Akala était sorti de la tanière de Neyisa, il fallait qu’il lui ramène à manger, à elle et à ses petits. Elle ne pouvait pas encore aller en chasse en leur compagnie, ils étaient beaucoup trop jeunes, et elle trop fatiguée. Il avait une idée de repas décent pour la petite famille, mais il n’avait pas pu mettre la patte sur cette proie. Les oreilles à l’horizontal il s’arrêta une fois qu’il remarqua qu’il était un peu perdu dans ce territoire. Il ne se souvenait pas y être allé plus jeune. Et ça lui faisait toujours très bizarre d’être de nouveau sur les terres d’Elemenloups.

Il était encore un peu perdu, mais restait toujours loin du territoire de l’Air, soupçonnant sa mère d’avoir fait tuer son petit frère. Il redoutait que celle-ci ne le voit et ne décide de le faire tuer lui aussi. Elle détestait tous ces enfants et le mâle à l’immense chevelure bleutée se méfiait énormément de cette louve. Il secoua la tête de droite à gauche avant de balayer le territoire du regard. Les oreilles à l’horizontal, il leva le museau et huma l’air ambiant à la recherche d’une proie digne de nourrir la petite famille dont il s’occupait en ce moment.

Neyisa avait besoin de lui, et ses louveteaux aussi. Akala se faisait un devoir de s’en occuper, elle l’avait accueillit à son retour sur les terres de son enfance. Et pour lui être ici était terriblement compliqué, il se cachait de tout, du clan de l’air, mais en plus il devait faire gaffe aux solitaires et aux autres claniques. Un soupir long et las lui échappa avant qu’il ne se mette à se gratter nerveusement le flanc droit, des poils s’arrachant et laissant place à une peau saturer de plaies. Il lança un regard à sa chair avant de se gratter à coup de crocs jusqu’au sang.

Encore aujourd’hui Akala se privera de nourriture, il avait l’habitude de toute façon, mais son corps le réclamait et il se maltraitait à coup de crocs dans son propre corps. Une fois qu’il eut finit de se maltraité il étira ses pattes avant et se remit en marche, l’odeur d’un buffet parfait lui avait titiller le museau. Son regard se baladant sur ce terrain aussi étranger que connu, il avait parfois des souvenirs d’enfances qui lui revenait et plaquer de plus en plus ses oreilles sur son crâne en se rappelant de son père, et de son petit frère. Reymsa était mort… Et leur frère ? Il n’avait pas retrouvé son corps, mais il n’avait pas de preuve pour autant et ça le rendait fou d’inquiétude et de colère.

Trouvant finalement sa proie il se faufila dans les ombres et releva les babines avant de bondir, attrapant sans mal l’espèce de castor blessé. Il le tua d’un coup de dents bien placé avant de se redresser et de commencer à rentrer en se demandant si la mère allait être satisfaite de ce repas. Mais alors qu’il revenait sur ses pas il sentit une odeur lupine chargée en souffre et en cendre. Il en releva les babines tant l’odeur était forte et agressante. Déposant alors sa proie dans un coin bien cachée où il irait la rechercher après, il se dirigea dans la direction de l’odeur qu’il avait capté alors que le brouillard se levait lentement sur le territoire des Marais. En apercevant une massive silhouette dragonienne il plaqua ses oreilles sur son crâne et recula d’un pas. Il était beaucoup trop petit et largement pas assez rapide pour se défendre contre cela.


Oui il n’aura cas en trouver une autre, il aura le temps s’il reste en vie. Mais il n’en était pas convaincu. La créature en face de lui sembler briller dans les ombres et son odeur trop chargée lui brûlait le museau. Il avait peur d’entrer en conflit avec cet individu et de ne pas y survivre. En plus pour un loup aussi fin et léger que lui, ce battre contre un mastodonte pareil sur un terrain aussi dangereux était comparable à du suicide. Il n’était ni lâche ni couard, il préférait simplement la prudence et la survie, à la bêtise et à la mort. Alors pourvu que l’individu en face soit d’humeur magnanime et le laisser filer en prenant sa proie comme compensation.

Le loup en face de lui se retourna, sa carrure et ses ailes impressionnèrent Akala qui se rappela vaguement de son bourreau et manqua de montrer les crocs par pur instinct de protection. Il laissa cependant l’individu venir, celui-ci ne montrant aucun signe d’hostilité le mâle le laissa venir en gardant cependant les muscles tendus et les oreilles en arrière. Il était prêt à fuir ou a encaisser en cas d’attaque. Peut être même qu’il riposterait. Mais le loup en face de lui sembla plus troublé et touché par sa présence qu’autre chose. Cela lui fit hausser un sourcil avant qu’il n’entende les paroles du dragon et ne lâche alors un violent grondement de colère et de haine.

Alors comme ça cet imbécile ce disait être le compagnon de son frère mais n’avais pas été foutu de le protéger comme il faut ? Si Akala avait été capable d’avoir l’avantage face à lui il lui aurait sans doute sauté dessus pour l’attaquer et le faire regretter d’avoir laissé son frère mourir ainsi. Mais en le détaillant du regard le loup sombre vit bien vite les marques de peines et de fatigue sur l’individu et se détendit alors doucement, faisant partir sa colère à grand coup de balais et de compassion pour le mâle en face de lui.


Akala avait faillit lui dire qu’il n’avait pas été digne d’un compagnon pour son frère en vu de ce qu’il lui était arrivé mais il s’abstint en poussant un soupir et en redressant les oreilles. Les agitant finalement il observa le mâle avant de se rappeler que celui-ci connaissait son nom. Sa queue fit un ou deux mouvements agacés dans son dos avant qu’il ne fixe le mâle en face de lui. Il n’aimait pas tellement qu’on en sache sur lui avant qu’il ne parle, mais bon ça devait être son frère qui avait parlé de lui à son compagnon, ce qui était logique dans un sens.


Akala ne comptait pas vraiment faire connaissance avec ce faible individu qui avait laissé mourir son frère. Sauf s’il découvrait finalement qu’il en valait la peine. Mais pour le moment ce n’était pas le cas. Cependant le mâle était utile pour atteindre la meute de son petit frère qu’il tenait à intégrer et à aider pour le bien de l’âme de son cadet.

Figé dans une position svelte et élégante Akala observait le mâle en face de lui, l’analysant alors que le dragon en faisait de même. Sa queue se mouvait lentement dans son dos et ses oreilles s’agitèrent alors qu’il eut un mouvement. Le noir et baie était capable de passer outre bien des choses. Il était sensible, touché par la mort de son frère, il ne pouvait définitivement pas blâmer son compagnon de celle-ci. Après tout le loup qui lui faisait face semblait souffrir tout autant et se martyriser l’âme sans l’aide de qui que ce soit. Il le vit s’approcher, aussitôt le sombre recula en dévoilant les crocs.

Akala n’aimait pas que les loups soient trop prêts de lui. Il n’avait pas le goût du sang, mais il avait les gênes des loups vifs et violents qui aimaient se battre. Il observa le loup se coucher en face de lui comme une faible créature détruite et meurtri. Il en dévoila les crocs de colères. En plus ce loup était présomptueux et avait l’arrogance de croire qu’il savait ce qu’il pensait juste en le regardant. Akala l’écouta jusqu’au bout avant de baiser la tête vers le museau du mâle et de claquer violemment ses crocs à quelques centimètres de lui.



Il se redressa, sa voix avait été aussi froide que cinglante, il n’avait pour ainsi dire pas du tout apprécier que le loup pense connaître ses pensées. Il le contourna avec calme avant de s’asseoir dans son dos et de fermer les yeux.


Il se releva et tourna la tête de trois quart vers le mâle qu’il trouvait pathétique et déplorable. Son esprit lui ordonnant alors de s’en occupé, de l’aider à retrouver la forme pour qu’il se sorte de cette douleur du deuil. Il était habitué à la mort, il était même habitué à tuer ses sentiments. Arrow avait été un mentor des plus excellents à ce sujet, après tout les seules choses qu’aiment le loup noir et argent c’était son fils. Le reste… le reste n’était que poussière et absurdité ridicule qu’il malmenait.

Il secoua la queue nerveusement à ce souvenir. Heureusement que le vampire était arrivé pour le sortir de ce dédale d’ombre et de douleur dans lequel le sombre l’avait plongé. Il se releva et rejoignit le rosé, s’arrêtant à côté de lui il baissa son museau vers lui et souffla dans le pelage de son cou avec une certaine douceur.


Akala ne cherchait pas la vengeance et ne la chercherait jamais. Ce n’était pas ce qu’il avait apprit. Il conservait bien des secrets dans son cœur, mais il ne les dirait jamais. Quand le vent souffla dans son pelage il leva la tête vers le ciel à travers la cime des grands arbres. Dans sa mémoire résonnait encore la voix de son petit frère et son regard brillant de vie. Comme il aurait aimé le revoir une dernière fois en vie. Mais si il avait été aimé alors il avait sans doute était heureux aussi.

Même s'il n'appréciait pas vraiment Pleione pour le moment, il se promettait de l'aider à surmonter cette épreuve et à avancer dans la vie. Car c'est ce qu'aurait voulu son frère. il le savait, c'était une évidence. Son frère avait l'âme du monstre sans coeur, mais il avait apprit à aimer et à protéger bien avant lui. Alors Akala savait que son frère aurait voulu le bien de Pleione, peut importe ce qu'en aurait dit les autres, si Pleione avait été son amant, alors Reymsa aurait mit le bonheur du loup avant le sien et les autres. Akala se devait donc d'aider le mâle à retrouver la goût de la vie pour autre chose que la vengeance.



Il dressa les oreilles en se souvenant de sa question première. Après tout il était venu jusqu'ici pour intégrer le clan de son frère. Il ne savait juste pas duquel il s'agissait, en se doutant bien sur qu'il ne serait pas rester chez les airs. Sa queue fit un mouvement lent dans son dos, espérant que le dragon accepterait et ne lui en voudrais pas de changer de sujet de manière aussi... brutale.