Début septembre 269, hiver

Quelques jours auparavant, Idryss et Thildrill eurent une altercation dans le jardin tropical. Le ton était monté entre la mère et le fils. Ils se tendirent et se crièrent dessus brièvement au final, avant que des explications et des excuses de la part d'Idryss furent prononcées face aux reproches de Thildrill. La plaidoirie de la noble juge guerrière n'avait pas entièrement convaincu son fils de lui pardonner et c'était bien normal. Il faudrait du temps pour que tout s’apaise véritablement et des efforts pour que leur relation soit meilleure. Néanmoins, Thildrill l'avait suivi lorsqu'elle lui avait proposé de se sustenter d'un tapir qu'elle avait attrapé. Ne nous voilons pas la face, il l'avait suivi parce qu'elle avait piqué son intérêt en lui parlant de la forge de Zexal. Elle le sait très bien.

La forge de Zexal, c'est le nom instantané qu'il fut donné à cette forge où fut cachée La Pierre anti-Akui et où fut créée l'Armure d'Or appartenant maintenant à Chérubin. Elle aurait pu avoir un autre nom, et d'autres l'appellent comme ils le veulent en réalité, mais ce nom simple semblait tout désigné étant donné que le dieu de la guerre y a apposé son empreinte. En tous cas, Idryss la nomme toujours de cette façon quand elle en parle.
Malheureusement, ils n'avaient pas pu y aller le même jour, car la juge eut un empêchement l’après-midi, devant se rendre à un entraînement de Lord Jarodin. Ensuite quelques jours sont passés, repoussant à chaque fois cette randonnée montagnarde. Sans nul doute que son fils a tenté de la trouver tout seul, mais sans succès. La forge est bien ancrée, assez difficile d'accès pour les non-initiés des montagnes (mais ça devrait aller pour eux), plutôt bien cachée et il fallait pas mal marcher surtout (, mais ils ont Fralëth Airline pour régler ce problème après tout).
Depuis que la porte fut désobstruée par Exemon, l'accès est toujours accessible. Avec l'hiver, peut-être qu'il y aurait de la neige, mais ça devrait aller. Le clan prend soin d'entretenir l'accès à minima, se contentant de faire en sorte que ce soit accessible et trouvable, car après tout, c'est une partie de leur Histoire, un monument, mais aussi un lieu appartenant à un dieu. On pourrait dire, cela dit, que toutes les forges appartiennent à Zexal. Il ne fallait donc pas que celle-ci disparaisse de nouveau. De plus, la poignée de forgerons du clan ont sans doute réinvesti les lieux pour profiter des outils et parfaire leurs œuvres.

En ce début d’après-midi, la mère et le fils se sont retrouvés pour partir. Ils ont pris Fralëth comme transport, afin d'aller bien plus vite. Le temps est idéal pour un vol et c'est bien mieux que de marcher des kilomètres et des heures dans les montagnes. De plus, l'impatience de Thildrill aurait été infernale... La dragonne se posa non loin de l'entrée de la forge de Zexal. Idryss détacha les sangles qui la maintenaient et descendit. Elle s'ébroua puis prit les devants lorsque son fils fut également descendu. Ils n'avaient que quelques mètres à parcourir à pied pour atteindre l'entrée. La porte taillée dans la pierre de la montagne fut rapidement aperçue : ils viennent d'arriver à destination.

C'est cette porte. Dit-elle simplement.

Début septembre 269, hiver

Son fils ne tenait plus en place. Il était descendu du dos de Fralëth avec désordre, faisant râler celle-ci, en s’écrasant sur le sol. Cependant, il s'était relevé bien vite et avait suivi sa mère avec excitation, la dépassant souvent alors qu'il ne savait pas où c'était.
Heureusement, il n'y avait qu'une petite distance à parcourir et lorsqu'ils arrivèrent, à peine eut-elle fini sa phrase, que Thildrill s'était élancé sur la porte et qu'il s'était infiltré dans la forge. La juge cornue soupira un peu tout en basculant sa tête de gauche à droite avec un petit sourire en coin malgré tout. Ça ne l'étonnait guère de son fils.

[Lancer du dé]

Idryss s'avança. À un certain moment, une chose mystérieuse se produisit lorsqu'elle posa l'une de ses pattes avant. Elle ne fit pas attention, mais le sol rocheux foulée par cette patte qui n'était déjà plus posée là, s’illumina. Un grand cercle, des lignes, des embranchements, d'autres symboles et des cercles plus petits apparurent peu à peu. Une gravure devenue quasiment invisible avec le temps, inactive depuis des années, étincela de nouveau. Un cercle alchimique, d'incantation, d'invocation ou de sortilège : c'est ce genre de chose qui se dessina, luisant d'une lumière rouge.

Au moins, il est content. C'est bien mieux de le voir aussi actif. Dit-elle à Fralëth dans la langue des dragons avec un certain enthousiasme.

Oui, c'était plaisant de voir son fils dans cet état. Elle avait encore en mémoire leur altercation et bien qu'elle essayait de faire comme si de rien n'était, c'était encore un peu bizarre d'être seul avec lui... Ça passera avec le temps. Pour apaiser les tensions, Idryss avait été retrouver quelques objets de Thildrill dans le trésor de Fralëth que celle-ci avait volé.
La dragonne fit un bruit s'approchant du piaffement, exprimant joyeusement son approbation. Idryss sourit, s'arrêta et se retourna vers elle.

Toi aussi ça te fait plaisir !

Fralëth fit un petit bond pour exprimer une fois de plus sa joie, faisant quelque peu trembler le sol. La dragonne était devenue soudainement très expressive et joyeuse. Idryss se demanda un instant pourquoi.

La lueur rouge du cercle magique se trouvant maintenant derrière la dragonne, attira l'attention de la Démonia. Intriguée, elle s'y approcha avec méfiance. Par automatisme, elle flaira la chose puis redressa la tête, et dit à voix haute :

Par tous les dragons, qu'est-ce que c'est que cette chose ?

[15/100] À cette expression pourtant inoffensive et cette question, Fralëth se mit à pousser un hurlement puissant. Le plus puissant qu'Idryss n'est jamais entendu venant d'elle, si bien qu'elle couina à cause de ses oreilles vrillants et qu'elle se coucha, pour pouvoir plaquer ses pattes dessus. Les montagnes firent résonner cet appel puissant et long de plusieurs secondes, lui donnant encore plus de porté. Car oui, il s'agissait d'un appel. Un appel qui serait perçu sur bien des kilomètres. Combien exactement ? Aller savoir, mais sans doute plus que la portée maximale qu'un loup puisse se faire entendre. Lorsque l'appel se tue. Idryss se releva doucement, effarée.

- Pourquoi t'as crié comme ça ? Qui t'as appelé ?
- Les autres. Comme tu voulais maman !

Les autres ? Comment ça, les autres ? Est-ce qu'elle venait d'appeler des dragons ?! Pourquoi ? Elle n'avait rien demandé !

Début septembre 269, hiver

La louve et la dragonne échangèrent plusieurs paroles. Idryss voulant savoir plus précisément pourquoi Fralëth venait d'appeler des congénères à elle. Visiblement, c'est parce qu'Idryss avait demandé l'avis de dragons sur les soudaines formes et soudains symboles s'étant illuminés sur le sol. Idryss ne dit rien pendant quelques instants, hébétée, puis réalisant que les seules paroles avec lesquelles elle s'était exclamée à la vue du cercle d'incantation ou autre chose, avait donc prêté à confusion. Elle posa une patte sur son visage, soupirant.

Thildrill déboula à grandes foulées vers elles et partit se nicher entre les pattes avant de la dragonne, visiblement effrayé par ce qu'il se passait. Lorsque que le dernier écho du hurlement se tut, le museau de son fils réapparut et il s'exclama :

Mais c'était quoi ça ?!!

Le cri puissant de Fralëth avait coupé court à son expédition de la forge. En même temps, c'est normal, entendre une bête hurler de cette façon et sentir le sol trembler, il y a de quoi se poser des questions.

C'est Fralëth... Elle a appelé d'autres dragons à cause d'une mauvaise interprétation.

Elle venait de répondre à son fils en dragonique, sans même s'en rendre compte. Peut-être que la juge cornue est bloquée dans la langue des dragons...
[54/100] En parlant de dragons, Idryss leva les yeux vers le ciel, apercevant des dizaines de silhouettes se rapprocher. Elle écarquilla les yeux, combien ont répondu à l'appel de la femelle ? Fralëth l'étonnait parfois, comme lorsqu'elle s'était dressée contre Deenos. Aujourd'hui, elle venait de rameuter plusieurs dragons d'un cri, certes très violent pour les oreilles, mais elle l'avait fais d'une seule action ! Les dragons volcaniques, aériens voir même hybrides se posèrent autour des deux loups et de la dragonne. Idryss les scruta chacun leur tour. Il lui sembla qu'il y en avait des jeunes et des vieux. [12/100] Toujours les yeux écarquillés, Idryss finit malgré tout par afficher un grand sourire et sembla rayonner à présent, ses yeux illuminés.

Bonjour et bienvenus, je suis enchantée de tous vous voir !

[28/100] Certains dragons hochèrent de la tête, semblant saluer à leur tour. Néanmoins, ils ne paraissaient absolument pas étonnés qu'une louve puisse parler leur langage.
De son côté, Fralëth baissa la tête vers Thildrill et le poussa de son museau vers l'avant.

Début septembre 269, hiver

Idryss aperçut l’attitude tendue de son fils. Il n'était pas de nature peureuse : il n'avait pas froid aux yeux tout comme ses sœurs. Néanmoins, être entouré par tous ces dragons ne l'enchantait guère et la situation ne lui plaisait pas. Ce n'était pas étonnant en soi. Après tout, ils sont là pour la forge et la situation avait changé. Mais Idryss se plaisait à avoir des dragons autour d'elle. Surtout autant. Il était rare de pouvoir en côtoyer plusieurs en même temps. Elle voulait en profiter un peu, bien qu'elle savait qu'elle ne devrait pas trop en profiter, sinon Thildrill allait sacrément lui faire la gueule après.

Après un instant, l'un des dragons demanda pourquoi ils furent appelés. Idryss eut un petit moment de flottement, ne sachant pas vraiment quoi répondre, car Fralëth l'avait fais sous l'impulsivité... Elle répondit tout de même assez rapidement, se servant de l'histoire du cercle sur lequel elle avait marché comme motif d'appel. En s'y dirigeant, elle précisa qu'elle ne savait pas de quoi il s'agissait et que ça avait visiblement réagi lorsqu'elle avait posé les pattes dessus. Puisqu'ils sont là, autant leur demander leur avis plutôt que de leur dire qu'ils furent appelés pour rien, ce qui les énerverait sans doute... Les dragons la suivirent, ce qui fut une bonne chose, car ça laissa de l'air à Thildrill qui pourra se détendre voire carrément repartir dans la forge en attendant.
(91/100 pour le maintient du cercle) Plus de la moitié des dragons présents prirent leur envol sans rien dire, repartant vers le désert. Probablement parce qu'ils ne pouvaient apporter aucune information sur le cercle magique. La lueur rouge de celui-ci avait fortement diminué depuis tout à l'heure. À présent, il ne faisait que luire. (19/100 pour les renseignements) D'après l'un des reptiles volants restant, il s'agissait d'un cercle ayant un impact sur le pouvoir de l'individu l'activant. Il annonça également que le cercle était en train de s'éteindre. Pour lui donner raison, la lueur disparut, ne laissant que les gravures. La juge les remercia pour leur venue. Les trois individus restant déployèrent leurs ailes, près à prendre leur envol. Idryss intercepta le dragon volcanique qui l'avait le plus renseigné et lui demanda s'il pouvait rester quelques instants de plus afin de les aider à actionner en partie la forge de Zexal. (4/100 pour le dragon) Le nom du dieu de la guerre ne fut pas inconnu pour la bête reptilienne et il accepta la nouvelle demande de la louve rouge. Il se dirigea vers l'antre de la forge.
Elle repartit auprès de son fils pour lui glisser :

Thildrill. Il va actionner la forge pour que tu vois comment ça fonctionne.

Son blocage linguistique s'était arrêté, bien qu'elle ne le remarqua pas. Elle s’efforça de lui faire un petit sourire en guise de pardon pour la dérive occasionnée qui venait de se produire. Par la suite, elle rentra dans la forge.

Début septembre 269

Tout l'intérêt de son fils revient au galop lorsqu'elle lui annonça que la forge allait être mise en action par le dragon restant. Il se releva d'un bond, ses queues se secouant avec enthousiasme. Tel un louveteau excité, il ne cessa de courir entre sa mère et la forge, faisant des aller-retour, jusqu'à ce qu'ils y soient tous. En voyant cela, Idryss ne put s'empêcher de sourire. Voir son fils ainsi lui faisait plaisir et la rendait heureuse. En plus de lui faire oublier les tensions qu'il y avait entre eux. Un instant loin de tous soucis qui était très appréciable et apprécié.

Thildrill s'assit dans un coin, ses queues balayant à présent le sol. Ses yeux pétillaient et ils n'avaient pas fini de briller avec ce qui va suivre. Idryss étouffa un rire face à l'attitude de son fils, qui malgré qu'il soit assis, ne tenait pas en place.

Le dragon sembla chercher quelque chose. Il scruta les statues de loups imposants logées dans les parois. Certaines sont paraît de véritables armures. D'autres non, ayant probablement été déshabillées. Il s'assit un instant devant l'une d'elles et de ses pattes avant, contractant ses muscles, il tira la statue à lui. Une fois la statue bien dégagée, il déclipsa et enleva toutes les pièces armures et les ramena à côté de la cuve. Il jeta un œil aux moules et constata que ce furent les bons. Il jeta ensuite un œil aux deux loups et hocha la tête, leur signifiant qu'il allait commencer.
Le dragon volcanique actionna une roue où normalement des loups devaient se mettre en place, enroulant par ce biais une chaîne tendue, ouvrant une trappe qui fit glisser de la lave en fusion jusque sous la cuve. Après un temps donné, la roue tourna toute seule dans le sens inverse, refermant la trappe et arrêtant ainsi la coulée. Il lança les pièces d'armures à l'intérieur de la cuve pendant que son cul chauffait. Pour que le processus soit plus rapidement mis en place, il cracha le feu tout autour de la cuve, rendant le spectacle encore plus impressionnant et rendant l'atmosphère plus chaude encore. La cuve devint de plus en plus rouge, l'odeur du métal fondu se rependit. Lorsque le métal fut totalement liquide et que des bulles commencèrent à se former à sa surface, l'ancien dragon attrapa l'une des chaînes reliées à cette cuve. D'un pas lourd, il se mit en place et tira d'un coup, sans y mettre beaucoup de force, pour basculer la cuve. Le métal fondu coula progressivement dans les moules, les remplissant peu à peu. Pour créer un choc thermique et solidifier l'ensemble, il ouvrit une dernière trappe où de l'eau s'écoula, faisant crépiter le métal.

Idryss n'avait rien loupé de ce spectacle. Il n'y a qu'une poignée de loups forgerons et en principe, à moins que vous ayez des aptitudes pouvant aider, personne ne rentre dans une forge, surtout celle-ci qui est spéciale. Alors, voir le mécanisme à l’œuvre, qui plus est par le biais d'un dragon étant pleinement dans son élément, c'est merveilleux ! La juge cornue en avait les yeux qui pétillaient, mais pas autant que son fils, car ce n'était tout simplement pas possible.

Votre demande est terminée, je m'en vais.

Sur ces mots, prononcés dans la langue canine, le vieux dragon partit, laissant les deux loups seuls avec des pièces nouvellement formées, et encore dans les moules.

Début septembre 269

Lorsque le dragon s'en alla, la juge cornue le remercia chaleureusement pour son amabilité et son aide. C'était la moindre des choses. Grâce à lui, ils avaient des pièces formées en train de refroidir. Oui, mais, faite à partir d'une armure de Zexal... La religieuse pâlit, se rendant compte de cet affront. Espérons que le dieu Zexal ne voit pas d'un mauvais œil le fait que le dragon ait utilisée l'armure d'un de ses golems pour cette démonstration... Car après tout, il venait de la voler pour la transformer en quelque chose d'autre et ce, sans scrupule. (27/100) Mais, elle ne lui avait pas demandé de faire ça, c'est lui qui avait décidé de le faire. En tant que religieuse d’Éléonore et louve issue d'une grande famille guerrière, peut-être que Zexal ne lui en tiendra pas rigueur et pardonnera cette transformation. L'inquiétude qui commençait à naitre en Idryss ne monta pas plus. Elle ira s'excuser auprès du dieu quand ils sortiront d'ici et qu'ils rentreront. Elle n'eut pas le temps de réfléchir davantage, car la voix curieuse et impatiente de son fils l'interpella.

C'est quoi à ton avis ?

Elle se retourna vers lui, quittant enfin l'entrée des yeux. Excellente question. Bien qu'elle ait une idée, ce n'est pas dis que ce soit ça. Certains ont-ils utilisé la forge depuis sa découverte ? Peut-être bien. Des curieux ont du venir avant eux pour l'essayer.

Si les moules n'ont pas changé depuis l'artefact, ce sont des pièces d'une armure complète. Mais une armure que tu ne pourras pas porter. Les moules de cette fois-là étaient ceux de la taille du petit Chérubin, donc ce serait une armure pour un louveteau.

Ce serait bien que les moules n'aient pas changé, comme ça, l'armure fondu serait de nouveau une armure. Seulement, la quantité de métal qu'il y avait, par rapport à la taille de la possible armure nouvellement formée ne collait pas. S'il s'agissait des moules de l'Armure d'Or, alors le métal déborderait. A moins que la propriété magique de tout ceci soit encore effective. Idryss ne connaissait pas les détails, mais elle savait qu'au moment où l'Armure d'Or fut enfilée complètement, Chérubin se mit à grandir jusqu'à atteindre une taille adulte et que, l'armure magique s'était adaptée à son changement.

Nous allons bien voir. Si les moules ont changé, tu penses à quoi ?

Elle mit une patte au-dessus, testant la chaleur qui émanait. Encore quelques secondes à attendre et ils pourront découvrir de quoi il s'agit. Lorsque ce fut le moment, elle commença à pousser le couvercle.

Son fils observait méticuleusement la taille du moule. Pour lui, il ne s'agissait ni d'une armure, ni d'une arme. Pourtant, le moule avait prit tout le métal fondu de l'armure jetée. Si ce n'était rien de ça, alors qu'est-ce que ça pouvait être ? Une statuette ? Ils ne le sauront qu'en l'ouvrant, mais ce dernier était trop chaud encore.

Son fils s'éloigna, intriguée, elle l'observa faire. Il monta sur un monticule de roche et lança à son attention :

Mère ! Je pense qu'il faut refroidir le moule avec ça ! Regarde si tu vois une corde ou une chaîne qui permette de la déverser.

Elle bifurqua son regard sur la cuve suspendue qu'il pointait. Celle-ci était remplie d'eau et il fallait donc la basculer. Bien, elle pouvait le faire ! Ce ne devait pas être si lourd que ça !
Elle suivit ensuite du regard la chaîne accrochée à la cuve, mais celle-ci passait dans le plafond via un trou. Elle observa les parois non loin afin de déterminer si une chaîne revenait d'un mur ou d'une autre partie de ce plafond. Elle trouva finalement quelque chose un peu plus loin et haut, en accédant à une plate-forme. Une fois de plus, le système était fait d'une chaîne qui s'enroulait via une roue horizontale. Idryss se mit en position, passant l'un des harnais de cuir maintenue à l'un des manches pour tirer. Il n'y avait plus qu'à espérer qu'elle puisse l’actionner seule et surtout, que c'était la bonne chaîne.
(58/100) Le vieux mécanisme était dur et il lui fallut de grands accoues pour commencer à le faire tourner. Tout ceci manquait de graisse ! Néanmoins, une fois que ce fut lancé, Idryss parvient tant bien que mal à tirer à un rythme constant. Ce fut un peu plus dur qu'elle le pensait, mais heureusement, les entraînements de Lord Jarodin lui permettait d'y arriver. Il faut dire que le chef d'armée aime bien leur faire tirer des rondins de bois plus ou moins gros, voir des morceaux de troncs d'arbre mort...
A un moment, Idryss sentit du poids en moins et entendit le son de l'eau tombant au sol. Elle finit de renverser la cuve, puis la redressa pour qu'elle se remplisse de nouveau grâce à la montagne. Lorsque son labeur fut terminé, elle redescendit et se remit à sa place de départ.
Ils allaient bientôt découvrir de quoi il s'agissait ! C'était excitant. Idryss suivit les indications de son fils lorsque le temps d'attente fut passé et qu'il fallut sortir le couvercle.