Presque un an, le jeune chien loup avait bien grandit, presque à taille adulte. Mais tout aussi maigre qu'un arbre en manque de lumière. Les deux pivots avaient fini de pousser et de petits bois commençaient à sortir. Le jeune avait hâte que ses bois grandissent, il en était fier et voulait les montrer à tous comme son père.

Mais ça n'était pas à lui qu'il voulait parler. Il commencerait bientôt son apprentissage et avait décidé d'apprendre à combattre. Sa mère était forte et son père ancien chef d'armée, c'était la suite la plus logique, le combat était dans son sang. Il avait vu sa mère faire sa ronde et l'avait observé en silence, attendant patiemment qu'elle finisse. Duncan n'aimait pas la déranger quand elle travaillait. Il l'avait vu s'installer tranquillement au soleil et avait presque soupiré de soulagement quand il avait compris que Khan ne viendrait pas, et qu'il ne prendrait pas une nouvelle fois leur mère pour lui seul.


Il stoppa ce qu'il faisait, et se dirigea vers Léone, la rejoignant dans le spot lumineux près de leur tanière. Il sourit en la voyant pencher la tête, et ne lui répondit pas tout de suite. Sa queue remua derrière lui et il vint frotter sa tête sous celle de Léone avant de lui lécher les babines en guise de salutation. Il aimait quand elle l'appelait comme ça, c'était une marque d'affection qu'il chérissait plus que tout.

Il se coucha contre le flanc de sa mère et posa sa tête d'akita sur les pattes dorées de l'alpha. A vrai dire, Duncan pensait à beaucoup de choses, énormément de choses.



Les quelques autres jeunes de son âge avaient déjà tous trouvé le leur, du moins autant que pouvait le savoir Duncan. Mais lui il ne sentait rien, rien ne venait jamais. Peut être était il trop jeune et parano, qu'il l'aurait plus tard, mais au fond, le doute s'installait comme de la gangrène, aurait-il un pouvoir?

L'hybride fut rassuré par les paroles de sa mère. Il avait encore du temps, et sans doute avait elle raison, il lui fallait trouver le moyen de le déclancher. Duncan n'avait aucune idée de comment était le sien, alors comment pouvait il savoir de quelle manière l'activer? Il viendrait en son temps. Le petit chien loup se sentait déjà euphorique, il avait hâte.

Il se mit à lécher la patte de sa mère sur la quelle il avait jusqu'à présent reposé sa tête, quand l'Akita vint toucher de la pointe de sa truffe celle du petit hybride allongé. Duncan plongea ses yeux d'or dans ceux de sa mère mais ne fut pas touché par son air malicieux ou son clin d'oeil. Il rompit le contact visuel et reposa sa tête sur la grosse patte.


Sa voix était triste. Il aurait voulu apprécier la compagnie de Khan autant qu'il appréciait celle de Kanjiro. Mais sa mère n'avait que son grand frère à la bouche. Encore une fois, la conversation avait dévié sur lui, alors que Duncan parlait d'une chose trop personnelle à sa mère pour devoir encore penser à lui. Il ne comprenait pas pourquoi Khan était le préféré, et il se sentait triste de ne pas avoir droit à autant d'attention que lui pour sa mère.

le petit louveteau sourit , appréciant le contact de sa mère, et l'écouta comme un enfant qui apprenait la vie, les yeux attentifs et les oreilles dressées.

(apaisement: 85) Il sentit la colère monter en lui, il espérait que Maman comprenne, mais lui sentait que ça allait plus loin. Il la sentait tendre et aimante, mais ne comprenait pas pourquoi elle ne voulait pas entendre ce qu'il disait. Comment pouvait il se rendre proche de Khan? ce dernier passait son temps à lui rappeler qu'en tant qu'ainé de portée, c'était toujours lui qui avait la plus grande force, la plus grande puissance, et le dernier mot. Chaque fois qu'ils jouaient ensemble, Khan prenait le plaisir des les écraser, comme si c'était bien au delà du simple jeu. Comment pouvait il se rapprocher de son frère dans une situation pareille? Sa mère ne le voyait peut être pas, mais de moins en moins, cela ressemblait à un jeu.

Mais maman elle, était aveugle, elle ne voulait pas admettre qu'il n'y aurait jamais d'amour entre son chouchou et le reste de ses enfants. (colère: 51) Duncan se releva pour s'éloigner de l'étreinte de sa mère. D'ordinaire il aimait ces moments intimes qu'il partageait avec ses parents, mais cela devenait de plus en plus compliqué, quand à chaque fois les mêmes sujets revenaient sur le tapis. Il leva le regard vers sa mère, désemparé, fulminant.


Il renifla et tourna ses oreilles vers l'arrière.



Il renifla la morve qui lui coulait de la truffe, l'air mi fâché mi ravagé, étalant ce qui lui pesait sur le coeur depuis longtemps, sans même plus se soucier de l'impact de ses mots sur sa mère.

(apaisement: 74)
Duncan sentait toujours les émotions fortes le dominer, et la colère de sa mère face à ses paroles ne fit rien pour l'aider. il sentait ses yeux gonfler et piquer et il ne pu contrôler ses larmes, il était triste, profondément triste, peut être était il jaloux, jaloux de voir sa mère parler à khan autrement qu'elle lui parle à lui, jaloux que Khan soit plus dans les paroles de sa mère que lui.

Et la colère de sa mère face à son désarroi le faisait se plonger dans une tristesse immense, Duncan ressentait un sentiment d'injustice puissant qui ne le faisait pas se calmer.

Il leva ses yeux ronds et humides vers sa mère, il ne croyait pas à ses paroles, mais elle en était persuadée, il le sentait bien.

Il balbutia un "Maman" hésitant et secoué de sanglots. Il passait déjà beaucoup de temps avec sa famille, peut être n'était ce pas assez pour sa mère, qui comme n'avait que khan à la bouche, ne voyait que lui?

Duncan devrait donc se débrouiller pour se démarquer, se faire remarquer autrement, mais là encore sa mère ne dirait elle pas qu'il a un égo trop grand, à vouloir toujours être au centre de l'attention, de la même manière qu'elle l'estimait jaloux alors qu'il ne lui confiait que son malêtre. Il était partagé entre l'amour profond qu'il avait pour sa mère et le désarroi dans lequel il était plongé. Devait il s'enfuir et affronter sa tristesse tout seul ou se blottir contre les pattes de sa mère pour se rassurer et se consoler?


Il la regarda encore de ses yeux rendu globuleux par les larmes et fini par se blottir contre son épaisse patte, la trempant de larme et d'un peu de morve. Il ne disait plus grand chose, pour l'instant incapable de parler tant son corps était secoué.