J’étais très énervée, je crois… Parce que si c’était le cas je n’avais ni la démarche ni le regard d’une personne ne colère. Mais, je crois bien que je l’étais… la colère était assez inconnue chez moi. En fait je ne m’étais jamais sentis en colère. Inquiète, joyeuse, téméraire, apeuré, désespérée, lasse, fatiguée, mal, timide, mais en colère… C’est quoi la colère ? Un truc ou tu gueules sur les autres ? Inutile… Superflu… Donc non en fait, je suis pas en colère, parce que je sais pas c’est quoi… Ah, en tout cas je ne comprends vraiment pas ce qui tourmente les Airs en ce moment. Hydromos m’a bien dis de surveiller Nina, mais il est drôle lui, je sais pas où elle est moi… J’ai plus qu’à chercher, mais j’ai les ailes en cotons, faut que je marche un peu là… Sinon je vais me casser la margoulette comme une vieille idiote…

Etirant mon plumage blanc et gris je secouas mon petit corps de louve ailée avant d’étirer mes pattes avant. Arf ça ne me vas pas de voler des heures entières. Il faut que je ne ménage, je ne crois pas qu’Hydromos veuille ma mort, et moi je dois rester en vie pour le protéger. Du moins jusqu’à ce que je sois sur qu’il ne risque pas de mourir comme je l’ai vu dans ce cauchemar. Un cauchemar qui me fit des frisson dans le dos avant que… Oh, mais c’est un loup ça, et il est à terre !

J’accouru vers le mâle noir avant d’approcher mon visage de son flanc. Ouf, il est juste endormi. Je reculais de quelques pas et m’assis calmement, repliant mes ailes et remmenant ma queue contre mon corps, veillant qu’aucun individu ne viendrais troubler le sommeil de ce loup.

Restant assise au côté de l’endormi au pelage grisé, j’agitais les oreilles tandis que le vent jouait dans mes cheveux. Ça y est, j’étais totalement détendue, je n’étais plus énervée ou agacée contre Hydromos. Je fermais alors à demi les paupières, me concentrant sur l’ouïe et l’odorat pour capter la présence d’un éventuel individu indésirable. Je baillais alors longuement, avant de voir l’autre se réveiller. Tournant alors le museau vers le mâle qui sortait du monde de Morphée en s’étirant, j’entendis sa question et lui fit un sourire.



J’avais toujours pris soin des autres. Je prenais le temps de m’occuper des individus autour de moi et de veiller à combler leur besoin ou à les protéger. Laisser quelqu’un derrière moi, ignorer une personne, mettre quelqu’un en danger ? ça n’était pas imaginable pour moi. Alors j’étais restée prêt de lui jusqu’à son réveille, simplement pour m’assurer qu’il ne se ferait pas attaquer pendant qu’il se repose. Oui, juste pour ça, sans arrière pensée, et sans désir de recevoir quoi que ce soit en retour. J’étais juste altruiste.


Je tenais à m’en assurer, espérant ne pas l’avoir réveillé à cause du bruit de mes ailes. J’avais essayé d’être assez discrète. Mais bon quand je l’avais vu ainsi par terre je m’étais inquiété et je n’avais pas été discrète en accourant. Enfin bref, si je l’avais vraiment dérangé il me l’aurait sans doute fait remarquer par une remarque désobligeante ou un grognement.

J’avais laissé le loup gris sortir de son sommeil. Il semblait encore un peu dans les vapes, mais il allait s’en doute rapidement sortir de la brume du sommeil. Je fus surprise de le voir plonger la tête dans l’eau, mais cela me fit sourire. C’est sur que ça devait être radicale comme technique pour se réveiller. Je secouais alors lentement ma queue en l’observant tout en l’écoutant avec attention. A mon chou c’est normale que j’ai pu m’approcher aussi prêt, je suis une bêta, ce n’est pas pour rien, j’ai appris à me faire discrète et silencieux. J’arrive à surprendre mon Alpha de temps à autre, alors un loup endormi ce n’est pas bien compliqué. Je lui fis alors un sourire doux et chaleureux.


Puis il me salua avant de me sourire et de se présenter. Urion ? Un prénom que je devrais retenir, ce mâle à l’air fort agréable. Et je ne suis pas contre de la bonne compagnie quand je me promène sur un territoire solitaire. On ne sait jamais quel genre d’individu on va y croiser. Je dépliais ma queue et me mit à tracer de long mouvement pendulaire tandis que je l’observais avec toute l’attention du monde. Il est grand quand même.



Et fidèle servante d’Hydromos ainsi que sa protectrice, mais ça je ne te le dirais pas. La seule raison qui pourrais me pousser un individu c’est bien Hydromos. Si un loup le met en danger, ou chercher à le tuer, ou prépare une attaque contre lui, alors j’éliminerais ce loup, et qui plus est, je sais que j’y prendrais du plaisir. Je n’aime pas la mort, mais pour Hydromos je suis capable de tuer. Et pour le clan de l’air je suis capable de faire souffrir un individu jusqu’à ce qu’il m’implore. En fait, parfois, je suis bien sombre, pour un ange…

Il semblait bien avoir du mal à s’éveiller ce loup là. Mais il ne semblait guère méchant. Au contraire il me semblait même plutôt sympathique. Autres fois mère me disait souvent qu’une personne agréable inspirait la sympathie. Alors je ne sus pas déterminer si j’inspirais la sympathie à ce mâle, ou si c’était lui qui inspirait la mienne. Ma queue faisant de long mouvement dans le sable tiède, il semblait avoir du mal à réalisé que j’étais bêta. C’était la taille c’est ça ? Ou l’allure peut être ? Ou la douceur ? Qu’en savais-je ? En tout cas il ne se moquait pas de moi et cela me fit plaisir, car j’étais habituée à être rabaissée et dénigrée. Mais bon j’avais finis par apprendre l’auto dérision et maintenant la moquerie ne me faisais presque plus rien. Ecoutant le mâle j’eus un sourire doux.


J’avais avouer cela sur un ton tout à fait sincère en agitant la patte et en baissant le museau. Comment ? Il aurait pu croire que je lui voulais du mal ? Moi ? Oh dieu jamais je ne ferais du mal à un étranger qui ne mérite pas ma colère. Ce serait contre ma nature, et contre mes principes. Mais il était honoré de me rencontrer et il m’avait remercié et cela me fit sourire, je hochais alors la tête.



Ramenant ma queue contre mon corps, mes ailes convenablement pliées, je l’écoutais avec attention. Ça faisait donc belle lurette qu’il n’avait pas croisé un haut rang de ma meute. En même temps je n’ai jamais vu mon cher Hydromos sur les terres neutres, ou alors je n’y ai pas fait attention. Et Quoltzec y va de temps en temps, mais ils ne se sont sans doute jamais croisé.


Pas que je ne crois pas en Akui, bien sur que non, il m’est arrivé de prier plusieurs fois ce dieu qui m’a oublié… Mais en fait, si je ne vais pas le prier chez lui, c’est parce que je déteste être sous terre. Je ne suis pas claustrophobe, mais j’ai l’impression que dans les galeries je me perds et n’en retrouverais jamais la sorti. Alors je ne vais jamais la bas…