Gladys

Guerrier — Source

Le 6 octobre 271 — Fleuve Hibiscus

Un moment de complicité

Le jeune loup pouvait dire qu'il était heureux. Shaya était une compagne merveilleuse, son amour pour elle était toujours aussi fou et puissant. Mais ils avaient pris un coup dur dans les crocs. Shaya voulait des petits, rien qu'à eux, malheureusement, une gestation était bien trop dangereuse pour elle, surtout à présent... Si elle avait été plus jeune, les risques auraient été un peu moindre, mais là, il y avait plus de chance qu'elle y laisse la vie avant même le terme de la gestation, qu'elle ne puisse la mener à bien... Elle avait finalement accepter et s'était résignée, mais il sentait que depuis cette nouvelle, elle n'était plus aussi joviale qu'avant, mais il ignorait quoi faire pour elle, hormis lui laisser le temps de digérer la nouvelle et être présent autant que possible pour elle. Aux yeux de tous, la fille de l'alpha allait on ne peut mieux, mais lui, il sentait que quelque chose n'allait pas, et quand on savait la nouvelle qu'ils avaient eue, c'était on ne peut plus normal. Mais il n'y avait pas grand chose de plus qu'il pouvait faire. Il faut laisser le temps au temps...

Il y avait également autre chose qui lui faisait un peu soucis. A mesure que lui grandissait, son père prenait de l'âge... Lorsque lui, ses soeurs et son frère étaient nés, il n'était déjà pas tout jeune. De plus, les Dieux n'avaient pas été tendres avec le Caverne, le privant de sa queue, d'une patte, puis de sa voix... A peine plus âgé que lui ne l'était aujourd'hui, le Caverne paraissait être un très vieux loup... Mais cette fois, c'était vrai, vieux, il l'était à présent... Bélial, le frère de Gothic, s'était déjà éteint pour rejoindre Rhéa... Le tour de son père viendrait bientôt, il n'était pas stupide au point de croire que son père était éternel, même s'il avait enduré plus de souffrance que n'importe qui dans ce clan...

Alors il avait envie de passer du temps avec son père, avant qu'il ne soit trop tard... S'il ne le faisait pas, il sentait qu'il le regretterait bientôt... Bénéficiaire d'une journée de congé, il passa au garde-manger et pris un morceau suffisant pour deux loups, puis il se mit en quête de son père. Rapidement, il trouva son odeur et la suivi tranquillement. C'est au fleuve hibiscus qu'il le trouva finalement. Le jeune guerrier fut d'ailleurs étonné que P'pa se soit autant éloigné du camp. Ce lieux lui rappelait des souvenirs, agréables... C'était là qu'il avait réellement fait la connaissance de la douce Shaya...

Il s'approcha de son père et s'installa près de lui, le plus naturellement du monde, déposant son butin entre eux :



Gladys sourit à son père. Il avait appris à parler à son père de manière à ce que celui-ci ne soit pas forcer de répondre par des phrases. Souvent, des hochements de tête ou un mot suffisait. Cela avait été compliqué au début, mais il avait fini par apprendre et comprendre comment facilité les choses à son père...

Gladys

Guerrier — Source

Lorsqu'il était arrivé, son père n'avait pas immédiatement remarqué sa présence. Ce n'est que lorsqu'il prit la parole que le vieux Caverne se retourna et sourit à son fils. Sourire que lui rendis le guerrier crème tout en continuant de s'approcher. Lorsqu'il fut assez proche, son père se leva et se dressa sur ses pattes arrières, se penchant en avant, sans aucun doute pour faire une accolade à son fils. Mais il passa à coté de son fils et bascula en avant, finissant finalement sur le dos.

Alors que le fils commençait à paniquer pour l'état de son père, celui-ci fut agité de tremblement dans tout le corps. Cela aurait pu être inquiétant, mais la famille du vieux Caverne avait appris que c'était désormais sa façon de rire. Alors le fils le rejoignit dans son rire et se laissa choir à ses côtés, toujours en riant.



Le jeune guerrier avait dit cela sur le ton de la rigolade, même s'il savait qu'il y avait un fond de vérité dans ses propos... Mais il ne voulait pas accablé son père et souhaitait passé un bon moment avec lui avant que le temps n'achève totalement son œuvre et ne lui retire totalement ce privilège.

Gladys

Clan de la Source
Guerrier

Alors que Gladys s'était mis en position de jeu, voulant profiter de ce moment que la vie offrait à son père, ce dernier s'élança sur lui et fit claquer ses mâchoires près du museau de son fils avant de s'élancer de son pas boitant vers la berge. Il courait, de cette démarche boitante devenue la sienne, en cercle, regardant son fils. Dans son regard brillait une lueur que le guerrier n'avait plus vue dans cet oeil depuis des années. Une lueur de jeu, de défit et de joie intense. Tout cela réchauffait le coeur du guerrier qui se lança avec ravissement à la poursuite de son père.

A l'époque o?u il était louveteau, son père ralentissait son rythme de course exprès pour laisser son fils une chance de gagner leur jeu. Aujourd'hui, c'était son tour de ralentir son rythme afin que son père prenne plaisir au jeu et ne se retrouve pas en difficulté. Mais le jeune loup crème faisait cet effort avec plaisir et volonté. Son père avait un regain d'énergie et c'est lui qui avait eu la chance d'en être le bénéficiaire. Urielle et Balder en seraient peut-être jaloux, mais pour le moment, il souhaitait juste profiter du moment présent.

Gladys courait gentiment après son père quand celui-ci se prit la patte dans une motte de terre et s'étala devant lui, offert. Le jeune loup crème ne se fit pas prier et décida de profiter de son père ainsi offert. Il se jeta sur son père, faisant attention à garder ses propres appuis pour ne pas le blesser ou lui infliger le support de son poids, et le mordilla plusieurs fois, comme son père le faisait lorsqu'ils étaient louveteaux, ce qui s'apparentait à des chatouilles. Puis il se mit à lécher avec véhémence la face défigurée de son père. Le guerrier crème avait un sourire aussi large que son visage collé à celui-ci. Il était tellement heureux de partager ce moment avec son père. Qu'allait trouver son père pour se libérer de cette douce torture ?

Gladys

Clan de la Source
Guerrier

Le vieux Caverne se tordait sous les tortures de son fils, riant follement de son rire silencieux qui secouait sa grande carcasse. Gladys s'amusait follement et lorsqu'il cessa de mordiller le ventre de son vieux père, ce fut pour lui laver sa face défigurée à grand coup de langues. Son père fini par crier grâce comme lui le faisait à l'époque où les rôles étaient inversés. Il posa sa grosse patte sur le poitrail de son fils qui accepta de s'arrêter enfin. Son père resta sur le dos, haletant, fatiguée et essoufflé, mais un sourire indélébilement collé sur son visage déformé.

Son père fini par se relever pour s'assoir sur son postérieur. Il haletait, la gueule ouverte, mais toujours sa face tordue par son sourire. Gladys lui sourit également et accepta le coup de tête affectueux, le rendant à son père. Gladys était heureux d'avoir pu partager à nouveau un moment de jeu avec son père, il y avait si longtemps que ses douleurs l'empêchait presque de vivre...



Il aurait voulu garder son père dans cette forme pour lui tout seul, mais Gladys n'était pas du genre égoïste. Il savait que ses parents souffraient autant l'un que l'autre de l'état du vieux guerrier. Sa mère aurait certainement plaisir à pouvoir profiter de son compagnon revigoré, même si ce n'était que le temps d'une journée... Si son père acceptait, il l'accompagnerait jusqu'au camp, puis le laisserai avec sa mère, et lui-même irait rejoindre sa chère et tendre pour partager la joie de cet après-midi qu'il venait de passer avec son père.