J’avais passé plus d’une heure à voler à droite à gauche, surveillant de haut les allés et venus des loups terrestres. Les pauvres incapables de voler, je ne les envier pas… Si je ne pouvais pas voler je serais bien capable d’en faire une dépression. La sensation du vent qui glisse sous mes ailes, de la chaleur du soleil qui augmente au grès de mon ascension, le jeu des courants ascendants et descendants. Tant de choses don je ne me priverais pour rien au monde. Après un moment de vol je pouvais dire que j’en avais plein les ailes. Je m’étais dont poser sur un rocher qui séparait les casques eu deux. Quelques gouttes d’eau poussées pas la violence du courant se déposaient sur mon pelage et me rafraîchissait. Je levais alors la tête et appréciais une bourrasque de vent et les embruns de l’eau claire qui régnait ici. Les yeux mi-clos je pris une grande inspiration avant d’ouvrir à nouveau mes ailes. Usant d’un courant descendant je fonçais sur l’eau et y plonger mes pattes avant. Il ne me fallut que quelques secondes pour attraper l’objet de mes désirs. Ce pauvre thon c’était légèrement trop approché de la surface. Une fois qu’il fut planté à mes griffes je repris un peu de hauteur et me dirigé vers les berges. Posant d’abord mes pattes arrières sur un rocher sec, je déposais ensuite ma proie. Un tour sur moi-même, et je me couchais en sphinx pour déguster le met délicat que j’avais attraper.

Aujourd’hui j’étais d’une humeur changeante, c’était un peu désagréable car je savais qu’il était alors très difficile de savoir comment m’aborder. Le mieux étant peut être de ne pas me parler du tout car le moindre petit truc pouvait me mettre en rogne. Je n’avais pourtant pas spécialement de raison d’être aussi tendue. Mais parfois ça m’arrivait et je n’appréciais pas forcément cela. Lorsque j’eus terminé mon encas je laissais quelques reste à mon compagnon écaillé qui eut vite fais de les gober. Le goinfre…- pensais-je. Remarquez je n’avais pas été mieux. Je n’avais ni étais doux, ni délicat… Une fois mon repas bien terminé, je me suis redressé en position assise je me mis alors à observer le terrain. Avec le bruit qu’occasionnaient les cascades difficiles d’entendre une approche étrangère. Mais si mon ouïe me faisait défaut, mon odorat lui ne m’avait jamais fait faux bon. Je fermais alors les yeux et me concentrais sur la multitude d’odeurs que m’apportais le vent. C’est ainsi que je sentis l’odeur d’un autre loup de mon clan. Tiens, que venait-il ou elle faire ici ? Je soulevais alors lentement les paupières et me mit à balayer le lieux du regard à la recherche d’une tête à peu prêt connu…

Je connaissais tous les loups de mon clan. Du moins, de vue. Je n’arrivais pas toujours à mettre des noms sur leurs visages néanmoins, ce qui n’étais pas toujours pratique. Surtout quand j’avais besoin de leur adresser la parole. Je trouvais alors une parade pour ne pas avoir à dire leurs noms et ne pas sembler ne pas le connaître. Bref, alors camarade, où te caches tu donc ?

« Qui que vous soyez je vous ai senti… »

Ma remarque avait été sans émotion particulière. C’était juste une information. Si le lupin qui se trouvait dans le coin comptait m’approcher par surprise c’était raté d’avance. Il fallait le niveau d’un de mes supérieurs pour me prendre par surprise…

J’étais resté à ma place sur le rocher. J’avais vu la forme plus importante du phoque onduler dans l’eau. J’étais très étonné car je ne savais pas que ces animaux habitaient les eaux de nos cascades. Mais bon, tant que personne ne l’enquiquiner et qu’aucun de mes semblables n’avaient la bêtise d’essayer de le tuer, moi ça me convenais. Je fermais alors les yeux, laissant à l’autre loup le temps de venir s’il en avait envie. L’odeur clanique de mon clan me rassura et me fit sourire. J’entendis alors des pas, et lorsque je soulevais les paupières je posais les yeux sur une louve à la chevelure noire et au pelage bleuté. Je reconnu notre messagère qui prit rapidement la parole.

Je hochais la tête pour la saluer avant de me lever et de sauter agilement de mon piédestal pour me retrouver à quelques pas d’elle. Comme je m’y attendais elle était plus petite que moi. En même temps elle était encore jeune. J’avais deux ans et demi de plus qu’elle. Je me souvenais de sa naissance, ça avait fait du bruit et ça avait attiré ma curiosité, et puis elle était une loupiote comme les autres et avait eut ces quarts d’heures de folies étant plus jeune. Mais elle s’était assagit comme toutes les autres. Comme la totalité de ses congénères, j’avais apprécié l’observer quand elle était dans mon champ de vision. J’avais retenu son prénom parce qu’elle était la seule messagère du clan, mais pas sur qu’elle sache qui je suis.

« Excuse moi Brynhild, je n’avais pas reconnu ton odeur. »

J’avais juste reconnu celle du clan et j’étais largement plus froid et désagréable avec les vieux grisonnant avec les plus jeunes. J’étais donc soudain devenu plus agréable même si je restais assez distant et que je gardais quelques pas de sécurité au cas où elle serait de mauvaise humeur. Maintenant qu’elle était devant moi je sentis rapidement l’odeur du poisson et j’agitais les oreilles.

« La pêche a été bonne ? »

Je secouais alors la tête, désolé, les oreilles légèrement en arrière. Comme d’habitude j’oubliais les bonnes manières. Honte à moi et à mon éduction qui avait toujours tourné autour du travail et non de la vie sociale. De toute façon quand Kaporal avait essayé de m’apprendre la vie de groupe je m’imaginais que chaque loup avait une mission très particulières et qu’ils ne devaient pas découvrir la mienne. Un vrai gamin quoi…

« Pardon, tu dois pas vraiment savoir qui je suis… Je m’appelle Nansaa »

Présentation pourri fais à la va vite. Nansaa tu mérites une bonne claque dans ta tête… songeais-je. Je n’étais pas du genre à communiquer facilement avec les miens. Alors me présenter convenablement en bon éduforme n’était absolument pas une chose que je savais faire. J’espérais néanmoins que cette courte présentation suffirait à la jeune femelle.

Les oreilles dressées a queue frappait lentement l’air dans un mouvement plus détendu qu’autre chose. J’attendais la réaction de la femelle face à moi, espérant qu’elle ne me cracherait pas à la figure. Je n’étais pas stressé car nous étions du même clan, alors à moins d’avoir une saute d’humeur excessivement violente, je n’avais pas trop de risque qu’elle en vienne à m’attaquer. Je lui laissais donc le temps de me calculer et de m’analyser du regard. Elle qui avait semblait plutôt sur la défensive sembla détendre sa posture et ses muscles. Sans doute étais-je en train de rentrer dans ses critères de loups sympathiques. Ou alors le fait que nous soyons du même clan la rassurait peut être. Je n’en savais rien, mais c’était les deux hypothèses qui me paraissait les plus probables.

Elle avait finalement dressé les oreilles et trouva de quoi me répondre. A tiens, elle aussi n’est pas douée pour engager la conversation. Voilà qui me rassure, je me sens moins idiot d’un coup. Devoir répondre à quelqu’un qui parle beaucoup alors que je ne suis pas franchement a l’aise avec les mots ne me rassurait pas. Mais il semblait que Brynhild soit du genre pas trop bavarde, ou du moins avec moi. En tout cas j’agitais les oreilles et hocher la tête à sa remarque. Tant mieux si sa pèche, ou chasse, selon ses préférences, avaient été fructueuses. Mais elle aurait tout de même pu penser aux autres et en rapporter au clan. Je dois dire que je n’ai rien contre un peu de poisson de temps à autre. M’enfin, là n’est pas l’essentiel. J’avais capté une erreur dans la prononciation de mon prénom, alors je lui fis un petit sourire crispé, espérant ne pas la mettre trop mal à l’aise. C’était les loups de l’eau qui m’avaient donné mon nom, alors je n’aimais pas qu’il soit écorché.

« Hum, pardon, c’est Nan-Saa, mon prénom ! Et non Nasaan… Désolé »

Je me raclais un peu la gorge, et détournais le regard en grattant nerveusement le sol de ma patte avant gauche. Je n’aimais pas reprendre les autres, je savais que cela pouvait facilement déplaire car rare étaient ceux qui acceptaient de s’être trompés. Néanmoins j’espérais que la femelle qui se tenais en face de moi ne sois pas du genre à s’énerver pour un oui ou pour un non sinon je risquais d’avoir de sérieux problèmes d’ententes et de communications avec elle.

Puis je me décidais à répondre à sa question et opinais légèrement du chef. Je me portais relativement bien si on oubliait que j’avais des courbatures suite à l’entraînement toujours aussi intensif de Kaporal. Je reposais alors mes yeux verts acides sur la femelle et dressait les oreilles vers elle en signe d’attention et aussi de respect.

« Oui je te remercie je me porte bien. Et toi, comment vas-tu ? »

Je ne la connaissais peut être pas tant que cela, mais je pouvais au moins m’assurer qu’elle soit en bonne santé. J’étais d’ailleurs étonné de ne jamais l’avoir croisé dans le cadre du travail. Après tout notre travail aurait pu et aurait sans doute dû nous pousser à nous croiser. Elle était messagère et en l’absence de mon père j’étais le référent pour nos troupes. Mais bon, cela ne me dérangeait pas plus que cela. Je préférais la connaître en tant que camarade plutôt que dans le cadre du rang et du travail.