- RP Effectué au camp du clan de l'eau -

La visite du Dieu des éléments au camp de l'eau avait boulversé la vie quotidienne. La tension restait palpable. Pyrrha avait fait au mieux pour gérer les choses... Pourtant, est-ce que c'était suffisant ? La question se posait. La louve blanche avait toujours du mal à prendre les décisions les plus difficiles. Elle était loin d'être aussi brute que Gaor ou Kaporal. Avait-elle bien agi pour gérer le cas de Nansaa ? Pyrrha tâcha de ne plus y penser. La bêta avait pris comme initiative de fermer les frontières et de redoubler de vigilance pour s'assurer qu'il n'y est pas de fuyard. Pour le moment, c'était réussi.

Une fois qu'elle avait terminé de donner ses ordres, la louve avait finit par s'isoler pour pleurer toutes les larmes de son corps. Elle avait eut le contre coup du stresse, de la peur de l'angoisse. Si la louve paraissait calme et confiante à l'extérieur, elle l'était beaucoup moins à l'intérieur. Pyrrha était terrifiée par le Dieu. Il était beaucoup plus puissant que Pandore... Et le règne de l'impératrice de la mort avait duré une dizaine d'années... Cela serait sans doute pire avec Akui. C'était un Dieu.

La louve n'avait presque pas dormi ces derniers temps. La peur la tenait éveillé. Le clan allait en avant de grandes difficultés... Kaporal avait finit par se réveiller. Pyrrha était venu par politesse et avait fait un bref échange avec lui. Le pouvoir de l'alpha était ce qui avait détruit une grande partie de la vie de la louve. Savoir qu'il allait mourir lui apportait une certaine satisfaction. La louve blanche savait que ce n'était pas très sain. Mais on ne peut pas pardonner à quelqu'un qui à provoquer une fausse couche et encore mois la disparition des principaux membres de sa famille.

Après avoir passé voir Kaporal, c'était naturellement que Pyrrha s'était dirigé à la rencontre de Gaor. Quand elle le vit, la louve blanche eut un véritable coup au cœur. Tout était bien arrivé... Le géant était défiguré. On lui avait arraché un oeil et surtout une patte. Il faudrait bien plus de temps pour que la louve s'habitue à le voir de cette façon. A chaque fois qu'elle posait ses yeux sur lui, cela lui faisait mal. Elle n'était pas vraiment proche de Gaor, loin de là, mais c'était extrêmement choquant de le voir ainsi.

La bêta avait détourné les yeux par réflexe. Puis, se rendant compte de son geste, reposa ses yeux sur le blessé. La louve présenta un visage neutre puis ajouta calmement :

-Bonjour Gaor.

Pyrrha n'allait pas lui demander comment elle allait. Elle savait déjà, il se sentait comme un loup ayant perdu une patte et un oeil : mal.

GAOR

Le loup des cavernes avait quitté la tanière de Xia deux jours plus tôt. Il avait tout juste eu le temps d'assimiler que Kaporal l'avait choisi pour lui succéder. Il avait également eu le temps de comprendre qu'il deviendrait fou si Lagherta le maternait ne serait-ce qu'une seconde de plus. Heureusement pour lui, elle était sortie un moment pendant qu'il dormait. Il se redressa maladroitement, il était difficile de se lever quand on n'avait plus qu'une patte pour se soutenir. Il y parvint néanmoins et alla s'asseoir à l'entrée de sa tanière.

Les loups s'activaient, il observa l'entrainement des assassins qui avait lieu non loin. Le jeune Dante s'était imposé comme leader, le chef d'armée posa un regard appréciateur sur lui. Il était trop jeune pour lui succéder, mais il était déjà un assassin efficace et il connaissait leur entraînement sur le bout des griffes, il était donc satisfait de le voir prendre l'initiative de le diriger. Plus loin les nourrices avaient réunis les louveteaux en différents petits groupes. Ils avaient tous l'air inquiet, elles leur expliquaient peut-être ce qu'il s'était passé lors de la venue d'Akui. Au fond de lui, Gaor fut soulagé que Till n'ait jamais eu de famille, cela évitait que des loups aient des idées de vengeance.

Il soupira, il y aurait beaucoup de travail pour relever le clan et le préparer au futur. Akui n'allait pas s'arrêter là, il se délectait de la souffrance des mortels, quand il aurait réunis ses fidèles, il les lâcherait, surpuissants, comme une vague déferlante. De nombreux loups mourraient, il ne fallait pas en douter, mais il ferait en sorte que la majorité ne soit pas de son clan. Il refusait que les siens connaissent une nouvelle aire Pandore, à sans cesse vivre dans la peur. En parlant des siens, il remarqua Pyrrha qui venait vers lui. Les poils sur ses joues étaient emmêlés. Elle avait pleuré.

Il vit l'horreur et la pitié dans son regard avant qu'elle ne détourne le regard. Lui ne s'était pas encore vu, il savait qu'il était défiguré, les poils qui recouvraient avant la partie droite de son visage ne repousseraient pas. Pour le moment, la peau était encore recouverte de croûte que Lagherta badigeonnait régulièrement d'un onguent désinfectant fournis par la louve beige. Il ne pouvait le faire lui-même pour le moment, mais il pensait qu'en s'asseyant contre une paroi, il pourrait s'y appuyer pour utiliser sa patte et se soigner lui-même.

Bonjour Gaor.

Elle ne lui demandait pas comment il allait. Ça le changeait un peu, c'était pourtant visible. Il avait mal, et il était en colère. Pas contre Kaporal, mais contre ce corps devenu partiellement inutile. Frustré aussi, de prendre tant de temps à se remettre alors qu'il voulait s'activer. Il posa son oeil valide sur la louve blanche, elle avait l'air complètement déterrée.

Arrête de faire cette tête, t'as plus mauvaise mine que moi Pyrrha.

Gaor avait l'air d'aller mieux qu'elle ne le pensait. Il avait assez d'énergie pour se mettre en colère ou pour blaguer. Il était loin d'être mourant... Mais Pyrrha ne savait pas si le loup avait pu voir son propre état. Derrière ce masque, Gaor était un loup qui venait d'être gravement handicapé. Une fois Pyrrha avait entendu un médecin expliqué que l'on pouvait avoir un mal à un membre qui avait été arraché. Il appelait ça, une douleur fantôme. Peut-être que le géant en souffrirait à l'avenir. Les répercutions ne s’arrêteraient jamais.

Arrête de faire cette tête, t'as plus mauvaise mine que moi Pyrrha.

La louve se força à sourire. C'était faut, mais au moins, elle fit un effort. Elle eut de nouveau mal au cœur en voyant le loup. C'était horrible à voir... Mais la louve essaya de ne pas le dévisager. Elle était là en grande partie par politesse. Pyrrha n"avait jamais été proche du géant. Elle avait toujours eut d'autres choses à faire. Elle répondit calmement :

-J'ai pris l'initiative de fermer les frontières et de tout faire pour limiter les fuyards. J'ai aussi demandé à Nansa et sa famille de choisir clairement la vie de solitaire ou de clanique.

Elle laissa un silence, puis ajouta un peu précipitamment :

-Dans combien de temps te sentira-tu de revenir dans la vie du clan ? Les loups ont peurs.

Elle aussi avait peur. Ils le sentaient... Pyrrha n'avait pas l'âme d'une grande leader. Elle était terrifiée par la tournure des événements. La guerre était proche et elle allait être terrible.

GAOR

La louve eut un embryon de sourire qui mourut à l'instant même où elle reposa le regard sur lui. Il serra les mâchoires, il détestait qu'on le regarde ainsi. Oui il avait perdu un membre et un oeil, mais il l'avait fait pour son clan, ça ne méritait pas la pitié. Il était fier d'avoir protégé les siens. Il avait évité qu'Akui ait un autre sbire surpuissant, comme Zal. Elle évita de le regarder. Il se tourna pour lui présenter la face intacte de son visage, ça laissait visible le membre amputé, mais c'était moins impressionnant que la peau déchirée de sa tête.

J'ai pris l'initiative de fermer les frontières et de tout faire pour limiter les fuyards. J'ai aussi demandé à Nansa et sa famille de choisir clairement la vie de solitaire ou de clanique.

Il hocha la tête, la fermeture des frontières avait été la volonté de Kaporal avant qu'il ne s'évanouisse. Elle avait bien agi, mais elle était visiblement à bout, tout ça, c'était trop dur pour elle. Il approuva également sa décision, il serait plus rassuré de savoir sa soeur et ses neveux en sécurité au clan. Néanmoins, il doutait que Mya ne change d'avis vis à vis des clans à cause d'Akui... Enfin, au moins trois des petits étaient ici. Elle enchaîna sans lui laisser le temps de répondre.

Dans combien de temps te sentira-tu de revenir dans la vie du clan ? Les loups ont peurs.

Il soupira, il était prêt, il n'avait jamais cessé de l'être, seul son corps le limitait, mais il se battait tout les jours pour retrouver sa mobilité. Pas une seconde ne passait sans qu'il ne muscle sa passe, qu'il invente des stratagèmes pour se débrouiller seul. Il aurait eu besoin des conseils de Kaporal, mais il préférait le laisser se reposer pour le moment. Bientôt, il irait boire dans la caverne crystaline, alors il irait lui faire ses adieux, s'il arrivait à marcher jusque là.

Je suis en état Pyrrha, j'ai encore du mal à me déplacer, mais seul l'activité me permettra d'y arriver. Je dois de toute façon vous suivre Hasuo et toi, et vous aider dans votre travail. En attendant, les meilleurs éléments de chaque rang entraînent leurs compagnons.

Gaor sembla remarquer le regard de Pyrrha. Il se déplaça légèrement, ne montrant plus que son membre amputé plutôt que son visage défiguré. Le loup était courageux, bien plus que ne l'était la petite louve blanche. Gaor était un géant à côté d'elle.

Elle prit une longue respiration. Pyrrha ne se sentait pas capable de reprendre un poste d'alpha. Elle n'était pas faîte pour ce genre de poste, trop de pression sans doute. Elle n'était pas comme Gaor. Jamais elle n'aurait pu braver l'autorité du Dieu juste devant lui... Pyrrha avait tout juste eut le courage d’adresser la parole au Dieu. Mais si à l'extérieur, elle paraissait sur elle, cela n'avait pas été le cas à l'intérieur. Pyrrha avait été terrifié et l'était toujours. La présence du Dieu maléfique allait réduire ce monde en ruine. C'était un totalement fou de dire qu'il y avait quelque chose à faire contre lui. C'était comme croire à rêve, en faisant ça, on a presque l'impression de vivre.

Comme si tout allait bien finir. Pyrrha regarda le géant puis ajouta :

-Très bien. Dans ce cas, il vaut mieux commencer tout de suite. Je dois me rendre près des nourrices du clan. Il y a une nouvelle portée depuis peu et cela reste important d'aller les voir... A partir d'aujourd'hui, je viendrai te chercher tout les matins avant de commencer quoi que ce soit.

Elle était sérieuse. Puis elle ajouta une dernière chose :

-Tu ne seras pas obligé de me suivre toute la journée, il est normal que tu es besoin de repos.

Elle se releva, puis ajouta :

-Bien, allons-y. A moins que tu es d'autres sujets à aborder ?

GAOR

La louve respira profondément, il savait qu'elle n'était pas là pour une simple visite de courtoisie de toute façon. Elle avait vu Kaporal, qui lui avait certainement transmis ses ordres le concernant. Elle était certainement soulagée de ne pas prendre le poste d'alpha, ici, à coté de lui, contrairement à l'extérieur quand elle était face au clan, toute sa posture reflétait son stress et sa peur. Elle n'était néanmoins pas encore consciente du courage dont elle était capable. Certes elle n'avait pas défié le dieu, mais ça aurait été stupide, ce n'était pas du courage que d'être stupide. Elle s'était néanmoins mise en avant pour protéger Nansaa de sa propre impulsivité, malgré sa terreur après les événements de Pandore, ça c'était du courage.

Très bien. Dans ce cas, il vaut mieux commencer tout de suite. Je dois me rendre près des nourrices du clan. Il y a une nouvelle portée depuis peu et cela reste important d'aller les voir... A partir d'aujourd'hui, je viendrai te chercher tout les matins avant de commencer quoi que ce soit.
Tu ne seras pas obligé de me suivre toute la journée, il est normal que tu es besoin de repos.

Ainsi ils avaient décidé que c'était elle qui lui enseignerai son futur métier. Au fond, ça n'avait rien d'étonnant, Hasuo convoitait cette place depuis longtemps, il lui faudrait probablement un moment avant qu'il ne puisse accepter qu'un loup issu d'un autre clan ait pu prendre sa place. Il ferait partie de ceux qu'il devraient convaincre qu'il était digne de ce rôle, digne de son mentor. Il se leva, prêt à la suivre. Sa seule angoisse était de réussir à la suivre sans montrer qu'il en bavait pour se déplacer, sans montrer qu'il savait que la nuit il paierait chaque déplacement du jour. Il ne pourrait plus repousser les attentions de sa fille, il faudrait qu'il accepte ses soins, au moins un temps. Il serra les mâchoires à cette idée, il refusait de s'avouer vaincu par cette infirmité, le clan le verrait. Une flamme de détermination s'alluma dans son oeil alors qu'il emboîtait le pas à la louve, amortissant lourdement le poids de son corps sur sa patte avant à chaque pas, dissimulant la douleur que provoquaient les ondes de choc dans son épaule.