Nuit sans lune… Pour la femelle s’était une nuit d’angoisse et de douleur… La veille déjà elle avait commencé à souffrir, ses pattes lui avait fait douloureusement mal et elle n’avait rien pu avaler de toute la journée. Elle avait alors quitté la forêt des Rêves Bleus où se trouvait la harde, et avait traversé la plage Maïga à la vitesse d’une baleine échoué sur le sable. Elle avait sentit l’eau glacée lui lécher les pattes, et elle était plusieurs fois tombés dedans. Sa chevelure était sale de sable et de sel , et son corps entier était poisseux. Mais elle avait avancé quand même, il fallait absolument qu’elle trouve Lester avant la nuit. Elle avait alors réussi à traversé la plage et à arriver à la forêt Talaïala. Ici il y avait des arbres partout, ils pourraient sans doute l’aider à trouver Lester, et si elle n’arrivait plus à avancer peut être pourraient-ils s’agiter suffisamment pour attirer l’attention d’un loup de l’Eau, en espérant alors que celui-ci ne la laisse pas agoniser.

Quand la nuit tomba la femelle sentit la douleur se faire plus violente et un couinement de plainte lui échappa et résonna dans la nuit nouvelle et sans lune. Elle devait y arriver, il en tenait de sa survie. Enfin, si elle avait une chance de survie, parce qu’elle n’y croyait pas tellement en vue de son état. Elle s’arrêta contre un chêne et se baissa pour vomir de la bile et du sang. Quand ses pattes cessèrent enfin de trembler elle reprit la marche, continuant de se fier aux arbres pour trouver cette autre entrer du clan de l’Eau. Elle espérait qu’elle y parviendrait avant de s’écrouler, mais elle sentit bientôt son cœur sauter un battement. Ses muscles se firent plus faible et ses membres se dérobèrent sous elle. Tomba de tout son poids dans l’herbe, la femelle poussa un profond soupir et tenta vainement de reprendre son souffle. Elle était en train de faire de l’hyperventilation, et avec sa chance ça allait lui faire perdre connaissance.

Soudain elle sentit des branches passer sous son corps et la remettre debout. Quand son souffle lui revint un peu elle se sentit relâché et reprit sa marche. Elle s’arrêtait après chaque pas, sentant son corps tanguer. Finalement elle retomba, mais cette fois ne se releva pas. Elle venait de se sonner contre une pierre un peu plus grosse que les autres. Ce fut les hurlements du vent qui la ramenèrent à elle. Quand elle revint à elle, la louve blanche sentit l’odeur d’autres individus, mais elle n’en était pas sur, si ça se trouvait c’était la fière qui lui faisait croire cela.

Hadanalith avait perdu connaissance, mais elle ne s’en était clairement pas rendu compte. Les premières paroles d’Amit n’arrivèrent même pas jusqu’à son cerveau tant elle souffrait. Elle haletait et transpirait par tout les ports de son organisme. La femelle avait la sensation qu’elle allait passer l’arme à gauche. Pourquoi se sentait-elle si faible au juste ? Quel mal la rongeait-elle depuis tout ce temps ? Elle désirait savoir mais n’avait jamais obtenu la moindre réponse. Personne ne savait, alors personne ne pouvait lui venir en aide.

Couché sur le flanc, quand elle commença à reprendre connaissance là voix d’un loup lui parvint aux oreilles. Par réflex les siennes s’agitèrent et se tournèrent vers la machoire du mâle. Elle ne reconnaissait pas se timbre de voix, ce n’était donc ni Gaor ni Lester. Papillonnant, elle finit par y voir un peu plus clair et s’étonna de l’abondance de lumière nouvelle.

« Oui… oui je vous entends »

Elle avait articulé ses paroles d’une voix éteinte et pas vraiment audible. Elle avait grand mal à articuler, mais elle espérait que le mâle l’aurait comprise. Lorsqu’une boule de lumière passa à proximité de la tête du Chaman, la louve blanche aperçu ses cornes et eut l’impression de voir un membre de sa famille. Elle se sentit alors rassuré, comme si elle était convaincue et persuadée que ce loup ne lui ferait jamais de mal. La louve solitaire tenta de se remettre au moins en position de sphinx pour se relever plus facilement. Mais la tâche était compliquée, ses pattes étaient faibles et elle avait dû mal à se mouvoir. Elle baissa alors les oreilles, elle se sentait si nulle ainsi dans cette position misérable.

« Excusez moi… Vous m’aideriez à… aller dans un endroit… plus confortable ? »

Quitte à être torturé par la douleur, au moins qu’elle soit dans un endroit un peu plus confortable histoire de ne pas avoir autant mal le matin à cause de sa position ou de la matière sous son corps. La femelle aux bois de cerfs ne voulait pas non plus rester là au milieu du passage et que tout le monde puisse la voir souffrir. Ça la mettait très mal à l’aise et lui donner envie de pleurer que quelqu’un d’autre que ce loup cornue puisse la voir dans cette état lamentable. Alors elle espérait que le mâle accepterait au moins sa requête qui avait été formulé entre des bouffées d’oxygène et une respiration saccadée.

Au moins le loup semblait l’écouter, il n’était pas totalement ignorant de sa souffrance. Elle le voyait par le regard qu’elle sentait et l’odeur qu’elle percevait. Il se faisait du soucis malgré qu’ils ne se connaissent guère, et au fond ça la touchait bien malgré elle. Ses queues ramenait contre elle, la femelle avait réussi à se redresser dans une position plus confortable avant d’entendre le mâle formulé son non et sa réponse.

« Je sais très bien dans quel état je suis ! Je le vie ! »

Elle avait grogné, non pas par agressivité mais pour démontré qu’elle se rendait compte de la situation et qu’elle souffrait. Ce loup la croyait-elle stupide et inconsciente de son propre état. Ce n’était pas la première fois qu’elle vivait une telle chose. Elle était fort habituée à cela, et essayé de ne pas s’en plaindre et d’y survivre. Mais elle n’appréciait guère qu’on lui demande si elle se rendait compte de la chose alors qu’elle en était la victime. Remarquant alors qu’elle avait crié elle détourna la tête et baissa les oreilles.

« Pardonnez moi… Je suis sans doute malade… J’ai souvent eus ce genre de problème… »

Elle ne savait pas trop comment exprimé cela. Mais ça n’était guère la première fois qu’elle ressentait tant de souffrance et qu’elle se sentait si faible. Elle était debout, mais menaçait de s’écrouler à n’importe quel instant. Mais la belle blanche à la chevelure noire n’aimait guère paraître faible, surtout face à l’étranger. La souffrance ne devait pas l’empêcher de protéger la harde, il fallait donc qu’elle prouve qu’elle serait capable de survivre, c’est pour cela qu’elle se tenait debout, tremblante, la respiration saccadée, mais bien vivante !

La femelle blanche aléatoirement marquée de noir observait le loup brun en face de lui. Il sentait la terre. Il sentait ce pays devenu hostile et étranger à la femelle alors qu’elle en était originaire. Mais il ne lui paraissait pas méchant. Aucun loup de la terre ne lui avait jamais paru méchant. A si peut être le noir avec les grandes dents. Enfin, en l’apercevant il y a longtemps elle avait prit peur en pensant que c’était un ours… Mais sinon elle ne pensait pas qu’un loup puisse être mauvais à l’origine. Même Zal… Pauvre Zal pensait-elle lorsqu’elle se rappelé de sa tragique histoire. Elle écouta alors le mâle en lequel elle lisait l’inquiétude. Elle agita alors les oreilles.

« Je connais les Eaux… Je connais Gaor… Et Nansaa… Et Lester… J’allais justement voir Gaor… Mais ça m’a prit avant que… Que j’arrive »

Elle se sentait tellement nulle, tellement faible, et tellement chétive. Dire que ça lui arrivait maintenant, et face à un étranger. Elle se sentait honteuse et mal, surtout qu’elle l’embêtait, elle usait de son temps et de sa gentillesse, tout ça parce qu’elle ne se débrouillait pas seule. Couchée sur le sol la femelle l’entendit lui dire qu’il l’aiderait. Il était gentil, bien trop pour elle, comment pouvait-il l’être autant avec elle ?

« Merci… De votre gentillesse »

Il réussit après un long quart d’heure a retrouver un peu de force et se redressa en position assise. Oula le monde tournait quand même. Pas besoin de voir pour avoir la sensation que le monde tangue sous ces coussinets. La femelle baissa les oreilles et inclina le museau.

« Quel est… votre nom ? »

Elle voulait le connaître, affin de pouvoir aller le remercier convenablement quand elle se portera mieux. Pour elle c’était le minimum. Un peu de respect et de gratitude n’avait jamais blessé personne. Du moins pas elle.

La femelle blanche qui c’était redressée agita les oreilles. Ainsi ce loup connaissez aussi Gaor. Un sourire doux étira ses babines. Elle aimait beaucoup Gaor. Pas encore comme elle l’aimera un jour. Mais elle tient déjà sincèrement à lui, et serait ravie de le revoir. C’était d’ailleurs pour cela qu’elle avait entâmé le voyage. Mais elle ne voulait pas que le doux mâle qui habite déjà une grande part de son cœur la voit ainsi. Il risquait de s’inquiéter, de la trouvait aussi faible qu’empôté, et il perdrait toute l’estime qu’il peut avoir d’elle. Elle recula d’une patte et secoua la tête.

« Merci Amit, de votre gentillesse » Elle fit une courte pause avant de relever le regard vers lui et de mettre les oreilles à l’horizontal « J’ai trop honte pour me montrer à Gaor dans cet état… Je… Vous accepteriez de m’aider un trouver un creux assez large pour que je m’y installe ? Si… Si vous restiez avec moi il n’y aurait pas de problème, si ? »

Elle avait bien entendue ses demandes, mais elle ne pouvait pas… Elle ne voulait pas que Gaor la trouve faible, et qu’il la déteste. Elle était amoureuse. Elle ne le savait pas encore, mais peut être qu’Amit le comprendrait. Peut être qu’il réaliserait qu’elle est amoureuse, qu’elle ne lui a pas dit, et qu’elle a peur qu’il la rejette pour toujours si il la voit ainsi. Elle sait que son état ne durera qu’une nuit, c’est toujours ainsi quand ça lui tombe dessus. Alors si elle passe la nuit au calme, et que Amit veille sur elle, elle pourra retrouver Gaor le lendemain ? Oui mais cela veut dire qu’elle abuse de la gentillesse d’Amit, non ? Oh elle ne sait plus, ça fait mal à la tête de réfléchir, et elle se sent mal à l’aise, et honteuse…

La louve blanche suivit alors Amit tout en l’écoutant. Elle le remercia sincèrement du regard quand il accepta de lui permettre de se reposer dans le coin. Il était très gentil, ça faisait longtemps qu’elle n’avait pas rencontré un loup aussi doux et sympathique. Elle était tellement contente d’être tombé sur lui. Elle marcha lentement jusqu’à un creux entre des racines et s’y coucha. Impossible pour elle de parler en marchant ça lui demander trop d’effort. Alors une fois couché elle lança un regard à Amit en lui faisant une place.

« Sincèrement Merci Amit. Je m’appelle Hadanalith »

Maintenant que ça allait un peu mieux la femelle posa sa tête sur ses pattes et ferma les yeux. Elle s’endormit rapidement. Sa respiration était légèrement sifflante et de temps à autres elle serrait les dents parce qu’elle souffrait un peu. Mais ça ne la réveillait pas, et il serait préférable qu’elle ne se réveille pas avant le matin.