Lagherta

La famille, c'est la famille...

Cela faisait maintenant 4 mois que j'avais emménager dans la tanière de Keiss, qui était devenu la nôtre. P'pa avait très mal prit la nouvelle, mais finalement, il avait donné sa bénédiction, malgré sa colère. Mais c'était une bénédiction à double tranchant pour Keiss, je m'en doutais bien. Gaor, en tant qu'alpha, lui avait jurer de prendre sa vie, si jamais il me faisait du mal. Nous n'en avions pas vraiment parlé, mais je pressentait que cela lui pèserait forcément sur la conscience un jour ou l'autre. Même si ce n'était pas le cas actuellement, un jour viendrais ou les menace de P'pa pèseraient sur sa conscience. Pour l'instant, et depuis 4 mois que nous vivions ensembles, il ne me semblait pas que ce soit le cas. Tous les soirs, nous partagions ensembles nos repas, puis nous nous racontions nos journées, si nous ne les avions pas passées ensembles. Nous appartenions au même escadron, mais il nous arrivait parfois d'être séparer par des tours de garde différents, ou des entraînements avec d'autres escadrons parfois aussi.

Aujourd'hui, par exemple, nous n'étions pas ensembles. J'avais du aller faire une ronde de garde en zone de frontière. Il y avait de plus en plus d'adeptes qui venaient aux frontières pour narguer les clans, tenter de capturer des loups claniques pour les apporter au dieu blanc, ou simplement pour les torturer et les tuers sous les yeux des sentinelles parfois aussi, juste hors des terres claniques... Alors que j'étais avec un partenaire pour la ronde, une sentinelle vint nous informer que la relève était arrivée et avait prit son office de l'autre coté. Nous pouvions donc rentrer au camp, puis chez nous. Durant la route, nous discutâmes tranquillement et marchions à bon rythme, mon partenaire savait qu'il me tardait de rentrer retrouver mon loup dans notre tanière. Comme toujours, le chemin me paraissait une éternité, alors qu'il n'était pas si long en réalité. Mon partenaire n'arrêtait pas de me charrier et de me bousculer amicalement à ce sujet. Et je souriais, rigolais même, tout en sachant au fond de moi que je n'avais qu'une hâte, retrouver mon beau loup anthracite.

Arrivé au camp, je passais par le garde mangé pour nous rapporter à manger à la tanière, comme tous les soirs. Puis, une belle cuisse de cervidé en gueule, je saluais le gardien du garde-mangé et je pris la direction de notre tanière. Notre tanière, que ces mots semblaient doux à mon oreille. J'avais adopté un trot léger pour rejoindre notre tanière plus rapidement. Mais lorsque j'arrivais près de celle-ci, je sentis des odeurs nouvelles. Deux pour être exactes. Je ralentis et inspectait les alentours, à l’affût d'un intrus, lâchant mon butin. Mais il était presque impossible qu'un intrus ait pu s'infiltrer ici. Au centre du campement, près de la tanière d'un alpha. Non, impossible. Je humais encore l'air. Non, les propriétaires de ses odeurs appartenaient au clan. Je repris ma pitance et entrait chez moi et Keiss, sans attendre. Je voulais savoir ce qu'il se passait. Lorsque j'entrait, j'y trouvais deux jeunes loups. Mais Keiss n'était pas là. Je lâchais la viande et portais mon regard sur les deux jeunes loups qui se trouvaient lovés l'un contre l'autre au fond de ma tanière. La femelle était brune, avec des marques plus claires et quelques cheveux noirs. Elle semblait très forte et carrée pour une femelle. Sa carrure, ses couleurs, elles me rappelaient quelque chose... L'autre, un mâle, à en croire son odeur, était petit, chétif. Ses couleurs étaient les mêmes que celles de la femelles, approximativement. Je soupirais. Par où commencer ? Qui étaient-ils ? D'où venaient-ils et pourquoi se trouvaient-ils dans notre tanière... Mais je ne voulais pas non plus les effrayer en les assaillant de questions...



Je m'assis tranquillement entre eux et l'entrée de la tanière. Je ne voulais pas les laisser filer. L'odeur de Keiss était plus fraîche que la mienne, il était donc passé ici à un moment dans la journée. Il y avait même probablement peu de temps qu'il était parti. De plus, l'odeur des jeunes était forte dans la tanière, ce qui signifiait qu'ils étaient là depuis un moment... Connaissant Keiss, si ces deux étaient là, il y avait une bonne raison... Du moins je l’espérais... Alors ils resteraient là tant que Keiss ne serait pas de retour, tout au moins...

Lagherta

La famille, c'est la famille...

La jeune louve s'était réveillée. Son frère dormait toujours, apparemment. Elle ne semblait pas commode la petite... Je laissais mon pouvoir flotter dans l'air. Je perçu d'abord de la colère, du dégoût, puis vint ensuite une émotion plus discrète, la perdition, l'angoisse de ne pas savoir ce qu'il va se passer... Qu'était-il donc arriver à ces deux jeunes. Je n'avais rien senti de lui. J'étendis encore un peu mon pouvoir. Quand soudain, le choc. Ses émotions étaient brutes, totalement nues, comme s'il n'y avait qu'elles, sans arrières pensées... Je n'avais jamais ressenti quelque chose comme ça... J'étais si concentré sur le jeune loup que la voix de la jeunette me tira de mes pensées de manière relativement brutale :



Ha... Voilà donc des membres de ma famille. J'avoue que j'avais espérer les rencontrer, mais la manière laissait un peu à désirer... Qu'est-ce qui avait passé par la tête de P'pa... Ou de Keiss... La jeunette n'avait pas l'air franchement commode, mais c'était peut-être qu'une impression... Mais cela dit, de ce que je savais de Yogrenn, c'était pas le genre à être gentil tout plein. Même carrément l'inverse. P'pa ne semblait pas être fier du tout de l'avoir pour père. Il ne m'en avais parlé que maintenant, alors que j'avais 3 ans, et uniquement parce que je lui avais demandé... Mais elle s'était présentée spontanément comme étant la fille, et surtout l'héritière du Roi des Cavernes, Yogrenn... L'arrogance semblait être partie intégrante de cette jeune louve, qui semblait, à mon avis, pensé que je n'étais rien ni personne. Je restais là ou je me trouvais, à l'entrée de la tanière et gardait ma position assise :



Je laissais mon annonce faire son petit effet. Malgré tout, je n'avais toujours pas la réponse à l'une de mes questions. Certes, ils étaient de ma famille, mais que faisaient-ils là ? Ho mes dieux, Keiss, que s'était-il passé... Keiss n'étant pas là pour répondre à mes questions, cette jeune louve allait devoir le faire, que cela lui plaise ou non, elle se trouvait chez moi, et je voulais savoir ce qu'elle faisait là avec son frère...

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La famille, c'est la famille...

L'annonce de ses origines royales n'avait eu aucun effet physique visible sur moi, et la jeunette en fut presque dépitée. Sa tête se posa sur le sol devant elle. Elle semblait épuisée... Son frère dormait toujours à près d'elle, la tête posée sur son flanc. Ce petit me perturbait grandement, mais pour l'heure, je préférais le laisser dormir et m'occuper de sa soeur, qui elle, était réveillée. Lorsque je lui déclarais être la fille de Gaor, elle sembla plus intéressée, mais ce ne fut que de courte durée. Elle ne leva pas sa tête pour me regarder à nouveau, elle la traîna sur le sol. Puis elle émit un rire un peu crispé et balança d'une voix cinglante :



Un sourire ironique s'installa sur mon visage. Cette jeune louve avait encore beaucoup à apprendre... Apparemment, elle avait été éduquée selon les liens du sang. Du moins, c'est ce que me laissais pensé sa manière de réagir.



Je me doutais que mes paroles crues concernant son père la blesserait peut-être. Mais si elle était là, c'était probablement pour une bonne raison. P'pa était probablement au courant de sa présence ici. Je ne savais pas encore exactement ce qu'il se passait, mais je finirais par le savoir. En attendant, ces deux jeunes loups se trouvaient dans ma tanière et mon intuition me disait qu'ils allaient y rester encore un moment... Néanmoins, je ne souhaitais pas faire de supposition avancée sans fondement. Elle avait fermé les yeux et ramener la tête contre son corps, ce qui me laissa pensé que je n'obtiendrais rien de plus de sa part... Mais finalement, elle déclara :



C'est bien ce que je pensais, P'pa était bel et bien au courant de leur présence ici. Mais pourquoi ici... Était-ce une façon de punir Keiss que de nous infliger deux jeunes loups à la maison. De plus, Sygrid semblait vraiment du genre acariâtre et arrogante. Mais quelque chose me disait que son père n'y était pas pour rien... La jeune louve semblait totalement blasée, et surtout épuisée... Je regardais mon morceau de viande, il était bien assez gros pour moi et Keiss... Mon intuition m'avait-elle guidée sans que je ne m'en rende compte ? Toujours est-il que les deux jeunes avaient peut-être faim. Je ne savais pas depuis combien de temps ils étaient là, et depuis combien de temps Keiss était reparti, les laissant seuls... Je ramassais mon butin et m'approchais des deux jeunes lovés au fond de la tanière. Je déposais la viande devant eux et me couchant en face, je regardais la jeune louve :



Sans attendre la suite, je commençais à manger, j'étais affamée. Après un moment, je découpais un bon morceau de viande que je laissais de coté, pour Keiss. Puis je repris mon repas.

Lagherta

La famille, c'est la famille...

Comme je m'y attendais, la jeune louve n'apprécia pas que je mentionne son père. Un grondement sourd sorti de sa gorge, sa fourrure se gonfla. Cela réveilla son frère qui me vit enfin et parti se réfugier tout au fond de la tanière en gémissant. Il se colla contre la parois, puis se mit à se balancer en gémissant et couinant. La jeune louve ignorait royalement son frère, elle était concentrée sur moi. Ses babines se relevèrent, dévoilant ses crocs. Cette jeune louve se foutait de moi ! Elle était chez moi et elle allait osé m'attaquer ?! Il en était absolument hors de question ! Ma fourrure se gonfla elle aussi, et un grondement sorti de ma gorge, en réponse au sien :



Ma queue foutait l'air, de colère. Il allait falloir que la jeune louve comprenne que tout ne lui était pas permis ou dû. Je n'allais pas accepter longtemps de rentrer chez moi pour me faire agresser par une adolescente arrogante et imbue d'elle-même. Je me doutais que ce n'était pas de sa faute si elle était ainsi, que c'était sans doute son père qui l'avait élevée ainsi, mais je ne pouvais pas la laisser continuer sur ce chemin là. Il fallait la recadrer, et vite, sinon ma vie et celle de Keiss allait devenir un véritable enfer durant toute la durée du séjour de la jeune caverne chez nous...

Une fois ma tirade terminée, je pris sur moi de me calmer et ma fourrure repris son aspect habituel, je ne comptais pas non plus les affamer, mais il était couru d'avance que si je ne me calmais pas moi-même, mon repas offert serait plutôt mal pris... Une fois calmée, je m'approchais d'elle et de son frère avec la viande et l'invitait à manger, m'allongeant tranquillement en face d'elle, mais tout de même sur mes gardes. Je n'avais pas peur d'elle, elle n'était qu'une gamine insolente. Mais je tenais à me méfier, Yogrenn paraissait être le genre à attaquer par derrière sans la moindre honte, alors pourquoi sa fille serait-elle différente ? Je la surveillais attentivement, du coin de l’œil, tout en mangeant. S'il le fallait, j'étais prête à bondir. Je n'allais clairement pas me laisser faire par cette gamine arrogante, et surtout pas chez moi !

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La famille, c'est la famille...

La jeune louve m'avait presque ignorée lorsque je l'avais engueulée, s'occupant de son frère. Le petit loup chétif commençait tout juste à te calmer, mais reprit de plus belle à mon approche. Ce loup était vraiment étrange. L'adolescente se retourner vers moi et lança avec colère :



Mon sang de fit qu'un tour alors qu'elle me traitait d'idiote, mais comprenant que son frère ne devait pas être facile à calmer, et qu'elle s'y appliquait du mieux qu'elle le pouvait, je ne relevais pas et me calmais rapidement. Au moins, elle s'occupait de quelqu'un d'autre qu'elle-même, peut-être que tout n'était pas perdu avec elle... Une fois calmée, je pris donc mon morceau de viande et m'approchais, les invitants à manger eux-aussi. La jeune louve ne semblait pas vouloir s'abaisser à partager son repas avec moi, mais le ventre de son frère croassa et elle se résolu finalement à chiper un morceau, pour le tendre à son frère. Elle dû insister longuement et rester parfaitement calme pour le convaincre de manger enfin. Lorsqu'il fut calmé, elle se retourna vers moi et le morceau de viande. Je n'avais pas désactiver mon pouvoir, et je sentis d'elle autant de dégoût que d'envie. Je ne savais pas ce qui lui inspirait tant de dégoût... Mais je ne dis rien. Finalement, elle s'approcha, chipa un morceau assez conséquent et fila à l'autre bout de la tanière pour le manger. Son comportement me navrait, mais au moins, elle avait accepter de manger.

J'avais envie d'en savoir plus sur elle, et sur son frère, mais je ne voulais pas qu'elle se remette en colère. Surtout que les tensions semblaient affectés son frère bien plus que ça ne le devrait. Et d'une manière assez peu commune d'ailleurs. Je trouvais cela étrange... Mais je ne voulais pas ruiner les efforts de la louvette pour calmer son frère, alors je la laissais tranquille. De plus, ma présence si proche de lui semblait le mettre très mal à l'aise, alors doucement, me déplaçant calmement, et lentement, j'allais m'installer dans la dernière extrémité libre de ma tanière. J'espèrais néanmoins que la situation n'allait pas rester ainsi indéfiniment...

Je laissais Sygrid manger tranquillement, puis lorsqu'elle eut terminé de manger, je pris calmement la parole :

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La famille, c'est la famille...

La jeune louve mangea rapidement, voracement. Elle avait plus faim que ce qu'elle pensait, apparemment. Elle se coucha en sphinx et posa sa tête sur ses pattes avant. Son frère se leva et se rapprocha d'elle pour revenir se coucher contre elle. Elle ne ferma pas les yeux, mais je pouvais sentir sa fatigue d'ici... Elle répondit à ma question par une simple monosyllabe. Le contraire m'aurait étonnée... Je doutais que Keiss ne lui ai donné aucune indication, ce n'était pas son genre, surtout qu'il savait que je devais rentrer ce soir... Je regardais la louvette et son frère et soupirais. Mes maigre tentative de conversation avaient été des échecs critiques, mais je ne voulais pas rester sur ce genre d'échec...



J’espérais que c'était un sujet qui l'intéresserait et qu'elle s'ouvrirait un peu plus. Qu'elle se détendrait même peut-être, en voyant que je n'étais hostile que si elle l'était elle-même. Je m'allongeais également en sphinx et attendit tranquillement qu'elle réponde, ne bougeant pas de ma place. Néanmoins, l'ambiance était pesante et lourde dans la tanière. Je pouvais comprendre que la jeune caverne n'était pas sereine, voir même carrément tendue. Je l'étais également. Je me retrouvais avec deux jeunes cavernes inconnus, mais qui faisaient malgré tout partis de ma famille, chez moi... Mais à leur âge, le repos était primordial, il fallait qu'elle dorme. Je ne me faisait pas vraiment de soucis pour son frère de ce coté-là...

Lagherta

La famille, c'est la famille...

Ma tactique fonctionna, la jeune caverne releva la tête et me regarda avant de répondre :



La fierté qu'elle éprouvait d'être une caverne, je pouvais la comprendre, tout comme la fierté d'être la fille de son père, à qui elle devait tout. Cela, je le connaissais, mieux que personne. Je devais tout à Gaor. Elle était caractérielle, fière et imbue d'elle-même, mais c'était probablement l'oeuvre de Yogrenn. Mon regard s'adoucit quelque peu.



Je choisi de ne pas aborder le sujet de Yogrenn plus profondément pour l'instant. Je n'avais rien à dire de gentil ou même de respectueux à son sujet, et vu que c'était un sujet sensible pour la jeune louve, je préférais éviter. J’espérais qu'elle continuerait à rester ouverte au dialogue. J'étais sûrement aussi fatiguée qu'elle, mais je ne pouvais pas dormir avant que Keiss ne rentre et m'explique vraiment en détail la raison de la présence des deux jeunes dans notre tanière.

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Guerrière — Source

La famille, c'est la famille...

Je sentais Sygrid sceptique suite à mon discours. J'imaginais bien qu'elle ne changerait pas sa façon d'être et de penser si facilement. Elle me regarda et lança :



Elle se leva, sa colère montait, sa queue fouettait l'air et elle souffla bruyamment, sans doute dans le but de tenter de se calmer. Je la laissais faire, attendant qu'elle se calme avant de répondre. Si je la confrontait dans cet état, cela allait à nouveau se terminer en éclat de voix et en dispute plus ou moins violente, et ce n'était pas ce que je recherchais. Elle s'éloigna de moi, s'approchant de son frère, et se coucha près de lui, et le plus loin possible de moi, tournant le dos à tout le monde. Etant donné qu'elle se trouvait dans un endroit inconnu, avec des loups qu'elle ne connaissait pas, cela pouvait s'avérer dangereux de tourner le dos à tout, y compris l'entrée de la tanière... Ou alors, elle était vraiment confiante en sa capacité à ne pas se laisser surprendre et à pouvoir vaincre un éventuel agresseur... Néanmoins, je ne relevais pas ce détail, ne voulant pas l'offenser pour l'instant. Lorsqu'elle sembla calme, je répondis simplement, d'une voix douce et calme :



Je m'allongeais à mon tour, sur ma couche. Je posais ma tête sur mes pattes avant, fatiguée. Mais même si je fermais les yeux, je ne dormais pas, je voulais être éveillée lorsque Keiss rentrerait. J'avais certes un peu abuser les choses. P'pa n'aurait pas demander à ce que ces deux jeunes viennent habiter chez nous, s'il y avait un réel risque de mort pour ma part. Du moins, je l'espérais...