En partant de la forêt des rêves bleu, Némésis avait longer la frontière du désert en se situant à un endroit où la température était idéale en dépit du gel qui avait prit d'assaut la plupart des terres suite à l'arrivée du froid. En milieu de journée alors qu'il en était presque sorti, il avait décider de s'arrêter afin de se reposer et dormir un peu, profitant de l'agréable chaleur désertique. Il s'était donc rouler en boule sur le sol et avait ramenée sa queue tout autour de lui afin de le protéger et de lui tenir chaud. Les incessantes bourrasques de vent avait eut pour effet de lui amener une fine couverture de sable et il s'était ainsi parfaitement fondu dans le décor, si ce n'est la légère lumière qu'il émettait en permanence. Ainsi donc, la créature draconienne avait passer le reste de la journée à dormir paisiblement sans que rien ne vienne le dérangé: Les animaux désertiques préféraient s'enfoncer dans leur domaine plutôt que de s'approcher de la frontière et les autres se tenaient à l'écart de ce cimetière ensablé. Toutefois, l'hybride ayant été habitué aux endroits arides durant son enfance, il s'y était sentit assez en sécurité pour pouvoir y dormir d'un sommeil relativement lourd et agréable.

Quand ses deux yeux cristallins s'ouvrirent de nouveau sur le monde réel, la nuit avait déjà enveloppé le monde de son manteau sombre et le désert ne tarderait pas à devenir plus froid encore que les territoires environnants. Dressant la tête sans pour autant bouger le reste de son corps, Némésis observa attentivement le paysage qui s'offrait à lui, s'amusant quelque peu de voir les doux reflets de la lune onduler sur le sable tiède.
Après quelques minutes, le jeune mâle se leva en quête de son prochain repas, agitant ses oreilles à chaque petit bruit lui parvenant, s'intéressant à chaque piste, chaque odeur qu'il pouvait repérer. Rapidement, il prit la décision de sortir du désert en se déportant sur la plaine qui entourait le château du crépuscule. La tête basse, la gueule entre-ouverte, le chasseur s'immobilisa: Il avait trouver sa prochaine proie. Et elle était tout près.
Le frémissement d'un buisson fut le signal de départ pour la créature qui se lança à toute vitesse à la poursuite de sa future victime. L'animal concerné s'avérait être un jeune sanglier un peu maigrichon mais qui lui servirait volontiers d'amuse-gueule. En dépit de sa vitesse, le suidé fut rapidement rattraper par l'hybride qui n'eut aucun mal à bondir sur lui, le saisissant fermement à la nuque et ne le relâchant que lorsqu'il ne sentit plus aucune trace de vie entre ses crocs. Toujours aussi peu soucieux de ce territoire appartenant à un clan dont il ignorait totalement l'existence et le mode de vie; il prit le temps de savourer son repas avant de repartir en n'en laissant que des os brisés et éparpillés. Toutefois.. Ce maigre repas était loin d'être suffisant pour une créature telle que lui. Sa faim était apaisée mais restait toujours présente et il se remettait donc en quête de nourriture, impassible.

Ses pas le guidèrent sur la piste d'un groupe de lièvres. Pas le moins discret du monde, Némésis suivit leur trace d'un trot soutenu, laissant vagabonder distraitement sa queue reptilienne derrière lui. Les minutes passèrent lentement tandis que l'odeur de ses proies se faisaient de plus en plus forte. Bientôt, il pourrait les voir en dépit de l'obscurité grandissante. Par ailleurs - et bien qu'il n'est que faire de ce détail - le vent jouait en sa faveur et ne le trahirait pas en plus de masquer quelque peu le bruit que sa venue produirait. L'hybride s'arrêta alors et plissa les yeux, la gueule ouverte, la langue pendante. Il salivait déjà à la vue de ces petites créatures et jeta son dévolu sur la plus grosse d'entre elles. Sans plus attendre, il s'élança à toute vitesse dans la direction des rongeurs, ajustant immédiatement sa direction pour poursuivre celle qu'avait prit la proie qu'il s'était choisit. La distance originelle séparant le chasseur de son repas se resserrait à chacune de ses amples foulées et bientôt il serait assez proche pour refermer sa mâchoire sur la frêle gorge du lièvre.
Le petit animal fonçait droit en direction du territoire du clan du feu et traversa difficilement la rivière gelée avant de reprendre sa course en s'enfonçant dans la forêt sans même se rendre compte qu'il venait de passer à côté d'un autre loup - ou plutôt d'une louve. Némésis quant à lui se serait montrer hésitant à traversé une aussi fine couche de glace en temps normal mais il était hors de question que son repas s'échappe ainsi. Sans l'ombre d'un doute, il bondit pour tenter d’atterrir de l'autre côté de la rivière - bien qu'il savait qu'il ne parviendrait pas de l'autre côté d'un seul bond - et se réceptionna adroitement sur la glace avant de reprendre sa course. Son poids eut pour effet de craqueler la glace et celle-ci se brisa derrière son passage, manquant de l'emporter dans l'eau glacée. C'est ensuite sans calculé le moins du monde la louve citée plus tôt qu'il continua son avancée en sautant au-dessus de la demoiselle. - Étant donné qu'il avait calculer son saut de manière à l'éviter telle qu'elle était, il n'était pas impossible qu'elle se prenne un coup si l'idée de redresser la tête lui traversait l'esprit. - Il finit par attraper son lièvre quelques mètres plus loin. L'hybride le relâcha en le faisant lourdement retomber sur le sol - entre ses antérieurs - et resta ainsi debout afin de reprendre son souffle après cette longue course poursuite. Sa queue ondulait lentement derrière lui tandis qu'il observait le paysage d'un air distrait. Dès que son rythme cardiaque sera revenu à la normale, il pourra savourer ce repas bien mérité.

Alors que Némésis attendait patiemment que son rythme cardiaque redescende afin de cesser d'haleter, il avait fini par s'asseoir sagement tout en enroulant sa queue au-devant de sa proie en tant que rempart. Tantôt il lacérait la terre glaciale de ses fines et solides griffes noires, tantôt il s'amusait à toucher et bouger son lièvre du bout de la patte à la manière d'un petit chaton innocent. L'animal était encore chaud et l'hybride avait déjà commencé à saliver malgré son indésirable attente. A vrai dire, lorsqu'il vivait encore sur ses terres natales et pendant encore bien des mois après sa désertion, la créature draconienne se jetait sans réfléchir sur sa victime et le dévorait en quelques secondes à peine par une peur du manque qui était devenue presque phobique. L'année qu'il avait passé sur des terres biens plus attrayantes et giboyeuse avait réussit à quelque peu apaisé cette folie mais il n'en restait pas moins craintif et on pourrait même dire paranoïaque dès qu'un autre animal osait s'approcher de lui alors qu'il venait de chasser et qu'un quelconque repas se trouvait à portée.

Derrière lui, de nombreux bruissements de feuilles et bruits de pas parvinrent à ses oreilles en lui signalant ainsi la présence d'un autre animal. Lui qui avait totalement ignorée la présence de la femelle lors de sa course-poursuite avec le lièvre et qui l'avait considérer comme faisant parti du décors, il fut quelque peu surpris de se rendre compte de sa présence seulement maintenant où elle était déjà si proche de lui. D'abord peu soucieux, il tourna la tête vers elle d'un air désinvolte en basculant sa tête quelque peu en arrière tandis que l'un de ses antérieurs passa devant son précieux lièvre afin de le ramener un peu plus contre lui, resserrant par la même occasion la courbe que faisait sa queue autour de ses membres. (Cette dernière étant trop épaisse, il ne pouvait l'enrouler à la manière d'un loup normal et il y aurait toujours un écart plus ou moins grand entre ses antérieurs et sa queue principalement à cause du squelette de celle-ci). Sa méfiance grandit à mesure qu'elle s'approchait et un léger grondement commença à résonner au fond de sa gorge. L'expression qu'affichait la louve était bien trop hostile pour que Némésis tolère sa présence. Fort heureusement pour elle, la femelle s'arrêta à bien cinq mètre de lui avant de prendre la parole.

« Non mais pour qui tu te prends ?! Abruti ! Tu m'as fais super mal ! T'es con ou quoi ?! Quand y a une louve on fait gaffe merde ! »

A peine eut-elle commencé sa phrase que la tonalité de sa voix résonna comme une menace dans les oreilles de l'hybride. Pivotant sur lui-même d'un mouvement fluide et agile, la créature prit toutefois soin de garder ses antérieurs contre la douce fourrure du lièvre afin de garder une certaine liberté dans sa vision et sa concentration. Lors de ses manœuvre, sa queue se heurta par ailleurs contre une branche basse appartenant à un arbre environnante et la brisa sans le moindre mal avant de revenir se placer derrière lui, fendant dangereusement l'air de vifs mouvements de droite à gauche. Il ne fallut pas plus de quelques secondes après qu'il ait pivoté pour qu'il ne découvre ses crocs à la demoiselle et se mette à grogner comme un sauvage tandis que ses antennes vibraient avec plus ou moins d'intensité sur sa tête. Ses pupilles étaient rétractés et il la fixait d'un air mauvais et menaçant. Ce même regard fou qu'avaient ses semblables affamés depuis plusieurs jours. Tout n'était qu'une mise en garde, mais si l'attitude agressive de la femelle ne cessait pas ou qu'elle s'approchait d'avantages de son précieux lièvre, il y a de grands risques pour qu'elle prenne sa place de manière définitive.

Alors que Némésis menaçait la demoiselle avec véhémence, il remarqua sans mal qu'elle eut un léger mouvement de recul. L'hybride ressentit un certain sentiment de satisfaction en se laissant penser qu'il dominait pour l'instant la situation et celle qui se tenait face à lui. Il prit alors la liberté de l'observer de haut en bas afin de mieux se rendre compte de ce qu'elle était et la trouva bien ridicule de rester ainsi face à ses grondements en dépit de son corps si frêle et fragile - du point de vue du loup dragon - . Son attention revint ensuite sur les deux yeux de différentes teintes que possédait la louve et la créature draconienne trouva cela relativement amusant, ce qui eut pour effet de le calmer légèrement. Ses oreilles pivotèrent de nouveau en avant en raison de sa curiosité tandis qu'il se redressa quelque peu; il n'avait encore jamais vu d'animal possédant deux iris différemment colorés et trouvait cela plutôt joli en dépit de cette lueur de colère qui y brillait.

« Mais t'es con ou quoi de te mettre dans des états pareil ? C'est moi qui devreait être comme ça avec ce que tu m'as fait ! J'ai faillit finir comme cette branche, alors je veux des excuses. »

A l'entente des paroles acerbes de l'inconnue, Némésis plaqua de nouveau ses oreilles contre sa nuque et gronda plus fort encore que précédemment l'espace de quelques secondes, puis il fit volte-face et lui tourna le dos de trois-quart afin de tout de même garder un œil sur elle dans le cas où elle approcherait. Le léger changement dans l’intonation de la demoiselle ne lui avait pas échappé et son comportement pourrait facilement être assimiler à un chat feulant de rage avant de tourner les talons. Il s'allongea ensuite sans prêter plus d'attention à la louve et balaya le sol de sa queue afin de la ramener contre lui en la faisant changer de côté, soulevant un léger nuage de poussière devant la femelle.
Sans plus attendre, il commença à arracher sa fourrure à sa proie tout en surveillant l'étrangère du coin de l'œil. A s'y méprendre certains pourraient penser que Némésis la défiait du regard en mangeant ainsi devant elle - sur ses propres terres qui plus est - mais loin de lui cette idée. Premièrement, il ne savait pas qu'il était sur un territoire qui appartenait à son clan et deuxièmement, il avait chasser pour lui et non pas pour narguer qui que ce soit, ce qui par ailleurs serait contraire à son habituel et primitif comportement.

Lorsque la créature jugea qu'elle eut enlever assez de fourrure pour commencer son dîner, elle cessa d'observer la louve qui n'avait pour le moment pas essayer de s'approcher et planta ses crocs dans la chair tendre du lièvre gracile. Le goût de l'animal lui semblait bien plus appréciable que le sanglier qu'il avait chasser plus tôt et il était fort possible qu'il revienne traîner dans les parages afin d'en attraper d'avantages lorsque la faim se fera ressentir. Peut-être même resterait-il quelques jours ici ? Les forêts n'était pas les meilleurs endroits pour lui permettre de chasser car il avait vite fait d'en abîmer la plupart des troncs et faisait fuir la plupart de ses habitants mais le gibier y était bon.
A peine avait-il entamer son repas que la soif se fit sentir. Rien de plus normal après avoir passé le reste de l'après-midi sans boire tout en courant partout. Ainsi, Némésis se leva et attrapa fermement le lièvre dans sa gueule. Sa tête se tourna vivement en direction de la femelle puis passa rapidement sur la rivière se trouvant derrière elle avant de revenir à nouveau sur elle. Il gronda légèrement afin de la mettre en garde de ne rien tenter puis se mis à avancer vers elle en arc de cercle sans cesser ses grognements, ne lui tournant pas le dos. Sa démarche était un étrange mélange entre un celle d'un félin et celle d'un crabe, étant donné qu'il se refusait à la quitter des yeux tant qu'il en serait aussi proche.** Lorsqu'il se jugea assez éloigné de l'inconnue, il fit volte-face d'un bond et trottina légèrement jusqu'à l'endroit où il avait briser la glace. Déposant soigneusement son précieux lièvre entre ses antérieurs, il s'abaissa afin de laper sagement la surface de l'eau.