il se met à... À rire? Oui c'est cela; rire. La petite blanche en reste perplexe, déstabilisé et légèrement vexée. Ses oreilles autrefois droites retombent doucement sur son petit crâne et sa longue tignasse bleu vient couvrir ses beaux yeux rosés. A ce moment elle voudrait disparaître. Elle n'aime pas cette soudaine envie de rire qui envahit le nombre de l'eau. Qu'a-t-elle dit de si hilarant? Rien qu'elle sache.

Aaaaah..ah... Mes excuses.. Je..

A cet instant le beau mâle arrête de rire et la femelle peut percevoir une nouvelle lueur dans son regard doré. Elle relève doucement ses petites oreilles mais son regard reste un instant voilée par sa tignasse couleur ciel.

Je n'en demande pas tant, ma belle... Je ne voudrais pas qu'il s'agisse de contrainte, mais plutôt de volonté.

La jeune nymphe pose alors un regard brillant sur le pourpre. Ses yeux maintenant dévoilée démontre toute cette sincérité qu'elle s'apprête à lui dévoiler. Car oui, elle est prête. La femelle l'a dit et le fera. Elle tient parole... Alors que l'envie de jouer lui reprend malgré tout, la petite relève le museau pour s'approcher de l'oreille du noble Rain.

— Qui te dis, mon cher, que je n'en ai pas irrévocablement envie...? Au fond de ce petit être ce cache sans nul doute une louve qui a la sincère volonté de se dévoiler enfin à quelqu'un... Si bien sur ce dernier se dévoile à elle en retour.

Bien qu'elle ai mal prit ce rire soudain, elle sent que les choses changent peu à peu pour.. Le mieux? Elle se décale, reprend une distance respectable entre eux et repose son doux regard sur l'horizon. Le mâle aussi semble c'était détendu. Le spectacle approche et donc la fin, probablement, de ce bel échange. La nymphe tente néanmoins de ne pas trop y penser. Elle aimerait que cela ne se termine pas. Désir étrange n'est-ce pas? Pourtant elle vivait là quelque chose de nouveau.

Non seulement elle venait de trouver compagnon de jeu qui était un maître en ce domaine mais aussi quelqu'un qui ne se contentait point de la couverture mais qui tentait de voir ce que continue ce petit être secret. Rare sont ceux qui aimait les deux. C'était soit le charme, soit la véritable louve. Dans le deux cas, ils finissaient par lui fausser compagnies, se tanner de la femelle et s'en aller. Or avec le mâle pourpre elle sentait quelque chose de... Différent. Un mélange des deux. Un certain bien être avec cette situation s'installait peu à peu en la blanche.

Alors qu'elle était elle entrain de s'imaginer d'innombrables choses, lui semblait également dans ses lointaines pensées. Elle se sentait tantôt regardé, tantôt simplement accompagné. Peut-être avait-il décidé d'opter pour le silence? Elle y croyais jusqu'au entendre le son de sa voix qui avait prit une teinte différent d'eau paravant.

S'il y a bien quelque chose en effet par lequel commencer... ce serait peut-être de se mettre à l'aise. La brave sentinelle que j'ai vu m'aborder me tutoyais... S'il s'avère qu'elle ne portait pas de masque à ce moment là, et que c'est ce qui lui sied le mieux, peut-être serait-elle plus à l'aise en poursuivant sur cette voie.

Ainsi le brave gentlemen voulait que le tutoiement revienne entre eux? Elle n'en demandait pas moins. La petite blanche penche doucement la tête et cet air malicieux qu'elle peut percevoir sur le visage du mâle vient prendre possession de son petit être. Elle était prête à avoir ce genre de relation. Sans avoir besoin de vouvoyer le noble pour s'adresser à lui. Même si au fond elle avait bien le culot de le tutoyer quand cela lui chante. Ce n'était qu'un style qu'elle se donnait vainement en le vouvoyant. Sauf que désirs sont des ordres. Elle opte donc pour un report plus personnel.

— Tu auras alors ce sur tu souhaites Rain. Le masque est levé... Pour toi, uniquement toi, dit-elle d'une voix douce et empreinte d'une sincérité désarmarmente. Ou était-ce un avertissement? Peut-être les deux.Votre majesté désir-t-elle autre chose? La nymphe vous offrira tout ce dont vous souhaitez de sa part...

Ménage de réalisme et de jeu. Dure à cerner, dure a comprendre. Mais peut-être pas pour le noble de l'eau. Elle ne veut point quitter ce monde charme, ce monde de noblesse dont elle n'est pourtant point issu. Mais l'autre monde lui tente tout autant. Et elle a envie d'y sauter à patte jointes. Sans hésitation, elle veut bien lui accorder cette confiance et tout ses petits désirs tans qu'ils restent dans le réalisable pour la jeune femelle.

    

    

   
    

Une énième découverte

    
    

    

La naïade avait d'abord été vexé de ce rire si soudain mais elle avait fini par passer à autre chose. La femelle c'était dit que rester dans ce chemin qu'elle a bien failli emprunter ne réglerait pas la chose. Rain avait probablement ses raisons de rire de la sorte. Car en y repensant bien ça ne semblait nullement méchant comme approche. Bien qu'elle se demande encore pourquoi il a réagit ainsi. Va savoir.. Car maintenant son esprit est parti ailleurs. Là où le jeu reprend légèrement de la course et où la sincérité se mélange à leur propos. Elle est captivé par cette discussion. Si bien qu'elle espérerait figer le temps, pouvoir la prolonger... Mais le lendemain matin arrivera bien vite et la blanche devra rentrer, se reposer pour que demain soit une belle et merveilleuse journée en tans que sentinelle. Elle devait être alerte et bien reposé.

Mais la soirée est encore jeune. Et elle, elle était une jeune louve pleine d'énergie et pouvait bien se permettre de passer la majeure partie de sa douce nuit près de ce mâle qui éveille quelque chose d'étrange en elle. Il n'est pas que la victime qu'elle souhaite piéger... Ni l'ami qu'elle voudrait côtoyer. Il est un peu comme l'interdit, le trésor caché. Quelque chose qu'elle n'a pas l'impression de pouvoir se permettre. A la fois cet ami mais aussi cette délicieuse victime. Un beau mélange... Même si au fond il faut être réaliste. Ici, la nymphe est la pauvre victime des deux. La mâle pourrait probablement la berner en vu de sa maîtrise parfaite en la matière. Mais elle préfère ne pas y penser... Laisser les choses aller. Mais peut-être qu'en ce moment les deux canidés étaient entrain de forcer un peu les choses avec ces envie de sincérité... Et c'est à ce moment que le pourpre réveille la blanche de ses songes.

— Ce serait dans l'ordre des choses. Il faut bien un intérêt pour les deux partis en présence, sinon ce ne serait pas du jeu...

À l'entente de cette voix la petite ne peut qu'étirer un doux sourire taquin sur ses babines. Il le faut bien... Elle se répète ces quelques mots dans son petit crâne et secoue la tête tout doucement. Le voulait-il vraiment? Ou peut-être est-ce parce que le mâle n'en avait point l'habitude? Alors ils étaient deux. Car la petite nymphe si distante et méfiante n'avait que rarement détruit les barrières de son caractère pour y laisser passer quelqu'un. Rain était en quelques sorte... L'exception. Ou peut-être la clé qui ouvrira la porte à plusieurs autres canidés. Va savoir. Mais elle non plus n'était point à l'aise avec le fait de faire confiance et d'être honnête et sincère. Ne pas toujours jouer un jeu. Mais pour l'heure elle aimait garder le jeu en ligne. Toujours un peu présent pour ne rien gâcher... Ne pas faire fuir le noble. Elle ne le voudrait pas.

La nymphe continue donc son petit jeu et alors, elle se rapproche de mâle. Cette distance qui pouvait être une barrière suplementaire au paravant est devenu assez insupportable pour la blanche qui aimait la proximité du pourpre. Cela rendait le jeu encore plus amusant, plus intime surtout. Et c'est ce qu'elle aimait, créer cette intimité, cette bulle ou les deux canidés pourraient jouer encore et encore. Elle le voulait du moins et donc elle rompe cette distance et vient tourner son museau vers le noble tout en posant son doux regard dans les yeux doré de l'interlocuteur.

— Je ne peux que m'estimer heureux de cette exclusivité, et ne voudrais abuser davantage de ta présence, brave sentinelle. Mais en attendant les feux du soleil, il y a probablement quelque détail sur lequel tu pourrais en effet m'éclairer, si le cœur t'en dis vraiment...

Les oreilles de la blanche s'agitent donc doucement alors que le noble de l'eau prononce ses mots. Encore du mystère et la petite curiste s'éveille en elle. Elle veut savoir tout le fond de cette pensée, tout ce qu'il pense et voudrait savoir. La nymphe accroche le regard du pourpre et ne s'en détache en aucun cas. En voyant l'impatience dans ses iris et se propageant jusqu'à ses pattes qui s'animent.

— Sur quoi puis-je t'eclairer mon beau?

Petite voix suave mais empreinte de son impatience. Elle ne peut rien y faire.. Mais son gestuel démontre tout de même un certain contrôle et son attitude reste au charme... Car tout a commencé ainsi. La nymphe, les oreilles droite, ne fait qu'attendre la suite des événements. Suite qui ne tarde à venir à ses oreilles.

— Je serais curieux de savoir ce qui t'as amenée parmi nous, et si tu comptes rester au sein du clan de l'Eau qui t'as accueilli - ou si, au contraire, un autre lieu et peut-être d'autres camarades t'attendent ailleurs, de là d'où tu viens ou là où tu pourrais avoir l'intention d'aller.

Cette question si banale pouvait-elle être, rend la nymphe muette et dénudé d'émotions. La nostalgie imprégne son être tout entier et son regard si brillant semble s'éteindre peu à peu. Le passé. Chose si blessante qu'elle tente de refouler, d'enfouir et même d'oublier. Mais elle ne peut point oublier la majeure partie de sa si courte vie.

Son regard malgré la perte de vivacité, continue d'accrocher les yeux d'or du mâle. Il veut honnêteté... Il l'aura. Il est temps pour la nymphe de dire qui elle est et d'où elle vient. De se livrer à quelqu'un... Quelqu'un en qui elle pourra avoir confiance. Bien qu'elle n'aurait jamais osé aborder le sujet, maintenant que la question est paie elle n'a plus envie de fuir. La blanche attaque donc le sujet avec fermeté même si sa voix reste empreinte d'un certain chagrin.

— Je suis effectivement née ailleurs... Surement très loin d'ici je suppose. Je ne sais pas... Commence-t-elle avec nostalgie,mais un jour, comme dans tout clan... La guerre à éclatée. Ma mère à tout fait pour me protéger et c'est pour ça que je suis ici. Elle m'a envoyé dans un autre territoire par le billet d'un don. Je devais aller voir ce loup si quelque chose tournait mal. Ma mère m'avait souvent parlé de vos terres... Elle n'en disait que du bien malgré les malheur qui se sont abattu ici il y a quelques années. Elle croyait que c'était un bon territoire pour moi s'il arrivait l'irréparable à mon ancien clan. Et ça c'est produit. C'était il y a un peu plus de six mois. Et j'ai errer seule avant de trouver le clan... Maintenant je ne sais pas comment retourner chez moi... De toute manière...dit-elle avant de marquer une pause.

Son regard se détache alors du mâle puisque de toute manière, elle ne le regardait déjà plus. Son esprit avait voyagé bien loin durant ce court récit. Et maintenant qu'elle en ressort, elle se remémore les paroles du pourpre avant de sourire doucement. Il se demandait alors si elle comptait rester ? Elle se surprend à aimer l'idée que le mâle veuille qu'elle reste ici. Mais pour ne pas se faire de fausses idées la blanche chasse cette pensée immédiatement et repose son attention sur l'intéressé.

— Votre majesté ne peut déjà plus se passer de ma présence?demande-t-elle d'une voix mielleuse avant de reprendre un peu de sérieux.Comme je disais je ne sais pas comment retourner chez moi et... Je n'ai pas tellement envie de voir ce qu'est devenu mon monde. Ma famille est probablement morte et décomposé à l'heure qu'il est. Et si quelqu'un doit me retrouver qu'il le fasse. C'était un allé simple, pas de retour.. Ma vie est ici maintenant. Avec vous. Et puis pour l'instant rien ne me donne envie de partir... Peut-être même trouverais-je une raison pour rester jusqu'à la toute fin..

Ou du moins elle le voit ainsi. Elle voudrait bien sûr revoir sa famille... Revoir son endroit de naissance, là où elle a grandit. Mais sa vie sera ici. Si elle y retourne ce n'est que pour s'assurer de ce qu'elle a perdu. Mais elle reviendrait, sans nul doute elle ne partira plus... Du moins pour le moment elle n'en ressent pas l'envie ni le besoin. Elle est bien malgré tout ce que l'on peut croire. Une réelle envie de s'intégrer demeure en elle, elle y arrivera.

Et alors que tout semblait si triste dans l'air elle se remet à sourire et son fin museau vient pousser délicatement celui du noble, s'y attardant légèrement avant de se retirer si finement. Elle penche la tête sur le côté et offre un joli sourire au noble.

— Et toi? Tu comptes rester? Ou le mâle indépendante qui réside en toi aura soif d'aventure et voudra quitter ce magnifique territoire et ses habitants? Est-ce quelqu'un l'attend quelque part? Ou sa vie est-elle ici?

Tans de questions l'une à la suite de l'autre. Elle se doute que le noble ne puisse répondre à toute ses interrogation mais la petite est curieuse de savoir. Savoir si tout cela n'était qu'un jeu d'une soirée ou bien d'un mois ? Ou alors pourra-t-elle revoir le mâle quelques fois encore? Histoire d'approfondir cette rencontre si soudaine et surprenante. Elle espère qu'il puisse réponde à certaine de ses questions mais elle comprendrait si le majestueux mâle ne voudrait s'aventurer en ce terrain plutôt personnel. Sauf qu'elle, elle y a mit les pattes... Elle verra s'il est prêt à en faire autant ou pas. S'il en vaut réellement la peine ou si ce masque est trompeur au point qu'elle vient de se faire bel et bien avoir. Nous verrons bien...

    

    

   
    

Une énième découverte

    
    

    

Elle venait de finir ce récit dramatique qu'était sa vie jusqu'à présent. Elle n'aimait point ramener son douloureux passé d'entre les morts. Déjà qu'elle avait eu peine et misère pour l'y enfouir très loin dans sa petite tête. Mais elle avait décidé de se lancer, de ne point mentir et cacher ne serait-ce qu'un petit detail au pourpre. Elle avait plongé tête première dans ses eaux troubles. Mais rendu là, à quoi cela pouvait servir de se voiler? Quand le mâle avait déjà vu clair dans son jeu... Dans qui elle était. Et aussi.. Quand cette barrière de l'amitié était probablement franchi. Mais étaient-il amis? Elle l'ignorait. Mais leur comportement respectif laissait croire à ce début de relation entre les deux canidés. On pourrait dire qu'ils sont amis.

— C'est tout le mal que je te souhaite, lui dit-il d'une voix bienveillante. Tu n'en as peut-être pas encore vraiment l'impression, mais cette meute est déjà ton foyer. Reste et tu verras...

Oh le petit pense qu'elle ne le sait pas ? Mais pourtant pour elle, c'est formel. Cette meute est sa nouvelle famille. Même s'il lui faut encore un peu de temps d'adoption ce n'est pas pour autant qu'elle ne voit point cet endroit comme son foyer. Elle ne compte pas partir et cela reste totalement vrai. Maintenant s'il ne la croit pas...

En posant son regard sur le noble, la petite blanche remarque que cette lueur dans les yeux de son interlocuteur n'est plus la même qu'au paravant. Pour lui aussi cela semble être assez sombre comme pensées. Mais sans réfléchir la petite renchéri avec enthousiasme tout en laissant échapper cette fameuse question. Allait-il rester? Et qu'était sa vie avant qu'il ne croise son chemin?

— J'ai toujours vécu ici. Et bien que je n'accorde guère d'importance à mon patrimoine ancestral, j'aurais bien des choses à perdre à partir : des connaissances, des repères, des visages. Je rêve de savoir ce qu'il y a au dehors, mais il est certain que je n'irai pas seul, pas tant que l'on ne m'aura pas exilé.

C'était beau de voir qu'il tenait à rester en ces terres. Il ne les quittera visiblement pas et elle peut le comprendre. Elle n'aurait pas quittée sa terre natale sans cet exile forcé. Il semblait avoir repris un ton plus joueur l'espace de quelques secondes mais tout cela fut de courte durée puisqu'il se rembruni peu à peu... Et la petite blanche anticipe légèrement le reste. Tout en ayant peur de la conclusion.

Parfois, ce n'est pas l'envie qui me manque, de quitter ces terres et tous les souvenirs. Elles ressemblent de plus en plus à un vestige. Elles abritent les tombes de ceux que l'on aime, ou parfois juste ce qu'il reste de leurs corps délaissés sans sépulture. Des cadavres qui refont surface. Des ombres pour hanter les cauchemars. Il se stoppa net. ... La guerre nous fait tous défaut. Elle me les a pris aussi.

Alors que le pourpre n'avait plus aucun entrain dans sa voix, déjà la blanche commençait à baisser ses grandes oreilles. Mais elle se fige dans son élan quand elle entend la fin de sa phrase. Elle lui a enlevé ses proches à lui aussi. Tout comme elle. Elle n'était pas si bête, elle comprenait bien la référence et aussi cet envie de ne pas s'éterniser. Elle même ne dit pas mot. Que pourrait-elle dire? Quelle était désolé pour lui? Certes elle l'était mais ce n'est point ce qu'il a envie d'entendre.

— J'espère que maintenant tu es heureux.

Malgré l'ambiance légèrement lugubre la petite trouve le moyen de sourire. Oui, ne pas s'apitoyer sur son sort. Elle offre donc un joli sourire au mâle et penche sa petite tête sur le côté sans jamais quitter son compagnon du regard. Lui aussi semblait avoir reprit ses esprits. Pour le coup ils étaient tous deux d'accord. Fini les pleurs, la vie est belle pour l'instant la guerre n'est plus. Qu'ils profitent.

A ce moment, sans qu'elle ne s'en attende la nymphe de l'eau sent le contact du pourpre sur son épaule frêle. La grosse tête du noble venait de se poser contre son cou. Douceur et rudesse en parfaite harmonie. Il avait don de la rendre troublée la petite. Tantôt sérieux puis tantôt joueur... Mais alors là? Qu'était-il? Le mâle joueur qui tentait de déranger les pensées de la belle? Ou ce mâle sincère qui avait soudainement envie de démontrer quelconque attention à la nymphe? Elle ne saurait dire. Pas maintenant que le masque était lever... Pas maintenant que les deux facettes étaient éveillés et en contante bataille. Alors elle laisse tomber. Elle s'abandonne à ce geste pour le moins étonnant et sa tête vient accoter celle du noble.

— Ce que tu as vécu, personne ne peut prétendre s'y retrouver. Et de ce que je t'ai dit, tu ne dois pas t'en effrayer. Pour des personnes comme toi, ces terres seront hospitalières, tu pourras y trouver ce nouveau départ que tu recherches. Je ne t'y promettrai pas un avenir de paix - mais tu es ici chez toi, nymphe de l'Eau. De ces lieux, tu sauras tirer le meilleur de toi-même. Et tant que ce sera le cas, tu n'es pas à l'abri que je sois là pour t'observer...

Cette révélation du mâle éveille le côté joueur jusque là mis de côté de la blanche. Il revenait à la charge et elle aimait bien savoir qu'ils n'avaient point perdu ce jeu... Mais qu'au contraire il c'était simplement transformé, métamorphosé en quelque chose de différent. Peut-être une version améliorée, un 2.0 à ce jeu qu'ils avaient créer entre eux.

La louve reprend un sourire en coin et lorsque le pourpre reprend un peu ses distances elle lui lance un regard taquin. Certes le début de ce monologue était vrai. Elle ne le contredira pas. Elle y trouvera son nouveau départ... Si ce n'est déjà fait. Elle y trouvera son chez soit, si ne c'est pas déjà le cas... Et surtout elle se trouvera elle-même. Et bien que ce ne soit qu'en voit de, elle sait que ça ne saura tarder. Tans qu'il sera à ses côtés.

— La nymphe à trouver son havre de paix... Bien qu'il ne soit point rose et sans danger.. Elle s'y sent en sécurité. Rien ni personne ne lui fera quitter son petit coin de paradis, soyez-en certain noble Rain. Elle marque une pause tout en plongeant son regard dans celui du pourpre.Et malgré cette troublante idée d'avoir ses jolis yeux dorés rivés sur elle, peut-être à son insu, elle se fera un plaisir de vous tenir compagnie quand monsieur le désir.

C'était étrange de penser qu'elle le reverrait. Elle avait tendance à s'amuser et puis partir ou bien l'autre se tannait d'elle. Mais celle fois c'était, du moins elle pense, une invitation à se revoir... À continuer de passer quelques heures ensembles. Mais elle ne savait pas comment prendre la fin... elle le prenait ainsi mais peut-être cela voulait-il dire autre chose pour le mâle? Elle avait imaginer diverses significations... Mais elle préférait celle-ci. Pour laisser un peu de mystère dans ses propos. C'était un part de lui qui l'attirait elle doit avouer. Le mystère. Quelque chose qu'elle n'avait pas souvent affronter. Cette fois elle se sentait prête à y faire face.

Et alors ses pensées se dissipent pour laisser place à cette évidence. Le spectacle qu'ils étaient tous deux venu admirer allait bientôt les éblouir. Elle était prête à finir cette journée, pour le moins particulière, en beauté.