Un peu de silence…

Quelque part, elle ne parvenait plus à se sentir elle-même. Elle avait la sensation d’être une autre, de ne plus faire la différence entre le bien et le mal. Et si sa conscience morale la quittait parfois, c’était une louve bien sombre qui prenait sa place pour tout détruire sur son passage. La femelle qui en vieillissant avait vu le noir de son poil devenir gris et le brun devenir beige alors que le bleu électrique l’était d’avantage, était ravis d’avoir récupérer quelques affaires familiale. Mais cela ne changeait rien à son état moral. Les annonces de son fils, le souvenir violent d’Ades, tout cela n’aidait pas la femelle. A la frontière du territoire, elle hésitait à repartir, ne se doutant pas que si elle quittait les terres elle croiserait Quoltzec et mettrait ainsi définitivement un terme à son innocence. Secouant la tête, la femelle laissa tomber ses fesses dans les herbes hautes, son regard parcourant les champs et les morceaux de forêts luxuriantes. En fond de paysage elle apercevait le château. Elle n’avait pas envie de s’y diriger, ni même de s’envoler pour traverser le désert. Alors elle ferma les yeux et se laissa mollement tomber sur le côté avant de chercher le sommeil.

Et elle sembla le trouver car c’est le bruit d’un battement d’ailes réguliers qui la sortie de son sommeil. Soulevant les paupières elle fut agressée par la lumière vive du levé du jour qui était en train de l’éblouir. Elle se souvenait être arrivée là en fin de journée, mais elle ne se souvenait pas vraiment s’être endormie. Surtout aussi longtemps…. Mais bon, restant au sol elle refermant les yeux et tendit le cou dans l’herbe humide par le matin. Il n’avait pas encore beaucoup neigé par ici, mais Rohemween avait un pelage d’ours bien garnis et surtout bien étanche. Alors les grosses nuits froides ne la dérangeait pas. Se redressant lentement après avoir apprécié de réveiller ses songes, elle se coucha en sphinx et mastiqua dans le vide avant de balayer l’endroit du regard, c’était un loup de l’air qui arrivait. Elle reconnaissait l’odeur d’un membre de son clan. Elle espérait simplement que l’individu ne soit pas à sa recherche sous demande d’Hydromos. Parce qu’elle avait encore envie de profiter de sa solitude pour réfléchir à tout ce qu’il se passait.

Mais quand elle aperçu une silhouette grise aux ailes blanchies comme les siennes, la femelle comprit de qui il s’agissait. C’était Néphélée qui débarquait en faisant de jolies acrobaties aériennes. Un sourire éclaira ses babines. A l’ombre d’un grand arbre presque sous un buisson, Rohemween doutait que la petite louve l’ai aperçu. Elle appréciait la femelle, c’était une petite louve élevée par le clan car son vieux père la leur avait laissé. Et bien que le mâle soit encore en vie et prenne régulièrement de ses nouvelles, Rohemween doutait que la jeune louve soit très proche de l’individu. Les deux femelles par contre étaient particulièrement proche. Rohemween ayant éduqué Milenko qui était un peu plus vieux que Néphélée avait aussi prit soin de la femelle et l’avait souvent prise avec Milenko pour s’en occuper un peu. La petite louve était une des rares à ne pas détester son fils, et si Milenko avait été jaloux de Néphélée alors que Rohemween lui montrait moins d’affection et passait moins de temps avec elle, le mâle c’était bien gardé de le faire comprendre. En voyant la petite louve voler la bêta se souvint quand elle lui avait apprit à s’envoler, ça avait aboutit à des scènes tellement amusantes ou ridicules que la louve ne pu s’empêcher de sourire à cette pensée.

Sortant alors des ombres elle leva la tête vers le jeune femelle et se dressa sur ses pattes arrières, ouvrant ses ailles. Elle appuya sur ses pattes arrières et d’un mouvement aussi délicat qu’élégant s’envola vers la louve.


Rohemween était détendu en présence de la petite messagère. Hydromos ne passait jamais par elle pour lui dire quelque chose, alors la grande louve savait que la plus jeune n’était pas là pour elle, ce qui la rassurait grandement. Allant se poser sur rocher à en dessous de Néphélée, la louve lui avait laissé une place au cas où elle désirerait s’installer à ses côtés.

.

Un peu de silence…

La femelle couchée sur le rocher avait repliée très calmement ses grandes ailes blanchies et marquées par des traces plus grisées. Habituée à la présence douce et tactile de Néphélée, la femelle ne la repoussa pas quand celle-ci se plaça contre elle en une forme de calin. Elle était totalement habituée à tout cela, surtout au surnom qu’elle lui donnait alors qu’elle ne supportait pas qu’on lui fasse remarquer sa vieillesse. Mais avec Néphélée la louve grisée qu’il était inutile de se battre pour obtenir un respect sur l’âge qu’elle n’aura jamais. Elle savait que dans tout les cas de la part de la petite femelle cela n’était assurément pas dis pour être méchante mais bien parce que Néphélée était ainsi et pas autrement. La louve ferma les yeux avant d’entendre ses paroles sur son père et de pousser un long soupir las et aussi désolé pour la femelle.


Je connaissais bien Heroes, il n’avait jamais rien eus de mauvais, il avait toujours été très doux avec sa compagne et ses enfants. Mais ce que Néphélée ne savait sans doute pas fut que sa mère avait emporté un louveteau loin d’eux parce qu’il ne ressemblait pas à un loup de l’air… L’autre, Néphélée, avait été élevée avant que la louve ne meurt, et Heroes n’avait jamais pu l’assumer seul. Mais il ne l’avait pas rejeter et était toujours fier quand il entendait le récit des aventures de sa fille chérie. Quelque part, je me demandais régulièrement comment il était possible pour un loup d’abandonner ses enfants ou de ne pas les éduquer soit même. Jamais je n’aurais pu confier Milenko à quelqu’un d’autre, je n’aurais jamais eus confiance en un autre individu. Fermant les paupières et posant la tête entre mes pattes j’entendis les questions de la louve et rouvris lentement les yeux.

Ne voyait-elle pas que je portais désormais une longue guêtre verdit et une casquette de l’armée ? N’avait-elle pas constaté ma longue absence ? Ou alors était-elle elle aussi absente si bien qu’elle n’avait rien vue ? Je soufflais avant de lui donner un petit coup de museau. D’un mouvement de tête je fis voler la casquette de ma mère et l’attrapais dans mes crocs avant de la mettre sur la tête de la loupiote et de constater que ça lui allait très bien.


J’espérais que Néphélée garderait son caractère doux et joyeux, qu’elle conserverait la vie qui règne en elle. Qu’elle garderait sa douceur extrême et ne deviendrait jamais comme moi. Je ne voulais pas qu’elle finisse avec une conscience dégénérescente s’enfonçant gravement dans une folie noire et malsaine qui blessera sans doute un jour ceux que j’aime. Je voulais qu’elle soit heureuse, toujours forte et courageuse, que son sourire et sa joie attestent de sa force mentale. Qu’elle ne s’écroule pas et qu’elle ne se laisse jamais écraser par un autre.

Je détachais mon regard d’elle et le déposais sur le ciel bleuté qui me renvoyait une sensation de douceur et de chaleur. Un ciel si bleu et si pur qu’il en était détestable. Ma famille n’était plus… D’elle il ne reste que moi et quelques vieux souvenirs lointains… Seraient-ils morts si je n’étais pas partie ? Mon frère lui serait encore en vie… Oh Reich, comme je te regrette. La joie et la bonne humeur de la petite louve me fait penser à toi et à personne d’autre… Une larme solitaire roula sur ma joue. La pensée de mon frère, son sourire vif et doux. Son instinct protecteur et son côté collant. Tout cela me manquait… Je glissais un regard vers Néphélée… Monstre pourquoi lui ressembles-tu autant ? Avec la casquette que je lui ai mise sur le museau elle lui ressemble encore plus…

.

Un peu de silence…

Couché prêt de la femelle, je sentais la présence fantômatique de mon frère. Oui je le voyais encore souvent, quand il le voulait et que j’étais en forme ou joyeuse. Mais depuis que l’ombre s’était installée sur ma conscience il se faisait rare et me manquait, son rire, sa voix… Tout cela me paraissait de plus en plus lointain et de plus en plus floue dans ma mémoire. Ecoutant Néphélée un soupir me prit, me retenant de m’énerver contre elle. Elle avait un père en vie et n’en profitais pas ! Moi je ferais n’importe quoi pour revoir Obscur juste une fois, pour entendre sa voix me conseiller et me soulager, et pour voir son regard doux me protéger. Père me manquait, et je regrettais souvent d’avoir quitté les miens. Je ne l’avais pas vu mourir, mais on âme en était tout aussi meurtrie. Je soufflais longuement en coulant mon regard vers elle.



Je soufflais longuement, je n’avais pas voulu de l’affection de ma mère pendant des années, je n’avais pas eus de regrets en la quittant. Je n’avais jamais été proche de Leaders. Pourtant je lui avais arraché son fils bien aimé avant de le laisser mourir. Je ne m’étais même pas excusée, pourtant, quand mon frère m’avait apprit qu’elle s’éteignait j’étais partie sans réfléchir. Je n’avais prévenu personne, j’avais volé nuit et jour, m’évanouissant presque pour arriver avant qu’elle ne parte. Elle avait été heureuse de me voir, comme si j’étais un miracle. Je ne me souvenais pas qu’elle m’ait regardé avec autant d’amour et de joie un jour dans mon enfance. Cela m’avait touché… J’étais restée prêt d’elle. Elle m’avait alors dit qu’elle ne m’en voulait pas d’être partie, ni d’avoir emmené mon frère avec moi, que toute les mères savent qu’un jour leur enfants doivent partir… Elle s’était excusé de ne m’avoir jamais montré autant d’affection qu’a mon frère quand j’étais enfant. Elle m’avait dit tant de choses douces. Elle m’avait avoué que mon père avait espéré mon retour jusqu’à son dernier souffle. Mon cher père que j’aimais tant, peut importe que la folie soit en lui, il avait toujours été bon avec nous… Il était capable de détruire un monde juste pour nous. Je l’adorais… Quand mère s’était éteinte j’avais pleuré, je ne savais pas que je l’aimais à ce point, j’avais été détruite par son départ. J’étais seule, il n’y avait plus personne pour moi… Je m’étais alors souvenue, pourquoi n’étions nous pas avec le clan… Pourquoi mère ne me montrais que peu d’affection… pourquoi père m’aimait autant… pourquoi j’étais si méchante avec Reich alors que je tenais autant à lui…Pourquoi je l’avais laissé mourir et m’étais en parti nourrit de son corps….

Je ne faisais plus attention à Néphélée à mes côtés. Mais quand sa voix perça mon esprit je tournais la tête vers elle et pointait les oreilles en sa direction. Mes yeux s’écarquillèrent de surprises et je ne sentis pas les larmes montées à mes yeux. Elle venait de me toucher en plein cœur. Si ce qu’elle disait était vrai, alors elle avait eut le même comportement que mon père à mon départ… Seul personne que j’avais aussitôt regrettée.



Mes oreilles glissèrent en arrière et mon regard se baissa sous les mots de mon frère, ils étaient lointain et fantomatique. Et lui je ne le voyais pas. Je donnais un coup de langue à Néphélée, puis un autre, et encore un suivant, puis un de plus, et un autre encore avant de me mettre à remuer ma queue. Elle m’avait fait de la peine car je m’en voulais de la faire souffrir ainsi, mais elle m’avait touché aussi.


Mon voyage m’avait complètement retournée, mais je crois que Néphélée me retournait encore plus. Ma colère contre ceux qui avait tué mon frère, ma haine contre ceux qui avait abattu mon père pour sa folie…. Ma haine envers Akui qui était en train de me prendre mon fils… Trop de malveillance était en train de grandir en moi, tout ça parce que j’avais compris trop tard, à quel point la vie pouvait être noire. Mais Néphélée était douce, elle était gentille, et elle était pure. Autant que moi par le passée, et je voulais la protéger, préserver sa douceur et sa pureté neigeuse.

Quand elle me lécha et m’affirma que j’étais forte j’eus la sensation de ne pas l’être assez. Je ne luttais pas contre mes sautes d’humeur ni contre ma peine. Je ne faisais rien contre mes envies profondément sombres depuis que je me souvenais de l’accident de mon frère… Ce loup l’avait torturé, il l’avait laissé revenir vers la tanière pour m’abattre aussi, mais mon frère était allé ailleurs… je l’avais entendu hurler, j’étais partie à tire d’aile le chercher… Mais lorsque je l’ai découvert et il était en train de s’éteindre, en pleurant de joie parce que le mâle ne m’avait pas trouvé… Ce monstre, nous étions si jeune, et ils nous avaient détruit…



Je lui repris la casquette et me la remis convenablement. Me replongeant dans mes pensées, je n’avais pas pris conscience que je pleurais vraiment. J’en avais trop sur le cœur, tant de colère, tant de haine, tant de peine, tant de détresse…. Il fallait que je vois Quoltzec, pour lui demander ce que lui ferait, puisque lui avait du fuir sa famille à cause de leur bêtise. Il fallait que je vois Hydromos, j’avais besoin de son soutiens… S’ils me tournaient le dos eux aussi, alors moi je n’étais plus rien. La louvette remarqua ma peine, enfin louvette… Dans son esprit seulement car elle était grande et belle désormais, et le serait d’avantage en grandissant. Elle s’excusa et je vis rapidement qu’elle était mal à l’aise et inquiète pour moi. Mes oreilles se mirent à l’horizontal et je baissais les regard avant de me frotter le museau et les yeux du bout de la patte.


Je ne voulais pas qu’elle s’inquiète pour moi, ça n’était pas nécessaire. Je n’étais pas du genre pleurnicharde. Je n’avais même pas pleuré pour la mort de mon frère. J’avais regretté sa mort et son absence c’était faite sentir. Mais comment aurais-je pu pleurer un loup qui me collat aux basques en tant qu’esprit ? Il me soutenait toujours, du moins, quand j’allais bien, mais là j’étais assombrit et il s’effaçait…Des fois je me disais que c’était moi qui le retenais, et que j’étais égoïste car je devais le laisser reposer en paix, mais s’il ne partait pas, ça ne veut pas dire que lui aussi veut être prêt de moi ? Je ne savais pas trop, je n’avais jamais su, et je ne voulais pas savoir pour ne pas me noyer d’avantage…

.

Néphélée écoute les conseils de la grande femelle et ces oreilles s'abaissent doucement a mesure quelle parle. Elle sait dans son fort intérieur que la grise a raison. Elle devrait en profité maintenant.. Surtout qu'il n'est pas toujours present. Il pourrait bien finir par disparaitre d'une coup et ne plus jamais réapparaitre. Alors là elle serait dévastée de ne lui avoir rappeler assez souvent a quel point son cher papa est et restera a jamais son idole. Malgré la distance qui les sépare et le fait qu'il ne soit quasiment jamais présent elle l'aime de tout son coeur comme s'il avait toujours été là. Car au fond même loin il fini par oui faire comprendre qu'il est là et qu'il l'aime. Rohem la faisait alors tellement réfléchir quelle fini par en perdre le fil et fixer un point dans le vide.

Elle se réveille finalement et observe la femelle qui tout a coup se met a .. Pleurer. Pas seulement une petite larme mais bien quelques-unes les unes après les autres. Elle n'avait pas l'air de pleurer mais les larmes coulaient. Voir sa chère Roro triste était si rare quelle ne savait pas comment réagir et comment le prendre au fond. La bêta la surprend alors en lui léchant le crâne et puis.. Encore et encore. Un vrai tsunami d'affection venant de la vieille femelle. La petite grise elle reste surprise et bloque légèrement au début avant de finalement rendre cet élan d'amour a sa petite maman adoptive.

S'en suivis des excuses alors que la grise regarde Rohemween avec de gros yeux. Pas besoin de s'excuser! Elle avait des choses a faire et ça la petite le savait fort bien. Alors elle secoue la tête vivement et regarde la bêta d'un air assez sérieux.

— Ne t'en fait pas. Tu me manques quand tu pars longtemps mais je sais que tu le dois..

Elle ne voulait pas que Rohem s'en fasse de la sorte pour elle. Elle était une grande fille après tout non? Elle était capable de vivre sans sa petite maman mais.. Quand elle partait trop longtemps ça devenait un peu plus dure et alors elle espérait la revoir et trouver où elle était disparu. Alors que le sujet devenait de plus en plus sombre la petite grise tente de chasser cette pensée sordide de son esprit. La bêta était vieille certes elle avait encore de l'énergie et de la santé donc non elle n'allait pas la laisser! Elle verra même Neph devenir maman... Ce qui risque d'ailleurs de prendre du temps. Mais Rohem ne partira pas avant. Elle est faite forte ça elle en est convaincu.

— Je sais! Et même tu auras le temps de devenir grand-mère. Tu ne pars pas avant!

La petite messagère ricane un peu de ce qu'elle vient de dire à la grande louve ailée. Comme si elle avait pouvoir sur ça.. Aucunement mais ça lui fait du bien de se dire qu'elle a encore Rohem dans sa vie pour au moins 2-3 ans. Le temps que sa vie à elle prenne une quelconque forme du moins... Car en ce moment elle ne vit rien de bien spécial. Elle reste la petite méssagere de l'air qui est également la petite boule d'énergie du clan et qui va embêter tout le monde... Rien de plus. En même temps cela lui convient encore donc pourquoi changer ?

Alors qu'elle était un peu dans ses songes la bêta lui avoue avoir perdu sa mère et que c'est là la raison de son départ. La petite reste alors muette un moment et son sourire retrouvé disparaît à nouveau. C'était donc ça... Elle venait de perdre quelqu'un de cher. Elle soupire alors mais se dit qu'il vaudrait mieux tenter de changer les idées de la vieille louve. Parler de mort et de sujet si triste n'aidait sûrement pas à la cause! Alors la joie légendaire de la petite refait surface et elle saute du Rocher dans un élan un peu trop brusque. Elle se retourne et observe la femelle avec un grand sourire.

— Tu veux bien venir voler avec moi? Comme au tout début tu te souviens? Qu'on que maintenant l'élève dépasse le maître mais...

Une petite grimace s'en suit et la grise déploie ces grandes ailes. Elle a toujours aimé voler avec Rohem. Après tout c'est elle qui lui a apprit. Et jeune, la petite avait pour activité favorite les balades aérienne avec la bêta. Étant jeune elle lui grimpait même sur le dos parfois mais maintenant elles peuvent voler côte à côte, rigoler ensemble... À vrai dire elle veut revivre ça au moins une fois avant que sa petite maman chérie n'abandonne ces activités qu'elle faisait anciennement avec elle. Elle veut profiter... D'elle et de son temps libre. Et en même temps peut-être qu'elle pensera à autre chose l'espace de quelques instants?

Un peu de silence…

Rohemween restait sur son rocher, prêt de la louve, un peu triste et proscrite dans sa position de peine. Elle n’avait pas tellement envie de parler de ses soucis et elle écoutait Néphélée d’une oreille distraite, ne retenant plus vraiment ce qu’elle disait, et ne l’analysant plus non plus. Elle en avait juste marre, elle voulait se rouler en boule quelque par et ne plus bouger. Rester dans un petit coin chaud et à l’abris des regards où on finirait pas l’oublier. Néphélée ne pouvait pas imaginer ce qu’était d’être bêta. C’était une pression écrasante, c’était fatiguant, ça donnait des maux de ventre et ça créait un stress don elle ne se débarrassé absolument jamais. Même Hydromos n’arrivait pas à l’en débarrasser, quand c’était trop lourd c’était trop lourd et puis point barre. Elle souffla longuement, cherchant à se reprendre, elle ne comptait rester ici très longtemps, elle avait encore tellement de choses à faire et si peu envie de remplir son devoir. Puis elle entendit la question de la petite et secoua vigoureusement la tête, sortant de ses rêveries sauvages lointaine. Elle regarda le ciel puis Néphélée, elle secoua ses ailes et se releva en donnant un coup de museau à la femelle.


Elle s’envola d’un seul grand coup d’ailes et attendit la louve un peu plus haut en lui tirant la langue. Elle ne comptait pas se faire détronner par mademoiselle la messagère ! Et puis ce petit jeu l’empêche au moins de penser aux choses fortement désagréables qui lui sont revenues en mémoire sans qu’elle n’y prenne garde. Elle ne voulait plus y penser, jamais, c’était trop insupportable, et puis la peine ça ne sert à rien. Ce n’est pas un sentiment doux et joyeux, ça ne lui correspond pas. Elle est gentille, douce, aimante, joyeuse et enfantine. Pas triste et sérieuse voyons ! Elle s’envola plus loin en riant quand Néphélée tenta de la rattraper. Finalement aller voler avec la jeune louve grise était la meilleure idée du moment. Ça lui ferait du bien à elle, mais aussi à la jeune femelle avec qui elle partagera ce moment dans les airs, là où tout est libre, vague et imprécis, et où rien ne l’atteint vraiment.

.