Caché au creux de ma tanière, j’avais apprécié la nuit tranquille qui venait de s’écouler. Dans les tanières cachés au fond du lac seuls les ronflements de mes congénères et les bruits des louveteaux m’étaient parvenus aux oreilles. Tout cela dans une cacophonie mélodieuse qui avait quelque chose de très apaisant. J’aimais beaucoup la tranquillité de la nuit et la douceur du campement dans les ombres. C’était quelque chose de très apaisant qui me détendait sans mal. Lorsque je fus réveiller par les premiers piaillements des petits je reconnu les voix des enfants de mon frère. Mais je n’entendis pas la sienne. Sans doute une nourrice devait-elle s’occuper de ses petits protéger en son absence. Enfin, bref, ça n’a pas tellement d’importance pour moi. Je m’étirais alors longuement en baillant avant de sortir de ma tanière et de secouer mon pelage grisé. J’avais un petit creux, mais pas de quoi tirer dans le tas de nourriture. Mon idée fut donc celle d’aller chasser mon propre repas. Ainsi durant la chasse la faim finirait par venir.

Je sortis alors calmement de ma tanière et marchait entre celles de mes congénères, plusieurs odeurs s’emparant alors de moi. Mes oreilles s’agitaient de temps à autres et je saluais les quelques lèvent tôt qui étaient de sortis. Ma queue faisant de lent mouvement pendulaire dans mon dos, j’étais parfaitement détendu et pour une fois depuis plusieurs jours j’étais complètement apaisé. Je baillais une fois encore avant de sentir une odeur proche de moi. Je lançais quelques regards à droite et à gauche mais ne vis personne. Haussant alors les épaules je songeais que c’était peut être une odeur d’un loup qui était passé récemment. Mais j’aurais sans nul doute du me souciait d’avantage des plus jeunes que moi. Car je sentis quelque chose me sauter dessus et se ramasser par terre. Je fis un bond en me retournant, le pelage de la nuque tout hérissait. J’étais alors prêt à grogner et à m’énerver en faisant bien comprendre à l’imbécile qui venait de me bondir dessus qu’il n’avait pas intérêt à recommencer. Mais mes yeux se posèrent sur une petite boule de poils qui une fois debout m’arrivait à peine à la moitié de ma patte avant. Une loupiote que je reconnu assez facilement. Elle avait été trouvé par le clan par une femelle et ramené ici avant que les nourrices ne la prenne en charge mais c’était il y a trois mois déjà. J’agitais les oreilles en poussant un soupir en dévisageant la petite.

« Dis donc Baelia, qui c’est qui t’a apprit à sauter sur les autres avec si peu de discrétion ? »

Je lui donnais un petit coup de patte amical tandis que ma queue fouettait doucement l’air. Elle était trop craquante cette petite boule de poils. Je l’avais déjà repéré quelques semaines plus tôt. Je l’avais trouvé adorable et elle faisait autant tournée les nourrices en bourriques que j’avais pu le faire étant petit. Maintenant que j’étais assit devant elle je la détaillais du regard.

« Tu ne t’es pas fais mal en tombant au moins ? »

Je n’étais pas très doué pour m’occuper des autres, mais elle avait glissé de mon dos lorsqu’elle m’avait sauté dessus et j’avais à peine eut le temps de la voir sur le dos. J’espérais donc qu’elle ne se soit pas fait mal, sinon j’en serait bien embêté.

La petite crevette en face de moi se mit à rire avant que je n’entende sa réponse. J’agitais alors les oreilles avant de lui sourire. Y a pas à dire elle est trop chou cette petite là. Je secouais alors la tête tandis que ma queue s’agitait tout aussi joyeusement que la sienne.

« Si tu veux je peux t’apprendre à devenir une bonne chasseuse et à surprendre les autres pour leur faire peur ? »

Moi j’avais beaucoup profiter de mon entraînement pour enquiquiner les autres. C’était une chose que j’avais adoré faire. Profiter des conseils de mon père pour pouvoir aller taquiner les autres était un plaisir intense pour moi à l’époque où j’étais louveteau. Je regardais alors la petite boule de poils devant moi. Les signes d’agitation qu’elle montrait prouvait qu’elle allait bientôt se remettre en mouvement. Bon bien sur c’était tout à fait normal, et si elle n’avait pas montré ces signes je me serais sans nul doute inquiété de sa santé physique et morale. Puis j’entendis sa seconde question et agitais à nouveau les oreilles, une habitude chez moi.

« J’allais chasser parce que j’ai faim »

Et non je ne l’emmènerais pas avec moi. Et si elle essayait de me suivre je n’aurais aucun mal à la repérer. Par contre je risquais d’avoir beaucoup plus de mal à la ramener et à l’empêcher de me suivre à nouveau. Mais bon, si elle persistait à me coller je me contraindrais à m’en occuper. De toute façon ces nourrices ne semblent pas trop se soucier d’elle, alors elles ne m’en voudront sans doute pas de la prendre en charge à leur place.

Je vis la petite bondir et relevais une patte avant de mettre les oreilles en arrière. Je me mis à plaindre ses nourrices et à plaindre mon père d’avoir eut à me supporter à son âge. Je l’entendis alors exprimer son désir de se nourrir tout en soulignant que ces nourrices n’étaient pas encore levées. Je la soupçonnait alors de les avoir épuisée la journée et d’avoir eus assez d’énergie pour se lever à l’aube un peu avant que moi. Un soupir me prit quand je la vis se mettre à faire des bonds autour de moi. Je n’arrivais même pas à suivre cette petite crevette poilu.

« Très bien on va aller manger. »

Puis j’entendis son défilé de questions et baissais la tête en soupirant profondément. Quelle idée stupide venais-je d’avoir en lui proposant. Je ne pouvais plus lui dire non, c’était trop tard. Je la vis alors prendre ce petit air suppliant qui ne pouvait que me faire craquer. Je n’étais pas du genre à pouvoir tenir tête à quelque chose de craquant et mignon comme elle. J’avais mauvais caractère, ce n’était un secret pour personne, mais s’il y avait bien quelqu’un qui pouvait me faire craquer c’était un louveteau, et Baelia avait trouvé la technique imparable. Puis je l’entendis éternuais, j’éclatais alors de rire avant de poser ma patte sur sa tête et de la décoiffer dans un signe d’affection.

« Je t’emmène à la condition que tu restes dans mon champ de vision d’accord ? »

Si elle fuyait ma surveillance je la retrouverais rapidement mais je me montrerais intrengisant et je me mettrais rapidement en colère. Mais je voulais bien l’emmener et lui apprendre. Ça lui fera une sortie et lui permettra de se dépenser, parce que je ne suis pas sur que rester enfermer ici lui fasse du bien. Enfin cela dis je n’avais aucune preuve de ma pensée. Mais je pense qu’un louveteau de son âge qui doit avoir environ six mois doit commencer à sortir sinon le monde lui paraîtra bien effrayant plus tard. Je fermais alors les yeux et agitais les oreilles. Cette petite pleine d’énergie me faisait pensée à une petite sœur que je n’ai jamais eus, mais à cette pensée la voix masculine revint m’embêter. J’essayais alors de l’ignorer en rouvrant les yeux et en posant mon regard sur Baelia.

« Oh fait, je m’appelles Nansaa. »

Comme ça elle serait comment m’appeler si elle avait besoin de moi. Et puis si elle me cherchais il lui suffirait de crier un peu fort pour que je l’entende. Avec sa petite voix aigue je me doutais assez fortement que si elle se mettait à crier alors son cri se répercuterais sur toutes les tanières du camp.

Dans quoi me suis-je engagé au juste ? Je soupirais avant de sourire à sa remarque. Je hochais alors la tête et lui donnais un petit coup de museau amical et tendre.

« Très bien je compte sur toi »

Puis je la vis partir à toute vitesse et me demandais à quel point elle avait de l’énergie. Ma queue fouetta l’air poussiéreux dans mon dos avant que je ne la rejoigne en quelques pas. Je m’arrêtais à ses côtés. Je n’avais pas du tout envie de remonter à la surface par les bulles d’air du lac. Je n’aimais pas du tout être sous l’eau, je m’y sentais très mal et j’en avais des nausées. Je secouais alors la tête avant de poser mes yeux sur Baelia.

« Dis est ce que tu voudrais faire un truc marrant qui va super vite ? »

J’avais bien envie de la prendre sur mon dos et de sortir à tire d’ailes par l’autre côté. Je n’aimais pas remonter à la surface sur les berges du lac par les bulles. Mais je ne pouvais pas non plus prendre Baelia sur mon dos si elle n’en avait pas envie. Je soufflais alors longuement, il n’y avait pas trop de risques qu’elle refuse, mais sait-on jamais. Pas question de la traumatisé ou de lui faire peur.

Je vis Baelia se retourner vers moi avec un regard aussi brillant qu’un ciel couvert d’étoiles. Je la trouvais alors encore plus craquante qu’elle ne pouvait déjà l’être. Ma seule envie fut de la voir toujours avec ses yeux là. Des yeux de louveteau innocent et joyeux qui ne veut que jouer et vivre. Les adultes c’est tellement chiant, sérieux, et toujours à se mettre des barrières pour un rien. Je l’observais alors avant d’entendre sa petite voix résonner à mes oreilles. Sa réponse me prouva tout de suite que l’idée en elle-même lui faisait envie. Et puis pas besoin de réponse orale, il suffisait de la regarder sautiller. Elle va finir par me donner mal à la tête si elle continue à faire la sauterelle d’ailleurs…

Puis à sa question je l’attrapais par la peau du coup et la mit sur mon dos. Dépliant mes ailes de chaque côté de mon corps. Je lançais un regard à la petite louve qui se trouvait désormais entre mes ailes et mes omoplates. Un petit sourire au babines.

« Oui tu t’accroches bien ! »

Je ne lui laissais pas le temps de protester, me mettant à trottiner avant de courir et de donner un coup d’ailes. Il ne me fallut pas plus de deux secondes pour me décoller du sol et filer à toute vitesse à travers les galeries la petite louve sur mon dos. Elle devait sans doute entendre le vent siffler et sentir l’air contre son petit corps à cause de la vitesse. Mais j’espérait que ça n’était pas trop désagréable pour elle.

Quand je fus dehors je déployais correctement mes ailes et planais à un mètre du sol au dessus de la clairière et du lac. Lançant un regard à Baelia je souris et la prit dans mes pattes. La tenant fermement je lui fis une petite lèche sur le crane tandis que ma queue se mouvait dans mon dos

« Ouvre les yeux »

Je planais à un mètre du sol et Baelia qui se trouvait dans mes pattes était donc à cinquante centimètres de celui-ci. Je me dirigeais alors vers le lac et la descendit un petit peu pour que le bout de ses pattes touches la surface lisse et clair du lac. Je traversais le lac de cette manière, permettant ainsi à Baelia de jouer avec l’eau et de voler en même temps. Une fois sur l’autre berge je déposais la petite louve et me posais un une dizaine de centimètre d’elle avant de replier mes ailes sur mon dos et de la regarder. J’espérais que le voyage n’avait pas été trop désagréable.

« Si ça t’a plu on pourra recommencer »

Je m’assis alors calmement dans l’herbe grace autour du lac et observais la jeune louve. Elle allait sans doute faire une exploration du tour du lac. Du moins c’est ce que moi j’avais fais, et je doute qu’un louveteau de son âge qui a passé sa vie enfermé dans les tanières du clan fasse autre chose que de se promener une fois à l’extérieur. En le lac ainsi que la prairie dans laquelle il se trouvait été tellement vaste que pour une petite louve comme Baelia la visiter entièrement allait facilement prendre l’après midi. J’allais donc pouvoir me reposer ici tout en surveillance ce petit trésor que je trouve adorable.

Couché en sphinx je regardais la petite louve blanche qui découvrais l'extérieur. Elle était trop mignonne et surtout bien plus sage que je n'aurais pu l'imaginer.Je fermais a demi les paupières, profitant de la quiétude de se moment pour me reposer. Ma queue caressais lentement le sol et mes oreilles dressées prouvaient que je veillais tout de même. Quand j'entendis Baelia éternuer je rouvris les yeux avant de me lever et de la rejoindre en quelques pas. Je m'assis alors a côté d'elle.

" Dis moi Baelia, ça te plairais que je m'occupe de toi ? "

Je ne doutais certes pas que les nourrices s'occupaient d'elle. Mais Baelia était orpheline. Elle allait être délaissée par les nourrices dés qu'elle aurait atteint l'âge de sortir. Mais je ne voulais pas quelle soit seule et sans famille. Elle était gentille. Terriblement mignonne et serait sans doute un très bon élément du clan alors je tenais a ce qu'elle soit heureuse et ne manque de rien quitte a y veiller moi même.

Je secouais vigoureusement la tête. Kaporal n'est pas mon père mais je lui ressemble sur plusieurs points Et en voilà un nouveau ; Je m'apprête a adopter. Ma queue caressa l'air. Oui je voulais adopter Baelia, veiller sur elle et l'aimer comme ma fille.

Je vis la petite me détailler avec étonnement avant de poser sa question et de se mettre à rire. Je secouais alors la tête en étirant un doux sourire. Finalement un rire m’échappa pour accompagner le sien. Oui, il n’y avait pas à dire, cette petite là avait le bon feeling avec moi, et j’avais envie de la protéger et de l’éduquer. Quand elle eut terminé de rire et qu’elle se retrouva sur le dos je soufflais dans le pelage de son ventre pour lui faire des chatouilles. Je me couchais alors en sphinx, mes pattes avant frôlant son petit corps de loupiote.

« Tu as raison je ne peux pas être Nourrice, et puis j’ai déjà un travail. Mais à défaut d’être une nourrice je peux être ton papa »

Je posais ma tête sur mes pattes avant, attendant sa réponse. Mes oreilles pointées vers elle avec autant de calme que de douceur. J’espérais qu’elle accepterais, mais peut être qu’elle avait déjà était adopté par quelqu’un qui sait ? Je n’en savais rien je ne m’étais pas renseigné avant. Mais je doutais qu’un guerrier ou autre ce soit intéressé à la petite louve blanchie qui se trouvait en face de moi et que je trouvais adorable.

Je remarquais rapidement que le sujet ne l'enchantais pas. En même temps elle c'était retrouvée seule de manière subite sans avoir le temps de comprendre pourquoi. Mais quand on nous l'avait ramené j'avais été envoyé chercher sa famille au cas où ses frères et soeurs auraient été abandonnés ailleurs. Mais je n'avais rien trouvé, juste de bribes d'odeurs qui s'éloignaient à des milliers de kilomètres d'ici. Je secouais alors doucement la tête avant de la redresser et de poser un regard doux sur Baelia.

" S'il revient te chercher tu partiras avec lui. Mais en attendant je peux t'aider à ne pas trop penser à son absence "

Je ne pouvais pas lui dire que son père ne reviendrais pas. Elle était encore trop jeune, c'était encore trop tôt. Sa réaction risquait d'être violente et je n'avais pas envie de la faire souffrir. Elle finirait de toute façon par comprendre que son père ne reviendrait pas s'occuper d'elle, qu'il n'irait jamais la chercher. Qu'il l'avait abandonné, délaissé, et qu'elle n'avait sans doute pas d'importance pour lui. Je soufflais longuement, mes oreilles se couchant sur mon crâne tandis que mon museau se levait vers le ciel. Même moi, malgré mon âge et les années, j'espérais parfois que mon père biologique dont je ne me souvenais pas viendrais me chercher, ou me dire au moins qu'il est mon père, et qu'il est désolé...

Couché en sphinx, lorsque Baelia vint se coucher sur moi je lui lécher la tête entre les deux oreilles. Une marque d’affection que j’aimais montrer. Lorsque j’étais petit Kaporal avait prit l’habitude de passer sa patte valide devant mon buste pour me retenir contre lui, et de me lêcher entre les oreilles. Ainsi, selon moi, c’était une marque d’affection, mais aussi une manière de montrer au plus jeune qu’on le protéger. Et je comptais bien protéger Baelia contre tout l’univers s’il le fallait. A queue caressant lentement le sol, à sa question je lui donnais un petit coup de museau.

« Oui, mais je ne m’en souviens plus très bien »

Puis quand elle me demanda si je l’aiderais à retrouver sa famille je frottais mon museau contre son petit corps. Mes oreilles pointés vers elle, mon regard verts acides étaient bien plus doux que lorsque je m’entrainais ou aider mon père à diriger l’armée. Je lui donnais un petit coup de langue tendre sur la joue.

« Bien sur, je serais toujours là pour t’aider »

Je l’aiderais à retrouver les siens si elle me le demander. Je l’aiderais même à apprendre à se débrouiller et à me tenir tête si elle le voulait. Je couchais ma tête prêt de mes pattes à quelques centimètres de son corps et profitais de ce moment de calme.

Toujours couché en sphinx j'avais vu Baelia partir dans une position aplati. Elle frôlait le sol avec son ventre, elle avançait lentement, et elle ne faisait presque pas de bruit. Une aptitude innée pour la chasse ? Peut être bien, en tout cas pour un premier essaie elle se débrouiller rudement bien. Elle avait sans doute dû apprendre seule pour surprendre les autres où fuir la surveillance des nourrices. J'agitais les oreilles avant de la voir bondir. Elle avait eut un mouvement faut, elle avait été bruyante, ça avait fait fuir la proie. La voyant faire j'éclatais de rire pas un rire moqueur, juste joyeux. Je me relevais donc calmement et m'approchais d'elle avant de lui donner un coup de museau en entendant ça demande.

" T'inquiète pas, on va bien manger. Mais en tout cas tu t'es très bien débrouillée "

Je lui donner un coup de langue sur le crâne. J'étais déjà fier d'elle alors que je venais à peine de l'adopter, voilà que j'allais finir père poule. Un sourire au babines je me redressais pour humer l'air. J'entendis rapidement le son des musaraignes qui se trouvaient sous terre. Je partie alors vers une entrée de terrier avant de me mettre à gratter violemment, cela fit peur aux animaux s'y trouvant qui sortirent à toute vitesse dans la plaine. Me redressant alors je dépliais mes ailes et m'envoler à un bon mètre du sol avant de foncer vers deux rongeurs. Ils moururent rapidement entre mes griffes. Ma chasse rapide et nette avait effrayé les autres qui étaient retourner ce planquer. Mais ce repas nous suffirait.

Je retournais alors vers Baelia et déposé une petite musaraigne devant elle avant de prendre ma propre proie qui était plus grosse. Je lui fis in sourire tout en ramenant ma queue contre mes pattes.

" Bonne appétit "