Platalya avait quitté le camp du clan en trombe. Ce qu'elle avait fait était grave, elle le savait, encore une fois elle avait été totalement incapable de se contrôler, elle avait non seulement risqué la vie de son adversaire en s'approchant démesurément du vide, sa pauvre victime coincée entre ses crocs, mais elle l'avait salement blessée. Quand Alam avait finalement réussi à lui faire lâcher prise et qu'elle avait vu les quatre plaies sanguinolentes sur l'épaule de la petite louve qui avait accepté de s'entraîner avec elle, la dogue avait eu tellement honte qu'elle était partie à toute vitesse.

Quand elle put à nouveau faire abstraction de ses sentiments contraires (elle sentait encore l'envie de sang en elle, mêlée à la honte d'avoir blessé un membre de sa propre meute), elle remarqua enfin que l'herbe qu'elle foulait était anormalement épaisse et haute et qu'elle continuait de grandir. Elle compris tout de suite qu'elle était arrivée dans la Prairie du monde. Elle songea à chasser pour apaiser sa soif de sang, mais elle savait que ce n'était pas une solution à long terme. Il fallait qu'elle apprenne à gérer sa colère. Elle grogna de frustration et arracha l'herbe autour d'elle. Alors qu'elle bougeait, les plumes d'acier de sa nuque faisaient le bruit d'un couteau qu'on aiguise. Elle s'arrêta, le bruit l'énervait encore plus.

Elle avança sous un gros champignon et se coucha en dessous. Elle triturait le pied du pauvre végétal à coups corne. *A quoi bon retourner au camp* se disait-elle *après tout chaque fois que quelqu'un m'approche, ça finit mal. Un jour je finirai par en tuer un et on ne me le pardonnera pas...*. Remontée contre elle même, elle donna un violent coup de tête contre le pied abîmé du champignon qui s'écrasa lamentablement. Elle poussa un énorme soupir et posa sa tête sur ses pattes couturées de cicatrices sous sa fourrure blanche.

Soudain, la chienne entendit le bruit de l'herbe froissée, elle leva la tête et vit Alam qui se tenait devant elle. Elle se recroquevilla un peu plus sur elle même.

"Platalya"

Lui dit-il, et elle leva les yeux vers lui, l'air encore plus désolée qu'initialement.

Il faut qu'on parle.

Son ton froid n'augurait rien de bon, néanmoins elle apprécia qu'il ne l'aborde pas avec animosité comme il l'aurait fait pour un autre membre du clan. Il savait comment elle fonctionnait. Elle hocha la tête. Elle savait ce qu'il allait lui dire, qu'elle était bien trop dangereuse pour le clan, qu'elle devait partir et devenir solitaire. Cette idée lui brisait le coeur mais elle savait qu'elle lui obéirait quoi qu'il arrive. elle se redressa.

Est-ce qu'elle va s'en remettre? Alam, je sais que ce que j'ai fait est mal, je suis désolée, vraiment...

Elle baissa de nouveau la tête pour dissimuler son visage défiguré et tordu par le chagrin. Elle allait lui dire que quoi qu'il décide elle l'écouterai mais avant ça elle voulait savoir si elle pourrait avoir une seconde chance.

Tu vas probablement me bannir du clan, mais... Je voudrai vraiment m'améliorer, je ne veux plus me battre à mort comme avant, je veux me battre pour protéger le clan. Il doit bien y avoir une petite place pour moi, un poste où je ne pourrai blesser personne? même un poste de garde du corps où je ne serai que face à des ennemis? Il doit bien y avoir quelque chose?

Elle le regarda avec un espoir fou, ses épaisses plumes d'acier plaquées sur sa nuque. Le vent soufflait dans les hautes herbes et le champignon à terre exhalait une odeur entêtante qui lui donnait de l'espoir.

Sa vie n'est pas en danger. Mais tu lui as fait une sacrée marque dont elle se souviendra pendant encore un bon moment.

A ces mots, la chienne sentit une vague de soulagement l'envahir, la louve n'allait pas perdre sa patte. C'était déjà arrivé à des chiens qu'elle avait combattu dans des combats "amicaux" la morsure avait provoqué une infection qui aurait causé la mort de son adversaire s'il n'avait pas été amputé... Mais le chef d'armée ne s'arrêta pas là.

Plataya, écoute moi bien. Tu es un très bon élément, si ce n'est pas l'une des meilleures. Je suis sûr que tu ferais la différence sur une attaque en escadron. Mais je ne peux pas tolérer que tu blesses les autres tel que, peu importe ton passé. Désormais tu es au clan, et tu dois passer à autre chose. Alors il va falloir que tu ravales ta haine et ta soif d'attaque avec tes coéquipiers.

Platalya ne put s'empêcher de remuer la queue devant les compliments que lui faisait Alam, cela la mit mal à l'aise, premièrement parce que les loups faisaient peu cela, eux, mais aussi parce qu'elle ne voulait pas que le chef d'armée l'interprète mal. Cependant il avait raison, elle devait apprendre à se contrôler, mais comment, elle y avait longuement réfléchit depuis qu'elle avait rejoins le clan, courir tous les soirs à la Plage Naïgma lui faisait du bien et elle savait qu'elle avait peu de chance de croiser quelqu'un, mais elle craignait toujours de ne pas être là si jamais quelque chose arrivait au clan. Surtout que depuis quelque temps, des loups venaient chasser sur leurs terres... Elle eut envie de grogner en y pensant mais réussit à se contrôler. Elle se frotta le museau de sa patte, sa cicatrice la démangeait parfois quand elle était contrariée.

Je sais Alam... J'ai cherché des solutions, quand je vais courir la moitié de la nuit à la plage Naïgma j'arrive mieux à me contrôler, mais je n'aime pas m'éloigner du camp, j'ai toujours peur qu'il arrive quelque chose et que je ne sois pas là. Et puis quand je reviens je suis épuisée et donc je ne serai pas aussi efficace en cas d'attaque...

Elle regarda son chef, il avait une si belle fourrure... la sienne était abîmée par les combats.

Tu es déjà punie par tes propres remords, je ne vais pas t'en infliger plus.


Les bracelets du loup tintèrent, Platalya aimait ce bruit. Le bruit de ses plumes à elles était désagréable, elles faisaient sentir que c'étaient des lames de mort... Elle eut la sensation d'une fatalité. Même les dieux d'ici voulaient qu'elle tue... Elle soupira.

Peut-être que je devrais éviter les entraînements classiques? Je ne veux pas que les autres aient peur de moi, je veux les protéger...

Platalya vit que son attitude l'avait mis un peu mal à l'aise, évidement, elle était loin d'être jolie, en plus de ne pas être une louve ...
Il soupira puis lui répondit :

Courir pour se défouler Plataya, c'est bien, mais si ça n'arrange rien, alors c'est inutile. Je sais bien Plataya que tu n'as pas de mauvais fond; Mais à force, Hydromos va nous tomber dessus, et puis plus personne ne voudra s'entraîner avec toi... Je songeais à certaines choses il y a peu, qui pourrait potentiellement régler le problème

A la mention de l'alpha, elle se tendit, Hydromos était un loup bon, mais ses yeux magenta la rendaient mal à l'aise. Et puis, s'il l'avait accueillie, il pouvait tout autant la bannir. Mais son Chef semblait avoir eu une idée, et l'espoir lui revint. Sa queue remuante aussi... Elle se concentra et réussit à l'arrêter. Elle attendit la suite avec espoir.

Je pense t'affilier avec les hauts gradés des escadrons. Déjà, ils ont un entraînement plus soutenu, et peut-être plus adapté pour toi. Ils savent se battre parfaitement, et ils pourront alors accuser le coup face à toi et te cadrer. Tu pourrais alors devenir lieutenant, et te battre avec nous lors des attaques.

Cette idée lui plaisait beaucoup, elle était fatiguée de se battre comme une enragée, les loups de l'air étaient des stratège et les lieutenants pourraient en effet plus facilement la remettre dans le bon esprit pour l'entraînement. Et si jamais elle perdait le contrôle, il n'y aurait plus qu'Alam pour l'arrêter, les autres pourraient l'aider aussi. Mais une pensée négative lui vint, que diraient les autres? Elle avait fait quelque chose de mal, de très mal... Et elle était "récompensée" par une promotion? Elle savait que ce n'était pas réellement le cas, mais les autres loups?

Elle reporta son attention sur Alam, ses yeux dégageaient une lumière verte, elle le vit contracter ses muscles et enfoncer ses griffes dans le sol. Elle voyait la guerre en lui, il aimait se battre, il acceptait et contrôlait sa joie dans la guerre quand elle la craignait et en était la proie. Ce n'était pas pour rien qu'il était un des rares à pouvoir la recadrer, la dogue l'admirait énormément.

Alam? J'ai peur que les autres de l'escadron ne le prennent mal, tu me donnes une promotion alors que j'ai fait quelque chose de terrible. Je t'en suis très reconnaissante, et tu as peut-être raison, c'est de ça dont j'ai besoin, mais avant je dois être punie. Pas pour moi, je n'en ai, en effet, pas besoin pour reconnaître l'ampleur de ma bétise, mais pour que toi tu gardes le respect des autre et qu'on ne t'accuse pas de favoritisme.

Elle baissa la tête, en signe de respect. Et cessa de le fixer, ça le mettrai à nouveau mal à l'aise...

Dans un escadron, chacun a son propre rôle Plataya. Que nous soyons un soldat, un stratège, un lieutenant, un chef d'armée, personne n'est plus important qu'un autre. Evidemment, en terme de hiérarchie sociale, je ne dis pas. Mais je ne serais jamais plus valeureux qu'un jeune soldat. Concernant ta punition, je ne sais pas quoi en penser. Dans le pire des cas, je te donnerais une corvée à faire. En t'écartant du groupe des soldats, ça évitera déjà beaucoup de dangers et de soucis, et ça suffit à me rendre serein. Le but de punir est que tu prennes conscience de tes actes. Mais tu as déjà souffert en fuyant jusqu'ici, et tu continueras à souffrir si je ne te change pas de département. ce n'est en rien du favoritisme, c'est un changement légitime et stratégique. Je parlerais de ta mutation à Hydromos d'autre part.

Alors qu'il parlait, Platalya remarqua qu'il l'avait regardé bizarrement, comme s'il la jaugeait. Il était plus grand qu'elle et cela la mit mal à l'aise. Son chef lui plaisait, et elle savait qu'elle ne l'intéresserait jamais, mais se le faire rappeler de cette façon n'était pas pour autant agréable. Il bailla et s'étira avant de s'asseoir face à elle. Cette discussion avait l'air de le fatiguer et de l'ennuyer. Non pas qu'elle s'amusa, mais la chienne aurait voulu rester seule avec lui plus longtemps. Elle lui souri:

Après tout c'est toi qui décide, quoi qu'il arrive j'obéirai. Je voudrais me débarrasser de ma tension, veux-tu chasser avec moi? Je suis curieuse de voir ce que je pourrai faire d'un scarabée géant!

Elle senti l'envie de se battre remonter en elle, ses mâchoires se serrèrent, son regard durcit. Elle se leva et s'ébroua. Elle étira sa musculature solide et tenta de se montrer dans un beau jour à Alam. Elle huma l'air autour d'eux puis lui indiqua une direction.

Par là je sens qu'on devrait trouver notre bonheur.

Et elle bondit dans les hautes herbes, en courant, elle sentais l'air frais caresser son poil immaculé.

Platalya sentait Alam courir avec légèreté derrière elle. Elle s'amusait follement, même s'il n'y avait pas de combat acharné à la fin, elle aurait été ravie d'avoir simplement couru dans les hautes herbes avec lui. Le scarabée géant apparut soudain, il ne pouvait pas voir les deux chasseurs mais eux pouvait voir sa carapace noir luisante, son imposante corne en T.

Le chef d'armée se plaça devant elle pour la freiner, dans l'Air, on ne fonçait pas dans le tas.

Platalya, Voici ton scarabée géant!

Sa queue s'agita frénétiquement, elle mourait d'envie de planter ses crocs dans la carapace chitineuse de l'insecte géant. Elle voulait attraper sa corne et s'y accrocher sans relâche alors qu'il secouerait son énorme tête pour s'en débarrasser. Alam se plaqua au sol. La dogue l'imita, elle avait une envie folle de jouer.

Alam, fais le tour, je veux l'avoir de front, je bloquerai sa corne. Je lui plaquerai la tête au sol, comme ça il ne pourra pas s'envoler et tu pourras le mettre à mort.

Elle continua de remuer la queue, fixant sa proie dans l'attitude du jeu. Elle n'attaquerai pas sans l'accord de son chef.

Alam acquiesça et disparut dans les hautes herbes. les muscles de la dogue étaient tendus à s'en déchirer. Elle entendit le tintement des bracelets de son chef. En un bond elle fut accrochée à la corne du scarabée géant. Elle sentait l'épaisse carapace de l'insecte résister à ses crocs. Elle serra plus fort la mâchoires, mais le monstre secoua son énorme tête et la déstabilisa. Elle retomba sur ses pattes un peu plus loin, ses épaisses griffes noires l'aidant à reprendre son équilibre.

Platalya se relança immédiatement à l'assaut. Elle visa cette fois la base de la corne et serra la mâchoire jusqu'à sentir l'épaisse matière noire broyée sous ses crocs. Quelques petits bouts de la carapace se plantèrent dans ses gencives. Un filet de sang rouge mêlée du noir de celui de l'insecte coulait sur son menton. Elle grogna et se balança pour essayer d'amener le monstre à baisser la tête mais il avait trop de force, même pour elle. Avec effort elle lâcha prise. L'insecte géant en profita pour lui donner un violent coup qui la projeta dans les herbes. Elle sentit une douleur dans la patte droite.

Elle perdit totalement le contrôle et se jeta violemment sur les pattes de l'insecte. Elle en arracha une qu'elle secoua avec haine, évitant les cornes de l'insecte. puis elle se jeta contre lui de tout son poids et le renversa. Elle entendit vaguement Alam rejoindre la mêlée mais ça ne comptais plus. Elle voulait tuer cette chose qui lui avait fait mal. Elle lui arracha une autre patte qu'elle envoya au loin, puis elle lui déchiqueta un mandibule à coups de griffes et de crocs.

Elle bondit un peu plus loin le temps de reprendre son souffle, la bête n'en avait plus pour longtemps, elle vit Alam planter ses crocs entre les plaques chitineuses de sa tête et de son abdomen.

Elle reprenait encore son souffle, prête à se relancer sur la carcasse du scarabee quand Alam s'approcha d'elle.

C'est bon, c'est fini.

Elle le regarda et secoua la tête. Le fait de lâcher sa proie du regard l'avait ramenée à elle. La corne du chef d'armée était couverte du sang noir de l'insecte, sa mâchoire aussi. Elle s'inspecta à son tour. Son pelage blanc était couvert de noir sur le poitrail, et ses flancs était couvert de tâches. Elle soupira, il lui faudrait un temps fou pour retrouver le blanc immaculé qu'elle aimait tant. C'était bien une des rares choses qu'elle trouvait beau chez elle, c'était en partie pour cela qu'elle était si triste d'avoir de si épaisses cicatrices. Elle hocha la tête, oui c'était fini, elle se demanda si la chair de scarabée géant était comestible, il aurait été bête de gâcher une telle proie.

Tu crois que ça se mange? Si on rentrait avec autant de viande au camp ça serait super, non?

Elle remarqua qu'il la regardait avec inquiétude. Elle lui lança un regard interrogateur.

Au fait, ça va ta patte ? J'ai cru te voir boitiller un cours instant tout à l'heure

Maintenant qu'il le disait, c'est vrai qu'elle avait mal, dans la fureur du combat, elle avait oublié qu'elle était mal retombée. Elle la souleva, elle s'était planté un bout de carapace dans un coussinet, elle l'enleva d'un coup de croc. C'était douloureux mais elle avait connu bien pire.

Une petite coupure de rien du tout, je m'en remettrai, ça fait juste mal parce que c'est le coussinet.

Elle sourit, mais tout à coup elle se senti mal, sa patte semblait brûler de l'intérieur. Elle commençait à voir trouble, la voix d'Alam était déformée. Elle s'effondra, secouée de tremblements.

La dogue entendit Alam l'appeler, mais son corps ne lui appartenait plus. Elle avait la sensation de brûler de l'intérieur, la douleur était insoutenable. Malgré tous les combats à mort qu'elle avait pu faire, aucune blessure ne l'avait jamais autant rendue impuissante. Alam lui donna des coups de pattes pour tenter de la ranimer, mais elle était déjà parfaitement consciente de ce qui se passait autour d'elle. Seulement, un bourdonnement sourd vrillait ses tympans et sa vue était troublée. A tout cela s'ajoutait l'absence totale de contrôle sur les soubresauts de son corps.

Elle senti que le chef d'armée s'était éloigné. Elle eut soudain très peur, si elle devait mourir elle ne voulait pas être seule. Elle se battit de tout son coeur pour ne pas s'enfoncer dans l'inconscience quand elle l'entendit revenir. Elle fut tout de suite soulagée. Elle sentit qu'il prenait sa patte et y versait quelque chose. La brûlure qu'elle ressentait dans tout son corps sembla refluer vers les bords de la coupure dans son coussinet. Quelques minutes plus tard, la sensation de brûlure avait disparue, elle y voyait encore trouble, mais les bourdonnements n'étaient plus qu'un léger bruit de fond. Alam était assis près d'elle.

Elle tenta de se redresser mais il l'en empêcha. Ce simple mouvement lui déclencha une vive douleur à la tête. Elle grogna et se recoucha en posant une patte sur son museau.

Qu'est-ce qui m'est arrivé?

Le chef d'armée pris le temps de lui apprendre ce qui était arrivé, il avait l'air soulagé de la voir vivante. Il avança l'hypothèse que le sang du scarabée l'avait empoisonnée. Elle suivit son regard sur son coussinet, les bords de l'entaille étaient très boursouflés, il faudrait qu'elle aille chez le médecin pour qu'il recoupe la plaie et la ferme proprement, sinon elle serait gênée à chaque pas.

Elle acquiesça aux paroles d'Alam, elle n'avait jamais croisé de scarabée de cette taille dans sa vie, elle ne pouvait donc pas imaginer être sensible à on sang, mais maintenant qu'elle le savait, elle n'allait plus s'approcher d'eux de sitôt. Son mal de crâne s'était apaisé mais elle était encore fatiguée, elle voulait rentrer au camp. Elle devait aussi penser à aller voir la louve qu'elle avait blessée pour s'excuser.

Alam? peut-on rentrer? le camp me manque, et je dois encore demander pardon à Aleya pour ce que je lui ai fait...

Elle se redressa difficilement, les pattes encore flageolantes, puis elle réussit à s'assurer.