Etirement des pattes avant, étirements des pattes avant, mouvement des queues pour s’assurer que tout fonctionne. Maintenant on se redresse pour être un peu plus grand, du moins au maximum parce que bon hein… Akila lança un regard à sa silhouette avant de prendre la pause. Petit, mais fin et élégant pour le moment, tout vas bien. Il n’avait pas envie de ressembler à un sac à patates sur pattes qui se traîne, ça serait une véritable honte, et pas seulement pour lui. Il pensait aussi à l’honneur familiale, déjà qu’il n’était pas aussi grand que papa et maman, et qu’il semblait ridicule à côté de ses frères et sœurs… Un soupir lui échappa alors qu’il se mettait en marche pour partir en quête d’aventure et de découverte. Maman étant dans le campement avec une autre femelle en train d’échanger sur il ne savait quel sujet d’adulte, il fallait sortir sans se faire repérer pour aller chercher un peu d’adrénaline. Dommage que Nils se soit fait la malle sans l’avoir réveillé…

Il alla se chercher un petit truc à manger, commençant par se remplir la panse avant de filer en douce en dehors du campement. Suivant la trace des gardes qui repartaient à leur poste, il se faufila en dessous d’un buisson et remercia sa petite taille qui lui permit de se faufiler dans un trou. Il attendit que les chasseurs passent, son odeur ici n’étant pas extraordinaire vu qu’il est à la bordure du campement. Une fois qu’ils furent assez éloignés il sorti du trou et fila à l’anglaise dans une direction aléatoire. L’important pour lui étant alors de découvrir de nouvelles choses, de se défouler et de s’amuser. Il suivit d’abord un moment la trace des chasseurs, essayant de mettre en pratique ce que sa mère lui avait un peu apprit sur le pistage. Mais il se perdit plus rapidement qu’il ne le pensa et s’arrêta au milieu de la forêt avant de se gratter nerveusement derrière l’oreille.

Bravo Akila, et maintenant tu fais comment gros malin ? se demanda-t-il en secouant la tête après s’être furieusement gratté. Un tique qu’il avait prit quand il était mal à l’aise ou dérangé par une situation. Il roule des yeux avant d’entendre du bruit et de voir un écureuil, du moins un animal qui y ressemblait. Il se lécha les babines, s’il revenait avec une proie à son jeune âge maman serait sans doute super fière de lui… Il commença alors à suivre la petite bête, dans le sable pas de souci. Mais dès qu’il commença à y avoir un peu de pelouse et de branche l’animal le repéra et prit la fuite. Il lui couru après sans hésité, ne faisant pas attention à son souffle court ou aux douleurs qu’il aurait dans les pattes après un tel effort. Lorsqu’il s’arrêta soudain en freinant furieusement pour ne pas tomber dans l’eau. Il vit cependant l’animal plonger, a c’était donc un castor… tricheur…

Il observa l’eau, posa ses fesses sur le rocher humide, et détailla le paysage. Un paysage agréable et humide don les éclaboussures d’eaux eurent vite fait de lui rafraîchir le poil. Il secoua d’ailleurs se pelisse brune et grise avant de voir la cascade. Au début il la trouva magnifique, mais petite à petit il haussa un sourcil avant de comprendre que oui, elle coulait dans le mauvais sens. Il tourna la tête, la tourna encore pour essayer de mettre sa tête dans l’autre sens et de voir la cascade. Il pensa alors à se coucher sur le dos, sauf que quand il tenta de le faire il n’y avait plus de rocher et il tomba directement dans la rivière. Il en ressorti la tête à toute vitesse en crachant et toussant l’eau qu’il avait avalé avant de constater avec crainte que le courant l’emporter. Plaquant ses oreilles contre son crâne il tenta de rejoindre le rocher, mais il n’avait pas assez de forces et s’épuisa plus vite qu’il n’avança.

Laissant alors le courant l’emporter où il voulait, il se retrouva éjecté sur un bord de rivière. Il remonta alors lentement en secouant son pelage détrempé avant d’humer l’air. Tiens, voilà une odeur connue. Un sourire étira ses babines et il chercha la source de l’odeur du regard, trouva rapidement sa sœur en train de faire il ne savait quoi. Il la rejoignit à pas feutré, se plaçant prêt d’elle, elle ne semblait pas l’avoir remarqué. Il approcha alors son museau de son oreille.



Normalement elle ne l’avait pas entendu et devrait être surprise d’entendre sa voix aussi prêt. Il espérait avoir réussit son coup. Ellana était l’une de ses sœurs de sa génération. Il s’entendait plutôt bien avec elle. Disons qu’il la charriait beaucoup, et qu’elle l’enquiquinait tout autant. Mais il n’y avait pas de haine entre eux, juste des jeux et des taquineries ou des défis.

Ellana avait eut la réaction que j’avais espéré obtenir. Elle avait sursauté de frayeur en me lançant un regard noir et en lâchant un grondement significatif. Je m’étais redresser en lui souriant et en arquant les queues dans mon dos, heureux d’avoir croisé ma sœur qui était aussi trempé que moi. Elle avait sans doute dû faire la même expérience rafraichissante que moi. Quoi que je ne poserais pas la question afin de ne pas avoir de problème d’égo et d’orgueil avec elle.

Ma sœur prit alors rapidement partie pour un jeu de bagarre. Elle me sauta littéralement dessus et songeait une seconde que finalement je n’étais peut être pas le plus brutale. Il y avait de quoi faire un concours entre ma grande sœur et moi. Enfin, grande sœur, c’était beaucoup l’estimer, parce qu’elle était seulement née quelques minutes avant moi. Mais comme j’étais le dernier né et le plus petit au niveau de la taille, j’étais souvent considéré comme le cadet. M’écrasant de tout son poids elle me machouilla l’oreille avant de me dire que j’étais un minus.

C’est nul comme insulte, bien sur que je suis petit c’est pas une découverte. Et puis c’est bien d’être petit, maman à dit que ce qui était petit était mignon. Donc je suis mignon. Je lançais un regard de trois quart à ma sœur en relevant la tête comme je le pouvais.

« Waah quel sens aigue de l’observation chère sœur »

Mon ton moqueur et taquin était plus vicieux quand je jouais avec elle qu’autre chose. J’avais finis par comprendre que les mots pouvaient être aussi redoutables que les coups. Ainsi je prenais grand soin d’aiguisé ma langue aussi bien que je m’occupais de mes griffes. Ecrasée par mon aînée, ce n’était pas l’envie de lui renvoyer son attaque qui me manquait, mais bien la possibilité de le faire. Je poussais alors un soupir.

« Ella, tu sais que si tu restes écrasée sur moi je peux pas t’attaquer non plus ? Parce que sans vouloir te vexer, tu pèse ton poids…. »

Ma sœur avait de bonne base pour immobilisé une proie, il fallait que je prenne exemple. Mais finalement une autre idée me traversa l’esprit. J’avais sur le dos une arme que personne d’autre n’avait. La lame de métal accroché à ma peau qui faisait une croix était belle et bien tranchante. Quand on se mettait à plat comme ma sœur on ne risquait rien mais… Je bougeais légèrement les pattes arrières pour que mon dos glisse sur le côté, comme si je voulais m’extirpé de sous ma sœur. Effleura sa chaire du métal aiguisé de mon dos pour qu’elle relâche la force qu’elle exerce sur moi. Ce qui ne manqua pas, sans doute un instinct naturel du corps face à une gêne. Je me faufilais vivement hors de ses pattes avant de lui sauter au visage en me dressant sur mes pattes arrière pour la pousser et tenter au moins de la faire tanguer à défaut de la faire tomber.

« Tu veux te battre avoue, petite teigne »

Lui lançais-je sur un ton aussi vicieux et moqueur que le premier. Petite teigne l’énervait souvent. D’abord elle n’était pas petite, et ensuite ma sœur n’avait rien d’une teigne. Mais comme elle aimait à me faire sortir de mes gonds pour se battre, j’appréciais dans faire de même. Je reculais en me mettant en position de combat roulant mes épaules sous mon pelage, prêt à riposter au prochain coup de ma sœur.

Je savais bien que je n’étais pas doué pour jouer, non en fait je n’étais même pas fait pour vivre en communauté. La preuve même en jouant j’arrivais à blesser les autres. Et là j’avais fais mal à ma sœur. En entendant son AiE, je baissais les oreilles et reculais, glissant mes queues entre mes pattes, honteux et triste. Elle m’envoya boulé et je la compris très bien. Qui aurait eut envie de jouer ou même de passer du temps avec une brute telle que moi ? Elle me tourna le dos et se mit à sangloté en disant qu’on ne pouvait pas jouer avec moi.

Je le savais bien, j’étais trop nul pour jouer. Je ne savais pas être doux, enfin, j’essayais, mais c’était affreusement difficile pour moi. Je regardais le dos de ma sœur qui tressauté sous ses sanglots avant de m’aplatir au sol, avançant doucement vers elle dans une position de soumission. Je m’arrêtais quand mon regard pu se posé sur sa mienne triste et son museau humidifié par les larmes et la peine. Mes oreilles basses, j’avais la mine aussi triste que la sienne.

« Pardonne-moi Ellana… Je voulais pas te faire mal. Je suis vraiment désolé… »

Je m’en voulais tellement. Comment pouvais-je me faire pardonner ? Je pouvais peut être lui proposer d’essayer d’attraper une proie avec moi pour se changer les idées ? Ou essayer de lui faire un petit calin ? Sans qu’elle ne touche mon dos bien sur… Je ne savais pas trop, mais je ne voulais pas qu’elle reste triste par ma faute. Qu’elle me pardonne ou non n’avait pas vraiment d’importance en sois. Je voulais juste la revoir toute joyeuse et souriante, ça lui va tellement bien après tout.

« Qu’est ce que je peux faire pour te rendre le sourire Ella ? »

Tout mon corps, et même ma voix, prouvaient combien je m’en voulais. J’étais pris de remords d’avoir fais mal à ma sœur. Jamais je n’aurais eus envie de la blesser, que ce soit elle ou un membre de ma famille. Les miens étaient beaucoup trop précieux à mes yeux. Je ne voulais pas les faire souffrir. Les oreilles basses je regardais ma sœur, attendant sa réponse, espérant pouvoir faire quelque chose pour m’excuser.