Yoru

Apprenti médecin — Désert

Le chagrin plus fort que tout le reste...

Le jeune loup n'était plus que l'ombre de lui-même depuis 10 jours. Il ne mangeait plus, ne dormait plus, hanté par le souvenir de sa mère qui ne serait plus jamais auprès de lui ou de ses frères et soeurs. L'éboulement dans les Montagnes du Néant avait alerté le camp, et plusieurs membres de l'armée était aller voir... A leur retour, la nouvelle était tombée comme une bombe au sein de la famille et du clan tout entier. Une chute de pierre les avaient pris par surprise et malgré les efforts du bêta pour protéger son amie, il l'avait perdue et ils avaient été séparés durant leur chute. Triss n'était plus... Sa mère était partie à jamais...

Mais il refusait de le croire, sa mère ne pouvait pas mourir, c'était impossible. Depuis 10 jours, le louveteau ne parvenait pas à se mettre dans l'idée que sa mère était morte. Le clan entier était en deuil, mais lui, il ne pouvait pas le croire. Il refusait d'abandonné sans même avoir la preuve formelle qu'elle était bien morte. Un miracle avait peut-être pu lui sauver la vie et elle attendait les secours qui ne viendrait pas, parce que tout le monde la croyait morte. Il s'était renfermé sur lui-même. Il n'avait plus prononcé un seul mot depuis l'annonce du bêta. Il passait son temps seul, il avait même violemment chassé Ray. Il avait bien vu la douleur intense que son rejet avait causé en elle, mais il ne pouvait pas l'entraîné avec elle dans son chagrin...

Cette nuit, il avait quitté le camp, sans rien dire à personne, sans se faire voir, discret comme une ombre. Il avait la ferme intention d'aller secourir sa mère. Il avait pris des plantes médicinales qu'il connaissait. Son début d'apprentissage ne lui serait pas inutile, et elle pourrait le conseillé, elle avait été médecin de base. Son voyage commençait et il reviendrait avec sa mère !

Il ne s'apperçut même pas de la distance parcourue depuis son départ, seul son objectif comptait. Il ne sentait pas la faim, ni la soif ou la fatigue, rien ne comptait à part le fait de retrouver sa mère et la sauver. Il n'abandonnerait jamais ! Il était guidé unniquement par ses pas qui le conduiraient vers son objectif. Il n'avait plus aucune autre notion que son objectif en lui. Comme s'il n'était plus qu'un fantôme, rien d'autre ne l'atteignait. Sa mère lui avait parlé de cette montagne où elle se rendait autrefois avec Aslan. Il la repéra facilement, et grimpa. Au fil de son ascension, il regardait régulièrement en bas, pour tenter d'appercevoir sa mère. Il l'appela aussi, de nombreuses fois. Arrivé au sommet, il apperçut les gravats et devina sans peine l'endroit où la plateforme s'était détachée. Il s'approcha du bord et regarda en bas. Mais la falaise partait bien trop profond et la nuit noir l'empêchait de voir quoi que ce soit. Il attendrait le lever du jour.

Il resta assis sans bouger une oreille jusqu'à ce que le soleil pointe ses rayons. Il fixait le fond du ravin sans ciller, sans jamais détourner les yeux. Lorsque le soleil fut enfin assez haut dans le ciel pour éclairé le ravin assez profondément, il apperçut un éclat brillant. Vivace, fugace, une fraction de seconde. Sans aucun doute le reflet du soleil sur les bijoux de sa mère. Elle était bien là au fond. Il redescendit de la montagne, sans réalisé à quel point son énergie avait baissé. Il y avait des jours qu'il ne s'était pas alimenté correctement, et depuis son départ, il n'avait ni manger, ni dormi, ni bu. Mais tout cela ne l'atteignait pas. Une seule chose comptait, retrouver sa mère...

Une fois au bas de la montagne, il s'aventura sans l'ombre d'une hésitation dans l'abysse, guidé par son seul et dernier instinct encore en fonction. Il ne remarqua pas que ses pattes ne le soutenaient plus vraiment, que sa vision se troublait et que son ouie n'entendait plus rien d'autre que des bourdonnements incéssants. Au terme de ce qui lui parut une éternité, un éclat brillant attira son attention. Une nouvelle fois, le soleil s'était reflété sur les bijoux de sa mère. Sa vision trouble ne l'empêcha d'appercevoir le corps de sa mère. Il tituba jusqu'à elle, ses pattes ne le soutenant quasiment plus en raison de son manque cruel d'alimentation et de sommeil depuis 10 jours. Il s'effondra sur le corps de sa mère. Il ne réalisa pas à quel point son corps était brisé à de multiples endroit, ni qu'il était froid et même glacial, couvert du gel car au fond de ce ravin, il faisait froid. Mais tout cela ne l'atteignait pas. Le jeune loup s'endormit, épuisée, affamé et à bout de force. Il avait retrouvé sa mère, c'était tout ce qui comptait... Il s'éteignit petit à petit, au fil des heures qui passaient et bientôt la vie quitta son jeune corps, et ses yeux se fermèrent définitivement. La mère et le fils étaient réunis.