Elle s'était retrouvée dans ce lieu sordide par un coup du hasard. Elle avait quitté le campement assez tôt, souhaitant être seule aujourd'hui. Elle n'avait envie de voir personne. Elle avait même habilement esquivé Ziege pour ne pas qu'il la colle. Non pas que sa présence ne la dérange, il était discret et elle l'appréciait beaucoup, bien qu'il faille le surveiller de temps en temps : il avait l'évolution mentale d'un louveteau. Aujourd'hui, elle voulait simplement s'échapper du campement et des membres du clan pour une raison inconnue, même pour elle. Des fois, des besoins et des envies vous assaillent sans que vous ne sachiez trop pourquoi.

Cela fait cinq heures qu'elle était partie, flânant dans la nature, observant des feuilles tomber, des écureuils s'agiter, des oiseaux picorer. Elle errait sans aucun but d'un pas léger, fredonnant quelque fois, prenant des pauses pour écouter la nature. Elle se trouvait dans un état d'esprit plus que serein : elle se sentait parfaitement bien ! Elle laissait à ses pattes le choix de la destination, se laissant guider par son instinct. Ce n'est que maintenant qu'elle remarqua où elle était : aux cachots abandonnés. Elle s'arrêta et observa. Là, à quelques mètres d'elle, se trouvait l'entrée des cachots. Elle connaissait bien cet endroit, elle y allait souvent du temps de Pandore avec cette même louve. Plus récemment, c'est là où elle avait incité Ziege à rejoindre le côté de Zal. Elle n'y était pas retournée depuis. Elle haussa les épaules et s'avança vers l'entrée. Quelle âme rencontrera-t-elle cette fois-ci ?

Ses griffes blanches claquèrent contre le sol de pierre. La lumière du jour s’engouffrant là-dedans, projeta son ombre contre l'une des parois, la déformant en un monstre très haut sur patte, maigre, avec de grandes oreilles sur le côté. Elle s'arrêta un moment et contempla cette ombre effrayante. Elle lâcha un petit rire en constatant que ça allait parfaitement avec le lieu. Elle poursuivit sa route, s’enfonçant dans les ténèbres. Elle se retrouva bien vite au premier sous-sol. Elle poussa la porte, la faisant grincer de façon sinistre. Un frisson lui parcourut l'échine. Quelques torches flambèrent, illuminant faiblement la première salle de cellules.

Il y a quelqu'un ?

Bingo. Décidément, il y avait toujours quelqu'un à chaque fois qu'elle s'aventurait ici. Elle tourna le museau en direction de cette voix et s'avança de quelque pas. Elle distingua quelqu'un devant l'une des cellules. Elle s'arrêta dans la lumière d'une torche. L'odeur de l'inconnu lui parvint. Elle y décela une faible senteur du Feu. Probablement le nouveau, elle n'arrivait pas bien à le distinguer ainsi dans le noir. Elle tenta tout de même sa chance :

Bien le bonjour. Vous êtes...Xef c'est bien ça ?

Le mâle sortit de l'ombre, se dévoilant complètement à Midéro. C'était bel et bien le nouveau du clan. Elle fut contente d'avoir vu juste, même si elle n'en fit rien paraître. Il s'inclina face à elle, montrant ainsi son respect. Elle attendit qu'il se dresse pour témoigner du même respect. Elle s'inclina donc à son tour. Lors de ce geste, sa tignasse cacha toute la partie gauche de son visage et ses longues oreilles pendirent dangereusement à quelques centimètres du sol poussiéreux. Elle se redressa ensuite et l'observa à son tour. Il faisait la même taille qu'elle. Son pelage était gris et rouge, des couleurs qu'elle appréciait sur un mâle. On distinguait très facilement sa crinière imposante, blanche, contrastant avec la sombreur de son pelage. Elle s'attarda sur sa tête et cet imposant toupet qui lui recouvrait l'ensemble du visage. Comment peut-il voir à travers cette chevelure ? Une énigme qui intrigua quelque peu la démone. Elle ne voyait absolument pas au travers, ne pouvant distinguer ses yeux. À vrai dire, elle n'était même pas sûre qu'il la regarde.
Après ce bref silence où chacun détailla le physique de l'autre, Xef prit la parole :

Mademoiselle, qu'est-ce qui vous a amené ici ?

Elle sourit à la mention du "mademoiselle". La courbette, cet air courtois, il méritait bien son rang de noble et ça lui plaisait. Elle leva les yeux vers les cachots où des chaînes étaient accrochées. La poussière, les araignées et les rats régnaient en maîtres ici. Cet endroit reflété la terreur, le sang et la misère. Fut un temps, les cachots n'avaient sans doute été que de cellules de prison, avant d'être abandonnés pour une multitude d'années. Cependant, ils avaient servis à bien plus durant l'époque de Pandore... Si elle n'avait pas connue Pandore, elle ne serait jamais venue ici de son propre chef. Les circonstances ayant été ce qu'elles sont, aucun lieu morbide ne semblait la dissuader de passage si elle le souhaitait. Sauf peut-être les marais. Elle n'ira jamais dans les marais.
Tout en fixant une araignée noire dévorer son repas, elle prononça d'une voix plutôt monocorde :

Eh bien... Ces cachots font partis de mon passé. Je venais souvent. Il semblerait que mon corps aime m’amener ici à chaque que je ne fais guère attention où je marche. Elle fit une pause, puis quitta des yeux le spectacle pour les poser à nouveau sur le mâle. Elle poursuivit d'une voix enjouée, ayant retrouvée toute sa bonne humeur du début. Bizarrement, à chaque fois que j'y viens, il y a toujours quelqu'un à rencontrer !

Elle lui adressa un sourire et s'approcha encore un peu, réduisant les mètres qui les séparaient.

Le lieu n'est guère approprié, mais puisque nous sommes là : faisons avec ! Avez-vous trouvé vos marques ? J'espère que la vie au sein du clan vous convient. Je sais que ce n'est pas toujours facile d'intégrer une nouvelle meute.

À la suite de ses questions, il y eut un flottement entre eux. Finalement, le ténébreux lâcha un soupir, baissa le museau et répondit :

J'ai bien dû mal à trouver mes marques... Territoires nouveaux, histoire nouvelle, nouveaux camarades... ça fait beaucoup en peu de temps. Et puis je dois bien avouer que je ne me suis pas encore remit de la raison qui m'a fait arriver jusqu'à vous. Honnêtement je ne peux vous dire si la vie au sein du clan me convient ou non... Je ne me suis pas réellement intégré. Si ce n'est vous et l'Alpha, je ne connais guère plus de monde que cela.

Le noble aborda de façon fugace une mésaventure récente. Cette mésaventure devait être assez conséquente pour l'avoir obligé à s'échapper de ses terres natales. Mlle.Midéro ne connaissait rien de lui hormis son nom et le fait qu'il vienne de loin. Elle ne savait pas ce qui l'avait conduit à quitter sa meute d'origine, ni même ce qu'il avait pu traverser pour venir jusqu'ici. Son alpha en savait surement un peu plus. Elle lui demandera peut-être tout à l'heure. Quoiqu'il en soit, elle avait pu l'observer de loin à mainte reprise. Elle voyait qu'il se montrait distant et réservé avec les autres. Les tensions au sein de la meute entre les anti-Zal et les pro-Zal n'aidaient pas non plus un nouveau à s'intégrer facilement... Et les Feux n'avaient pas spécialement le cœur à s'occuper d'un nouvel individu. D'autant plus, qu'il ne sait pas encore ce qui risque de lui arriver quand il croisera les autres meutes. Puisqu'elle avait le temps, elle n'avait cas lui apprendre.

Je suis sûre que tu as pu te rendre compte qu'il y a certaines tensions au sein de la meute. Je doute que Zal t'ait expliqué pourquoi. Elle marqua une légère pause, néanmoins ne pouvant rien distinguer sur son visage, elle poursuivit. Je vais essayer de faire simple sans rentrer trop dans les détails. En fait, Zal n'est à la tête de la meute que depuis quelques mois. Avant, c'était une femelle du nom d'Irène. Zal est rentré de force dans le campement, il était un solitaire. Il l'a provoqué en duel à l'issue mortelle pour la place. Elle a accepté, elle a perdu, elle est morte. Autant dire qu'il est parvenu sur le trône de façon brutale et inattendue. Maintenant, il y a deux jugements : ceux qui jugent que l'alpha doit être déchu et ceux qui jugent que ce changement radical redonnera au clan sa réputation d’antan. Jusque il y a cinq ans, nous étions une meute guerrière, la plus féroce des quatre. Mais il y a eut un problème vis-à-vis des alphas. Quand je disais tout à l'heure qu'Irène était la dirigeante, elle l'est devenue par défaut, car c'était la compagne de Fyre, le véritable alpha. Sauf que pour une raison que nous ignorons tous, il a déserté son rang et a disparu. Ce fut un coup terrible. Depuis, notre meute a perdu de sa grandeur. La venue de Zal est donc un espoir pour certains de redevenir la meute tant réputée que nous étions. Cependant, Zal est quelqu'un de... Il peut se montrer tyrannique. Il a dû vivre des choses assez dures pour devenir ainsi... J'étais dans la même meute que lui par le passé, avant il n'était pas comme ça. Quelque chose ou quelqu'un l'a changé.

Elle s'arrêta pour l'instant, laissant le temps à son interlocuteur d'assimiler ces informations. Elle regarda le sol sous ses pattes et sembla hésiter à s'asseoir. Non, définitivement non. Il était hors de question qu'elle daigne s'asseoir sur ce sol crasseux. Ni même sur sa queue à ce stade. Qui sait ce que sa queue pourrait balayer comme saleté. Depuis tout à l'heure, elle faisait attention à ce que ses poils duveteux ne touchent le sol, ce n'était pas maintenant qu'elle allait faire exception à sa propre règle. Décidément, elle ne comprendrait jamais pourquoi elle s'obstinait à revenir ici... Une fois ce problème interne réglé, elle reporta toute son attention vers son interlocuteur.

Ne parle pas trop de ces problèmes aux autres. C'est un sujet à éviter. Zal est également mal vu des trois autres clans. Mais, si tu t'aventures sur leurs terres et que l'un d'eux te tombe dessus, au moins, ton statut de nouveau est tout à ton avantage.

Il n'était clairement pas tombé dans le meilleur des clans par les temps qui courent. Il fallait bien quelqu'un pour le mettre en garde vis-à-vis des dangers potentiels. Même si le clan du Feu n'était guère le sujet de préoccupation du moment, Zal et son clan se retrouvaient tout de même en ligne de mire au moindre faux pas.

L'atmosphère se tapissa de noirceur et devint plus lourde. Sans qu'elle ne comprenne pourquoi, Midéro se retrouva devant un être menaçant. Du tout au tout, l'attitude du ténébreux s'était inversée. Crocs dehors, près à grogner et poils hérissaient, Xef avait changé d'humeur d'un claquement de doigts. Devant ce danger inattendu, la démone recula instinctivement. Tendue et nerveuse, les oreilles pointées vers l'arrière et baissant la tête, elle ne le quitta pas des yeux. Elle resta silencieuse, n'osant prononcer le moindre mot sous peine de l'énerver. Elle chercha ce qu'elle avait bien pu dire pour qu'il agisse ainsi à son égard. Étrangement, au lieu de rester sur sa position ou d'avancer vers la noble, il recula. Elle, elle préféra ne pas bouger. Elle ne se risquera pas à allé le voir. Elle resta là où elle était, ne le lâchant pas des yeux au cas où il choisirait finalement de l'attaquer. Finalement, son instinct la fit reculer à son tour. Néanmoins, elle ne s'enfuit pas, souhaitant connaître la raison de ce changement soudain. Après des secondes puis des minutes qui défilèrent de manière interminable, où les deux se murèrent dans un silence pesant, le ténébreux tourna le museau ailleurs.

Pardon mademoiselle, mais j'aurais préféré ne rien savoir...

Une longue expiration s'échappa de ses narines puis, il s'enfonça dans l'ombre. Ainsi, parfaitement camouflé dans les ténèbres, il s'assit et sembla fixer le sol devant lui. Le potentiel danger étant écarté pour l'instant, Mlle.Midéro se détendit. Néanmoins, elle ne chercha pas à s'avancer. Elle préférait garder cette distance, se doutant que le mâle tricolore eût besoin d'espace. De plus, une nouvelle approche serait peut-être mal vue. Elle ne souhaitait pas jouer avec le feu concernant cet espace vital. Observant le sol un instant, elle abandonna finalement l'idée de s'assoir. Elle reporta son attention sur lui et lui conseilla de ne rien aborder avec les autres vis-à-vis de Zal et de la situation du clan. Ce à quoi il répondit, après un bref rire spontané :

Je ne comptais pas parler de ça à qui que ce soit. De toute façon je ne compte pas prendre par à votre querelle inter-clan. J'ai assez donné là dedans. Je ne suis ni assez attaché à la meute, ni assez lié à un individu pour prendre un camp. Je reste encore à convaincre. Mais si vous arrivez à me faire choisir un camp vous aurez un partisan en plus.

Midéro comprit son point de vu concernant la situation du clan. Il était nouveau, pas encore attaché à la meute, il était même probable qu'il parte du clan du jour au lendemain. Ces histoires ne le concernaient aucunement après tout. Xef se coucha finalement et posa sa tête entre ses pattes. Elle ne sut quoi dire. Peut-être devrait-elle partir ? Il serait sans doute préférable de carrément le laisser seul. Démunie, elle ne savait que faire et ce n'était pas sa seule présence qui allait apporter quelque chose. Résignée, elle tourna les talons et s'apprêta à partir quand elle entendit à nouveau sa voix.

Pardonnez moi mademoiselle, mais tout cela me rappelle des souvenirs biens noirs desquels je n'ai même pas pu parler à votre Alpha.

Oh. Si même Zal n'était pas au courant de son passé, c'est que celui-ci avait dû être des plus dur à vivre. Elle qui souhaitait lui poser des questions sur son passé, cette idée fut abandonnée au moment même où il avait montré les crocs. Après cette révélation, l'idée fut même enterrée. Oui, ce n'était clairement pas une bonne idée de s'aventurer sur ce terrain là. Cela amènerait inévitablement à une discorde. Elle ne souhaitait pas revivre un moment de tension, même minime comme précédemment. Ce genre de situation pouvait dégénérer en un instant. Elle n'était clairement pas taillée pour le combat. Dans un endroit pareil et avec un mâle comme adversaire, elle n'avait clairement aucune chance de s'en sortir. Seuls son charme et son pouvoir pourraient l'aider, mais avec le stress de se faire croquer, ce n'était pas sûr qu'elle soit opérationnelle pour utiliser l'un d'eux, voir les deux.

Je comprend, je m'en excuse... Mon but n'était pas de vous énerver. Répondit-elle d'une petite voix, les oreilles basses tout comme son museau. Par la suite, elle pivota vers lui avant de poursuivre, hésitante, de cette même voix et le regard plongé sur le sol : Mais, il est tout de même préférable que vous le sachiez plutôt que de vivre dans l'ignorance et l’incompréhension. De plus, si je ne vous l'aviez pas dit, quelqu'un d'autre s'en serait chargé tôt ou tard.

Timidement, elle leva son regard fantomatique en sa direction. Même si elle essayait de le faire paraître le moins possible, elle craignait sa réponse. Après tout, il pourrait aussi bien changer d'humeur derechef. Néanmoins, son attitude intimant une certaine soumission face à lui, couplée à son désir de se faire pardonner pour cette faute, montrait cette crainte. Midéro continua de l'observer, silencieusement. L'attitude du mâle reflétait clairement qu'il était sur les nerfs, tendu, stressé. Bien qu'il essayât de se calmer, il n'y arrivait pas. Elle avait touché une corde sensible sans le vouloir. Elle souhaitait réparer son erreur. Ainsi, dans un autre élan de courage, elle lui proposa :

Je pourrai sans doute vous aider à vous détendre, mon pouvoir le permettra. Enfin, c'est vous qui voyez...

Midéro se dit finalement qu'elle aurait dû se taire. Elle se dit qu'elle avait peut-être fait une erreur en proposant son aide. Elle se dit qu'elle aurait dû le saluer et partir, mais son envie de réparer sa faute avait prit le pas sur le reste. Elle attendait à présent sa réponse avec une certaine nervosité.

Personnellement j'aurais préféré vivre dans l'ignorance et l'incompréhension puisque savoir est pour moi synonyme de pouvoir et que le pouvoir implique de prendre un parti et des décisions

Il avait son opinion bien à lui sur la question et Midéro avait le sien. Lui, il préférait vivre dans l'ignorance de telle chose, tandis qu'elle, préférait nettement être informée des tenants et aboutissants de la situation dans laquelle était son clan. Elle ne voyait donc pas forcément la même chose que lui, néanmoins, elle respectait sa vision des choses. Cependant, Hexx était un nouveau et il ne se sentait peut-être pas encore tout à fait intégré et/ou à son aise dans cette nouvelle meute. Savoir cela lui importait donc peu pour l'instant, étant donné qu'il était au-dessus de tout cela. Il n'était pas concerné aussi bien qu'elle après tout. Ainsi, Mlle.Midéro n'insista point sur le sujet.

Ne vous donnez pas cette peine. Par contre, si vous voulez vraiment m'aider à me changer les idées, je serais ravis de passer un peu de temps avec vous.

Concernant sa proposition d'user de son pouvoir, le mâle refusa poliment cette aide. Il n'avait pas nécessairement besoin de son don, après tout, pour se détendre. Il commençait déjà à être moins stressé, visiblement. De plus, en y réfléchissant bien, si elle avait usé de son don, peut-être aurait-il eu une certaine colère vis-à-vis d'elle ou un certain dégout en s’apercevant que tout cela n'avait été qu'une douce illusion parfaite et tentatrice. L'heure des querelles n'était pas au rendez-vous. Surtout avec lui. Ils avaient failli basculer dans ce domaine plutôt, Midéro marchait encore sur des œufs. Toutes actions pourraient mener à une opinion négative.

Après cette phrase énoncée, le mâle s'approcha de Midéro. Elle ne fit rien et l'observa simplement. Il ne dégageait aucune animosité. À vrai dire, son attitude était vraiment tout autre. Les oreilles basses et l'échine ployée montraient une soumission envers elle ainsi qu'un respect. Ce constat détendit immédiatement la dame. La marque de respect lui plut d'autant plus. Ce loup méritait, par conséquent, également son respect.

Et je tenais à m'excuser sincèrement pour mon comportement. Je ne voulais pas me montrer si agressif... Ce n'est pas dans mes habitudes en temps normal.

Elle lui adressa un sourire et hocha la tête en signe d'acceptation. Elle n'avait pas besoin de mots, son changement d'attitude devait amplement suffire à le faire comprendre à Xef.

Remontons à la surface. Nous devrions profiter du beau temps plutôt que de rester enfermés ici. Nous allons finir fou sinon. Elle afficha un petit sourire amusé à la fin de sa dernière phrase.

Après tout, elle n'avait pas tort. Ce genre d'endroit avait le don de rendre n'importe qui dingue à force d'être entouré de toutes ses ondes négatives et meurtrières, sans parler de la tension et du stress que l'on pouvait ressentir. Il était difficile de se détendre pleinement ici, sauf si bien sûr, ce genre d'endroit est fais pour vous.
Elle emboîta le pas, tournant élégamment des talons. Cela eut pour effet de faire voler sa longue chevelure, dévoilant entièrement son visage de poupée gothique lolita pendant quelques secondes. Sa queue duveteuse vola également et manqua de caresser le museau du mâle. Elle ne le remarqua pas, ayant déjà les yeux rivés sur l'escalier qu'elle emprunta sans plus de cérémonie. Son pas fin et dénué de bruit, seulement trahie par ses griffes claquant le sol tels des talons aiguilles, l'emmena bientôt au rez-de-chaussée puis la sortie. Entre-temps, elle avait jeté un coup d’œil pour voir si le noble la suivait. Elle s'arrêta à la limite de l'entrée, prenant soin de rester à l'ombre du chemin. Elle tentait encore de s'habituer à la lumière abondante de l'extérieur. Avant de remonter, elle n'avait pas remarqué que le soleil était aussi lumineux. Attendant Xef, elle s'assit. Elle lui laissa également l'initiative de sortir ou rester ici. Elle le suivrait dans sa démarche s'il partait définitivement de l'antre des cachots.