Depuis que j’étais entré sur les terres du Feu mon cerveau me répétait de ne pas me faire repérer. Normalement j’étais plutôt bon pour me planquer et passer inaperçu. Mais avec tout les sentinelles qui surveillait le territoire pour ou contre Zal, bah passer sans se faire voir c’était pas une mince affaire. En plus je ne pouvais pas dire que je connaissais particulièrement bien le territoire des feux, au contraire je ne le connaissais pas. Enfin, c’est ce que j’avais cru, mais depuis que j’avais posé les pattes dans le territoire je savais très bien où se trouvait chaque lui et chaque statue, c’était très étrange. C’était comme si je connaissais aussi bien ce territoire que celui où j’avais grandit. En plus j’avais des sensations de déjà vu très désagréable. La sombre idée que je sois né sur ce territoire me traversa l’esprit et me fit froid dans le dos. Non je n’étais pas des feux ! Je ne le voulais pas et ne l’accepterais pas non plus !

En arrivant au palais lumineux je dévisageais ce lieu avec une drôle de sensation qui me parcouru tout le corps. J’eus soudain envie de faire demi tour, mais je n’en fis rien. Je devais garder mes idées en place et allé jusqu’au bout de ce que j’avais commencé. J’étais venu ici pour rencontrer Idriss affin d’en apprendre plus sur les dragons et de savoir si oui ou non un dragon avait pu m’abandonner là où Kaporal m’avait trouvé. Me posant alors dans le jardin du palais je sentis rapidement une odeur lupine. Mais elle ne venait pas de l’intérieur de la bâtisse, se qui m’arrangeait en quelques sortes. Je commençais alors à chercher l’origine de l’odeur avant de tomber sur une louve au pelage rouge. Elle était dos à moi, mais lorsque je la vis je sentis mon cœur s’emballer et mon sang se mettre à bouillir. Pourquoi j’étais convaincu que c’était elle Idriss, et que je la connaissais ?

Je secouais la tête, restant digne, je mis mes oreilles légèrement en arrière mais inclinais la tête, signe que je ne venais pas en ennemi. Je me raclais la gorge pour faire par de ma présence et que la femelle me remarque. Puis je fis un pas vers elle.

« Vous êtes Idriss ? »

Idryss était une fois de plus au palais lumineux. Cela devait faire pratiquement trois semaines qu'elle n'avait pas foulé le camp de son clan. Son odeur s'en ressentait, ayant un peu perdu de cette identité Feu. Il fallait qu'elle y retourne pour voir comment allaient ses amies et aussi pour s’intéresser à la vie du clan. Kelekt était aussi au palais, en ce moment, elle était à la statue d’Éléonore. Elle, elle avait choisi d'aller marcher dans le jardin de devant. Elle parcourait les allées et s'arrêtait à chaque rosier pour en sentir le doux parfum. Elle aimait les roses et leurs parfums. C'était peut-être la chose la plus féminine chez elle, ce goût pour les roses.

Vous êtes Idryss ?

Ses oreilles se dressèrent et pivotèrent vers l’arrière. La louve cornue arrêta de renifler les roses et tourna la tête vers l'individu. Elle ne l'avait pas entendu s'approcher. Elle pivota son corps sur le côté afin de le détailler plus aisément. C'était un grand mâle vert et gris, arborant une magnifique paire d'ailes de chauve-souris. Il n'était clairement pas du clan du Feu : elle ne l'avait jamais vu. Le faible vent lui apporta l'odeur de clan de l'Eau. Ce fut étonnant qu'il n'eût pas été accueillit par Fralëth. Celle-ci rôdait dans le coin, dans la forêt des lys de feu à la recherche de nourriture. Depuis Zal au pouvoir, la dragonne accourait en suivant à chaque nouvel individu foulant le sol du palais. Elle protégeait sa mère. Alors, soit ce loup reptilien avait de la chance qu'elle ne l'ait pas remarqué, soit il n'était pas du genre agressif et elle l'avait laissé. Ou alors Fralëth était partie ailleurs. Quoiqu'il en soit, Idryss observa son attitude. Il ne se dégageait de lui aucune animosité et il n'avait pas la posture de quelqu'un lui voulant du mal. Après cette constatation, elle déclara :

Oui c'est bien moi. Qu'est-ce que tu veux ?

Elle zappa volontairement le vouvoiement. Elle n'avait pas envie d'être particulièrement charmante. Enfin, l'a-t-elle était un jour ? Son ton n'était pas dur ou agressif, juste la façon dont elle avait posé sa question pouvait en dérouter certains. Cette familiarité qui lui était caractéristique ne plaisait pas à tout le monde. Surtout quand on sait qu'elle fait partie d'une famille noble. Mais la louve avait plus été éduquée au combat et à la répartie, qu'à la minauderie et à courber l'échine comme une princesse.

J’avais surpris la femelle rouge à corne en train de sentir des roses. J’espérais alors ne pas l’avoir sorti d’un doux moment de quiétude. Je connaissais à peu prêt la situation actuelle du clan de feu et je me doutais donc sans mal que la vie ne devait pas y être toujours très agréable. Ma queue fit un mouvement dans mon dos tandis qu’elle se retournais vers moi et que je croisais son regard. Je me surpris soudain à la trouver jolie, et a ressentir un violent sentiment de désir de la protéger, ce qui me perturba beaucoup. Me redressant calmement j’allais m’asseoir quand sa voix vint heurter mes tympans. Sa similitude avec la voix féminine qui me trottait dans la tête depuis des années me frappa de plein fouet me fit complètement oublié la raison pour laquelle j’étais ici. Son ton et sa façon de parler me parurent familier, pas dans le sens habituel, mais plus comme si je l’avais vu faire tout les jours de ma vie. Mes oreilles s’agitèrent.

« Tiens, tu rends visites à ta petite sœur Thanatos ? »

La voix du mâle me fit rapidement mal au crâne, mais j’évitais de montrer ma douleur à la femelle qui se trouvait en face de moi. Je n’aimais déjà pas la montrer à mes proches alors à une inconnu. Ma queue fouetta l’air à sa demande et un sourire effleura mes babines. J'essayais d'ignorer la voix et de me concentrer sur ce que je devais dire à la femelle, la raison pour laquelle j'étais venu ici.

« Vous avez un frère… »

C'était une évidence où une question ? Je n'en savais rien, j'avais affirmé cela à mis voix, ça me paraissait inaudible et j'espérais que ça l'est été pour qu'elle ne me réponde pas. Elle risquait de me prendre pour un taré à avoir affirmé ça sur elle alors que je ne connais que son prénom. En plus elle n'avait pas vraiment l'air d'une louve faisant parti d'une grande fratrie...

« Tu l’avais pas oublié ? J’en étais sur pourtant… »

Tais toi la voix... j'ai tout oublié, mais tes mots me font autant mal au coeur qu'à la tête. Quand tu parles j'ai envie de pleurer et j'oublie tout ce pour quoi j'agis. Je ne sais alors plus ce que je dois demander à qui, ni comment je dois me comporter. Tu me pourris la vie, et me fait mal jour et nuit, alors pour une fois, arrête tes remarques et laisse moi essayer de comprendre mon histoire complètement floue et tortueuse.

«Vous connaissez un certain Thanatos ? »

Oh stop ! Pourquoi je pose cette question moi ? C’était pas pour lui poser cette question que j’étais venu à la base. Qu’est ce que je fou là ? Je secouais la tête c’était trop tard pour revenir en ailleurs, mais je me sentais idiot que ma langue soit allé plus vite que ma pensée. En observant la louve je me rappelais des mots de la voix. Un frère, elle ? On dirait pas…Pourtant monsieur inconnu qui encombre mon espace cérébrale semblait l’affirmait et ne pas vouloir en démordre. Bref, pour le moment j’attendais sa réponse. M’asseyant cette fois tranquillement et repliant mes ailes dans mon dos, j’observais le paysage en essayant de ne pas trop me concentrer sur la femelle don la présence avait des effets bizarres sur mon cerveau…

Pendant un long moment, un silence s'installa. L'hybride ne dit rien, se contentant de rester planté là et de la regarder. Seule sa queue bougeait, signifiant que l'individu était stressé, qu'il appréhendait ce qu'il allait dire. La cornue resta à sa place, l'observant également. Pour l'instant, elle attendait une réponse. Néanmoins, elle n'était pas du genre patiente pour ce type de chose et s'il ne se dépêchait pas, elle pourrait tout aussi bien le laisser planter là. Soudain, il ouvrit la gueule et prononça quelque chose qu'elle ne réussit pas à détecter. Ses trois queues battirent un instant l'air avec agacement. Ses oreilles et son expression montraient également cette impatience qui commençait à faire surface. L'hybride restait cloué dans son mutisme. Cela devait bien faire plusieurs minutes qu'ils étaient dans cette situation. En tout cas, elle le percevait comme ça. Ce silence lui paraissait long. Puis, il se décida enfin à prendre la parole en lui posant cette question :

Vous connaissez un certain Thanatos ?

Thanatos... Cela faisait un bon moment qu'elle n'avait pas entendu ce nom. Trois ans plus exactement. Un voile de tristesse vient assombrir son regard pétillant, elle baissa également le museau. Dire son nom était devenue tabou dans la famille. Personne ne savait ce qui lui était arrivé. Il avait disparu un jour et aucun membre de la famille n'avait réussi à le retrouver. Ni même le clan, car étant d'une famille noble, le clan l'avait aussi cherché. Au bout de 6 mois de recherches, la famille arrêta tout. S'ils ne l'avaient pas trouvé au bout de six mois à rechercher dans tout le pays, alors, ils ne le trouveront tout simplement pas. De plus, étant un jeune louveteau, ce n'est pas comme s'il allait partir loin des territoires du Feu. On supposa donc qu'il était mort. D'autres, comme Idryss ou Irène, caressèrent l'espoir de le revoir un jour. Peut-être avait-il été trouvé par quelqu'un et que ce quelqu'un l'avait adopté ? Rien n'en était sûr, mais il y avait aussi cette hypothèse. Dans ce cas, pourquoi n'est-il pas revenu ? C'était la question qu'on avait posée aux deux cousines, quand elles avaient partagé leur hypothèse. Alors, Idryss s'était joint à la conclusion du reste de la famille : il est mort.

La cornue releva le museau et posa un regard intrigué sur lui. Maintenant qu'elle repensait à lui, il y avait quelque chose chez ce mâle qui lui rappelait Thanatos. Il était gris et vert fluorescent et il avait la même paire d'ailes que son défunt frère. Elle pouvait bien se tromper, mais l'espoir naquit de nouveau. Était-il Thanatos ? Les loups-dragon, il n'y en avait pas beaucoup. Et ce mâle était clairement un loup-dragon ou au moins un loup reptilien.

Oui... C'est mon frère, pourquoi ?

Sa voix dérailla lors de sa question, elle s'était faite plus basse. Elle avait peur de la réponse. À cet instant, tout pouvait arriver : l'annonce officielle qu'il était mort ou l'annonce qu'il était vivant. Elle était en plein dans un pile ou face, et elle n'aimait pas cette situation. Son cœur tambourina dans sa poitrine, l'espoir qu'il soit en vie et que ce soit lui l'envahissait de plus en plus. Si ce loup n'était pas Thanatos, alors son cœur se briserait une fois de plus. Et elle n'avait pas envie. Un cœur brisé, s'était trop douloureux. Elle regarda le mâle avec insistance, attendant impatiemment la réponse. Si toutefois, il avait bien entendu sa question.

« Ah non mais alors là tu es complètement stupide… Tu vas faire comment maintenant pour lui poser tes autres questions ? Hein, gros malin… »

Je baissais les oreilles à la réponse de la voix, mais qu’est ce qu’il pouvait être fatiguant à la fin… Et puis lui que je n’avais pas entendu pendant quelques jours, le voilà qui redevenait bavard. Ah, les herbes de Lester commencent à me manquer tiens… Je commence à avoir la migraine à cause de cette fichue voix. Et puis cette femelle du nom d’Idryss me trouble beaucoup, j’ai la sensation de la connaître. Son odeur m’est familière, ses réactions aussi. Quand je l’ai vu se faire impatiente je n’ai pu m’empêcher de sourire, comme si je m’y étais attendu. Et puis, je ne sais pas pourquoi mais je me sentais à la fois très bien, et à la fois terriblement tendu à ses côtés.

Quand je la vis baisser le museau et qu’un air relativement triste prit place sur son visage j’eus envie de lui donner un coup de museau, et de me blottir contre elle. J’avais envie de lui dire que tout allait bien. Qu’elle ne devait pas souffrir pour rien. Qu’elle devait être forte, et laisser ses mauvais songes être emportés par le vent. Mais je ne pouvais pas l’approcher, je ne la connaissais pas, ce serait indécent, elle le prendrait peut être mal, et je risquais d’avoir des soucis ensuite. Ma queue cessa de frapper l’air et tomba mollement dans mon dos tandis que je détournais mon museau vers le reste du ciel que l’on apercevait être les nuages…

« Vent pur emporte mes soucis, eau clair purifie mes songes, feu ardent éclair ma vie… »

Il me manquait la fin, comme toujours je ne savais pas trop ce que la terre devait faire. Si ma mémoire était bonne elle était sensée apporté la force, mais je n’en était plus très sur. Je ne savais pas trop pourquoi j’avais récité ses quelques mots. A si, pour ne pas penser à mes problèmes, et dans l’espoir que la louve rouge les entende pour que les soucis qui ont peint son visage en sombre s’en aillent vite.

Je la vis alors relever le museau et me répondre. Ainsi, elle connaissait bien ce loup, et c’était son frère. De plus en plus étrange… Pourquoi diable les voix m’appelaient-elles Thanatos, moi qui n’avait aucun souvenir de mon enfance… Et pourquoi est ce que sa voix était la même que celle que j’entendais dans ma tête et que je n’entendais d’ailleurs plus du tout à l’instant même. Je secouais la tête, incrédule et troublé avant de la pencher en observant la femelle à trois queues.

« Vous allez sans doute me prendre pour un fou… Mais il y a deux voix que j’entends, l’une est sans doute la votre en vue de leur ressemblance, et l’autre est celle d’un mâle, et les deux voix persistent à m’appeler Thanatos… »

Oui non elle va vraiment me prendre pour un demeurer. Je devrais peut être aussi lui dire le reste, mais j’étais un peu mal à l’aise. Cette louve avait des effets bizarres sur moi. J’avais la sensation que je devais tout lui dire. Mais d’une autre part elle était louve du feu, et je ne savais pas ce qu’elle pourrait faire de ses informations. Bon je doute qu’elle vienne me trouver pour me tuer, parce que je n’en voyait pas vraiment l’intérêt. Mais tout de même, peut être qu’elle trouverait un amusement à me donner la mort. Puis, soudain, l’idée que ce Thanatos, soit un individu auquel j’ai donné la mort et don je ne me souviens pas m’effleura et m’effraya tout autant. Je m’imaginais alors qu’il ai pu posséder un dragon et que ce soit son dragon qui après m’avoir blessé m’aurait abandonné dans cette fichue tanière…

Un léger grondement m’échappa tandis que je secouais vigoureusement la tête. Je ne voulais pas avoir tuer quelqu’un et ne pas me souvenir de cette personne. C’était trop horrible. Et puis si ce loup était le frère d’Idryss et que je l’avais tué je ne me le pardonnerais jamais. Elle avait semblé si triste quand je l’avais mentionné. Et je m’étais sentis si mal de lui avoir fait repenser à ce triste souvenir. Mais… Stop, je ne la connais pas alors, pourquoi je me sens autant coupable ?

« En fait, je suis aussi venu te voir parce que…. Hum, quand j’étais petit un loup de l’Eau m’a trouvé dans les Tanières du Territoire Neutre. J’agonisais, mais ça n’a pas d’importance ce qui m’intéresse c’est, est ce qu’un des dragons du clan du Feu aurait pu m’abandonner là bas ? Il y avait une odeur de dragon là où j’ai été abandonné. Et à part du clan du feu je ne vois pas trop d’où un dragon pourrait venir… »

J’évitais au maximum de lui dire le reste, mais j’allais finir par devoir tout lui déballer. Je n’en avais pas vraiment envie. Ça me mettais mal à l’aise. Comme si j’étais en train de rentrer chez moi après une fugue et que je me retrouvais face à mon père qui était à la fois soulagé et énervé en me voyant. Ça m’était arrivé une fois, pendant une période où j’avais eus des migraines, et je n’avais pas envie de revivre l’expérience. Pourtant, face à Idryss je ressentais les mêmes émotions qu’à ce moment là. Mais non d’un démon pourquoi est ce que j’avais l’impression de connaître cette louve ? C’était torturant à la fin !

Vent pur emporte mes soucis, eau clair purifie mes songes, feu ardent éclair ma vie…

Terre prête moi ta force fini-t-elle. Elle le dit tellement bas, dans un murmure, que Nansaa ne pourrait l'entendre. Auquel cas, il a une bonne ouïe. Cette citation, elle la connaissait très bien. Dans la famille, on la disait souvent. Plus personne ne savait d'où elle venait, d'ailleurs. Cela faisait bien trop longtemps qu'elle était ancrée dans la famille. Un ancêtre l'avait prononcé un jour et elle se passait de génération en génération comme un trésor familial. Tout le monde dans la famille l'apprenait. Sinon, c'est que vous n'étiez pas de la famille ou pas digne de faire partie de cette famille noble de lignée pure Feu.

Idryss ne releva pas cette étrangeté venant de sa part. Du moins, pas tout de suite, car le mâle semblait avoir une chose importante à lui dire. Elle garda cela pour plus tard. Bien qu'elle fût étonnée de l'entendre réciter cette citation par cœur dans presque sa totalité. Elle était bien plus soucieuse qu'avant. Elle pensait à présent un peu plus que ce mâle reptilien pouvait bien être son frère. Elle voulait y croire, mais une part d'elle lui disait très clairement de se méfier. Juste au cas où.

Vous allez sans doute me prendre pour un fou… Mais il y a deux voix que j’entends, l’une est sans doute la votre en vue de leur ressemblance, et l’autre est celle d’un mâle, et les deux voix persistent à m’appeler Thanatos…

L'hybride ne semblait pas se souvenir de sa famille, ni de son nom de base. Les premiers mois de sa vie furent donc effacés ? Du moins, c'est l'hypothèse qui lui vient suite à cette révélation. Et aussi, parce qu'il ressemblait beaucoup à son frère. Si cette hypothèse se révélait être vraie, alors il était réellement Thanatos, son frère. Néanmoins, Idryss ne préféra pas trop s'emballer. La mauvaise surprise pouvait encore arriver. Après tout, cela pouvait être une coïncidence de plus. Cependant, il disait que l'une des voix qu'il entendait lui appartenait surement. C'était étrange. La juge resta silencieuse, l'observant simplement. Depuis qu'il l'avait interpellé, elle n'avait pas non plus bougé de sa position.

Le mâle draconique lâcha un grognement tout en secouant sa tête. Il semblait d'autant plus plongé dans ses pensées qu’auparavant. Il ne cessait de réfléchir et de se battre avec ses tourments. Son attitude peu sûre de lui et ses pauses entre chaque discours, montraient clairement que ce qu'il racontait là, n'était pas de la comédie. Ou alors, il était très bon. Cela ne pouvait pas être un canular, c'était trop vrai pour l'être. C'est en tout cas ce que se convainc Idryss.

En fait, je suis aussi venu te voir parce que…. Hum, quand j’étais petit un loup de l’Eau m’a trouvé dans les Tanières du Territoire Neutre. J’agonisais, mais ça n’a pas d’importance ce qui m’intéresse c’est, est ce qu’un des dragons du clan du Feu aurait pu m’abandonner là bas ? Il y avait une odeur de dragon là où j’ai été abandonné. Et à part du clan du feu je ne vois pas trop d’où un dragon pourrait venir…

La juge pencha la tête sur le côté, affichant un air interrogatif. Un dragon ? Ce n'était pas chose courante. Vraiment pas. Et puis ce loup, à part l'hypothèse un peu plus certaine qu'il soit son défunt frère, elle ne le connaissait pas. Il avait beau être des Feux auparavant, elle ne voyait pas qui il était. Si on zappait l'histoire du frère. Cependant, elle avait la désagréable impression qu'elle le connaissait vraiment. Et tout lui rappelait son frère : son apparence et son nom. Pour la voix, elle ne pourrait le dire, car en grandissant, la voix change, surtout chez un mâle. Alors, elle se décida à faire ce qu'elle s’interdisait depuis tout à l'heure.

Son envie prit le pas sur la raison et son corps réagit tout seul. Elle emboîta le pas, lui fonçant rapidement dessus. Bientôt, elle lui rentra dedans, venant coller son corps contre le sien. Sa tête dans son poitrail, elle frotta celle-ci à son poil et renifla son odeur. Il portait sur lui l'odeur du clan de l'Eau, mais dégagé aussi l'odeur lui étant propre qui lui rappelait de nombreux souvenirs. Elle ferma les yeux. Un sourire vient étirer ses babines et ses trois queues remuèrent joyeusement. Elle se revit jeune louveteau, jouant avec Thanatos. Cette fois, c'était sûr et certain, c'était bel et bien son frère. Son frère vivant. Il était à peine plus grand qu'elle : 5 cm de plus. Son hybridation aurait sans doute conquis le cœur d'Idryss s'il n'était pas de la famille. Le seul bémol était ses cornes qui semblaient avoir grossi, mais pas grandi.

Tu m'as manqué ! On te croyais mort... Pourquoi tu n'es pas revenu ?

Elle posa sur lui un regard attristé, sans pour autant s'écarter de son corps.

J’avais entendu la fin, c’était exactement ça. Elle connaissait la suite, comment était-ce possible ? Dans mes rêves je récitais cela pour rassurer ma petite sœur. Mais je n’en avais pas, et quand je me réveillais le matin je me sentais aussi seul que mal. Je baissais alors un peu les oreilles tandis qu’elle m’écoutait. J’avais observé ses réactions comme si elles m’étaient essentielles. Je ne comprenais pas pourquoi à cet instant précis je faisais largement plus attention à elle qu’à ce que je devais lui dire ou lui demander. Ma queue frappait lentement l’air, sous un stress étrange et inconnu pour moi. Je fermais à demi les paupières avant de la voir foncer sur moi.

Je cru d’abord qu’elle allait m’attaquer, alors j’ouvris mes ailes et fit un pas en arrière. Mais au lieu de ça elle vint blottir sa tête dans mon pelage et s’y frotter en me dévoilant une affection inconnue. J’étais surpris, pour ne pas dire complètement dérouté par sa réaction. Mais qu’est ce qu’il lui prenait ? Je ne comprenais pas sa réaction. Puis elle m’avoua que je lui avais manqué, et me demanda pourquoi je n’étais pas rentré. Je resté interdit, et complètement retourné par la situation. Mes oreilles se plaquèrent sur mon crâne tandis que je reculais la tête dans l’espoir de la voir. Je ne voulais pas la repousser, tout en moi m’interdisait de la rejeter. Un soupir m’échappant je m’abandonner à la sensation de joie profonde qui était en train de me dévorer tandis que je glisser mon museau dans le pelage de son cou.

« Je ne sais pas… Je ne me souviens de rien.. Rien avant la tanière et Kaporal »

Les yeux clos je songeais que cette réponse était fausse, il y avait bien des choses. Quelques trucs qui semblaient me venir du passé. Je relevais la tête et reculer un peu pour regarder Idryss. Oui c’était bien elle, la même que dans mes rêves. Celle que j’avais envie d’appeler petite sœur, et celle pour laquelle la voix du mal me grondait. Je baissais alors les oreilles, m’asseyant je ramenais ma queue contre les pattes et détournais honteusement le museau.

« Il y a autre chose… Une chose don je ne parle pas à Kaporal… Pardon, Kaporal c’est mon père adoptif. Sans lui je serais mort. Bref… Avant de me réveillé dans cette tanière, je me souviens avoir supplier un individu qu’il me laisse au moins faire une dernière léchouille à ma sœur… Mais je ne me souviens ni de ce loup, ni de ma sœur… Pardon Idryss, j’ai honte. »

Un faible couinement m’échappa, je reniflais, j’avais envie de pleurer. J’avais la mémoire trop flou. Pourtant je savais qu’Idryss était ma sœur, je n’avais pas de doute là-dessus. Si ma mémoire avait oublié, mon corps et mon cœur eux n’avait pas réussi à oublier ma petite protéger chérie que je voulais voir grandir et devenir une belle louve. Mes oreilles irrésistiblement basse, je lançais un tout petit regard à la femelle.

« Je sais que tu es ma sœur… Je me souviens de ton odeur, et de ta voix. Mais pas du reste… »

Je me souvenais de son apparence grace à mes rêves. Et je savais avec exactitude qu’elle était bien ma sœur. Mais pourquoi est ce que je ne me souvenais de rien. Ni d’elle, ni de l’individu qui m’avait arraché elle ? Lui qui m’avait laissé avec seulement quelques paroles pour me dire que je vivrais sans mémoire pour ne pas utiliser un pouvoir trop grand. Mais quel pouvoir ? Plus j’essayais de me souvenir, plus je me perdais. J’avais envie de fuir, de me cacher, j’avais mal au crâne, je n’en pouvais plus de ma situation. J’avais oublier une famille qui semblait tenir à moi, comment, et pourquoi ?

Thanatos se figea dès qu'elle se retrouva collée à lui. Il se tendit, mais la laissa faire. Idryss ne s'en rendit même pas compte et profita simplement de ce moment. Cela lui avait manqué de pouvoir se blottir contre son frère, alors elle comptait bien en profiter pendant cet échange. Et tant pis s'il ne comprenait rien à la situation. Là, elle s'en fichait. Tout en restant la tête dans son poitrail, elle s'assit, se retrouva ainsi quasiment entre ses pattes. Elle lui posa alors cette question fatidique. Elle voulait savoir pourquoi il n'était pas revenu, et c'était tout à fait normal ! La réponse ne se fit pas attendre : il était amnésique.

Cela confirmait donc les doutes qu'elle avait eut tantôt. Elle ne savait pas qui était ce Kaporal, mais une chose est sûre, il avait sauvé son frère ! Ce devait donc être une personne bien, surtout que Thanatos n'avait pas l'air d'être devenu méchant. L'éducation qu'il avait reçue, devait donc venir de quelqu'un ne souhaitant pas le mal autour de lui. Surtout que son frère était physiquement bien en forme, donc en plus de cela, il était bien nourrit comme pourrait l'être un clanique. Maintenant qu'elle pensait à l'éventualité qu'il était dans un autre clan, l'odeur de l'Eau qui l'entourait la frappa. Au moins, il était tombé sur un bon clan pour la chasse et souhaitant améliorer ses escadrons. Ce qui était une bonne chose pour l'hybride. D'ailleurs, vu sa corpulence, elle se dit qu'il devait faire partie d'un escadron.

Il y a autre chose… Une chose dont je ne parle pas à Kaporal… Pardon, Kaporal c’est mon père adoptif. Sans lui je serai mort. Bref… Avant de me réveiller dans cette tanière, je me souviens avoir supplié un individu qu’il me laisse au moins faire une dernière léchouille à ma sœur… Mais je ne me souviens ni de ce loup, ni de ma sœur… Pardon Idryss, j’ai honte.

Le loup dont il parlait, elle ne savait rien à son sujet. Cet étrange ravisseur, personne ne l'avait retrouvé, pas même Melkulavim, leur père. Donc, elle ne pourrait pas l'aider sur ça. En tout cas, c'était plutôt rassurant que ce ravisseur n'ait pas tué Thanatos. Par contre, quel avait été son but ? Il avait enlevé le loup-draconique et l'avait lâché aux tanières. Fort heureusement, ce Kaporal était venu en ce lieu, l'avait trouvé et avait eu la bonté d'âme de prendre le louveteau de 6 mois sous son aile. Il faudrait qu'elle le rencontre pour lui montrer sa gratitude !

Je sais que tu es ma sœur… Je me souviens de ton odeur, et de ta voix. Mais pas du reste…

Au moins, maintenant, Thanatos avait la certitude qu'Idryss était sa sœur bien-aimée. C'était un bon début, puisqu'il était totalement amnésique. Elle lui sourit tendrement et lui fit une petite léchouille sur la joue. Ce n'était pas grave qu'il ne se souvienne de rien. Au moins maintenant, il l'avait retrouvé et elle pourrait l'aider.

Et bien, tu fais partie de la famille Démonia. Et nous sommes une lignée pure noble du clan du Feu. Oh et notre père est aussi un noble pur Feu du nom de Dragonia. C'est un hybride draconique tout comme toi. Alors ton nom complet est Thanatos Démonia Dragonia, si on y ajoute les noms de famille.

J’étais resté immobile quand elle était blottit contre moi. Je l’avais laissé s’asseoir et continuer cette marque d’affection. Moi je ne savais pas trop comment y répondre. J’étais pour ainsi dire très mal à l’aise. Mais bon, ça semblait faire plaisir à Idryss et je ne pouvais pas lui refuser ça alors qu’on avait été séparé si longtemps. Quand elle me donna un coup de langue sur la joue je m’autoriser à lui léchouiller le crâne. Une petite marque d’affection pas trop compliquée et plutôt agréable. Je la vis ensuite me sourire et une image d’elle en train de me sourire étant plus jeune me revint en mémoire. Elle avait bien grandit, elle était devenue jolie. Pour un peu elle aurait été mon type de femelle, même s’il y avait déjà quelqu’un dans ma vie. Elle est vraiment belle ma sœur, et j’espérais alors qu’elle trouverait quelqu’un à son goût qui l’aimerait autant que je peux aimer Mya.

Je l’entendis alors m’expliquer qui j’étais et tout le bazar. Mes oreilles se mirent à l’horizontale. Arf c’est trop long comme nom… Nansaa c’était bien et pas difficile à retenir. Je secouais alors la tête en lui lançant un petit regard timide.

« Pas sur que je retienne tout ça… »

Noble du feu… Ola, j’suis parti d’orphelin à noble du feu… Bah j’ai pas fais semblant d’être amnésique moi… Je fermais les yeux et poussais un soupir. Ça allait faire beaucoup pour ma petite cervelle, et en plus ça ne m’aide pas à comprendre la présence du dragon… A moins que.. Je plissais les yeux et lançais un regard interrogateur à ma sœur.

« Notre père est-il capable de se changer en dragon ? »

Si oui, se pourrait-il que ? Non… Il ne m’aurait pas maltraité pour m’abandonner derrière, ça n’avait pas de sens… Je me mis à y réfléchir, essayant de comprendre pourquoi je m’étais retrouvé là bas et pourquoi j’avais le souvenir de ce dragon. Pour moi ça n’étais clairement pas logique, encore moins normal. Mais j’essayais de ne pas trop y réfléchir non plus affin de m’intéresser à Idryss. Je me relevais alors et pencha la tête.

« Laisse moi te regarder… Juste pour voir ce que tu es devenu depuis tout ce temps… »

J’avais déjà commencé à la détailler du regard, mais j’avais bien envie de la contourner, de la voir sous tout les angles. Je me mis à secouer la queue dans un certains mouvement joyeux. Petit à petit mon mal aise se transformait en joie. Idryss était ma sœur, je le ressentais et à force d’être prêt d’elle un film muet de nos moments ensembles me revenait en mémoire. C’était agréable parce qu’il s’agissait de moment de jeu et de douceur. Puis je me rassis convenablement, me rappelant qu’elle est noble, et que normalement, moi aussi… Je toussotais alors … Je n’avais vraiment pas eus l’éducation de la haute société mais plutôt celle d’un alcoolique chef d’armée tortionnaire de ses loups pour les rendre plus fort.

« Pardon… Je suis pas très doué avec les convenances… Disons que j’ai passé plus de temps à apprendre à chasser et à me battre qu’à me tenir face à des hauts gradés… »

J’espérais juste qu’elle ne m’en tiendrais pas rigueur. Au pire j’aurais juste eus l’air d’un louveteau. Mais bon, privé de mon enfance on peu dire que oui, parfois j’étais un peu le louveteau que je n’avais pas pu être correctement. Je l’observais alors avant d’agiter les oreilles.

« Il faut absolument que tu me parles de toi aussi. Je ne tiens pas à rattraper les années perdu, juste à m’assurer que ma petite sœur n’est pas malheureuse. Et savoir ce qu’elle est devenue… »

Après je pourrais lui parler de moi. J’avais plein de choses à lui dire. Je pourrais lui parler de Kaporal pendant des heures. De Gaor pendant de semaines, je pourrais même lui raconter ma rencontre avec la douce Mya qui a volé mon cœur. A et je pourrais aussi lui parler de mon travail, et de mon désir de revenir la voir dès que je le pourrais.

Idryss se décolla finalement de son frère. Ce contact le mettait vraiment mal à l'aise et elle n'avait pas envie qu'il soit gêné pour le reste de leur conversation. Elle avait sa dose de câlins pour l'instant, elle pouvait se contenir pour le reste de leur échange. Du moins, normalement. A peine se décolla-t-elle de lui, qu'elle souhaitait y retourner. Cela faisait trop longtemps qu'ils ne s'étaient pas vu et savoir qu'il était en vie la comblait de bonheur. Elle avait envie de contact. Seulement, elle se contient. Elle s'assit à quelques centimètres de lui. Maintenant qu'ils savaient tout d'eux qui ils étaient pour l'autre, garder une distance ne servait à rien.
Suite à sa remarque, elle lâcha un petit rire avant d'affirmer :

Oh, mais ne t'inquiète pas. On n'utilise pas nos noms de famille pour se parler et s'appeler. Sauf si donner son titre est une nécessité.

Elle lui sourit de nouveau. C'est vrai qu'entre leur mère et leur père, ça rallongeait la chose. Forte heureusement, leurs parents n'avaient qu'un titre respectif. Et encore mieux, la mention des titres n'est guère obligatoire pour se présenter. C'est juste un moyen de se distinguer des autres et faire savoir que l'on est important. Surtout pour eux, les Feux. Son titre de noblesse l'avait sauvé en territoire de l'Eau. Elle se souvient encore de cette femelle lui ayant sauté dessus sans ménagement. Fort heureusement, un grand mâle bleu et marron s'étaient interposé en faveur de la juge. A cette pensée, son regard s'obscurcit. Elle s'était déjà vengée en pratiquant le vaudou envers cette femelle. Mais, elle ne savait pas si son action avait fonctionné. Elle ne souhaitait guère la recroiser pour en juger. Et puis, c'était il y a plusieurs mois maintenant. Quoi qu'il en soit, si elles se recroisent un jour, nul ne sait ce qu'il pourra arriver.

Notre père est-il capable de se changer en dragon ?

Cette question soudaine sur leur père attira de nouveau son attention. Oui, il en était capable. Du moins, c'est ce qu'il lui avait dit. Jamais elle, ni leur mère ou le clan, ne l'avait vu se transformer. Il n'avait jamais souhaité lui montrer sa transformation, même à l’abri des regards des autres. La petite Idryss l'avait harcelé plusieurs fois pour contempler son père en dragon. Il lui avait raconté qu'il était un très grand dragon de feu rouge fort et puissant, possédant de grand ailes, munis d'écailles pointues sur l'étendue de sa colonne vertébrale et capable de cracher des flammes sur plusieurs mètres. Mais, elle ne l'avait jamais vu. Toutefois, au fond d'elle, le souvenir de son père en dragon lui traversa l'esprit. Peut-être, l'avait-elle déjà vu ? Mais dans ce cas, pourquoi ne s'en souvenait-elle pas ? Elle haussa les épaules. Après tout, ce fut sans doute un rêve qu'elle avait fait étant gamine.

Laisse moi te regarder… Juste pour voir ce que tu es devenu depuis tout ce temps…

La juge cornue lui sourit et se leva. Elle s'écarta davantage pour qu'il puise mieux la voir et la contempler de la tête aux pattes. Elle mentirait en disant qu'elle ne se trouve pas jolie. C'est vrai quoi, elle était le type même d'une louve du Feu : forte et belle à la fois. Son pelage est rouge, elle est munie de trois queues et bien qu'elle ait des attitudes de garçon manqué, c'était une belle demoiselle : une lignée pure assurément. Et puis, elle a des cornes dont elle est fière. Elle les aurait voulu un chouïa plus longues, comme Muho par exemple. Mis à part ça, elle les porte fièrement, n’hésitant pas à les mettre en valeur en y accrochant des pierres précieuses, des perles, des anneaux d'or et parfois des plumes.

Se montrant plus à l'aise en sa présence, Thanatos se leva à son tour. Il afficha un sourire et battit joyeusement de la queue. Il l'observa plusieurs minutes. Cependant, il perdit soudain son entrain et se rassit.

Pardon… Je suis pas très doué avec les convenances… Disons que j’ai passé plus de temps à apprendre à chasser et à me battre qu’à me tenir face à des hauts gradés…

Idryss le regarda. C'était quoi cette remarque ? Elle n'était pas une noble comme les autres. Certes, elle l'était, mais elle s'était tournée vers la voie d’Éléonore. De plus, elle était loin d'avoir le comportement classique des nobles. Elle n'hésitait pas à jurer et dire ce qu'elle pense, de façon cru la plupart du temps. Surtout quand on l'agace fortement. Elle n'était pas du genre à avoir un pelage tiré à quatre épingle et être toujours sérieuse. Elle savait se tenir en présence d'autres nobles, mais même en leurs présences, elle n'hésitait pas à envoyer chier de façon plus ou moins directe. Elle ne releva pas les dires de son frère, préférant laisser couleur cette remarque.

Il faut absolument que tu me parles de toi aussi. Je ne tiens pas à rattraper les années perdu, juste à m’assurer que ma petite sœur n’est pas malheureuse. Et savoir ce qu’elle est devenue…

Il souhaitait en connaître plus sur sa petite sœur. La demande ne l'étonna pas, c'était une suite logique à leur retrouvaille. Globalement, Idryss n'avait pas fait grand chose. Du moins, il n'y avait pas grand chose d'extraordinaire dans sa vie. C'est tout naturellement qu'elle synthétisa sa vie ainsi :

Je suis devenue juge, j'ai une dragonne de compagnie qui me protège et me prend pour sa mère. J'habite ici avec d'autres religieux depuis que Zal est au pouvoir. D'ailleurs, tu ne t'en rappel pas, mais Irène, celle que Zal a tué pour le pouvoir, était notre cousine. Ah et oui, notre père peut se transformer en dragon, bien que je ne l'ai jamais vu. Enfin, tu ne le trouveras pas pour le lui demander directement. Il est parti dans le désert depuis que Zal est au pouvoir. Il ne souhaite pas faire partit du clan du Feu tant qu'il est alpha. Et toi alors ? Qu'es-tu devenu ?

Après l’étreinte d’Idryss j’eus comme la sensation de me défaire d’un poids. Cela faisait tellement longtemps que mes rêves m’apportaient une petite sœur. Maintenant je savais d’où venait se désir pressant d’être proche de ma sœur. Ma queue s’agitait avec tranquillité alors qu’au fond de moi je bouillais de joie. J’avais envie de frotter ma tête contre elle, et de lui montrer combien elle m’avait manqué. Mais je n’osais pas encore. J’écoutais alors sa remarque sur nos noms et eut un petit sourire tout en agitant les oreilles

« Tant mieux parce que je n’aurais jamais réussi à les ressortir »

Je vis ma petite sœur au pelage rougit partir dans ses pensées. La laissant s’évader un moment je vis son regard s’assombrir et penchait la tête. A quoi pensait-elle pour avoir un regard aussi sombre ? Enfin, je n’allais guère poser la question pour éviter de m’attirer ses foudres, et d’éveiller sa colère passé. Si elle est comme moi elle est sans nul doute capable d’exploser de colère pour une pensée passée désagréable.

Après ma demande de la regarder je la vis se lever et je pu la contourner et la détailler sous tout les angles. J’étais content de voir qu’elle semblait en pleine santé. Et puis je pouvais dire avec certitude qu’elle était magnifique, charmante et tout à fait mon type de femelle. Mais bon elle était ma sœur et mon cœur appartenait déjà à une douce femelle répondait au nom de Mya. Mais ma sœur n’était tout de même pas mal non plus. Je me sentis d’ailleurs plein de fierté d’avoir une sœur aussi charmante. J’espérais alors qu’elle trouverait un loup lui convenant et la comblant de bonheur.

« Tu es magnifique petite sœur »

Je n’avais pas pu retenir ma remarque. Elle était belle et elle méritait de l’entendre. Je ne savais pas si elle recevait beaucoup de compliments d’autrui. Mais moi je voulais au moins lui faire celui-ci. A défaut d’avoir pu la voir grandir, je pouvais aujourd’hui affirmer qu’elle était belle et qu’elle était bien une louve de feu. Et en plus elle était une louve correspondant à tous les critères d’un loup de feu. Elle devait sans doute plaire dans son clan…

Je la vis me regarder bizarrement lorsque je parlais du fait que je me comportais mal. Je ne savais pas me tenir face à un noble, c’était une vérité. Soit elle était ma sœur, mais je ne voulais pas qu’elle soit juger à cause de mon comportement. Je ne savais pas comment étaient les loups du feu, peut être jugent-ils aussi les individus sur leurs relations… Qui sait ?

Puis elle répondit à ma demande et je hochais la tête, juge ? Ce n’était donc pas n’importe qui, j’étais encore plus fier de l’apprendre et ma queue se mit à battre avec joie. Elle avait donc un dragon, c’était peut être le sien que j’avais croisé, mais en tout cas il ne m’avait pas semblé qu’il me veuille du mal. Peut être avait-il sentit que nous avions les mêmes gênes ou que je n’étais pas venu avec de mauvaises intentions ? Elle me parla aussi brièvement de sa situation de vie et de celle du clan. Ainsi notre père avait fuit le problème Zal ? Il manquait de courage ce vieux schnock, Kaporal serait resté pour affronter le problème lui. On ne fait pas fuir un russe aussi facilement. D’ailleurs je me sentis fier d’avoir été élevé par ce vieux russe ronchon et pourtant si gentil. Puis elle me demanda de parlé de moi.

« J’ai été récupéré par le clan de l'eau et élevé par Kaporal, l’ancien chef d’armée. Du coup j’ai été élevé pour être soldat et je suis devenu polyvalent assez rapidement. Le clan de l’Eau est assez tranquille alors de ce côté il n’y a pas trop de chose à dire. Mais en vue de l’absence de notre Alpha à cause de la maladie de sa sœur, mon père à prit sa place et je suis récemment devenu chef d’armée. J’ai une compagne, et j’espère un jour fonder une famille. Voilà… En gros »

Oui en gros c’était ma vie. Bon il y avait sans doute d’autre chose à dire. Mais ça c’était le plus important. Après il y avait Gaor, et également Baelia que j’avais adopté. Mais je lui en parlerais plus tard. Maintenant que je sais qu’elle est ma sœur je prendrais soin de venir la voir de temps à autre. J'aurais donc tout le temps nécessaire pour lui en parler.

Le compliment de son frère lui alla droit au cœur. Un sourire radieux illumina son visage. On lui avait déjà fait des louanges sur son physique, après tout, elle correspondait aux caractéristiques typiques de la race de son clan. Elle n'était pas une ligne pure pour rien. Elle alliait l'élégance brute des Feux et la force. Cependant, malgré les compliments déjà entendus, celui de son frère était le plus important à ses yeux. Lui aussi n'était pas mal. Il était devenu un beau et grand loup-dragon. Avec son gris cendre et ses attributs de dragon, on pouvait déceler en lui une origine venant du clan du Feu. Enfin, Idryss connaissait son origine de loup-dragon et ça lui sautait naturellement aux yeux. Pour les autres, il était une sorte de loup dit démon. Elle observa le sommet de sa tête où elle y décela deux petites cornes. Elle eut un sourire victorieux. Elles étaient nulles comparées aux siennes ! Plusieurs phrases échangées plus tard, Nansaa parla de lui.

J’ai été récupéré par le clan de l'Eau et élevé par Kaporal, l’ancien chef d’armée. Du coup, j’ai été élevé pour être soldat et je suis devenu polyvalent assez rapidement. Le clan de l’Eau est assez tranquille alors de ce côté, il n’y a pas trop de chose à dire. Mais en vue de l’absence de notre Alpha à cause de la maladie de sa sœur, mon père a prit sa place et je suis récemment devenu chef d’armée. J’ai une compagne, et j’espère un jour fonder une famille. Voilà… En gros.

Il s'en était passé des choses de son côté aussi. Ils avaient chacun tracé leur chemin et ceux-ci étaient bien différents. De son côté, elle avait poursuivi son rôle de noble en entrant au conseil pour aider sa chère cousine. Abandonnant un peu son rôle de juge, car elle se devait d'aider Irène qui avait grandement besoin d'elle. La pauvre s'était retrouvée abandonnée par Fyre au titre d'alpha et elle ne savait comment gérer cette nouvelle situation. La famille s'agrandit avec quatre boules de poils qu'Idryss eut à peine le temps de connaître. Zal arriva dans leur vie et sépara à jamais les deux cousines biens aimées ainsi que les petits. Celui-ci prenant la tête du pouvoir, Idryss redevint juge à plein temps, ne souhaitant pas faire partit du conseil sous le règne de Zal. Et la voilà maintenant. Pendant ce temps, Thanatos avait vécu une vie paisible, grandissant dans un clan calme et dénué de mésaventures. En plus, il était tombé sur un père adoptif chef d'armée. Rien de mieux pour ses origines guerrières. Naturellement, il rentra dans l'escadron de son nouveau père. Il eut une place importante, pouvant exercer tous les rangs d'armée de ce qu'elle avait compris. La juge savait que depuis plusieurs mois, le clan de l'Eau avait un nouvel alpha. Mais elle ne savait pas que c'était le père de Thanatos. Il devait être fier que son père ait été sélectionné pour ce poste. Surtout, qu'il avait ainsi pu gagner en grade, passant chef d'armée. Son frère avait eut beaucoup de chance. Il était tombé sur quelqu'un de bien qui avait su valoriser sa valeur guerrière. Pas de doute qu'en l'apprenant, ce Kaporal serait sans doute surpris d'avoir élevé un Démonia comme il se doit. Et aussi quelque peu fier, car ce n'était pas donné à tout le monde.

Tu as une place importante dans ton clan. Et en plus Kaporal est devenu alpha. Vous êtes tout les deux des hauts-gradés, tu dois en être fier. Un jour je viendrai à sa rencontre. Je me dois de remercier celui qui a recueilli, éduqué et entraîné mon frère sans lui nuire. Ainsi que celui lui ayant permis de gravir les échelons. Le clan de l'Eau a de la chance de vous avoir. S'il a su élever un Démonia, son escadron, qui est maintenant le tien, doit être très fort.

Et pourquoi pas, après les remerciements, le défier. Lui ainsi que des membres de cet escadron. Maintenant qu'elle savait tout ça, ses souches guerrières s'étaient éveillées et elle voulait tester ces loups. Le clan de l'Eau avait bien remonté niveau force militaire depuis la prise de pouvoir de Luna. Avec ce Kaporal, elle se doutait bien qu'il continuera sur la lancée et qu'il le remontera encore. Pour elle, il était toutefois peu probable qu'un jour, ils soient au même niveau que les Feux ou les Terres, mais pourquoi pas. Seul l'avenir le dira. Idryss dressa la tête, pointant le museau vers une statue représentant Zexal. Elle l'observa d'une lueur combative. Son corps droit et le poitrail légèrement bombé, lui donnant une allure fière, elle lui dit :

Parle moi un peu de ce Kaporal. Il a l'air très intéressant.

Elle tourna de nouveau la tête vers son frère, les oreilles dressées, l'observant de cette lueur particulière. À vrai dire, une idée germait en elle. Elle avait envie de lui sauter dessus, parcourant les mètres les séparant. Elle avait envie de le combattre. Cela faisait un grand moment qu'elle ne s'était pas entraînée ni battue véritablement avec quelqu'un. Elle allait sans doute perdre, mais elle tenterait quand même, si jamais son envie se fait trop forte.

Ma sœur avait semblé très heureuse face à mon compliment. Elle devait sans doute en recevoir de la part de quelques prétendant. Mais était-ce parce que je suis son frère que je la sentais si fière de recevoir un compliment de ma part ? Cela me fit sourire, trouvant alors qu’elle était très mignonne à être heureuse pour un simple compliment. Pourtant Idryss paraissait très sérieuse et fière, et j’étais sur que j’allais découvrir un tas de choses en apprenant à la connaître, même si tout ne se ferais pas aujourd’hui…

J’écoutais ensuite ces remarques et c’est bientôt moi qui me retrouvais flatté. Ma queue se mit à battre joyeusement dans mon dos. J’étais fier, heureux, et honoré d’avoir été élevé par quelqu’un comme Kaporal. Il était un père idéal pour moi, et c’était surtout un exemple que je suivais. Je marchais dans ses traces, avec quelques écarts il est vrai, mais je suivais quand même son chemin, espérant un jour être aussi aimé et respecté que lui au sein de la meute. Ma sœur semblait heureuse aussi et fière de ce que j’avais pu devenir. Je n’étais pas devenu un délinquant ni un mauvais loup ni autre chose qui aurait pu la décevoir. Non j’étais chef d’armée et fils adoptif d’Alpha. Ma place pouvait facilement être envié par les autres.

« Effectivement, je me sens très fier d’être arrivé là où j’en suis et d’avoir suivit l’éducation de Kaporal, mais il ne faut pas non plus que j’en devienne orgueilleux… »

Je ne connaissais pas l’orgueil, ce n’était pas dans ma nature, alors j’espérais ne pas le devenir. Je ne suis pas sur que ça plairait à la meute de l’eau, encore moins à mon père. J’entendis alors ma chère petite sœur me demander de parler de Kaporal. Mes oreilles se pointèrent vers l’avant et mon regard se mit à briller. Je m’assis alors calmement, heureux de pouvoir parlé de Kaporal à quelqu’un d’autre que Gaor ou Mya, surtout que l’un le connait et l’autre est parfois un peu tendu qu’en j’en parle.

« Kaporal est un loup très dur et très fort en apparence. On dirait qu’il porte une carapace de tortue dans laquelle il se cache pour ne montrer qu’un caractère froid et distant. Il dirigeait l’escadron avec beaucoup de sagesse et de force, du coup l’escadron est vite remonté en puissance. C’est aussi un loup strict, il n’aime pas tellement les écarts, d’ailleurs je l’ai souvent fait tourné en bourrique étant petit. Je crois qu’il m’aurait bien arraché la tête de temps en temps »

J’avais fais ma dernière remarque en riant un peu. C’est vrai que je lui en avait fait voir de toute les couleurs à ce pauvre Kaporal. Mais en même temps je n’avais que lui avec qui je me sentais bien lorsque j’étais petit. Avant lui les autres m’effrayais, je ne les connaissais pas et je voyais mon bourreau partout.

« Mais c’est aussi un loup très sage, enfin selon moi. Il est aussi très gentil et très doux au fond. Et puis il s’inquiète vraiment pour ceux qu’il aime, même les membres de son escadron alors qu’il ne sont pas de sa famille. Il a la patte sur le cœur malgré sa carapace. Après selon moi c’est un loup très puissant, il n’a peut être pas de pouvoir, mais moi par exemple je n’ai jamais réussi à le battre. A et il est têtu comme une mule le vieux bougre, alors quand nous avons tout deux une idée on se dispute un peu. Ah et il peu piquer des colères phénoménales et peut également décider de se venger si on fait du mal à un être qui lui est cher. Sinon c’est un soldat très loyal et un très bon père aussi »

Je pourrais sans doute continuer, mais en parlant de lui mes oreilles c’étaient agitées et mon museau avait pointé vers mon territoire. Je me sentis déplier mes ailes alors que mon regard se baladait la bas sur l’horizon.

« D’ailleurs … ça fait un petit moment que je ne suis pas rentré, il va falloir que je parte bientôt Idryss, mais maintenant que je sais que tu es ma sœur je reviendrais te voir »

Kaporal et Gaor me manquaient c’était avec eux que j’avais grandit, et non avec Idryss, je l’aimais beaucoup c’est un fait. Mais j’étais encore plus attaché à eux, et là je voulais rentrer. J’en avais vraiment envie.

L'air combattif d'Idryss passa inaperçue aux yeux de son frère. Pourtant, elle ne pouvait s'empêcher de le regarder avec insistance, se demandant si elle devait céder à cette soudaine envie ou non. Face à sa demande, le loup ailé montra de l'intérêt et s'assit. Il posa un regard brillant sur sa sœur, sa mine était ravie. Pouvoir parler de son père adoptif était sans doute un sujet passionnant pour lui. En tout cas, c'est cette impression qui se dégageait de lui.

Il se mit à parler de lui, décrivant son caractère. La juge cornue écouta attentivement, ne souhaitant pas louper une seule information d'un de ses potentiels futurs adversaires. Mais aussi pour connaître un peu plus le père ayant sauvé et éduqué son frère. Visiblement, c'était quelqu'un de froid et distant aux premiers abords. Strict et souhaitant que tout file droit, sans aucun doute, c'était bien un chef d'armée. Il ne montrait pas facilement ses sentiments, sauf peut-être avec les personnes proches de lui. Thanatos répondit d'ailleurs à cette supposition. Il le voyait aussi comme un loup sage. Quelqu'un de gentil et doux dans le fond. Comme dit précédemment, il préférait montrer sa facette de chef d'armée au monde, au détriment de sa nature plus sentimentale. Bien qu'il soit sévère, il se souciait tout de même de son escadron. Une information non négligeable suivit et étonna d'ailleurs la cornue rouge. Ce loup était un sans pouvoir. Cependant, il semblait très bien vivre avec ce handicap qui n'en fut pas réellement un, puisqu'il compensait par la force et son expérience. Il doit être très fort pour réussir à battre mon frère. Ce loup devait aussi compenser par la ruse ou en usant de pièges par exemple. Vient ensuite son aspect têtu et colérique. Décidément, ce loup était un dur à cuire vu le tableau qu'en faisait le loup-ailé. C'était un chef d'armée, un vrai de vrai. Le caractère typique, et peut-être un peu cliché, de ce qu'on attend d'un canin de ce rang. Son frère avait parlé de son père avec beaucoup d'admirations et d'intérêt. Il l'aimait beaucoup et il était fier de pouvoir être son fils. Ça se voyait clairement.

Au final, Idryss avait beaucoup appris de son caractère, mais elle ne connaissait toujours pas le physique de ce loup. Au moins, elle le connaissait mieux qu'en n'ayant qu'un simple nom. C'était déjà ça. En écoutant les paroles de son frangin, son envie de combattre lui était passée. Son frère devient soudain plus agité. Il tourna la tête, se leva, déploya un peu ses ailes puis tourna une dernière fois le regard vers sa sœur. Il lui annonça son départ proche. Il avait besoin de partir, de retrouver les siens. Elle comprenait qu'il veille partir, mais elle fut déçue qu'il ne reste pas plus. A vrai dire, elle aurait aimé qu'ils passent la journée ensemble, même la nuit et qu'il ne parte que le lendemain.

D'accord... A bientôt alors.

Ma sœur m’avait écouté avec attention et cela m’avait fait plaisir. Elle n’avait sans doute pas sentit la jalousie que j’éprouvais aussi. Je n’étais pas jaloux de Kaporal, mais des autres loups auxquels il tenait, je ne suis pas préteur, c’est mon père, je suis un peu égoiste. Déjà que je suis aussi jaloux par rapport à Gaor alors que c’est un ami que je considère comme un frère, mais alors mon père, si quelqu’un me le pique je le défonce. Je secouais ma queue avant de me rappeler que je ne lui avais pas dis à quoi il ressemblait, je lui fit un sourire

« Ah, et c’est un loup principalement blanc avec des marques vertes sur le dos et les pattes. Il n’a d’ailleurs que trois pattes et il porte un bandeau rouge parce qu’il est borgne et il sent l’alcool »

Ouai, c’était à retenir, papa il sent l’alcool. Mais ça n’est pas grave, il a la tête sur les épaules et s’occupe très bien de tout le monde. J’espère qu’un jour je serais aussi important et méritant que lui. Et surtout que je serais aussi utile que lui pour le clan. Je l’espère vraiment, j’adorerais qu’on compte sur moi comme ils ont pus compter sur Kaporal, le clan de l’eau c’est ma famille d’adoption, je les aime, et je veux les aider, toujours. Puis je vis que ma sœur semblait un peu triste que je parte, j’agitais alors les oreilles avant d’aller frotter ma tête contre la sienne et de glisser mon museau sous son menton.

« Ne t’inquiète pas Idryss, je repasserais très vite. Je ne compte pas t’abandonner maintenant que je sais que tu es ma sœur. La prochaine fois que je viens on passera la journée ensemble d’accord ? »

Je lui fis un beau sourire, prêt à partir quand elle serait d’accord. Ma queue s’agitait lentement dans l’air et mes ailes étaient légèrement dépliées. J’étais prêt à partir pour rentrer chez moi. Maintenant que j’avais retrouver ma sœur je comptais aller l’embêter de temps en temps. Et ni Zal ni personne d’autre ne m’en empêchera. Ma sœur je l’aime, je ne l’ai jamais oublié, je le croyais, mais ma conscience m’en avait empêcher et maintenant j’étais ravis de savoir que je n’étais pas seul.

Voyant sa déception, le loup-ailé la rassura. Ils allaient bientôt se revoir et cette fois, ils passeront bien plus de temps ensemble. Il lui adressa un sourire auquel elle répondit vite fait. Bien que ces paroles lui firent plaisir, elle n'avait pas trop le cœur à sourire pour l'instant. Alors qu'il était prêt à partir, il ne le fit pas. Au contraire, il la regarda. Elle ne comprit pas toute de suite. Elle sut après coup qu'il attendait un quelconque signal de sa part, pour lui signifier qu'il pouvait partir. Surement pour ne pas partir avant de s'assurer que tout aller bien. Alors, elle hocha simplement la tête. Thanatos ouvrit finalement ses ailes et s'envola. Elle le regarda s'éloigner. Quand il disparut de son champ de vision, elle soupira. Maintenant que son frère était revenu dans sa vie, elle se devait de l'annoncer à leur mère. À son retour, elle en parlera avec Kelekt si celle-ci est revenue. Elle traversa le jardin et commença à descendre l'escalier de nuages. Une fois en bas, elle partit en direction du campement.