Lothair

Tisser sa toile

Le château était en effeversence depuis que j'y avais mis les pattes après avoir juré ma fidélité à Akui. J'avais dore et déjà eu l'occasion de tester le nouveau pouvoir dont il m'avait fait dont. Je le trouvais fabuleux et il me correspondait tellement bien. J'avais été relativement déçu lorsque le Dieu n'avait pas oublié de faire mention qu'il était absolument interdit à ses fidèles de se faires du mal les uns les autres. Néanmoins, je n'avais rien montré de ma déception et m'étais contenté d'hocher la tête en baissant les yeux, les oreilles et la queue en une attitude de soumission qui ne m'étais pas familière. Je ne m'étais jamais soumis, et je ne pensais pas un jour devoir le faire. Mais Akui était puissant, et il m'avait fait l'incroyable honneur de m'accepter parmis ses fidèles alors qu'il aurait pu simplement me tuer...

J'étais en route pour les portes du château, dans le but de me trouver une victime, à l'extérieur, puisque j'avais l'interdiction formelle de m'en prendre aux occupants du château. Néanmoins, j'avais appris qu'il y avait des cachots, avec des prisonniers, torturables à souhait, ou presque... Il faudrait que je m'y rende une fois, mais pas sans demander d'abord la permission à mon Seigneur. Devoir me soumettre et faire preuve d'obédiance me débectait, mais il était puissant, et je n'étais pas stupide au point de le défier ouvertement ! J'avais hâte de pouvoir enfin tester mon pouvoir, pour le moment, je n'avais eu qu'un bref résumé du Seigneur Akui. Ce qu'il m'en avait annoncé me séduisait franchement, mais rien ne valait mieux que la mise en pratique pour apprécier réellement quelque chose.

Il n'y avait que peu de temps que j'avais intégrer le château, et c'est sans grande surprise qu'au lieu trouver la sortie, je débouchais sur un couloir désert. Et vu les odeurs qui y régnait, ce n'était pas uniquement ce matin qu'il était abandonner. Les rares odeurs lupines que l'on pouvait identifier étaient anciennes et faible. Hormis une, bien fraîche. Un mâle à en croire mon flair. J'hésitais entre rebrousser chemin pour essayer une autre voie afin de trouver rapidement la sortie, ou aller voir ce fidèle... Il faudrait que j'apprenne à les connaître, même si les conversations futiles et le bavardage annodin n'était clairement pas ma tasse de thé, je devais pouvoir les reconnaître, afin de ne pas me faire descendre par le Dieu parce que j'aurais touché à l'un de ses precieux fidèles... J'optais donc pour la seconde solution, même si celle-ci me mettrait très certainement d'humeur absolument abominables...

Je continuais donc mon avancée dans ce couloir abandonné, à l'odeur de refermé, de moisissures et d'ancienneté. Après quelques minutes supplémentaires de marche, j'apperçus enfin le propriétaire de cette odeur fraîche et lupine. Son odeur annonçait clairement que c'était un mâle, pourtant, à cette distance, il avait plutôt l'air d'être une femelle. De plus, il me semblait qu'il lui manquait une patte avannt... Pfff, pathétique ! Néanmoins, je continuais mon avancée. Au pire, je pourrais peut-être m'amuser un peu finalement. Certes, je n'avais pas le droit de lui faire le moindre mal physique, mais le Seigneur de ce château n'avait rien précisé quand aux violences psychologiques... Ce petit loup ne faisait pas la moitié de ma taille, ni la moitié de ma carrure, et ne parlons même pas du poids plume qu'il devait être. Je bandais mes muscles et continuais mon avancée. A présent, il devait clairement avoir remarquée mon arrivée, ne serait-ce que par mon odeur...





Je sens que j'allais m'amuser plus que ce que je ne l'avais prévu, en fin de compte...

Lothair

Tisser sa toile

La journée se projetait de bonne augure finalement. A peine m'avait-il remarqué que la chiffe-molle se sentait déjà diminuer encore. Il s'était retourner pour me faire face, mais en me voyant, il se tourna légèrement pour me montrer le profil de son visage, partiellement caché par sa tignasse noire de geai. Il s'assit, comme pour montrer qu'il ne fuirait pas, mais honnêtement, j'en doutais. Peut-être n'était-ce qu'un geste pour se convaincre lui même. En tout cas, pour ma part, sa gestuelle ne faisait que confirmer ce que je savais déjà, ce loup n'était qu'une mauviette et je me demandais vraiment ce qu'il faisait parmi les puissants adeptes du Seigneur Akui. C'était difficile de se faire encore plus petit qu'il ne l'était déjà, pourtant, lorsque j'ouvris la gueule pour lui offrir mon discours de bienvenue, il se mit presque à trembler. Lorsqu'il me répondit, sa voix monta dans les aigus et s'il n'avait pas été aussi pitoyable, et que j'avais eu le droit de lui faire du mal, je l'aurais probablement déjà réduit charpie pour la honte qu'il était à la gente masculine lupine :



Non mais laissez-moi rire ! Ce gringalet était capable de travailler... J'en venais même à douter de sa capacité à faire quoi que ce soit. Même marcher, il ne pouvait le faire correctement, estropié qu'il était. Un rire mauvais, grave et sinistre monta dans ma gorge et je le libérais volontiers avant de me rapprocher de l'infirme pour me mettre à tourner lentement autour de lui, comme un prédateur devant sa proie :



Petit à petit, j'avais restreint le périmètre des cercles que je décrivais lentement autour de lui.



Je m'arrêtais derrière lui et vint faire claquer mes mâchoires près de son oreilles. Puis je le contournais et vint me placer devant lui, très près, le dominant de toute ma hauteur, alors que son museau se trouvait au niveau de mon poitrail. Ce loup ne méritait pas de vivre, dommage que je n'ai pas le droit de décider de son sort... Mais néanmoins, ma journée semblait prendre une tournure inatendue qui me plaisait de plus en plus. Je m'étais trouvé une petite merde à insulter et torturer un peu lorsque je m’ennuierai trop dans ce château...

Lothair

Tisser sa toile

Cette petite lopette avait un temps soit peu de jugeote. Il puait la peur à pleine truffe, malgré tout, il ne bougeait pas, et ne tenta pas de fuir. Il avait au moins un semblant d'intelligence, car fuir aurait attiser mon instinct de chasseur et je l'aurais probablement déchiqueter rapidement... Que j'aimais cette odeur de terreur qui émanait de la petite chifmolle que j'avais sous mon joug.

Lorsque mes mâchoires claquèrent juste derrière ses oreilles, le petit loup infirme sursauta, comme je m'y attendait et tomba légèrement en avant. C'était encore mieux que ce que j'avais espéré. Je laissais franchir un rire rauque de ma gorge. Il recula d'un petit pas, il baissa la tête et chuchota :



Mon rire cessa immédiatement. Ce petit avait des burnes dîtes-donc ?! Grand bien m'en aurait prit de les lui briser lentement mais sûrement, pour faire taire en lui tout once de courage ou de rébellion, mais malheureusement, il avait raison. Je n'avais pas le droit de toucher cette petite merde, sinon le Seigneur me le ferait chèrement payer, je n'en doutais pas. Finalement, un sourire carnassier s'afficha sur mon visage et je répondis d'une voix caverneuse :



Je me retournais sans attendre la suite, et ma queue lui fouetta le visage alors que je m'en allais. J'avais faim, et je ne pouvais pas me faire un repas de cette lopette, c'est bien dommage. Il me faudrait trouver un repas ailleurs qu'au sein des adeptes. J'envisageai de quitter le château pour me trouver une victime à torturer, puis dévorer...