-Aymeric-
Lorsque le loup rouge arriva, l'espion se couvrit les oreilles, visiblement douloureux.
S'il te plait calme-toi et arrêtes de crier.
Aymeric se tut immédiatement, sa queue fouettant l'air derrière lui étant le seul signe de son inquiétude. Il n'aimait pas ça du tout, mais pouvait comprendre que les nouvelles oreilles de Lyarnn le rendait bien plus sensibles. En tout cas ça voulait dire qu'elles fonctionnaient encore ... C'était bien ça, non ? Il resta gueule close, attendant l'explication :
J'ai trouvé l'un de ses œufs dont tu parlais et quand il s'est brisé il y avait ces deux oreilles de lapin dedans. J'ai voulu les renifler pour comprendre ce que c'était mais à peine ma truffe les avait-elle touchées qu'elles ont disparu pour réapparaître sur ma tête. Visiblement elles ont très nettement accru mon audition mais elles ne sont pas très pratiques. Toi qui as l'air d'en savoir long sur ces œufs dis-moi que tu sais ce que c'est et combien de temps elles vont rester ?
Le loup mâcha dans le vide, nerveux. Il n'avait jamais entendu parler de loups avec des oreilles de lapin, même venant d’œufs, et cela le stressait un peu. Il secoua la tête avant de marcher lentement en cercle autour de Lyarnn, examinant ses protubérances de tête. Elles avaient l'air bien implantées, et ses propres oreilles avaient disparu... C'était grave, il n'avait aucune idée de ce que c'était. Revenu en face de l'espion, il secoua de nouveau la tête avant de dire d'une voix faible, presque un chuchotement :
Je ne sais pas, je n'ai jamais vu ça. On devrait rentrer, tu montreras ça aux médecins.
Il lui lança un dernier regard anxieux avant de se relever et de déplier ses ailes. Ça suffisait maintenant il fallait rentrer. Il fit quelques pas avant de décoller et de se diriger vers le camp. L'espion le rejoint assez vite, ce qui le soulagea. Il ne semblait pas trop gêné pour se diriger, ni pour voler, et lui demanda finalement son nom :
Au fait tu ne m'as pas dit comment tu t'appelais ?
Le loup rouge lui sourit. Il pensait que beaucoup le connaissait, surtout chez les nourrices et les chasseurs, mais peut-être pas au sein des rangs de l'armée. Il répondit, d'une voix forte pour couvrir le vent qui sifflait à ses oreilles :
Aymeric !