Tanyxoth avait récemment fêté son dixième anniversaire. Une date marquant normalement l'arrivée de la retraite, mais pour un loup ayant connu la guerre, le cerf se sentait en pleine forme. Il assistait toujours Léone sa compagne, entrainait et enseignait à ses petits la vie en clan. Les trois hybrides seraient bientôt adultes, même si le petit Kanjiro n'avait toujours pas trouvé sa voie, le Cerf était ravi de ce que devenaient ses enfants.

Il était tôt et le clan était encore endormi, aussi fut il surpris de tomber sur la louve grise Fuurin.

Cette dernière était à présent mère de trois petits plus un qu'elle avait rejeté. Se souvenait elle de ce dernier? Tany n'en avait aucune idée, le point positif était que la petite louvette avait trouvé une bonne famille pour prendre soin d'elle. Fuurin montrait encore beaucoup de signes de traumatismes, Tanyxoth espérait qu'un jour elle finisse par guérir.

Il s'était lentement retourné vers elle mais avait quand me^me capté sa tension. Le bêta s'assit pour paraitre moins imposant, ses bois n'aidaient pas à la chose, il paraissait plus imposant que n'importe quel autre loup avec sa ramure.

Fuurin était hésitante, timide, elle était loin de la louve qu'elle était autrefois. Elle baissa le museau et Tanyxoth dut se concentrer pour l'entendre. Finalement il se coucha en sphynx, faisant de son mieux pour la rassurer. Il se plaçait plus bas qu'elle et montrait ainsi qu'il ne lui ferait rien, et qu'il ne s'approcherait pas d'elle.


Il écouta attentivement son discours, c'était logique au fond que son rang ne lui convienne plus. La louve avait été attaquée aux frontières, et n'osait plus sortir du clan. Hors un messager qui ne sortait pas était inutile. Il lui sourit pour la rassurer.


Il baissa la tête pour tenter de capter son regard, il n'allait pas lui dire qu'il était là et qu'elle pouvait compter sur lui, elle le savait déjà, le clan le savait déjà. Il n'allait pas lui dire qu'elle n'avait pas de raison d'avoir peur. La louve était traumatisée et la peur était irrationnelle. Lui dire tout ça ne ferait que remuer le couteau dans la plaie, et inconsciement Tanyxoth était sûr qu'elle n'avait pas besoin de ce genre de discours.


Après tout, quit à choisir un nouveau rang, autant en trouver un qui lui plaise réellement, un nouveau rang qui lui permette à nouveau de se sentir utile.

Tanyxoth distinguait le soulagement dans les traits de Fuurin, qui semblait rassurée par l'attitude lente et délicate du bêta. Toutefois il devait faire attention, si Fuurin savait de conscience qu'il ne lui ferait rien, son inconscient lui pouvait encore la dominer, il ne devait prendre le risque de provoquer en elle une réaction que tous pourraient regretter. Il fit attention de ne pas bouger, pas d'un poil, à part sa tête qui tournait et hochait avec Fuurin.
Ainsi son corps bien ancré au sol, Tany lui montrait que si elle fuyait, il ne se relèverait pas et la laisserait partir, en cet instant c'était Fuurin qui était maitresse de la situation et de la discussion, et il lui laissait les rênes de manière volontaire.

Plus en confiance, Fuurin semblait apprécier cette idée d'aller pêcher. Bien entendu son traumatisme était grand, et le cerf devina que l'idée de quitter le camps provoquait en elle un profond malaise. Il pencha la tête.


Le bassin des cascades fonctionnait bizarrement et s'asséchait parfois. On n'y trouvait pas toujours du poisson, mais les rares qui étaient assez fort pour remonter le courant étaient de fait assez gros, et récompenseraient suffisamment tout ce temps passé à les pêcher. Elle aurai plus de chances en se rendant à la place, mais c'était s'éloigner de son points de repère, se rapprocher de la frontière. Dans un premier temps, ce n'était certainement pas la bonne manoeuvre. Si tanyxoth voulait retrouver un membre efficace du clan en Fuurin, il devait l'aider à surmonter son traumatisme.


Il ne suggéra aucun mâle, mais avait de toute façon connaissance de la relation d'amitié qui liait les deux louves, peut être fuurin penserait-elle à quelqu'un d'autre, ou peut être Lagherta conviendrait, c'était à elle de le lui dire.