Un joyeux petit louveteau courait dans la prairie. Encore ignorant des dangers de ce monde, il avait fui sa mère pour se promener à sa guise. D'ailleurs, il avait bien fait de le faire ça. Les paysages sont magnifiques, et tout est paisible ! Si paisible qu'il ne remarqua pas le regard étincelant fixé sur lui...
Soudain, une ombre gigantesque lui cacha le soleil. L'ignorant enfant leva des yeux étonnés qui s'écarquillèrent de stupéfaction. Un loup ailé fonçait sur lui ! Il poussa un couinement misérable et commença à s'enfuir. Mais ses pattes se fatiguèrent vite et il s'écroula par terre. Son agresseur eut un sourire triomphant et la pauvre proie sentit des crocs s'enfonçaient dans la chair de son cou...
Le gout du sang chaud réveilla les papilles d'Ébène qui frémit. Ce louveteau était une proie parfaite ! Heureusement, il ne se rappellerait plus de rien après, quand le loup ailé allait le déposer devant sa tanière. Sinon, le pauvre petit serait traumatisé à vie !
Ébène prit délicatement le frêle petit corps et le posa devant la pouponnière ; sa mère le retrouverais bientôt. Il lécha la blessure de ses crocs dans le cou du petit, lui lança un dernier regard attentif puis s'envola vers son nouveau destin, là où tout allait commencer : les Cachots Abandonnés.
Mais avant cela, il allait profiter sa liberté pendant les quelques instants qu'il lui reste. Après, il se laisserait " dompter ". Le grand loup gris-noir volait si vite que le vent lui fouettait le visage. Ébène savoura cette sensation de vie, il s'amusa à prendre les courants d'air chaud, puis les froid.
Après une dizaine minute de jeux enfantins, Ébène se résolut à aller à son rendez-vous. Quelques minutes après il se trouvait devant l'entrée des cachots et il hésita. Devait-il passer sa vie avec ce Sylver ? Mais le choix était déjà fait : d'un air résolu, il replia ses ailes et entra dans la grotte du destin.
Dans cette caverne, tout était sombre. Ébène entendit un bruit d'eau qui coulait et après quelques pas, ses pattes furent trempés. Il réprima un grognement et extirpa ses coussinets de la rivière souterraine. Franchement, il n'avait pas besoin de ça !
Plus loin, il remarqua de la lumière, faible mais bien réelle. D'un bond léger et gracieux, il rejoint cette flamme et se retrouva dans une immense grotte éclairée par des dizaines de flambeaux. Les parois étaient translucides et Ébène en déduit que cet endroit était avant le lit d'un lac souterrain. Il blêmit à l'idée d'être subitement inondé. Puis, il leva ses yeux émeraude vers le plafond qui se trouvait un quelques mètres de hauteur. Des stalactites pendaient au-dessus de son crâne et certains touchaient presque le sol ! Ébène était émerveillé de tant de beauté. Qui plus est, la lueur du feu révélait mille éclats sur les parois qui les rendaient féériques.
C'est ici qu'Ébène attendit son destin arriver.