[color:bab6=light brown] Le vent qui jouait dans mes cheveux noirs était doux et caressant. Avec le retour de l’été sur les terres des loups, les journées étaient terriblement chaudes, et les nuits douces et agréables. J’avais passé le plus clair de ma journée à sommeiller sous un chêne à proximité de la harde. J’avais entendu le brame du grand cerf qui rappel le troupeau à l’arrivée de lune dans le ciel nocturne. Après l’avoir entendu je m’étais décidée à me lever. J’avais un petit creux et j’avais laissé mon corps suivre les croassements des corneilles et les hululements des rapaces nocturnes pour trouver un met à me mettre sous le croc. Au final j’étais tombé sur le cadavre un daim qui c’était tué en glissant sur des rochers à proximité des tanières. J’en mangeais un peu, juste ce qu’il me fallait pour remplir ma panse, en laissant alors assez pour les futurs gourmands qui passeraient par là. Appréciant la nuit qui s’avançait lentement, je parti pour une promenade nocturne. Je ne savais pas trop où j’allais mais cela m’importait peu.

Mon cœur était joyeux aujourd’hui, comme hier, et comme avant-hier … Et le jour d’avant encore. J’avais revu mon frère de cœur. Le loup qui avait été à mes côtés quand mon étrange maladie m’avait fait du mal. Puis j’avais rencontre un loup de l’eau aussi agréable que gentleman que j’appréciais déjà beaucoup malgré moi. J’étais contente d’avoir rencontré les deux mâles, et j’espérais les revoir vite. Qui sait, peut être que je quitterais mon statu de solitaire pour rejoindre les Eaux si mon cœur est emporté par l’un d’eux. Souriant bêtement, je continuais d’avancer avant de glisser et d’être rattraper de justesse par une branche d’hêtre. Je me sentis reposé sur le sol et penchais la tête avant d’entendre l’arbre me dit qu’il y avait une crevasse. Je songeais alors qu’il aurait pu me prévenir, mais je ne fis pas le remarque et reprit le cour de ma promenade avant que le vent ne me murmure la présence des deux loups que j’appréciais.

Heureuse de savoir qu’ils étaient dans les parages je me mis rapidement à leurs recherches. Que faisaient-ils ainsi loin de leur clan un soir de pleine lune ? Pour moi c’était très étonnant, mais je n’irais pas poser la question. Mes queues s’agitant alors joyeusement je continuais ma recherche avant de sentir leur odeur à proximité et de capter leur mouvement respectif. Je savais qu’ils étaient à ma droite, à quelques pas, si je ne faisais pas d’erreurs. Je dressais alors les oreilles et les rejoignit de mon pas gracieux et élégant.

« Qu’est ce que vous faites ici en plein milieu de la nuit ? »

Par la présence du sable mais l’absence de l’odeur et du bruissement des vagues, j’avais compris que nous étions à l’Oasis. Je savais que Lester pouvait y trouver certaines plantes utiles à la médecine. Mais pourquoi venir ici dans les ombres de la nuit ?

[color:f1ef=light brown] Rejoignant Gaor la femelle frotta son museau à l’encolure du loup pour le saluer dans quelque chose de sincèrement affectif. Puis elle se recula et agita les oreilles à sa remarque. Un petit sourire moqueur étira ses babines tandis qu’elle tournais son élégant museau vers Lester. La belle femelle blanche agita les queues dans un signe de joie. Voir les deux loups ensembles était une véritable joie pour elle. Elle les aimait tout les deux beaucoup. Elle ne savait pas dire qui elle préférait. Elle voyait Lester comme son frère mais Gaor c’était Gaor et elle n’arrivait pas à mettre la griffe sur le sentiment qu’elle ressentait en sa présence.

Ah la réponse de Gaor elle pencha la tête. Garde du corps ? Pourquoi ? Lester a des ennemis ? Cela l’inquiéta aussitôt et elle mit mes oreilles en arrière. Puis quand il parla de truc de médecin elle haussa un sourcil. Il la prend pour une abrutie ou quoi ? L’Oasis et l’endroit où il y a le moins de plante dans toutes les Terres d’Eléments. Ensuite, ce n’est pas la saison où les plantes sont présentes et où la cueillette pour les poisons et les médicaments se fait. Donc si Lester est ici c’est surement pas pour ramasser des plantes. La femelle soupira alors en secouant la tête, faisont comme si de rien.

« Oui je connais ces trucs de médecin. Mais pourquoi es-tu son garde du corps ? Il a des ennemis ? »

Hadanalith entendit le palmier du coin lui dire que Lester faisait une tête d’imbécile pour ce moquer de Gaor. La femelle leva les yeux vers le ciel noir et secoua doucement la tête, se moquant alors de Lester en lui faisant croire qu’elle le trouvait désespérant. Le loup blanc et gris savait parfaitement comment se faire comprendre par l’aveugle. Et elle savait comment faire pour communiquer avec Lester sans que les autres ne comprennent leurs signes. Les deux loups étaient complices, et ça se sentait. La femelle remua les queues et fit quelques pas dans le sable pour rejoindre son ami et lui donner un coup de langue sur la joue. La louve aimait les marques d’affection. Puis elle entendit que Gaor était un Garde du corps de qualité et elle se tourna vers elle mâle

« Tu crois que tu pourrais être mon escorte pour me raccompagner à la harde ? Lester nous accompagnerez bien sur »

Elle avait demandé la chose en avançant vers Gaor dans des mouvements aussi fluides que gracieux. Elle avait légèrement baissé la tête et elle lui avait parlé d’une voix caressante. Si Hadanalith était une girouette et qu’elle était parfois très maladroite, elle avait apprit à se servir de son charme. Et elle savait être aussi élégante qu’une reine.

Puis elle entendis Lester et s’arrêta, se redressant elle dressa les oreilles et tourna la tête vers lui. Elle s’assit alors dans le sable et baissa les oreilles et le museau. En fait elle n’était pas venu là par plaisir, c’était l’horreur pour elle de se déplacer dans le noir car les arbres n’y voyaient pas grand-chose et elle s’était perdu de fois.

« J’ai eus du mal arriver jusqu’ici tu sais Lester. Je me suis éloignée pour me promener parce que je sentais une odeur de loup alors je voulais vérifier qu’il n’y ai pas un individu malveillant qui tourne autour de la harde. Mais je me suis perdue et j’ai finis ici… En tout cas je suis contente de vous avoir trouvé tout les deux »

Puis elle sentit et entendit Lester arriver vers elle. Elle redressa aussitôt la tête et les oreilles. A sa demande elle secoua négativement la tête. Non pas de rechute. Mais dans deux nuits la rechute risquait d’arriver et ça elle n’en avait absolument pas conscience. Puis elle entendit ses excuses et pouffa de rire. Elle lui donna un coup de langue sur le museau avant de fermer les yeux et de sourire.

« Lester je me porte à merveille alors arrête avec ça. Tu n’as pas besoin de t’excuser mon beau »

Mon beau, voilà un surnom envers Lester qu’elle n’avait pas usé depuis fort longtemps. Pourtant elle l’avait très souvent appelé comme ça à l’époque ou il était encore solitaire. Mais elle le voyait moins et espérait qu’il ne serait pas gêné par cette appellation face à son « garde du corps » qui se trouvait aussi être un mâle et qui était relativement beau d’après les dire de la nature.

La femelle avait écouté Gaor lui répondre que Lester devait avoir plus d’un ennemis. Aussitôt elle tourna la tête vers le médecin, et ses oreilles se couchèrent. Pourquoi aurait-il des ennemis ? Il était si gentil avec elle que pour la femelle ça n’avait pas un grand sens. Mais elle était tout de même rassurée d’entendre que c’était plutôt une sécurité et que dans le clan ils prenaient soin des un des autres. Elle agita alors les oreilles avant que les arbres ne lui rapportent l’attitude dominante de Gaor, ce qui la fit sourire. Voilà un mâle pleins d’hormones qui chercherait donc une conjointe ? Oui et bien si il veut conquérir la femelle va falloir qu’il se montre un peu moins fier et qu’il lui avoue avoir déjà adopté quelques enfants, car le rêve de la louve serait d’en avoir, que ce soit les siens ou non ne changeant absolument rien à son amour pour la famille.

Puis la femelle entendit Lester parler de sa maladie. Elle s’assit alors dans le sable et posa une patte sur son museau en secouant la tête, tout bonnement désespéré par le canidé. Elle n’était pas toujours malade, parfois pendant plusieurs semaines elle n’avait aucun symptômes et Lester le savait très bien. Alors elle commençait à être lasse de l’entendre lui répéter les mêmes choses. Surtout qu’elle devait se nourrir et suivre les déplacements de son groupe, donc l’économie d’énergie c’était pas vraiment une option envisageable

« Je te le promets pour te faire plaisir, mais je ne garantie pas de pouvoir tenir ma promesse. »

La femelle accepta néanmoins quand il se frotta à elle avec son crâne. Puis elle attendit d’entendre Gaor se lever pour être sur qu’ils étaient réellement prêt à partir. La louve au pelage hivernale marqué par les ombres de la nuit agita doucement les oreilles avant de tourner son museau en direction de Gaor.

« Oh fait Gaor, dites moi si je me trompe, mais vous ne seriez pas un loup des Cavernes ? »

Elle ne lui avait pas posé la question à leur première rencontre. Mais maintenant qu’elle le rencontrait à nouveau elle se l’autorisait, considérant qu’ils n’en étaient pas à leur premier échange et qu’ils pouvaient faire plus ample connaissance. Et puis quitte à faire un voyage à trois jusqu’à sa harde, autant que celui-ci se passe dans la bonne humeur et la bonne entente.

La femelle sentit rapidement Gaor venir vers elle. Comme si sautait sur l’occasion qu’elle lui adressait la parole. Elle étira un petit sourire amusé tandis qu’elle avançait tranquillement, son pelage blanchie se découpant dans les ombres de la nuit. A la réponse du loup elle pointa son museau vers lui et agita les oreilles.

« L’odeur. Vous sentez la même odeur que celle de la pierre et de la terre meuble »

La femelle ne lui disait pas cela pour le vexé, venant d’elle s’était plus un compliment qu’autre chose vu qu’elle appréciait grandement la nature. Elle continua de marcher auprès de lui, ne se doutant pas que l’ombre s’installait profondément. Elle se laissait guidé par le bruit du pas du loup à ses côtés et également par les grands arbres qui y voyaient un peu. Elle agita les oreilles et eut un sourire en entendant que Lester faisait encore des récoltes et se tourna alors vers lui.

« Tu trouves ton bonheur Lester ? »

Elle se retourna rapidement vers le chemin pour tout de même faire un minimum attention. Ce n’est pas parce qu’elle n’y voyait pas qu’elle n’avait pas besoin d’avancer droit. Puis continuant de marcher auprès de Gaor elle constata qu’elle appréciait particulièrement sa présence rassurante. Elle ferma à demi les paupières et souffla longuement. Un loup aussi rassurant et agréable devait sans doute avoir déjà trouvé louve à sa vie. Et ça ne serait pas elle. Elle secoua sa longue chevelure en inclinant le museau.

« Dites Gaor, vous accompagnez toujours Lester, ou c’est exceptionnel ? »

Peut être que s’il l’accompagnait à chacune de ses sorties elle pourrait profiter de ses visites au petit gris pour voir le grand loup caverneux. Du moins elle l’espérait. Elle avait bien envie de le revoir, même si ce n’était que de court moment qu’elle passerait prêt de lui. Elle s’arrêta en entendant Lester, se demandant ce qu’il pouvait bien faire avant d’entendre la voix des arbres lui dire qu’il créait une lumière.Puis en l’entendant parler des racines elle haussa un sourcil et pouffa d’un rire doux et cristallin.

« Lester je ne me prends jamais les racines et elles font de manière à ce que vous ne trébuchiez pas parce que vous m’accompagnez »

Elle était très amusé par ce qu’il avait dit. Mais cela lui rappelait que son cher Lester pouvait parfois être très drôle, même s’il ne parlait pas forcément pour faire rire la galerie. Ah son cher Lester, elle tenait tellement à lui. Elle n’avait pas hâte d’arriver, préférant profiter de la compagnie des deux mâles.

Marchant auprès de ces deux amis la femelle souriait. Ecoutant les paroles de son ami elle tourna son fin museau vers Gaor et agita ses oreilles blanchies avant de pencher la tête. Ainsi Gaor était comme forcé d’accompagner Lester ? Elle espéra alors que ça ne lui était pas trop désagréable, mais elle ne fit aucune réflexion à se sujet et continua de marcher tranquillement dans les ombres. En entendant le médecin à ses côtés se plaindre la belle femelle pouffa de rire.

« Tu as peur d’abîmer tes petites papattes mon chou ? »

Elle se moquait ouvertement de Lester à cet instant, mais ça n’avait rien de méchant. C’était plus taquin qu’autre chose. Mais la femelle finit par s’arrêter quand elle entendit le brame du chef de harde. Elle dressa les oreilles et leva le museau. Cherchant alors la position exact du mâle elle la trouva facilement avant de se tourner des deux loups.

« Merci de m’avoir ramené jusque là les garçons ! »

Elle s’approcha d’eux, donna un coup de museau affectif à Lester avant de passer son museau dans son encolure pour le saluer avec plus d’affection. Puis elle se tourna vers Gaor ne sachant pas trop comment le saluer elle lui donna un simple petit coup de museau. Puis elle se retourna et s’éloigna en quelques foulées.

« Faites attention à vous sur le retour ! »

Elle leur avait crié ses paroles pour être sur qu’ils entendent. Elle avait déjà hâte de les revoir alors qu’elle venait à peine de les quitter. Elle disparue rapidement et rejoignit la harde. Elle alla alors se frotter au chef de groupe avant de rejoindre la harde et d’aller se coucher parmi les biches. C’est au milieu de sa famille qu’elle sombra dans le sommeil en rêvant d’une vie de solitaire avec Gaor et Lester.