C'était au milieux des cachots, une journée comme autre. Des cris de douleur, parfois des gémissement de peur et l’omniprésence d'une odeur moite de stress et d'humidité.
Une jeune louve se tenait contre un mur, prostré au fond de sa cellule, le corps couvert d'entailles et la tête basse.
Cela faisait maintenant deux semaines qu'elle était là, mais Anvie n'avait plus vraiment la notion du temps. Sa mère l'avait toujours mise en garde contre les dangers du monde extérieur et pourtant, elle avait foncé pattes en avant dans la gueule du prédateur.
Ainsi était la louve grise, une aventurière, une casse coup, une grande gueule qui n'avait pas encore conscience que la chance ne lui était pas un du.
Elle était partit du cimetière malgré les avertissements, une jeune pleine d'espoir qui n'avait alors pas pu se dire que toute les histoires ne terminaient pas forcement bien.
Elle avait toujours dit à son impassible de mère qu'elle la détestait, qu'elle l'emprisonnait un peu plus chaque jours entres les barreaux du cimetière et pourtant...
Depuis le debut, elle se plantait. Elle aurait aimé qu'on la rassure, une petite lèche ou une petite attention de la part de cette figure maternelle. Mais depuis ce combat qu'elle avait perdu, elle n'avait pas pu revoir une ombre de la louve grise.
Les premiers jours furent les plus dur. A peine capturé, la louve se battait comme un démon en cage, mordant et griffant quiconque passait à proximité. Insultant tout les disciples et même Akui.
Ah, ça oui, elle en avait reçu des raclés, pas assez pour briser son caractère de feu mais bien assez pour qu'on la tire à deux pas de la mort de sa cellule.
Elle avait été ainsi isolé, loin de tout, loin des autres. Cette pièce vide au fond de la salle ne lui permettait même pas d'entrevoir entre les barreaux la lumière des escaliers remontant vers l’extérieur. Elle ne pouvait pas non plus voir les autres loups, ni même ses bourreaux car elle était plongé dans un noir quasi intégral.
Akui ne voulait pas que les autres solitaires la tue. Elle était pour eux la réminiscence du monstre qu'était Zal et pour le Dieu, un jouet vivant en cage. Elle avait toujours eut horreur qu'on la compare à son père et le fait que le Dieu appréciait le spectacle que Zal lui avait autrefois offert ne le rendait que plus détestable à ses yeux.
Parfois, alors que les heures défilaient, elle avait l'impression de devenir un peu plus folle, elle aurait presque pu en oublier la consistance de l'herbe et la chaleur du soleil.
Alors que des pas se firent entendre non loin de son antre. L'oreille de la louve grise tiqua et elle bougeat sa carcasse vers les barreaux, s'y étalant en laissant passer son museau entre.
Elle ouvrit la gueule en essayant de parler, mais aucun son ne sortit de cette dernière dut à ces long jours de silence. Elle grimaça en forçant alors un peu plus sur sa gorge.

S-S'il..te plait... Elle marqua une pause, articulant difficilement ses mots P-parle moi...J'en ai marre de n'avoir que les ténèbres autour de moi..

RAHAWK

Malgré ses précautions, de nombreux prisonniers étaient morts ces derniers jours, ils étaient là depuis longtemps, beaucoup avaient perdu l'esprit avant la vie. Le remord rongeait le coeur du jeune loup. Il détestait des loups qui ne le méritaient pas. A force de travailler dans les geôles, il avait fini par complètement museler le plaisir que son pouvoir voulait lui faire ressentir. Il n'avait pas utilisé une seule fois le pouvoir que lui avait donné Akui, c'était la seule fierté qu'il tirait de l'année passée au chateau. Il n'avait pas succombé au dieu blanc. Son esprit était encore fort. Il pouvait tenir, pour Verd, pour Cynthia.

C'était l'heure de nourrir les prisonniers, il était sorti chasser aux alentours du chateau, il avait trouvé quelques rats, et deux trois lapins. Il les avait découpés avec ses crocs et répartis entre les cages. Restait la dernière. L'estomac du fils de Gothic se tordit. Cette louvette n'était même pas adulte, elle était arrivée à peine quelques jours après le décès de celle qui semblait être sa mère, elle se ressemblaient trop pour que ce ne soit qu'une coïncidence. Malgré son jeune âge, elle s'était débattue avec plus de fougue que tous les autres. Mais même si elle était une enfant, Rahawk n'avait pas le choix, elle aussi avait dû passer entre ses griffes. D'après ce qu'il avait compris, elle était la fille du chef taré du feu, Zal. Les autres prisonniers l'auraient mise en pièce s'il ne l'avait pas isolée. Elle avait encore une chance de s'en sortir, il fallait juste qu'ils se bougent pour trouver une solution dehors, dans les clans.

Il s'approcha de la porte, un maigre demi-rat dans la gueule. Alors qu'il s'approchait des barreaux pour déposer son repas quand sa voix le fit sursauter. Elle était rendue rauque par les cris de douleur et l'absence de paroles prononcées.

S-S'il..te plait... P-parle moi...J'en ai marre de n'avoir que les ténèbres autour de moi..


Il soupira et poussa le rat entre les barreaux. Sa voix rocailleuse s'éleva doucement dans les geôles silencieuses. Seules les gémissement de douleurs meublaient le silence.

Moi aussi j'en ai marre... je n'ai pas le choix de faire ce que je vous fait à tous... Mais vous avez raison de me haïr, je n'ai jamais été bon qu'à faire souffrir.

Un odeur de proie arriva aux narines d'Anvie alors que son oreille tiqua au petit cadavre qui tomba proche de ses barreaux. Cela faisait longtemps qu'elle s'y été habitué, et bien que son corps lui criait famine. Elle cligna des yeux, ne voyant que du noir en face d'elle. Elle ouvrit lentement la gueule alors qu'une voix rauque résonna entres les geôles froides.

Moi aussi j'en ai marre... je n'ai pas le choix de faire ce que je vous fait à tous... Mais vous avez raison de me haïr, je n'ai jamais été bon qu'à faire souffrir.

La louve bloqua un moment, sans trop savoir quoi répondre. Elle reconnaissait la voix de ce loup. Elle ne l'aimait pas, comme tout ce qui se trouvait dans ce château. Cependant, entendre une voix dans le noir la rassura à sa manière. Elle avait encore une existence, elle n'était pas encore folle.
Poussant alors un léger soupir, cherchant ses mots tandis qu'il lui était encore un peu difficile de reparler, elle prononça simplement:

Moi aussi....Tout le monde me déteste.. Elle marqua alors une courte pause, relevant légèrement ses oreilles, les conversations étaient trop rare pour qu'elle se permette de les écourter. A part ma mère...Même si je lui désobéit souvent..

Bien sur, elle omit l’existence de Rakah et Zac', la jeune louve avait beau être tête brûlée, elle n'était pas assez naive pour mettre en danger ses frères. Peut être qu'elle ne sortirait jamais en vie d'ici. Mais eux, ils avaient une chance.
Elle poussa alors un peu plus sa tête contre les barreaux, comme si elle cherchait à en sortir tandis qu'elle fit réentendre sa voix:

Je vais finir par devenir folle si je continue à vivre dans ce noir, c'est...C'est presque comme si j’oubliais les couleurs, les formes.. Elle hesita alors un moment avant d'ajouter J'ai besoin de sortir, même quelques secondes, je t'en pris...

RAHAWK

Elle bougea, sans doute pour attraper sa part du rat, mais elle se figea quand il parla. Il poussa le rat un peu plus loin entre les barreaux. Le silence s'étira quelques secondes. Elle l'avait reconnu, dans les autres geôles, les loups s'étaient tu aussi, ils devaient se plaquer contre le fond de leur cellule, priant pour qu'il ne les choisisse pas. Il prenait toujours les mieux portant, ceux qui pourraient endurer une scéance sans mourir. Parfois ça ne suffisait pas, leur coeur cessait simplement de battre, comme s'il refusait de continuer à vivre.

Moi aussi....Tout le monde me déteste... A part ma mère...Même si je lui désobéit souvent..

Le coeur du loup à dent de sabre se serra. Sa mère lui manquait, lui aussi désobéissait constamment. Aujourd'hui il regrettait de n'avoir été plus sage comme Verd. Le destin semblait vouloir le punir, car deux mères étaient mortes entre ses pattes depuis qu'il était ici, enfin deux pour sur, probablement d'autres... Il était heureux qu'Ystrelle ne s'approche jamais de la frontière, elle n'avait pas été capturée. Quoique son père se serait probablement lancé à la poursuite de ses ravisseur, ne laissant d'eux qu'une trace écarlate sur le manteau blanc de l'hiver. Il entendit le léger tintement des barreaux alors qu'elle se pressa contre la grille de fer forgé qui bloquait sa sortie.

Je vais finir par devenir folle si je continue à vivre dans ce noir, c'est...C'est presque comme si j’oubliais les couleurs, les formes... J'ai besoin de sortir, même quelques secondes, je t'en pris...

Il soupira. Ça serait pire de retourner à l'enfermement après. Maintenant qu'elle avait conscience de ce que c'était... Mais elle avait son age, elle aurait pu être sa soeur, et la louve qui était morte quelques temps plus tôt était probablement sa mère. Il soupira une seconde fois avant de s'éloigner de la cage. Quelques semaines plus tôt, il avait trouvé des chaînes dans son passage secret. Il alla les ramasser, c'était une chaine finit aux deux extrêmités par un collier de fer. Il servait probablement à attacher plusieurs prisonniers ensembles. Il attacha l'un des colliers autour de son cou et revint vers les geôles, la chaîne trainant sur le sol derrière lui.

Il arriva devant la cage de la louve.

Va au fond. Si tu tentes quoique ce soit...

Il laissa la menace en suspens. En réalité il ne savait pas ce qu'il ferait... Il ouvrit la porte, la chaîne dans sa gueule.

Alors qu'elle laissa sa phrase en suspens. Elle entendit les pas du loup s’éloigner, bien évidement, cela ne l’étonnait pas tant que ça, elle était naïve mais un bourreau ne prendrait jamais les risques d'avoir les foudres de son maître, surtout pour une simple prisonnière qu'elle était.
Elle attrapa donc le cadavre de rat entre ses crocs. Un peu déçu de l'entendre partir et de se retrouver de nouveau dans le noir tandis qu'elle avala son "repas".
Ce n'est que quelques minutes plus tard qu'elle entendit un tintement de chaines glissant sur le sol, par réflexe, elle recula alors d'un pas ne sachant pas trop de quoi il s'agissait, grognant un peu par sécurité tandis qu'un lueur orangé de flamme sortait du fond de sa gueule, elle réentendit alors la voix rauque du loup:

Va au fond. Si tu tentes quoique ce soit...

Elle ne fut pas vraiment rassuré par le bruit de la chaîne mais elle cessa son grognement. Elle ne voulait pas se battre contre lui, tout de façon, elle en avait pas la force alors elle s’exécuta .
Anvie recula donc d'un pas pas spécialement assuré, continuant jusqu'à qu'elle sente le bout de sa queue toucher le mur de la cellule. Elle s'y plaqua alors doucement sans vraiment savoir trop quoi y penser. Est ce qu'il allait l'aider ou justement, la torturer comme il le faisait bien souvent avec les autres ?
Dans tout les cas, elle décida de rester silencieuse, n'entendant que le bruit des pas et de la chaîne alors que la porte de sa prison s'ouvrit.
Au fond d'elle un sentiment, une envie de partir en courant la titillait. Cependant, elle ne chercha pas à y céder. Bien que ce serait surement une de ses rares occasions, peut être même l'unique de s’échapper, elle en connaissait les risques. Et de ces risques, elle avait peur, une peur qui la paralysait.

Alors que la chaîne s'approcha, au point qu'elle puisse en sentir l'odeur du bourreau, ses babines se retroussèrent alors qu'une certaine chaleur se libéra de son corps.
Il la toucha avec le collier froid, un frisson lui parcourant alors l'échine tandis qu'elle serra les dents, refrénant l'envie de mordre et d'arracher comme son instinct le lui dictait.
Elle le sentit alors sortir de la cellule, tirant un peu sur la chaîne pour l'inviter à le suivre. Anvie ne s'y fit pas prier. Depuis le temps qu'elle attendait de sortir de cette cellule, même pour quelques temps.

Les deux loups passèrent alors devant de nombreuses cellules, certains regardant tantôt avec horreur et mépris la louve. Mais l’héritière de Zal n'en fit pas vraiment fit. Elle était trop faible pour se permettre de gaspiller son énergie à rabattre le clapet de se congénères malodorant. Aussi, se contenta t-elle de suivre le loup sombre, arrivant face une sortie obstrué par un rochet.
Ses oreilles tiquèrent à la mise en garde:

Ferme les yeux sinon tu seras aveuglée. Le soleil est sur l'horizon à cette heure, c'est un peu éblouissant mais si tu les ouvres progressivement, le spectacle en vaut le coup.


La louve hocha alors la tête, fermant les yeux alors que ses pattes trépignait d’excitation à l'idée de revoir le soleil. Elle entendit alors le bruit de la pierre se décallant. Un frisson d'air frais caressant ses poils, elle avança, commençant alors très doucement à ouvrir les yeux face à une lumière qui l'aveuglais. Du blanc, les teintes passèrent alors du jaune clair puis à l'oranger. Laissant face à elle quelques formes se dessiner. le vent, les odeurs, la liberté.
Alors que Anvie était face à ce spectacle, elle resta bouche bée, semblant bloquer un peu alors qu'une sensation humide coula le loup de sa joue. Face à elle était le monde qu'elle avait toujours connu. Et qui, pourtant, aujourd'hui, lui paraissait si proche et si loin à la fois

RAHAWK

La louve trépignait d'excitation derrière lui alors qu'il poussait l'énorme rocher. Elle ouvrit progressivement les yeux comme il le lui avait dit. Assis, il la regardait observer le spectacle. Elle était sale, efflanquée, et des noeuds emmêlaient sa fourrure épaisse. Mais elle avait une certaine beauté, quelque chose lui disait qu'elle n'était pas du genre à abandonner. Le genre de louve qui mourrait mais uniquement en entraînant son assassin avec elle. Il espérait ne pas être cet assassin, parce qu'il savait que dans son cas, elle ne pourrait jamais l'attirer en enfer avec elle. Une larme roula sur sa joue, il gronda.

Il pouvait endurer les hurlements de douleur, les supplications, les marmonnements de peur et les prières. Mais il ne pouvait encaisser de la faire pleurer en lui montrant ce à quoi elle n'avait plus accès. Les larmes de peine l'avaient toujours mis mal à l'aise. Quand Verd pleurait, il restait indécis un moment avant de l'insulter et de lui donner une bourrade, puis il partait, incapable de supporter les sillons humides sur ses joues.

Arrête ça.

Il imprima un coup sur la chaîne. Il détourna les yeux. Il fallait qu'elle arrête. Il savait que c'était une mauvaise idée, maintenant elle allait vouloir se laisser mourir quand il la reconduirait dans sa geôle. Il lui accordait la nuit à l'extérieur, maintenant qu'elle avait vu le coucher de soleil, ça ne changerait plus grand chose au résultat.

On reste jusqu'à l'aube. Ravale tes larmes, j'aime pas ça. Et demain t'auras pas intérêt à te laisser crever. Tout sera bientôt fini.

Oui il le sentait, Akui tomberait bientôt.

Alors qu'elle sentit ses larmes couler sans qu'elle puisse vraiment les arrêter. Anvie serra les dents. Une solitaire ça ne pleurait pas. C'était une des principes que lui avait enseigné sa mère. Une louve comme elle ne devait jamais montrer aucune faille, quand bien même elle était au fond du gouffre, quand bien même elle était seule.
Cependant pour la première fois de sa vie, Anvie eut du mal à appliquer ce principe qu'elle avait autrefois pensé si facile.
Cette fois là, ce n'était plus un jeu, plus une compétition.
Ses problèmes étaient bien réel et personne ne viendrait la sauver en renfort. Pour la première fois, elle compris alors qu'elle devrait se débrouiller seule, vraiment seule.
Et au fur et à mesure que le soleil descendait, elle compris également qu'elle ne pourrait plus se voiler la face comme elle le faisait autrefois si bien. D'une certaine manière, elle sentit la boule de feu rougeâtre fuir à l'horizon un peu de la même manière que son enfance qui venait brutalement de se terminer.

Arrête ça

Elle sentit alors la chaîne tirer sur sa nuque puis la voix rauque de son bourreau tinter.
Elle se retourna vers lui silencieusement, voyant son regard légèrement fuir.
Et tandis qu'il reprit la parole, elle redressa légèrement les oreilles.

On reste jusqu'à l'aube. Ravale tes larmes, j'aime pas ça. Et demain t'auras pas intérêt à te laisser crever. Tout sera bientôt fini.

"Tout sera bientôt fini." Ces mots résonnerent légèrement dans sa tête, c'était le genre de phrase auquel elle pourrait s'accrocher quand elle serait obligé de retourner dans les ténèbres de sa geôle, quand elle perdrait de nouveau la raison. Elle esquissa alors un léger sourire en sa direction.
Anvie ressenti une certaine reconnaissance pour le loup sombe. Pourtant elle ne l'en flatterait pas d'un remerciement, non, elle était bien trop fière pour cela. Et il était trop détestable .. Même si un peu moins méprisable... Il restait trop détestable pour qu'elle lui montre la moindre once de politesse.

je ne pleurais pas.

Elle leva alors sa pattes, essuyant le liquide de ses joues, répondant alors du même ton.

mes yeux étaient sec et ça me faisait mal. Mais tu sauras qu'une solitaire qui se respecte ça ne pleure jamais.

RAHAWK

Il la vit sourire du coin de l'oeil. Il grogna. Fallait pas qu'elle se mette à penser qu'il était gentil non plus. C'était pas parce qu'il ne voulait plus tuer quelqu'un qui ne le méritait pas qu'il était devenu gentil. Il n'avait jamais été gentil. Il avait tué un loup de son propre clan, quand bien même c'était un abruti fini. Il avait tué de nombreux loups ici, égoïstement, pour protéger un secret qui n'avait plus de sens aujourd'hui. Il n'était pas gentil. Quelqu'un de gentil ne pourrait pas endosser le rôle du bourreau.

je ne pleurais pas.

Il posa les yeux sur elle haussant un sourcil face à ce mensonge gros comme le chateau d'Akui. Surtout qu'elle leva la patte pour s'essuyer les joues avant de poursuivre.

mes yeux étaient sec et ça me faisait mal. Mais tu sauras qu'une solitaire qui se respecte ça ne pleure jamais.

Il la fixa quelques secondes avant d'éclater de rire. On aurait cru qu'une avalanche de rocher s'entrechoquaient dans la gorge du fils de Gothic. Le rire n'avait jamais été son fort, même quand il était au clan de la Terre, mais ici, il avait complètement cessé. Son rire franc s'atténua, passant à une sonorité désabusée. Ici, tous finissaient par pleurer et réclament leur mère, même les pires ordures, même les plus robustes des mercenaires. Entre ses pattes expertes dans le domaine de la douleur, toutes les carapaces finissaient écorchées et révélaient le louveteau apeuré au fond de chacun d'eux.

Personne n'est infaillible. Surtout dans les geôles.

Il reporta le regard sur l'horizon, le soleil avait disparu derrière les montagnes. Restaient les bruits de la nuit, le bruissement des rats qui vivaient parmi les tombes délabrées. Il soupira. Le clan de la Terre lui manquait. L'odeur riche de l'humus des plantes mouvantes, le goût tendre et subtil des ratons volants, le regard doux d'Ystrelle, les bagarres avec Cynthia, la patte fraîche et cristalline de Verd... Même les "entraînements" détournés avec son père lui manquaient. Il réalisait à quel point il avait été aimé et protégé, combien son enfance avait été riche. Ici tout lui semblait morne, même infliger la souffrance ne l'amusait pas. Il était en lutte constante contre son propre pouvoir, pour ne pas succomber au plaisir. Il effectuait ses séances de torture avec maestria mais sans y porter attention, il se détachait au maximum de lui même pour rendre le lien que créait son pouvoir entre lui et sa victime aussi ténu que possible.

Il n'avait guère de répits. Mais récemment certains solitaires obtenaient un ticket de sortie quand ils avaient de bonnes informations pour Akui. Malheureusement pour eux, entre la diminution des proies disponibles et les traques des adeptes, les solitaires avaient passé plus de temps à se terrer qu'à s'intéresser à la politique des clans. Rares étaient ceux qui pouvaient réellement offrir des informations qui leur auraient ouvert la voie hors des geôles de Rahawk. C'était le cas de la louve assise à ses cotés à l'instant. Elle ne sortirait jamais du château, du moins, pas tant qu'Akui resterait invaincu.

Alors qu'un rire rauque se fit entendre à sa phrase. la louve se retourna, oreilles plaqué alors qu'elle montra comme par réflexe les crocs au loup. Anvie avait toujours eut un caractère assez marqué et explosif, aussi, elle avait toujours tenu en horreur les gens qui refusaient de la prendre un minimum au sérieux.

Qu'est ce qui est aussi drôle ?

Cracha t-elle comme une vipère. la mine renfrogné tandis qu'elle planta doucement ses griffes dans
la terre molle. Cette sensation de moquerie qu'elle n'avait que trop bien connu lui hérissait le poil, faisait ressortir la lueur orangé des flammes de sa gorge.

Personne n'est infaillible. Surtout dans les geôles.

Agacé, elle cracha alors sur le coté un petit mollard, ou plutôt une plutôt une petite flamme, semblable à une braise qui s'éteignit aussitôt qu'elle toucha le sol. Anvie s'ébroua alors, cherchant à faire partir un peu de son sentiment à chaud tandis qu'elle lui répondit:

Vous pouvez parler...vous les adeptes. Si personne n'est infaillible dans les geôles. Mais à mes yeux vous êtes pour la plupart des loups minables, des loques et des fuyards devenu puissant uniquement par un pouvoir accordé par un dieu qui vous tient en laisse.

C'était bien quelque chose d'horrible ça, devenir le petit chien chien de quelqu'un ..Anvie n'avait jamais eut de pouvoir, bien qu'elle avait toujours été admirative de la chose. Mais maintenant qu'elle connaissait Akui, elle était pas prête d'en vouloir un.
Il suffisait de voir Guerre pour ça. Cette vioque se prenait pour une princesse alors qu'au yeux de la jeune insolente, elle était plus proche d'un cadavre puant, tenu par la puissance d'une grosse bestiole.
c'était insupportable de courber l'échine face à une retraité sortit d'un asile.

Reportant alors son regard vers le soleil couchant, elle essaya de s'apaisait à minima. Après tout, bien que cette idée l’embêtait, c'était ce Famine qui décidait, et si elle l’agaçait trop, elle pouvait en risquer gros.

Ouai..enfin..après ce que je dis s'applique pas forcement sur tout les points..

rattrapa t-elle à contrecœur bien qu'elle n'en pensait pas moins. Elle n'avait pas envie de retourner dans les geôles. pas tout de suite..

RAHAWK

Elle cracha un petit mollard enflammé, énervée. Il la regarda un instant, elle n'oserait rien contre lui.

Vous pouvez parler...vous les adeptes. Si personne n'est infaillible dans les geôles. Mais à mes yeux vous êtes pour la plupart des loups minables, des loques et des fuyards devenu puissant uniquement par un pouvoir accordé par un dieu qui vous tient en laisse.

Il dévoila ses crocs, elle oubliait un peu vite à qui elle devait ces instants de liberté. Elle n'avait aucune idée du risque qu'il prenait pour lui et pour ses frères et soeurs en lui offrant cette nuit hors de sa geôle. Il était d'accord sur le fond pour certains adeptes. Mais lui n'en faisait pas partie, il était déjà puissant avant. Il l'était moins aujourd'hui, esclave des sensations que lui donnaient son pouvoir. Mais il luttait et jusqu'à présent il n'avait pas succombé. Réalisant qu'il pourrait très mal réagir à ses propos, elle détourna le regard.

Ouai..enfin..après ce que je dis s'applique pas forcement sur tout les points..

Rahawk n'était pas dupe, mais il n'avait pas envie de rentrer tout de suite. La lune avait remplacé le soleil dans le ciel et les étoiles s'étaient mises à briller. Elle pouvait bien cracher tout le venin qu'elle voulait, à l'aube elle serait enfermée dans les geôles et sa vie serait de nouveau rythmée par les hurlements de douleurs.

Parait que t'es la fille du taré du Feu, Zal. Les préjugés des gens tu devrais savoir ce que c'est non? Pourtant tu te permets de parler sans savoir. Ouais beaucoup de loups ici sont des tarés que je préfèrerai voir mort... Et un jour je les tuerai. Mais je suis bien placé pour savoir que c'est pas le cas de tous.

Il reporta son attention sur la lune. Elle avait toujours été l'astre des loups, celui qui les apaise, celui qui les guide. Cette nuit là, elle appelait à la liberté, mais Rahawk ne pouvait la suivre, pas plus que les autres nuits.

Semblant un peu plus enervé par les paroles de la louve. Anvie fuya volontairement le regard du loup sombre, préférant continuer de regarder la lune. Tout de façon, elle n'avait pas envie de défier Famine, c'était un combat perdu d'avance, elle le savait... et ces minutes de libertés étaient également bien trop précieuses pour les gaspiller ainsi.

Parait que t'es la fille du taré du Feu, Zal. Les préjugés des gens tu devrais savoir ce que c'est non? Pourtant tu te permets de parler sans savoir. Ouais beaucoup de loups ici sont des tarés que je préfèrerai voir mort... Et un jour je les tuerai. Mais je suis bien placé pour savoir que c'est pas le cas de tous.

Les oreilles de la louve se planquant alors un peu sur sa nuque, sa queue tapotant un peu le sol, légèrement agacé alors qu'elle entendit le nom de son paternel. Un grimace se dessina sur son visage. Et pourtant, contrairement à son habitude, anvie ne lui coupa pas la parole, attendant sagement qu'il termine pour répliquer

"ouai.. Je sais ce que c'est les préjugés. J'ai pas eut d'enfance à cause de mon abrutis de géniteur.. A vrai dire, il ne passait même pas un jour sans que ma mère doivent retourner ciel et terre pour sauver les merdeux que nous etions..Il y avait ce taré qu'est devenu mort, les prédateurs et les autres.. "

Poussant un petit soupir en fermant les yeux, elle marqua un court arrêt avant de reprendre d'une voix un peu plus froide, plus calme bien que douleureuse

" Mais maintenant ça n'a pas vraiment d'importance. Cette louve est morte. Tu l'as tué. "

Semblant alors phaser un peu en regardant la lune. Anvie secoua finalement la tête. Ce n'était pas le moment pour se reperdre à ses pensées. Elle aurait tout le temps qu'elle voudra pour ça quand elle serait de nouveau de retour dans ces maudits cachots

"Peut être que tu as raison dans le fond, mais c'est comme ça. C'est plus fort que moi, j' en veux et j'en voudrait toujours aux adeptes.."

Plantant alors ses griffes dans la terre molle, sentant doucement sa rage remonter, elle ajouta

"tu peux même pas savoir à quel point c'est frustrant.. Entendre Mort rigoler chaque jours.. et surtout cette catin de Guerre se la péter alors qu'ils etaient tout deux des solitaires minables ! Rah ! Je ne sais même pas qui tu es mais j'espère que tu as une bonne raison de faire ce que tu fait ! "

Enervé, elle envoya alors d'un coup de patte valser plus loin le bout de terre qu'elle venait d'arracher. Serrant un peu les dent, frustré de revoir la simple image de ces deux loups dans sa tête. Saloperie d' Akui.

RAHAWK

La louve était agacée qu'il mentionne son ascendance. Malheureusement pour elle, il ne pouvait l'ignorer. Tous les prisonniers crachaient sur elle. Il savait à quel point cela pouvait être désagréable. Il avait toujours eu mauvaise réputation au clan de la Terre, il ne pouvait que la comprendre.

ouai.. Je sais ce que c'est les préjugés. J'ai pas eut d'enfance à cause de mon abrutis de géniteur.. A vrai dire, il ne passait même pas un jour sans que ma mère doivent retourner ciel et terre pour sauver les merdeux que nous etions..Il y avait ce taré qu'est devenu mort, les prédateurs et les autres.. Mais maintenant ça n'a pas vraiment d'importance. Cette louve est morte. Tu l'as tué.

Il s'agita, mal à l'aise, alors qu'elle se tu pour fixer la lune. Il savait très bien de quelle louve elle parlait. Elles se ressemblaient trop pour qu'il ne puisse pas voir leur lien en de parenté. Il n'avait pas voulu la mort de sa mère, comme il n'avait voulu la mort d'aucune de ses victimes. Il faisait tout pour que les souffrances qu'il infligeait n'entraîne pas la mort. Mais certains n'avaient simplement plus la volonté de survivre. Il ne s'excusa pas. Ça ne ramènerait pas la grise et de toute façon ce n'était pas son genre.

Peut être que tu as raison dans le fond, mais c'est comme ça. C'est plus fort que moi, j' en veux et j'en voudrait toujours aux adeptes.. tu peux même pas savoir à quel point c'est frustrant.. Entendre Mort rigoler chaque jours.. et surtout cette catin de Guerre se la péter alors qu'ils etaient tout deux des solitaires minables ! Rah ! Je ne sais même pas qui tu es mais j'espère que tu as une bonne raison de faire ce que tu fait !

Rahawk se mit à rire, un rire amer. Il ne pouvais pas savoir hein? Lui qui devait supporter de croiser le regard torve d'Ades quand il lui amenait de nouvelles victimes, qui voyait ces louves qui avaient été violées et martyrisées avant même qu'on les enferme dans les geôles. Lui qui rêvait de planter ses crocs dans la gorge de Médée et de voir son regard fou s'éteindre lentement, fixé sur lui. De bonnes raisons de faire ce qu'il faisait? Peut-être était-ce une question de point de vue.

Ma raison est bonne de mon point de vue, mais je suis persuadé que tous les adeptes te diraient que leur choix est motivé par une excellente raison. Tout dépend du point de vue... Je comprends tes sentiments vis à vis d'eux, pourquoi crois-tu que je ne sors presque jamais? où toujours à des horaires décalés. Moins je les vois, mieux je me porte.

Il se gratta la nuque. Les tiques, ces saloperies finiraient par avoir sa peau!

Alors que son poil avait gonflé du à l'agacement, ne pouvant empêcher sa queue de tapoter nerveusement le sol. La louve n'ajouta toutefois rien, toujours assez concentré sur la lune, ne voulant pas transmettre une impression de provocation au travers de sa gestuelle.
Ses oreilles se tournèrent cependant à la voix rauque du cendré, à sa réponse:

Ma raison est bonne de mon point de vue, mais je suis persuadé que tous les adeptes te diraient que leur choix est motivé par une excellente raison. Tout dépend du point de vue... Je comprends tes sentiments vis à vis d'eux, pourquoi crois-tu que je ne sors presque jamais? où toujours à des horaires décalés. Moins je les vois, mieux je me porte.

Une bonne raison hein ? Comme elle continuait de le penser, pour elle, la plupart avait comme seule raison une envie de devenir un peu moins minable que ce qu'il était de base. Ou une simple envie de violence pure, comme c'était certainement le cas d'Ades.
Cependant, elle devenait avouer que le cendré avait le mérite de l'intriguer. Ainsi, même les adeptes ne pouvaient pas s'encadrer entre eux ? C'était bon à savoir. Après tout, peut être qu'avec un peu de chance ils finiraient par s’entretuer.
Se retournant, elle le regarda se gratter alors à cause des tiques. Heureusement pour elle, elle ne possédait pas trop ce fléau malgré son hygiène déplorable. Il fallait dire que son sang brulant n'était certainement pas du gout de ces satanés bestioles.
Se couchant alors en sphinx, la jeune louve poussa alors un long soupir, reprenant doucement un peu de son calme alors qu'elle ne daigna lui accorder un leger regard.

Au moins, on sera d'accord sur un point.

laissant alors passer un léger silence, les oreilles tel des pivots, attentif au moindre son son. elle cligna des yeux, toujours un peu intrigué par ce qu'il avait dit...ou peut être que c'était simplement pour discuter. Chose dont elle avait cruellement manqué

Et toi Famine ? C'est quoi exactement ta raison ?

RAHAWK

La fourrure de la louve retrouva sa position normale, elle essayait de se calmer. Rahawk n'avait de toute façon pas envie de rentrer, ni même de la remettre à sa place. Bientôt elle serait de nouveau dans sa cellule et la valse des tortures reprendrait. Elle se coucha, ponctuant son geste d'un profond soupir. Il soupira à son tour. Il était fatigué de lutter. Il ne savait pas combien de temps encore il pourrait tenir. Il sentait la douleur de ses victimes dans les geôles, même ici. Son pouvoir se tendait vers elle, lui donnant l'impression que tout son corps faisait pression pour infliger encore plus de souffrance. Un frisson fit hérisser le poil de son dos. Il secoua la tête. Il fallait qu'il résiste. Qu'il résiste le jour, la nuit, en permanence. Il était bloqué au plus près de ce qui pourrait finalement le faire basculer dans le camp des cinglés.

Au moins, on sera d'accord sur un point.
Et toi Famine ? C'est quoi exactement ta raison ?

Elle avait fait une pause entre ses deux phrases. Pour réfléchir peut-être. A sa deuxième question, il posa sur elle un regard mauvais. Mais il se calma aussitôt, après tout, elle était sa prisonnière, et quand bien même elle pourrait survivre elle ne pourrait jamais passer les plantes mouvantes. Médée avait brulé la moitié de la forêt Talaiala, il avait toutes les raisons de se méfier d'elle, elle pourrait très bien détruire le seul rempart inviolable du clan. Il garda le silence un long moment. Peut-être finirait-elle par croire qu'il ne voulait pas répondre. Il pensa à sa Merdeuse. Verd devait avoir bien changé depuis son départ. Cynthia l'avait sûrement remplacé pour la protéger des abrutis. Et puis, il y avait le deuxième portée maintenant... Il se demandait à quoi ils pouvaient bien ressembler.

C'était moi ou ma soeur. Le choix n'a pas été difficile, si mon pouvoir risque de me perdre, je peux y résister, pas elle.

Ce n'était qu'une fraction de la vérité, mais le fond était là. Il protégeais sa famille en endurant le travail qu'on lui demandait.

A sa question, Famine ne répondit pas tout de suite. La louve ne réagit pas forcement.. soit il avait rejoins Akui pour une raison qu'il lui était douloureuse. Soit il n'avait aucune raison précise et dans ce cas, il s'agissait juste d'un futur taré voulant se voiler la face.
Mais cela n'avait au final pas beaucoup d'importance pour Anvie, elle qui était coincé dans ses sales pattes. Elle savait très bien que dès le lendemain les tortures reprendrait. Mais au moins la discutions avait tendance à garder ses sens éveillés, lui permettant de ne pas plonger dans les âpres de la folie à son tour, alors elle discuta.

C'était moi ou ma soeur. Le choix n'a pas été difficile, si mon pouvoir risque de me perdre, je peux y résister, pas elle.


Son oreille tiquant, elle ne se retourna toutefois pas vers le cendré, lâchant un simple "Je vois.." entre ses crocs.
Ses paroles qui évoquait une soeur la renvoya malgré elle à ses propres frères...Elle espérait qu'ils allaient bien et qu'il avait pu s'enfuir de ce merdier.
Tout de façon, elle ne les avait pas vu dans les cellules alors il n'y avait que deux solutions: soit ils étaient mort, soit ils étaient plus sur les terres solitaires..
Toutefois c'est un leger sourire d'ironie qui se dessina sur les babines de la louve, repondant ainsi au cendré

Les pouvoir, voilà un bien beau cadeau que vous à offert Akui. Personellement je suis bien contente de ne pas en avoir eu.

Elle marqua un arret

Pour mon père, c'est certainement la puissance du sien qui l'a rendu si fou et dangereux.. Sans ça, c'était juste un minable solitaire. Un peu comme Medée

Dans ses paroles, elle ne montra aucune once de respect envers son paternel. Anvie avait beau ne l'avoir jamais connu. Elle savait pertinemment qu'ils ne se serait pas aimés.
A vrai dire, elle avait même une fois provoqué la colère de Jeff sur ce point. Lorsqu'elle avait su, elle avait déterrés les ossement d'Avalone et les avait repartis aux quatre coins de EL.
C'était un bon souvenir malgré la rouste que lui avait mit le faucheur.

RAHAWK

La louve ne lacha qu'un simple "je vois" entre ses crocs. Pas convaincue par son argument visiblement. Mais après tout, pourquoi cela devrait-il lui importer? Cette louve serait probablement morte dans quelques temps. Comme la plupart des loups piégés dans les geôles. Mais il ne parlait à personne, à part aux deux gamines d'Imryu. La conversation avec un adulte qui n'avait pas la chiasse en lui parlant lui manquait.

Les pouvoir, voilà un bien beau cadeau que vous à offert Akui. Personellement je suis bien contente de ne pas en avoir eu. Pour mon père, c'est certainement la puissance du sien qui l'a rendu si fou et dangereux.. Sans ça, c'était juste un minable solitaire. Un peu comme Medée

Il quitta la lune des yeux pour regarder la grise. Son père, Zal le fou. Rahawk ne le savait que parce que les prisonniers du feu et certains solitaires avaient eu envie d'étriper la louve autant qu'ils avaient envie qu'il meure subitement sous leurs crocs. C'était pour ça qu'il l'avait isolée. Il ne voulait pas que les prisonniers s'entretuent. Gothic aussi avait longtemps été haïs par beaucoup de monde, il avait encore, comme ses rejetons, une mauvaise réputation dans le camp, même s'il était accepté aujourd'hui. Pour les pouvoirs, avec le recul qu'il avait aujourd'hui, il trouvait qu'elle avait partiellement raison. Certains types de pouvoirs pouvaient être une malédiction, les pouvoirs trop puissants, incontrôlables, ou de type ténèbre. Mais il y avait des pouvoirs bénéfiques.

Certains ont le pouvoir de soigner, de créer, certains pouvoirs sont beaux. Il y a une louve, dans mon clan d'origine, qui pouvait fabriquer du tissu et des peluches en touchant des objets. Les louveteaux adoraient ça.

Il se rappela de cette fois où, avec Cynthia, il étaient aller la trouver. Cette idiote s'était changée elle même temporairement en peluche à pouic. Ils avaient longuement et brutalement joué avec la pauvre louve-peluche. Il lacha un petit ricanement à ce souvenir d'un temps heureux.

Tandis qu'elle vu le loup lever la tête vers la lune, semblant un peu pensif.Un léger rictus apparu rapidement sur les babines d'Anvie. Elle le savait, elle avait raison et cela, même Famine ne pouvait le contredire. Les pouvoirs étaient une malédiction.
Il fallut alors quelques secondes pour que le loup sombre reprenne la parole:

Certains ont le pouvoir de soigner, de créer, certains pouvoirs sont beaux. Il y a une louve, dans mon clan d'origine, qui pouvait fabriquer du tissu et des peluches en touchant des objets. Les louveteaux adoraient ça.

Son oreille tiquant à ce qu'il venait de dire. Anvie regarda ses pattes abîmés et son poil sale. Se léchant la truffe avant de répondre.

Moi je les ai jamais vu ces loups là...Alors ça ne change pas grand chose

Un rictus ironique deforma alors son expression tandis qu'elle ajouta en replantant ses griffes dans la terre meule.

C'est triste mais tout les loups se souviennent plus aisément des tyrans et des bourreaux que
de leurs bienfaiteurs.

Reportant alors son regard sur la lune, elle marqua une courte pause avant de reprendre.

Même moi. Le visage d'Akui est comme gravé dans ma retine, tandis que celui de ma mère tend à s’effacer un peu plus à chaque jour que je passe dans vos cachots poisseux..

La nuit était maintenant bien avancé. La pleine lune, immense sphère d'argent dans le ciel était maintenant à son apogée. éclairant la plaine d'une belle lumière blanche qui, aux yeux d'Anvie qui passait la plupart de son temps entre des murs sombres, paraissait aussi puissante que le soleil.

RAHAWK

La fille de Zal baissa les yeux sur son poil sale et abîmé, passant une langue un peu sèche sur sa truffe craquelée. Rahawk soupira, tant qu'à lui offrir une soirée hors de sa geôle, il pouvait bien l'emmener jusqu'au ruisseau pour qu'elle puisse se laver un peu et boire longuement. Si on le voyait, il pourrait argumenter qu'il expérimentait une nouvelle forme de torture psychologique. Il allait se lever quand elle repris la parole.

Moi je les ai jamais vu ces loups là...Alors ça ne change pas grand chose

Rahawk hocha la tête, les clans les gardaient jalousement. La beauté était rare en ce monde, et surtout elle ne protégeait pas. Ils préféraient exhiber leurs brutes, ceux aux pouvoirs les plus puissants, leur arme atomique, pour dissuader les autres de tenter quoique ce soit contre eux. Et ils protégeaient ceux aux pouvoirs magnifiques dans l'écrin des campements.

C'est triste mais tout les loups se souviennent plus aisément des tyrans et des bourreaux que de leurs bienfaiteurs. Même moi. Le visage d'Akui est comme gravé dans ma retine, tandis que celui de ma mère tend à s’effacer un peu plus à chaque jour que je passe dans vos cachots poisseux..


Elle regardait la lune. Elle était pleine et haute dans le ciel, ils avaient encore quelques heures devant eux. Le bourreau se leva. Elle n'avait pas tort, la haine était plus forte que l'amour. Et pourtant, pourtant, Rahawk avait un espoir, Verd, Verd et Cynthia étaient vivantes, quelque part, probablement toujours au clan de la Terre, et il y avait les six autres. Six petites vies qu'il ne connaissait pas mais qu'il voulait protéger.

Viens, j'vais t'emmener te laver, tu te sentiras un peu mieux après.

Il tira légèrement sur la chaîne et pris la direction du ruisseau. Ils traversèrent les tombes, bien silencieuses depuis qu'Akui en avait chassé les âmes, coupèrent à travers un petit bras de forêt et tombèrent sur une petite clairière au milieu de laquelle se faisait entendre le glouglou rassurant de l'eau douce. Il se pencha pour boire, invitant la louve à aire de même. Il la regarda pénétrer dans l'eau, légèrement troublé, puis reporta son attention sur la lune. S'il leur restait quelques heures, le temps passait vite et il devait s'assurer qu'ils rentraient avant l'aube.

Dans l'eau, la crasse formait un petit nuage autour de la fille de Zal. Le coeur du fils de Gothic se serra un peu à cette vision. Il savait pour qui il faisait tout ça. A une époque ça l'aurait peut-être fait rire, aujourd'hui, il n'éprouvait que du dégoût pour lui même.

La haine est plus forte que l'amour.

Il avait murmuré, peut-être ne l'avait-elle pas entendu. De toute façon, il avait plus parlé pour lui que pour elle. Par quoi était-il motivé? La haine des adeptes? L'amour qu'il avait pour Verd et Cynthia? Lui même ne savait plus vraiment...

Sentant le loup tirer un peu sur sa chaîne. L'oreille de Anvie tiqua, manquant de montrer les crocs alors qu'elle pensa que le cendré voulait le ramener dans les cachots. Elle se calma toutefois lorsqu'il repris la parole, se relâchant la truffe.

Viens, j'vais t'emmener te laver, tu te sentiras un peu mieux après.

Clignant des yeux, un peu étonnée de son choix, elle n'allait pour autant pas le contester. Elle même le voyait, son poil était poisseux et elle sentait mauvais. Elle sentit son collier la tirer une nouvelle fois tandis qu'elle se releva. Suivant doucement le cendré, elle ne lui dit tout d’abord rien, l'observant un peu dubitative. Se demandant si il s'agissait d'une ruse pour la torturer plus loin.
Son poil s'assagit toutefois en même temps que la pression de ses muscles tandis qu'elle vu bel et bien un ruisseau.
Clignant des yeux, restant interdit quelques secondes. Elle hésita avant de rentrer dans l'eau, regardant du coin de l'oeil Famine. Pas mal attentive à ses gestes. Elle le vu murmurer très bas:

La haine est plus forte que l'amour.

Frottant ses pattes entres elles, essayant d'enlever de la crasse accumulé. Sentant avec soulagement cette dernière se décoller de ses poil. Elle poussa un petit soupir avant de répondre. Un léger sourire sur les babines:

Si je survis à tout ça. Je peux te promettre que ma haine sera assez forte pour dévore tout les tyrans de ces terres

Elle lui sourit d'un air légèrement malicieux, très légèrement mauvais, un petit soupçon de défit dans sa voix malgré elle.

Même toi

Retournant à sa toilette, elle ajoute toutefois d'un air légèrement plus détaché et détendu.

Mais pas encore pour le moment..

Avec son emprisonnement, elle avait perdu de sa superbe. Si elle en sortait, elle devrait suivre un entrainement d'autant plus strict si elle voulait retrouver ses forces.

RAHAWK

Le géant aux crocs de sabre gardait les yeux sur la lune alors qu'il entendait l'eau clapoter autour de la louve qui se lavait. Il ne comprenait pourquoi la voir le troublait autant. Il avait déjà cottoyé des louves, pourquoi la voir se débarrasser de sa crasse lui faisait-il cet effet bizarre? Elle soupira de bien être. Il roula les yeux au ciel, à croire qu'elle le faisait exprès en plus!

Si je survis à tout ça. Je peux te promettre que ma haine sera assez forte pour dévore tout les tyrans de ces terres

Il baissa la tête pour la regarder. Elle avait un sourire mi malicieux mi mauvais sur le visage. Le bain lui avait visiblement fait plus de bien qu'il ne le pensait, elle ne ressemblait plus à la chose maussade qu'il avait sorti de sa cellule quelques heures plus tôt.

Même toi. Mais pas encore pour le moment..

Il se mit à rire, donnant l'impression d'un éboulement dans une montagne. Effectivement si elle tentait quoique ce soit contre lui, aussi troublante soit-elle, en l'état actuel de ses forces, il la briserait avant qu'elle n'ai pu le mordre. Mais il se redressa pour relever le défi.

Je pari pour voir ça, j'vais essayer de te garder en vie le plus longtemps possible. A celui qui éliminera le plus de Tyrans jusqu'à notre prochaine rencontre quand tu seras libre.

Il lui tendit la patte pour sceller leur accord. Malheureusement, il était maintenant temps de rentrer. Cette soirée lui avait probablement fait autant de bien qu'à elle, mais il se devait de retourner à la réalité. Il tira légèrement sur la chaîne.

Faut rentrer maintenant.

Il reprit la direction des geôles. Mais il avait un objectif maintenant, une petite compétition post Akui, ils n'avaient plus tout deux à patienter que leur heure vienne. Le fils de Gothic souriait légèrement. En avançant, il se rappela que les autres loups des geôles avaient tout autant envie de l'étriper elle que lui.

Y'en a sûrement qui vont croire que tu m'as donné des infos pour avoir ce privilège de sortir. Et je vais pas me gêner pour l'utiliser. Je préfère que tu saches à quoi t'attendre.

Il repoussa le bloc de pierre qui barrait l'entrée de son passage. Puis il la reconduisit jusqu'à sa cage. Il lui retira délicatement la chaîne et ferma la porte. Les autres loups s'ennervaient derrière leurs barreau. Il beugla un "LA FERME" tonitruant avant d'aller s'étendre sur sa paillasse.

Apparemment pas vexé par ses paroles, Famine rigola à sa mise au defit. D'une certaine manière Anvie devait passer pour une folle aux yeux de la plupart, provoquer un loup bien plus imposant qu'elle, c'était de la folie.
Mais rien n'était réellement capable d'effrayer la fille du tyran, il suffisait de la côtoyer pour se rendre compte de sa hargne à tout epreuve.
Doucement, elle redressa les oreilles alors qu'il lui tendis sa patte:

Je pari pour voir ça, j'vais essayer de te garder en vie le plus longtemps possible. A celui qui éliminera le plus de Tyrans jusqu'à notre prochaine rencontre quand tu seras libre.

Un sourire un peu mesquin sur les babines, digne de la Anvie d'antant, elle poussa sa patte amicalement, l'air de dire: "je ne vais pas te le promettre car c'est moi qui gagnerait". Toutefois, elle le sentit bien rapidement tirer une nouvelle fois sur sa chaîne.

Faut rentrer maintenant.

Soufflant par ses narine, pas vraiment contente de cette idée. Elle accepta toutefois de la suivre. Son instinct lui aurait dicté de lui sauter dessus, de le mordre et de le brûler en espérant trouver un échappatoire mais elle savait cela vain. Famine avait de la force à revendre.
Et alors qu'ils arrivèrent en face de ce fameux manoir qu'elle détestait tant, il ajouta.

Y'en a sûrement qui vont croire que tu m'as donné des infos pour avoir ce privilège de sortir. Et je vais pas me gêner pour l'utiliser. Je préfère que tu saches à quoi t'attendre.

Tiquant d'une oreille, elle haussa les épaules

Ils me détestent déjà tous sans me connaitre. Qu'est ce que tu veux que ça change pour moi

Tout doucement, elle réentendit alors les loups hurler et se jeter sur leurs barreaux alors qu'elle sentait l'odeur de l’extérieur. Sa truffe se froissa également à l'odeur acre de sa propre cellule.
Et bien que Anvie n'avait jamais aimé les claniques, ni voulu croire en eux. Elle espérait pour une fois qu'ils fasse quelque chose, et vite.
Famine la reconduisit alors à sa cache, cette dernière permettant de sourire d'un air mauvais tandis qu'elle lui repondit dans un murmure.

Merci pour la "loge" beau cendré

Ses paroles laissaient ressentir de l'ironie. Bien que dans le fond. Elle lui était reconnaissante de l'avoir laissé sortir, au moins pour nuit..