Lagherta

Guerrière — Source

Ce que l'avenir nour résérve

Mon esprit avait été totalement submergé par beaucoup trop d'informations à la fois, les émotions de tous ceux qui m'entouraient. Puis, il avait lâché prise et ça avait été le noir total autour de mon esprit.

J'étais tranquillement en train d'émerger, entendant quelques échos des voix autour de moi, sans comprendre ce qui se disait. Puis soudain, le noir m'avait emportée à nouveau sans que je comprenne, ni que je ne puisse luté contre...

La douleur... C'est elle qui me tira du noir cette fois. Une douleur vive et lancinante me tiraillait la queue. Petit à petit, alors que j'émergeais, les autres sensations me revinrent également. Mon odorat m'apporta une odeur réconfortante et connue, qui me confirma que je me trouvais en sécurité. Puis, le sens du touché revint également, et je sentis un poids dans mon dos. Après quelques instants, je remarquais qu'il s'agissait d'un corps chaud, appuyé contre moi. Doucement, j'ouvris les yeux, pour ne pas être trop agressée par la lumière vive, mais en fait, il faisait sombre. Mes yeux se posèrent sur ce qui m'entourait. Une tanière, dont les murs m'étaient familiers. Ma tanière... Notre tanière. Et c'est le coeur de mon amour qui se trouvait dans mon dos. Doucement, je me redressais et le regardais. Il était là, attendant probablement mon réveil.



Je me tordis un peu pour enfouir ma tête dans son cou, mais soudain, une douleur irradia dans ma queue et m'arracha un léger couinement. Je tournais immédiatement mon regard vers ma queue. Un bandage était enroulé autour. Je me souvint soudain de la manière dont Lothair avait martyrisé ma queue durant notre combat. Mais ce à quoi je ne m'attendais, c'est que le bandage se trouvait sur le bout de ma queue, à laquelle il manquait un bon quart. Les mots me manquaient, je ne savais pas quoi dire, ni quoi faire. Je regardais ma queue, puis mon regard se plongea dans cela de Keiss, cherchant des réponses...

Lagherta

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Ce que l'avenir nour résérve

La douleur me vrillait la queue, mais plus que tout, le coeur. Keiss confirma la défaite d'Akui et des adeptes. Puis il m'annonça que suite à mes blessures durant la bataille, les médecins avaient dû amputés ma queue. Apparemment, il n'y avait pas d'autre solution... Puis, il ajouta que Lothair, mon géniteur, était bien mort. Peut à peu, les souvenirs me revinrent, au fil du récit de mon compagnon. Et je me souvins du combat contre Lothair, puis de la manière dont il avait massacré ma queue. Puis comment je l'avais finalement abattu. Et finalement, en tout dernier, Ragnar ! Nous l'avions transporté auprès des médecins, son état était critique, il avait perdu tellement de sang, mais il m'avait aidée du mieux qu'il l'avait pu... Mais au moment ou j'étais arrivée, il venait de faire un arrêt cardiaque. Puis j'avais perdu le contrôle de mon pouvoir et je m'étais évanouie sous le trop plein d'émotions présentent dans ma tête. Je plongeais mon regard inquiet dans celui de Keiss et un seul mot franchis mes babines :



J'appréhendais sa réponse. Est-ce que mon frère était mort, alors que je m'étais lamentablement évanouie ? Combien de temps étais-je restée dans les vapes ? Je ne pouvais imaginer qu'il soit mort... Mais avant de me faire trop de film, je préférais attendre la réponse de Keiss, tandis que mes entrailles ne nouaient et que la douleurs me vrillait toujours la queue. Mais j'avais besoin de savoir. Les dernières nouvelles que j'avais eu de mon frère c'était lui, ayant perdu énormément de sang, et son coeur arrêté...

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Ce que l'avenir nour réserve

Sa réponse tarda un peu à venir, et l'angoisse qui me nouait déjà les entrailles s'accentua encore un peu. Puis finalement, la réponse vint. Les premiers mots me rassurèrent, puis sur la suite, l'angoisse revint de plus belle. Alors mon frère était dans le coma, et très faible. Sa survie était encore très incertaine... La vérité me fit mal, je sentis mon coeur se fendre, mais je remerciais tout de même Keiss de ne pas me la cacher...

Je voulu me lever pour aller voir mon frère, mais l'anesthésiant devait probablement encore avoir quelques effets qui ne s'étaient pas dissipé, parce que je retombais lourdement contre mon compagnon. Malgré mon envie d'aller voir mon frère, je me résignais. Je ne pouvais pas marcher, et je ne pouvais pas non plus demander à Keiss de me porter jusqu'au chevet de mon frère. Alors j’enfouis ma tête dans son encolure et restait longtemps ainsi. J'adressais ma première prière aux Dieux, les suppliants de laisser mon frère continuer sa vie auprès de nous.



Je restais là, tranquillement, blottie contre lui. Les restes de l'anesthésie me suppliait de succomber à nouveau au sommeil, mais je luttais. Je ne pouvais pas dormir, je ne voulais pas dormir encore...



Je voulais rester dans la réalité, je vous l'entendre me parler, même si c'était de tout et de rien. Sa voix me faisait du bien, sa présence m'apportait la chaleur qu'il me manquait... Je ne voulais pas me rendormir, pas tout de suite...

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Ce que l'avenir nour réserve

Il me laissa me réfugier tout contre lui, me montrant ainsi son soutien. Je savais, mieux que personne, qu'il comprenait ce que je ressentais. Il n'avait plus aucun membre de sa famille qui faisait encore parti de ce monde. Avant moi, il était seul... Alors que je lui demandais de me parler afin de me tenir éveillée, il fini par dire, timidement :



Ma tête se releva, et mes oreilles pointèrent dans sa direction... Le sujet avait été assez vite clos lorsque je l'avais évoqué la première fois. Il ne se sentait pas près, et pensait ne jamais pouvoir l'être. Il ne l'avait pas clairement avoué, mais je l'avais senti en lui. Il pris une profonde inspiration et continua d'une voix très douce :



Mon visage s'illumina à cette simple phrase. Il venait de me faire le plus beau cadeau au monde. Fonder une famille, c'était mon rêve, mais j'avais compris qu'il ne partageait pas mon souhait. Qu'il change d'avis et qu'il se sente prêt pour cela était un cadeau merveilleux. Mais son regard se détourna quelques instants, je le voyais plongé dans ses sombres souvenirs. Alors que j'allais répondre, il reprit finalement pour me dire qu'il ferait de son mieux pour le bien de nos petits.



Je me serrais encore plus contre lui, et enfoui mon museau dans sa fourrure, emplissant mes sens de son odeur musquée. Rapidement, le sommeil m'emporta à nouveau, sans que je ne puisse vraiment lutter, mais mes rêves ne furent remplis que de joie, de bonheur et de petites boules de poils, nous ressemblant, qui courraient partout.