Après les enfants, voici le père, Aslan… Pelage soyeux, rouge et noir, chevelure fine et brillante, loup toujours droit et fier. Perturbant… Mais c’est son supérieur. Et elle ne peut pas s’en détourner comme ça sans en avoir reçue l’ordre. Elle est rentrée tôt, elle a déposé sa proie, elle est partie s’entraînée, et la voilà revenu. Couché sur le flanc sous un arbre, le cou tendu, la tête posée sur l’herbe sèche. II faut chaud mais il fait encore bon, c’est supportable. Mais elle l’a vu, il vient vers elle…

Pourquoi ? Elle a fait ce qu’il fallait correctement, elle a fait comme elle pouvait. Elle dressa les oreilles, puis redressa son corps, avant de s’asseoir. Elle est nerveuse. Elle sait pourtant qu’il est loin d’être méchant, ce n’est pas là le problème. Elle ne sait juste ni comment faire ni quoi faire. Elle est mal à l’aise, mais elle prend une inspiration, expire lentement, et au revoir petit coup de stress. Un sourire vient effleurer ses babines, son regard doré déposé sur lui.

« Bonjour sire Aslan. Que puis-je pour vous ? »

Que peut-elle pour ton bonheur et ton bien être Aslan ? Elle ferait tout et n’importe quoi pour les loups de sa meute. Pour chacun d’entre eux. Ils sont sa famille. Ils l’ont éduqué, aidé et sauvé. Chacun d’entre eux. Et elle obéira au petit ordre que pourra articuler le mâle. Peut importe se demande, elle fera ce qu’il faut pour y répondre.

Nerveuse, elle ne savait pas exactement comment se comporter avec le vieux loup. Le bêta était pourtant un individu qu’elle connaissait plutôt bien. Mais c’était son chef, la hiérarchie était plus important pour elle que ses petites pensées superflues. Redressée, elle l’observa venir s’asseoir, silencieuse, hochant doucement la tête pour le saluer. Belle journée ? Elle mit les oreilles à l’horizontal en levant sa truffe vers le ciel. Belle oui, ensoleillée, avec une petite brise agréable, la paix et la tranquillité. Mais c’est surtout une journée chaude, dont la chaleur étouffante écrase Eva qui étira un sourire nerveux.

« Je dirais plutôt chaude. Mais c’est vrai que c’est une journée agréable. »

Depuis la guerre… Evalijha avait un mauvais souvenir de cette période floue de sa vie. Quelques flash, des paroles décousues. Un afflux de moments perdus et oubliés, disparu dans les méandres. Mais elle n’en était pas moins heureuse que cette guerre soit un simple souvenir. Bien que les meutes en ai gardées des séquelles et des bonnes conclusions comme les mélanges de clans.

Pas eus l’occasion de jouer son rôle ? Ce n’est pas parce qu’elle n’a jamais tué pour les siens qu’elle n’a jamais joué son rôle. Elle lança un regard à Aslan, se demandant quel regard il portait au rang qui était le sien. Elle reposa ses yeux sur l’horizon, rabattant son épaisse queue sur son corps, avant d’agiter les oreilles.

« Tout se passe très bien pour moi cher Aslan. Je suis ravie de me lever à l’aube et de chasser pour nourrir les nôtres, heureuse de m’entraîner avec les soldats, ravie de faire les rondes des patrouilleurs pour qu’ils puissent se reposer un peu. J’obéirais à chacun des ordres qu’on me donne quels qu’ils soient. Mais je profite aussi de chaque journée au service du Désert »

Elle était sincère dans chacun de ses mots. Elle était si heureuse de servir les siens. Cela la ravissait et la comblait d’un bonheur qu’elle ne pourrait décrire. La jeune louve observait son supérieur. Lui avait une mine plus triste, un regard plus lointain. Devait-elle demander ou pas ? Elle n’était pas très psychologue, plutôt brute et un peu trop portée sur la franchise, mais ça restait un loup pour lequel elle avait de l’affection.

« Quelque chose vous chiffonne dernièrement ? »

S’enquit-elle avec calme, les oreilles pointées vers lui. Espérant que ça ne soit pas trop grave. Elle voulait être là pour soutenir chaque loup de sa meute, mais il était si haut placé dans la hiérarchie qu’elle était un peu mal à l’aise.

Les oreilles pointées vers lui, elle l’écoutait. Attentive, buvant ses paroles comme si elles étaient sacrées. Oui, il y a forcément des choses que l’on regrette un jour. Elle l’avait toujours su, et pas besoin que l’on lui dise ce genre de chose, même si elle prenait la leçon de vie que lui donnait Aslan. Elle dressa les oreilles et toussa avant de rire en entendant le mâle lui dire de vivre pour elle.

Vivre pour elle-même ? Cela veut dire quoi exactement ? Elle n’était pas sûre de savoir, de comprendre. Elle devait faire quoi exactement ? Elle était heureuse comme cela. Elle était bien même, sa vie étant tranquille, paisible, elle vivait chaque instant à fond, sans ce soucier de demain. Elle n’était pas à l’aise avec les louveteaux, et elle ne pensait pas forcément à avoir un compagnon. Mais peut être que c’est ce que lui demandait Aslan ? Elle était un peu perplexe à cette idée et tourna la tête vers son Bêta.

« Excuse moi… Vous voudriez que… Je me trouve un compagnon de vie ? »

Demanda-t-elle pas très sûre d’elle-même. C’était certes une idée, mais elle n’arrivait pas à saisir ce qu’il attendait vraiment d’elle. A moins que ce soit pour qu’elle soit heureuse ? Mais elle l’était déjà. Elle savait le loup très tendre, doux, et bienveillant. Il s’occupait de chaque membre de sa meute, et elle l’admirait pour cela. C’était un excellent Bêta, et elle comprenait Okazeh de l’aimer autant. Mais elle n’était pas sûr de pouvoir aimer quelqu’un, surtout pas comme le couple dominant s’aimer…

« Ma vie me plaît comme elle est vous savez »

Devait-elle le préciser…Sans doute pas, ça se voyait sans doute. Elle se sentait si bien, en sécurité, utile, entourée. Elle était heureuse et n’avait besoin de rien d’autre pour son bonheur. Tout ce qu’elle désirait, elle le possédait déjà.

La louve avait finit par reposer son regard sur lui. Elle sentait le vent dans son poil. Les embruns fugaces de la nature, les odeurs de la vie et des loups. Elle ferma les yeux et apprécia l’instant, avant d’entendre le mâle parler de nouveau. Elle rouvrit automatiquement les yeux, et tourna son regard vers lui. Tout la rendait heureuse, vivre, était une joie de chaque instant. Mais, elle ne savait pas l’expliquer, elle n’avait pas le vocabulaire la militaire. Elle hocha la tête.

« Hum »

Pas besoin de répondre plus, si ? Hum était suffisant. C’était assez pour dire qu’elle avait écouté, et qu’elle comprenait ses paroles. Quand il continua, la louve baissa la truffe et sentit son cœur s’emballer. Il venait de la complimenter, de la féliciter. Et c’était pour elle la plus grande victoire de la journée. Il avait égayé la journée tout entière de la louve par ses simples paroles. La queue de Evalijha se mit à s’agiter dans tout les sens comme un chiot à qui on offre un nouveau jouet.

Pourtant son visage était resté sans changement d’émotions, ses oreilles droites. Elle savait se canaliser, ne rien dire, ne rien faire ressentir. Elle lui coula un regard avant de sourire timidement.

« Vos paroles me ravie, car ce que je désir, c’est que la meute soit prospère »

Que chacun soit heureux, et protéger. L’Assassin ne désir que cela. Défendre envers et contre tout pour que tous ai le bonheur et la sérénité à portée de patte.