J’avais entendu la colère de Gaor depuis ma tanière, et j’avais également entendu son pas lourd le menait hors de la tanière et de tout le campement. Il n’était pas revenu pour voir son fils. Venant de lui c’était très étrange. Gaor n’était pas le genre de père à laisser son enfant dans le stress et l’angoisse. Ça ne lui ressemblait pas. A moins qu’il lui soit arrivé quelque chose, ce qui m’inquiéta profondément. Ces derniers temps il était souvent blessé, faible, ou mal en point. Certains loups de l’escadron étaient persuadés qu’il se droguait, ou qu’il forniqué avec Lester. Je les avais grondé si fort que l’un d’eux c’était uriné dessus. Ils avaient eut peur que le dragon ne se réveille complètement. Et ils avaient raison. J’en avait marre d’entendre des rumeurs sur mon frère. Gaor était un excellent conseillé, un assassin hors paire, et surtout c’était mon meilleur ami. Je ne tolérais plus d’entendre parler de lui dans le camp de manière négatif. Un bêta avait même dû me demander de me calmer, car j’aurais bien arraché la tête d’un imbécile qui avait dit haut et fort que Gaor avait des penchants homosexuels ! Mais qu’est ce qu’on s’en tape ? Il fait bien son travail, il est gentil et il est doux ! C’est quoi le problème de l’orientation sexuel ?!

J’étais allé à la recherche de mon frère dans le campement. Ne le voyant pas je m’étais installé sur une branche, espérant qu’il sorte de sa planque, ou qu’il rentre au camp. Il y avait trop d’odeur pour que je sache où il soit exactement. Après une longue heure à patienter, je le vis sortir de la tanière de Lester, il semblait mal en point, et à me concentrer sur son odeur je captais celle du brûlée. J’étais alors descendu à sa rencontre avant de le voir partir se coucher dans la tanière la plus éloigné du campement. Je m’approchais de celle-ci, attendant un instant… Mes oreilles s’agitèrent avant que je ne les baisse un peu et incline le museau. Entrant l’avant de mon corps dans la tanière de mon frère, je le détaillais d’un œil inquiet.


J’avais une voix relativement douce. Je ne voulais pas le brusquer ou l’inquiéter, ni le mettre en colère. J’étais mort d’inquiétude pour lui. J’avais réussi à calmer quelques rumeurs, mais je me faisais du soucis pour mon ami. Et surtout je voulais absolument lui venir en aide.

Mes oreilles se baissèrent face à l’attitude de mon frère. Il semblait vraiment mal, et surtout il semblait refuser toute forme d’aide venant de ma part. J’étais inquiet pour lui, je ne voulais pas le voir mal et je désirais l’aider au maximum. M’approchant un peu plus, je me fis petit avant de renifler mon frangin et de détailler son dos du regard. Il avait des brûlures qui suintaient encore. Mes oreilles se mirent alors en arrières avant que je ne recule pour sortir de la tanière. Filant chez le guérisseur le plus proche je lui demandais de quoi soulager les brûlures. Il me confia une demi noix de coco remplié d’une pâte verte odorante qui m’agressa le museau. Mais si ça pouvait aider mon frère j’accepterais cette odeur horrible.

Retournant alors auprès de Gaor j’agitais les oreilles en entrant les pattes avant dans la tanière. Je n’avais pas tellement envie que mon propre frère me grogne ou me morde. Mais je mettais les pattes en un terrain dangereux, et ce que je m’apprétais à faire allait sans doute m’attirer les foudres de mon ami. Mais tant pis, j’étais prêt à avoir sa colère sur le dos tant que je pouvais lui venir en aide.


Je voulais aider, je n’étais pas très bon pour m’occuper des autres. J’avais appris à donner de l’affection, à éduquer et diriger. Mais m’occuper d’autrui, je n’étais franchement pas doué pour cela. Je trempais alors ma patte dans la paumade de plantes avant de l’appliquer sur les brûlures de mon frère. J’espèrais que cela ferais effet et qu’il ne souffrirait pas plus que ça n’était déjà le cas. Mais je faisais confiance au guérisseur qui m’avait sauvé la vie il y a quelques années. Je doutais fortement qu’il se soit trompé. Il ne restait qu’à espérait que Gaor ne se mettrait pas plus en colère qu’il ne l’était déjà. Mais pour éviter de trop m’attirer son énervement j’avais pris soin de ne lui poser aucune question pour ne pas lui rappeler l’origine de sa souffrance.

Mon frère grogné, il semblait fou de douleur, et de colère aussi. Alors quand il se retourna à demi vers moi, prêt à mordre, j’agitais les oreilles. Qu’il morde, ça ne me dérangeait pas, j’ai quatre pattes, une queue, et deux ailes. Quand il aura tout mordu j’aurais peut être terminé de lui appliquer la pommade. Je replongeais ma patte dedans et la relevé en lançant un regard à Gaor. Mon regard vert et impassible prouvant que je n’avais ni peur, ni regret, ni inquiétude. Si Gaor m’attaquait maintenant je ne serais sans doute pas capable de lui en vouloir. C’est mon frère, je veux m’en occuper, l’aider aussi bien qu’il a pu m’aider quand j’allais mal. Et pour cela je serais prêt à faire à peut prêt n’importe quoi. Même a me faire arracher un membre si cela calme sa colère. Mais ça ne calmera sans doute pas sa détresse.


J’avais observé cela assez simplement avant de reposer ma patte sur son dos et de lui remettre de la crème. Je restais tout de même sur mes gardes au cas où. Je n’avais pas envie que Kaporal ai à réglé un problème entre nous deux. Il avait bien d’autre chose à faire. Et puis je lui avais apporté une série de mauvaises nouvelles en disparaissant sans le prévenir, il avait le droit à un peu de répit. Il ne va pas tenir avec Gaor et moi dans les pattes, surtout que nous sommes toujours prêt à nous mettre en danger. Puis je soupirais tout en continuant d’appliquer la pommade pour calmer sa douleur et guérir sa peau boursoufflé.



Je terminais d’appliquer la pommade avant de reculer ma patte et de me reculer un peu pour qu’il soit plus à l’aise. J’espérais vite retrouver mon frangin, parce que là j’avais la sensation d’avoir à faire à un parfait inconnu agressif. Mais je savais que sous cette carapace d’agressivité il souffrait, et que derrière cette souffrance mon vieux Gaor toujours prêt à aidé été là, terré quelque part, souffrir tout seul. Mais je ne comptais pas le laisser, il n’était pas tout seul.

Gaor me semblait bien mal, ce qui me fit beaucoup de peine. Ma queue se mouvant doucement dans mon dos, j’espérais qu’il se reprenne vite, que ça lui fasse moins mal, et qu’il aille mieux. Mes oreilles se baissèrent alors que je terminais de lui mettre la pommade avant de pencher la tête. Quand il vint se blottir contre moi je mis les oreilles en arrière. Je me sentis très mal à l’aise et ne su pas quoi faire. Mes oreilles s’agitèrent une seconde avant que je ne comprenne qu’il pleurait. Un grondement de colère m’échappa. Lester tu me paiera les larmes de Gaor, et tu en verseras bien plus ! Je lui léchais le crâne avec douceur pour qu’il se détende et se calmer. J’étais bouffi d’inquiétude, je ne savais plus vraiment comment l’aider, mais je ne voulais surtout pas le laisser dans cet état, encore moins seul. Ma queue se rabattit sur mes pattes.


Il fallait que je trouve une solution… Mais je ne pouvais pas le forcer non plus. Quoi que dans son état je le vois mal me râler après. Je frottais mon museau contre lui avant de reculer un peu et d’observer le mâle brun et bleuté. J’agitais les oreilles en penchant la tête, qu’est ce que je pouvais faire. A oui, il y avait cela aussi.


Il fallait aussi qu’il fasse quelque chose pour lui sécher ses larmes et lui remonter le moral. Il se sentait tellement mal de l’état de son frère. Il irait bien botter les fesses de Lester mais ça n’était pas la solution. Mais il commençait lui aussi a éprouver haine et colère pour le loup médecin. Comment avait-il osé faire un tel affront à son frère ? Ce n’était pas son vrai frère, mais ça ne changé rien pour lui, c’était tout comme dans son cœur.


Il voulait savoir, Gaor savait toujours quoi faire pour lui. Mais lui se sentait démunie et complètement nul de ne pas être capable de l’aider. Il ne servait décidément pas à grand-chose. Il baissa les oreilles, comment faire pour que son frère redevienne un peu joyeux et retrouver du poils de la bète. A mais oui ! Hadanalith ! Il faudra qu’il aille la voir, et qu’il lui dise que Gaor a besoin d’elle… ça pourrait peut être faire plaisir à son frère adoré.

Nansaa était vraiment inquiet pour Gaor, et même s’il tentait de le cacher, il savait que le loup le sentait. Il agita alors les oreilles, se que son frère vivait en ce moment était relativement compliqué à gérer. Et il espérait que le loup des cavernes ne lui en voudrait pas pour ces quelques initiatives. Il n’avait clairement pas envie de se disputer à nouveau avec lui. Ce n’était pas du tout le moment, ni la période. Enfin, même si il n’y a pas vraiment de période de dispute sinon ce serait horrible et il ne sortirait jamais à cette période.

Quand Gaor se leva Nansaa sorti rapidement pour le laisser sortir sans encombre. Puis il le guida jusqu’à sa tanière. Ne le soutenant pas car Gaor risquait de mal le prendre. Il lui lançait des coups d’œil régulier pour s’assurer qu’il ne flanche pas non plus. Arrivant alors enfin à sa tanière il y fit entrer son frère et le laissa s’installer dans son coin à lui sur sa couche et l’observa, attendant qu’il s’endorme. Quand il fut certains que Gaor roupillait il ressorti dans la pièce principale de la tanière et se coucha en son bord, observant les allés et venu des loups du coin. En particulier les nourrices qui cherchaient à retrouver Baelia avant qu’il ne leur tombe dessus comme il l’avait déjà fait quand elle était sorti du camp sans demandé. Mais aujourd’hui il s’occupait de son frère, et il faisait confiance à sa fille, elle reviendra de toute façon quand elle aura envie d’un calin. Il lança un regard à l’intérieur de la tanière, se demandant si Gaor n’aurait pas besoin d’un peu d’affection. Il fallait vite qu’il se trouve une dame… Il soupira alors en y pensant avant de poser sa tête entre ses pattes et de fermer à demi les yeux.