Hasuo hurlait devant la statue du dieu lunaire des louanges qui résonnèrent parmi les astres. Les chansons qu’il s’appliquait à faire entendre à tous, de sa voix douce et mélodieuse, depuis plusieurs mois déjà sans espérer que son dieu lui réponde un jour. Le loup des glaces était un menteur, un parjure, dont il était le seul à être au courant des bassesses qui alourdissait sa conscience, mais que la rancune et la colère avait pousser dans son retranchement. Hasuo ne croyait pas, ne croyait plus, qu’un dieu puisse lui venir en aide ou le récompenser pour ce qu’il avait fait. Et il avait tant fait.

Alors quand, au cœur de la nuit où la lune brillait de mille éclats, la puissante énergie de Moon émergea de la statue qui le représentait pour ensuite prendre vie il ne sut plus quoi penser. Ebahit, il écouta la profonde voix du dieu loup lui répondre face à face que le temps de la punition divine était fini et que, enfin, il avait le plaisir de leur rendre ce qui leur était dut. Estomaquer, Hasuo qui d’ordinaire savait toujours quoi répondre resta bouche bée.

D’une profonde inspiration, Moon souffla sur ses adeptes un vent magique charger d’étoile qui fit osciller leurs pelages d’un lent mouvement sensuel et, en leurs seins, il sentir des étincelles de pouvoir renaitre en eux. En respirant ce souffle stellaire qu’on lui envoyait au visage, Hasuo sentie un long vent froid se glisser dans sa gorge, se nicher dans son estomac et exploser en une myriade d’éclat étincellement en son corps. L’espace d’un instant, le faux-oracle se mit à briller d’une lumière pure, diffuse, semblable à celle de la lune. Un regard vers ses comparses lui permit de savoir que la même chose leurs étaient arriver à tous. Il tourna rapidement des yeux ébahit vers le dieu, dont l’apparition divine faisait battre plus fort son cœur et il eut envie de pleurer en lui demandant pardon.

- Moon… - fit-il dans un murmure. – Pourquoi avoir tant attendu ? Nous vous avons tellement appeler.

Moon tarda son regard sur le loup blanc qui le fit frissonner. Hasuo ne se leurrait pas au point de croire qu’il pourrait berner son dieu, alors gêné et peiner des fautes qu’il avait commise à ses yeux il détourna les yeux et baissa les oreilles. Les oracles, après c’être réjouit d’avoir sentie de nouveau la magie parcourir leurs veines, se jetèrent sur la divinité pour le questionner alors que le loup blanc demeurait muré dans le silence. Tendrement, Moon détourna le regarda et s’adressa à ses fidèles d’un ton paternaliste en leur promettant de répondre à leurs questions.

Le noble redressa les oreilles, sourit même devant l’offre qui lui était faite, mais dans son crâne la voix grave de Moon raisonna pour la première fois et le fit se sentir tout petit.

- Hasuo. Ne crois pas que ton jeu m'échappe. Cesse d'invoquer mon nom pour manipuler tes frères. Et continue de chanter tous les soirs. Sache que je te surveille...

Alors que ses frères se ruait aux pattes du loup divin pour lui poser leurs propres questions, Hasuo resta à l’arrière laissant trainer sa queue entre ses longues pattes en regardant Moon sans le voir. Il dégluti difficilement, bénissant muettement que le dieu attire toutes l’attention de ses confrères alors que son remords se voyait sur son visage. Personne ne pourra se moquer de lui, car tout le monde l’ignorait.
Il avait le sentiment que, ce soir, tout lui paraissait clair comme de l’eau de roche. Que personne ne l’avait réellement regardé. Que tout ce qu’il avait fait avait été vint. Que ses efforts pour le clan n’avaient été que des broutilles. Que ses projets futurs, ses vengeances, ses gloires, étaient vains sans même qu’il ne les eut entamés. Que sa vie même n’était rien. Son cœur tomba dans sa poitrine et son orgueil blesser saigna tel une plaie béante à sa gorge.

Cependant, Hasuo croisa un regard de Moon. Un regard sage, profond et compatissant, qui l’incita à relever les yeux pour contempler l’être de cosmos qui se dressait devant lui. Jadis, il se trouvait magnifique, mais c’était bien avant de voir de ses yeux la splendeur de Moon. Il eut un mince rictus en se demandant si le jour où il mourra il pourra trouver sa place en temps qu’étoile non loin de lui, malgré la faute qu’il avait commis. Puis il soupira, s’avançant vers le dieu lunaire il songea qu’il pourrait lui pauser une seule et unique question pour se punir de l’insolence qu’il avait eut en se prétendant appeler par ce dernier. Hésitant, il demanda à mi-voix :

- Est… est-ce que Pyrrha va bien ?

De toutes les questions qui lui était passer par la tête concernant l’avenir, ses projets, s’il avait bien fait, ne restait au final qu’une seule et unique question qui, pour lui, était le début d’une repentance.

Les oracles partirent avec entrain alors qu’Hasuo restait le museau lever vers Moon qui, dans toute sa splendeur, se tourna vers lui en souriant. Il eut soudain peur de se retrouver seul à seul avec le dieu, mais l’air tendre qu’affichait son regard le rassura.

- Pyrrha est au près de Rhéa, mon fils. – Commença-t-il de sa voix grâve. - Je ne saurait dire si elle va bien ou mal, je doute que ce genre de sensation l'atteigne encore. Elle est auprès de notre mère à tous. Tu la rejoindra en temps et en heure. Ne t'inquiète pas pour les disparus mon fils.

Hasuo lâcha un profond soupir. Pyrrha avait été la première et la seule à ce jour pour qui il se soit inquiété. Sa mort avait alourdi son cœur de pierre qui n’éprouvait que très peu d’empathie pour son prochain, mais quand la bêta avait disparu Hasuo encaissa durement sa perte. Beaucoup l’avait pleuré, certains avait même hurler son nom dans un déchirant sanglot pendant des nuits entières, mais ses lamentations n’avaient fait qu’accentuer la douleur qui déchirait le cœur d’Hasuo. Lui, il souffrait en silence sans rien montrer à personne. Alors personne ne l’avait plaint, personne ne l’avait soutenue et il était allé de l’avant, seul, comme il l’avait souvent été malgré la société qui l’escortait de temps à autre quand son travail ne l’empêchait pas de se pavaner auprès de ses semblables.

Moult rumeur l’entourait, tel était l’apanage des nobles : Des loups de la haute société dont la violence entrainait la décadence, mais que les mots, les rumeurs, les non-dits, écorchait la réputation qui, si elle n’existait plus, les ferait disparaitre. Hasuo avait été tour à tour un monstre, un calmonieur, un prince, puis une princesse, puis on lui avait inventé des tendances homosexuelles et récemment on l’avait même battu, humilier, alors qu’il rendait à sa manière les coups qu’on portait à son égo. Le loup blanc se sentait démuni, perdu, et alors que ses mensonges et ses idées s’alliait dans son esprit pour tresser les mèches d’une délicieuse vengeance pour ceux qui avait ternit son honneur Moon était apparu à ses yeux en chair et en os remettant en question ses convictions.

Hasuo baissa le museau face au dieu, heureux d’avoir eut la réponse à sa question, mais les larmes aux bords de ses yeux l’empêchaient de regarder le dieu lunaire dans les yeux. Il se leva et fit volte-face vers le sentier qu’avait emprunter ses congénères. Sa respiration difficile, sa bouche sèche, il s’excusa à Moon sans oser tourner les yeux vers lui.

- Merci, mon dieu, pour nous être apparu ce soir. J’espère que … vous me parlerez bientôt.

L’âme en peine, incertain d’un avenir où il devrait s’oublier lui qui avait toujours été quelqu’un d’important, quelqu’un qu’on devait croire et protéger, il entrevoyait la perspective d’un avenir où il ne se serait rien de moins qu’un paillasson sur lequel Zéphilian se ferait les pieds avant de rentrer. L’idée le rebuta et il contient avec peine les sanglots qui lui montèrent à la gorge.

- Veillez m’excusez… Je crois que … mon clan a besoin de moi.

Le clan. Il avait tant fait pour lui.